3-Le
pouvoir des parlements démocratiques
Il n'est pas facile d'augmenter les impôts ni de baisser
les dépenses tant les parlements exercent aujourd'hui une influence
considérable sur le budget. Car une modification des composantes du
budget ne peut se faire en régime démocratique parlementaire
qu'en réunissant les représentants de la nation. Et quand on
connaît la versatilité des parlements dans ce type de
régime, la présentation des projets des lois de finances donne
souvent lieu à des débats importants au sein des
hémicycles de telle sorte que le projet de départ se retrouve
sinon rejeté , tout au moins considérablement amendé . Les
gouvernants en place se lancent parfois dans la recherche des coalitions
lorsqu'ils ne sont pas majoritaires. L'exemple des difficultés de
l'actuel gouvernement allemand d'Angela Merkel est patent.
4-Les délais
La politique budgétaire exige des délais de mise
en oeuvre et risque par conséquent d'être incompatible avec les
faits nouveaux ; bien que les lois de finances rectificatives,
l'institution d'un fonds d'actions conjoncturel apportent de la souplesse
à ce système.
5-Le
principe de cohérence de Timbergen
D'après la règle de Tinbergen, une politique
économique à des objectifs fixés (taux de chômage,
taux d'inflation, solde des échanges extérieurs etc.), doit avoir
au moins autant d'instruments (taux d'imposition, taux d'intérêt,
solde budgétaire etc.) que d'objectifs. Ainsi, chaque instrument doit
pouvoir permettre de poursuivre un objectif indépendant. Or, le
problème essentiel de toute politique économique réside
dans le fait que , d'une part les objectifs ne sont pas toujours
indépendants, et d'autre part, que le nombre d'instruments
indépendants est insuffisant par rapport au nombre d'objectifs. C'est
ainsi que lorsque l'on utilise la politique budgétaire pour influencer
l'activité économique, le déficit budgétaire peut
agir sur deux objectifs : le chômage et l'inflation. Sur le plan
théorique, le principe de cohérence se trouve violé.
B-LES
CONTRAINTES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE
Elles sont considérables et se déclinent en
contraintes internes et contraintes externes.
1. Les
contraintes internes
Comme nous l'avons évoqué plus haut, les
dilemmes de la politique budgétaire découlent de son utilisation
comme instrument de politique économique pour atteindre des objectifs. Le dilemme inflation/chômage est l'un des plus
célèbres des dilemmes en économie qui a été
révélé à la suite des travaux de
l'économiste britannique Philips en 1958. En effet, il est établi
que toute poursuite de l'un des deux objectifs (inflation ou chômage) se
fait au détriment de l'autre. C'est ainsi que le déficit
budgétaire en poursuivant le plein-emploi, conduirait à une
hausse des salaires sur le marché du travail, et donc à une
hausse des prix, pour que se rétablissent les profits de l'entreprise.
Même si cette allégation a perdu de sa verve par la suite avec le
phénomène de « stagflation » observée
dans les années 70, depuis le début des années 90, la
liaison inflation-chômage semble correspondre à la logique de
Philips. A cela nous ajoutons les contraintes des capacités de
production, les contraintes de financement de la protection sociale.
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