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les Accords de Partenariat Economique(A.P.E)

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par Elhadji Modou Gueye
Université Cheikh Anta Diop - Maitrise Droit des Affaires 2008
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACES

ü Je voudrais dédier ce modeste travail spécialement à :

ü Mon défunt Père, que la terre lui soit légère ;

ü Ma Mère, que Dieu lui donne longue vie ;

ü Mes frères ;

ü Ma famille à Dakar, Adji Soukaye Fall qui représente une mère pour moi, El hadji Mody Diouf qui ma toujours soutenu, Serigne Saliou Mbacké Diouf, Nar Diouf, Walo, Faty, Adja.

ü Ndombour Sinbarka dite Sister.

ü Mes Amis : Pape Ousmane Diarra, Commissaire El hadji Cheikh Dramé, Yaye Taslim Dabo, Abdou Aziz Ba, Katim Touré, Ousmane KA, Abdoulaye Ndiaye, Dienaba Diarra, Marie Diarra, Alla Faye, Omar Ndour, Boubacar Ndoye, Mamadou Mbow, Dial Ba ;Elhadji Malick DIOP

ü Mes voisins : Diobo Camara, Mamadou Lamine Ba, Bassirou Cissé ;

ü Tous les habitants de keur Sény Gueye mon village natal ;

ü Tous les étudiants de la promotion 2007-2008 option Droit des Affaires.

REMERCIEMENT

Tous mes remerciements vont en l'endroit de mon encadreur Monsieur Ousmane Mbaye pour m'avoir orienté dans le cadre de ce travail avec simplicité, patience, accessibilité et disponibilité.

Je remercie également :

El hadji Taib Gueye, Moussa Gueye, Amat Gueye, Abdoulaye Gueye ;

Pape Ousmane Diarra, El hadji Mody Diouf, Magaye Gaye ;

Alassane Diedhiou, Ousmane Ka, Fatou Thiam, Paul Bougar Diouf ;

Pour leur soutien infaillible.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACP Afrique Caraïbes Pacifique

AFD Agence Française de Développement

ACR Accords Commerciaux Régionaux

ALE Accord de Libre Echange

APE Accord de Partenariat Economique

AME Accord Multilatérale de l'Environnement

APER Accords de Partenariat Economiques Régionaux

CEE Communauté Economique Européenne

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEMAC Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CNUCED Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement

COMESA Common Market for Eastern and Southern Africa

CARICOM Communauté et Marché Commun des Caraïbes et de la République Dominicaine

EAC East African Cooperation

EAMA Etats Africain de Malgache Associé

GATT General Agreement for Tariff and Trade

OMC Organisation Mondiale du Commerce

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique

ORD Organe de Règlement des Différents

PAC Politique Agricole Commune

PED Pays en Développement

PMA Pays moins Avancés

PTOM Pays et Territoires d'Outre -Mer

PVD Pays en Voie de Développement

PD Pays Développés

SADC Southern African Development Community

SACU Southern African Customs Union

SPG Système de Préférences Généralisés

STABEX Système de Stabilisation des recettes d'Exportation

SYSMIN Système d'aide aux Produits Miniers

UE Union Européenne

SOMMAIRE

INTRODUCTION...............................................................1

Titre I : La Présentation des APE.............................................7

Chapitre I : la Particularité des APE.................................................7

Section I :les caractéristiques principales des APE.........................7

Section II : les objectifs des APE..............................................10

Chapitre II : l'exposé des négociations des APE...........................13

Section I : les différentes phases de négociation.............................14

Section II : l'état des négociations...............................................19

Section III : le sort des négociations............................................24

Titre II : L'impact des APE en cas de signature..............................28

Chapitre : l'impact économique des APE dans les pays ACP..............28

Section I : l'ouverture des frontières douanières des pays ACP...........29

Section II : l'affaiblissement des économies des pays ACP................32

Chapitre II : l'impact juridique des APE.......................................34

Section I : Conformité au principe de non discrimination................35

Section II : Conformité à l'article XXIV de l'OMC/GATT...............37

Section III : les alternatives possibles..........................................40

CONCLUSION.....................................................................44

BIBLIOGRAPHIE.................................................................45,46,47,48

INTRODUCTION

Les relations entre l'Union Européenne (UE) et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) remontent bien avant les indépendances. Dans un souci de clarté et pour une meilleure compréhension de notre étude relater l'évolution historique de ces relations qui, pourraient aboutir à une conclusion des Accords de Partenariat Economique(APE) s'impose.

Pour rappel, la relation entre l'Union Européenne (UE) et les pays ACP (l'Afrique, le Pacifique et les Caraïbes) remonte au Traité de Rome (1957) instituant la Communauté Economique Européenne (CEE).

Les Pays francophones d'Afrique de l'ouest, du centre ainsi que Madagascar, anciennes colonies de France et de la Belgique, bénéficiaient du statut d'Etat associés à la CEE.

Après les indépendances, ce statut de pays associés est renouvelé sous la forme d'une coopération financière, commerciale et technique entre la CEE et dix huit (18) pays francophones de l'Afrique et Madagascar (EAMA).Il s'agit, des conventions de Yaoundé 1 et Yaoundé 2 respectivement conclues en 1963 et 1969.

Suite à l'adhésion de la Grande Bretagne à la CEE en 1973, plusieurs Etats du Commonwealth et anciennes colonies britanniques intègrent les accords.

Les anciens EAMA, auxquels s'ajoutent les nouveaux venus constituent le groupe ACP institutionnalisé par l'accord de Georgetown.

Cependant, l'échec du résultat escompté, ajouté à la « guerre » entre les blocs socialistes et capitalistes, et de l'intérêt géostratégique que les Etats ACP représentaient « les tiers mondistes »,  réclament un nouvel ordre économique mondial.

Ce dernier, débouche inéluctablement sur la nécessité de revoir les termes de l'accord dont la convention de Lome1.

La convention de Lome1, mettait l'accent sur le développement agricole, et le financement des infrastructures

Elle crée le système STABEX (système de garantie des revenus agricole par compensions des pertes éventuelles occasionnées par la chute des coûts)

Mieux encore elle octroyait des préférences tarifaires non réciproques pour les exportations des pays ACP.

Quelques années plus tard, plus précisément en 1980 Lomé2 voit le jour. Cette convention consolide les acquis de Lomé1 et a crée par la même occasion, un nouveau mécanisme compensatoire : le SYSMIN qui est le pendant du STABEX pour les produits miniers.

Bien que l'aspect politique ait toujours été présent depuis Yaoundé (gestion des intérêts géostratégiques), c'est Lomé3 qui consacre l'émergence d'une dimension politique dans les relations de coopération en initiant un dialogue sur les aspects politiques.

Lomé3 (1985) connaît aussi une remise en cause de l'effectivité de l'aide .La convention intègre également des dimensions nouvelles comme la sécurité alimentaire, l'environnement etc.

Pour mettre un terme à la crise économique et promouvoir le développement, Lomé3 avait mis en place un appui à l'ajustement structurel.

Cinq ans après, Lomé 4 (1990) est institué pour une période de dix ans avec une révision à mi -parcours. Cette révision qui consacrera la naissance de Lomé 4 bis en 1995.

Lomé 4 a permis entre outre le renforcement de la dimension politique, établit une articulation entre développement et droits de l'homme et renforce l'appui à l'ajustement structurel.

Lomé 4 bis introduit des conditionnalités (économiques et politiques) et des sanctions.

Désormais, la violation des principes de démocratie, Droit de l'Homme et Etat de Droit, peut entraîner la suspension partielle ou totale de la coopération notamment l'aide au développement.

Plusieurs raisons ont milité en faveur d'un changement notamment « l'échec » de Lomé , le désintérêt des pays de la CE envers l'Afrique au profit de l'Europe du centre et de l'Est, la lutte contre la pauvreté , la promotion du secteur privé, le renforcement de l'intégration régionale, la nécessité de prendre en compte les accords de Marrakech et de l'OMC.

Dans ce même ordre d'idée, il faut noter aussi l'incompatibilité des préférences commerciales accordée par l'UE aux pays ACP avec les principes de l'OMC.

Mieux certains pays de l'Amérique latine dénoncent cela et introduisent devant l'Organe de Règlement des Différends de l'OMC une requête pour la conformité de ces préférences aux règles de l'OMC.

Il faut souligner que ses raisons n'ont pas été partagées par les auteurs unanimement.

Toutes les raisons évoquées plus haut ont provoqué du coté de la Communauté Européenne la décision de redéfinir les termes du partenariat.

Ce ci a été évoqué dans le fameux livre vert de 1996. Ainsi, un nouvel accord a été signé après deux années de négociations : c'est l'accord de Cotonou.

Cette Accord pose plusieurs piliers qui résument ses objectifs.

Parmi ceux ci, on peut citer  la création d'un nouveau cadre pour la coopération entre les membres du groupe des pays ACP et l'U.E.

Ce cadre est adapté à la nouvelle situation mondiale en vue de promouvoir et d'accélérer le développement économique, social et culturel des Etats ACP dans un environnement politique, stable et démocratique.

La nouvelle approche de l'accord vise à renforcer la dimension politique, à assurer une nouvelle flexibilité et à accorder plus de responsabilités aux Etats ACP.

En outre, l'Accord pose un nouveau tournant dans les relations entre l'UE et les pays ACP, il s'agit là les nouveaux accords commerciaux appelés Accords de Partenariat Economique(APE).

Cependant, vu les vives polémiques que leur signature pourrait engendrer chez les Africains, il s'avère intéressant de mener une profonde réflexion sur les Accords de Partenariat Economique.

Les APE sont des accords de libre échange (ALE), ce qui signifie en termes clairs que les produits européens accéderont librement aux marchés ACP et vice versa .Les APE sont, selon les termes de l'OMC, les accords bilatéraux où «  l'essentiel » des échanges est libéralisé (article XXIV du GATT).Selon l'interprétation de l'UE, il s'agit de 90% du commerce total, ce taux étant la moyenne de la part du commerce libéralisé pour chacun des partenaires. La part de commerce libéralisée par l'UE peut être supérieure à celle des pays ACP : les APE sont asymétriques. En résumé, les APE sont des ALE réciproques asymétriques entre l'UE et chacun des six régions.

En effet, les APE soulèvent plusieurs questions il n'est pas sans intérêt de circonscrire le sujet. Par conséquent, nous nous évertuons à focaliser notre réflexion exclusivement sur l'aspect juridique des questions commerciales et économiques des APE.

Le sujet ainsi libellé n'est pas dépourvu d'intérêt qui se résume d'abord dans la preuve de l'incompatibilité du régime de la convention de Lomé avec les règles de l'OMC .Bien plus, certains auteurs, voire même certains dirigeants africains et européens ont réfuté cette thèse posée par l'UE pour justifier leur volonté de négocier de nouveaux accords .De même, des organisations non gouvernementales en l'occurrence OXFAM ,les privés et les syndicats manifestent leur désaccord par rapport aux arguments invoqués par l'UE et acceptés par l'OMC . Les APE ont fait couler beaucoup d'encre et de salive, et ont divisé les auteurs dans une large mesure.

En suite, cette preuve impliquait dés lors un changement de cap et la mise en place d'un régime de coopération d'une autre génération qui devait permettre de passer de la coopération au développement au partenariat économique, c'est-à-dire du non réciprocité à la réciprocité intégrale1.

En d'autres termes, les pays ACP ouvrent leurs frontières aux produits européens, alors que tel n'était pas le cas dans les anciens accords.

Enfin, les APE ont connu un long processus qui se résume aux différentes conventions précédentes, mieux les APE ont une origine historique.

Mieux, il y a lieu de noter que les APE sont différents des conventions de Yaoundé 1 ,2 ; Lomé1, 2, 3, 4,4bis.

Ainsi pour faire l'inventaire des APE plusieurs questions s'imposent, en quoi consistent les APE ?quelles sont leurs caractéristiques principales ?

Quels défis à relever pour ses négociations ? Quel sera l'impact des APE en cas de signature pour les pays ACP ?

Répondre à toutes ces questions nous permettra de présenter les APE pour mieux s`imprégner de ses tenants et de ses aboutissants.

Pour le faire, nous passerons en revue leurs caractéristiques, leurs objectifs et l'état actuel de leurs négociations.

Les APE devaient entrer en vigueur le 31 décembre 2007 mais tel n'a pas été le cas jusqu'à présent. Les négociations continueront jusqu'à juin 2009 d'où l'importance de faire l'état celles- ci

Par ailleurs certain pays ont refusé de signer et d'autres l'ont simplement paraphé.

En plus de cela, s'y ajoute le sort des négociations qui peut aboutir à une éventuelle signature totale des APE ou à un refus définitif.

C'est pour cela, il est important de poser des alternatives possibles en cas de refus qui sont en l'occurrence l'initiative Tout Sauf les Armes (TSA) et le Système Généralisé de Préférences (SGP).

Après la présentation des APE, l'analyse leur impact aussi bien sur le plan économique que juridique nous parait évident.

Cela étant, une redéfinition de la relation UE-ACP s'impose pour enfin qu'elle soit conforme aux règles de l'OMC/GATT. Mieux des recommandations ne manqueront pas pour que les APE soit beaucoup plus utiles aussi bien à l'UE qu'aux pays ACP.

Pour étudier les APE, il convient d'examiner la présentation des APE (TITRE I) avant de voir l'impact des APE en cas de signature (TITRE II).

TITRE I  : LA PRESENTATION DES APE

Les Accords de Partenariat Economique sont une suite logique des conventions Yaoundé 1,2 ; Lomé 1, 2,3 et 4bis. Les APE ont pour support juridique l `Accord de Cotonou (article 36 et suivant).Les APE apportent une nouvelle tournure dans les relations UE -ACP qui est en l`occurrence la réciprocité c`est à dire l`UE peut exporter dans les pays ACP sans droit de douane .Cela n`était pas prévus dans les accords précédents.

Mieux les APE sont des accords de libre échange conforme aux règles de l`OMC (art XXI du GATT) .Dans ce régime les pays ACP doivent ouvrir leurs marchés aux produits européens que certains des pays ACP juge suicidaire pour leur économie. Ce faisant beaucoup débats se sont suscités autour des APE, il convient donc de montrer en quoi les APE sont différents des accords préalables et comment ils se négocient ?

En effet une présentation des APE mérite d`être faite en revisitant leurs particularités (chapitre I) tout en tenant compte de l`exposé des négociations (chapitre II)

CHAPITRE I : La particularité des APE

Analyser la particularité des APE revient à étudier ce qui les différencie avec les conventions précédentes .En effet ces dernières étaient octroyées mais également fondées sur un régime de non réciprocité par contre dans les présents accords on note le contraire .Mieux encore les APE marquent un nouveau cachet dans les relations entre l`UE et les pays ACP, par conséquent cela mérite une réflexion assez claire.

Ce ci dit il convient de réfléchir sur les caractéristiques principales des APE (section I) pour mieux appréhender ses objectifs (section II)

Section I : Les caractéristiques principales des APE

Toutes les conventions qui précèdent les APE étaient des accords octroyés ,c`est à dire c`est l`UE qui accordait aux pays ACP des opportunités commerciales .En revanche, les APE sont un acte négocié (paragraphe I) qui doit se faire entre différents pays appartenant ou non à la zone géographique d'où la qualification d' « accords régionaux » (paragraphe II)

Paragraphe I  : Les APE : un acte négocié (contrat)

Les APE sont fondés sur la notion de contrat c'est-à-dire les avantages consentis doivent correspondre à des obligations précises, les APE sont donc négociés .Il est différent des instruments de coopérations commerciales des conventions de Lomé .Les APE vont au delà de l'aide, ils introduisent un partenariat contractuel entre l'Europe et les pays ACP.

Les Etats ACP sont tenus pour la première fois de négocier leurs relations commerciales avec l'Europe. En résumé les APE sont des Accords de Libre Echange (ALE )réciproques asymétriques entre l'UE et chacun des six régions ACP. Les pays ACP et l'Union Européenne ont accepté de conclure de nouveaux accords commerciaux compatibles avec les règles de l'OMC en supprimant progressivement les entraves aux échanges entre eux et en renforçant la coopération.

Cet effet les parties sont convenues de négocier entre elles des accords de partenariat économique (APE)1(*). Cela nous amène à dire que les APE sont un contrat entre l'UE les pays ACP dont chaque partie doit respecter ses engagements .Cela est d'autant plus vrai dans la mesure où la signature des APE pourrait ne pas être plus avantageux d'un point de vue commercial, mais offre tout de même la garantie d'une forme contractuelle protégeant ainsi les droits qui en découlent2(*).

Les pays ACP et la CE réaffirment leurs engagements partagés en faveur des objectifs généraux des APE tel qu'exposés dans l'accord de Cotonou.Parmi ces objectifs,deux ont une importance capitale pour les Etats ACP.Il s'agit du renforcement de l'intégration économique et du développement durable.

Tout cela justifie que les APE sont un contrat générateur d'obligation que les deux parties doivent respecter .Les APE sont fondés sur la notion de contrat c'est-à-dire les avantages consentis doivent correspondre à des obligations précises .Les APE sont différents des instruments des coopérations commerciales des conventions de Lomé .Les Etats ACP sont tenus pour la première fois de négocier leurs relations commerciales avec l'Europe .

Les APE sont selon les termes de l'OMC, des accords bilatéraux .C'est une nouveauté dans les relations UE/ACP qui garantie plus les relations commerciales entre eux.

Mieux c'est une caractéristique déterminante qui justifie la particularité des APE mais elle est insuffisante cela nous amène à présent de développer la seconde caractéristique qui est en l'occurrence les APE comme des accords régionaux.

Paragraphe II : les APE : accords régionaux

Selon l'article 35.2 de l'accord de Cotonou « la coopération économique et commerciale se fonde sur les initiatives d'intégration régionales des Etats ACP considérant que l'intégration régionale est instrument clé de leur intégration économique. »Il revient aux pays ACP de proposer les configurations géographiques qu'ils jugent les plus appropriées.

L'Afrique de l'ouest a opté pour le cadre de la CEDEAO élargi à la Mauritanie.

Ce faisant c'est la CEDEAO qui doit négocier avec l'UE et établir un accord régional et les autres régions en feront de même. Mieux encore l'article 37.4 de l'accord de Cotonou affirme que les parties examineront régulièrement l'état d'avancement des préparatifs et des négociations.

Dans ce contexte le conseil conjoint des Ministres ACP-UE devrait s'effectuer au niveau régional en premier lieu, avec un rapport commun de synthèse 3(*).La création ou le renforcement des structures régionales de concertation, d'élaboration des positions communes et de négociation est un impératif incontournable.

Cette importance n'a pas échappé aux autorités de la CEDEAO qui ont mis en place une structure régionale, de négociation dont la composition traduit à la fois les soucis de cohérence dans les différentes négociations, d'harmoniser les positions des Etats membres, de se doter l'expertise nécessaire et d'adopter une démarche démocratique et transparente. A cet effet les APE favorisent les accords régionaux.

En outre après avoir analysé les caractéristiques des APE, il ya lieu de mettre en exergue ses objectifs.

SECTION II : les objectifs des APE

Les objectifs poursuivis par les éventuels APE demeure le développement des pays ACP (paragraphe I) qui se passera forcément par la ferme volonté de l'UE, d'éradiquer d'une manière durable la pauvreté .En outre les APE se proposent également de renforcer l'intégration régionale (paragraphe II) .C'est ce ci qui explique le fait que l'UE donne l'opportunité aux régions ACP de négocier les APE au niveau des régions existantes ou constituer de nouvelles régions.

Paragraphe I: le développement durable

Les APE sont avant tout des instruments de développement .Ils seront donc conçus avec toute la flexibilité nécessaire pour tenir compte des contraintes économiques ,sociales et environnementales des pays ACP concernés ainsi que de leur capacité d'adaptation au nouvel environnement commercial .

De plus les études sectorielles ont montré que l'arrivée de fournisseur de service dans le tourisme au travers d'une libéralisation de la circulation temporaire des personnes (qui est un mode de fourniture de service) pour fournir des services, avait dans l'ensemble des impacts positifs sur ce secteur4(*).

Toutes les études sectorielles de l'EIDD donnent un aperçu sur les avantages pour le développement durable et de la réalisation d'engagement dans diverses catégories de services .Des infrastructures de transport vétustes contribuent à l'absence de compétitivité dans certains pays ACP.

L'amélioration des infrastructures de transport( terrestre ,aérien et maritime)intra-régional et international est un élément essentiel pour le développement du commerce et le renforcement l' intégration régionale et sous- régionale .

En outre la libéralisation des services financiers peut permettre d'avoir plus facilement accès à un crédit abordable notamment pour les petites et moyennes entreprises(PME), favorisant le développement .Une attention particulières à également été apportée au développement des télécommunications, de services environnementaux et professionnels. D'autre part ils doivent être intégrés dans la politique de développement des pays ACP et dans les stratégies de soutien de l'UE5(*).

Malgré leur statut juridique indépendant ,les APE font partie intégrante de l'approche de Cotonou .Ils doivent stimuler l'intégration progressive et harmonieuse des pays ACP dans l'économie mondiale ,encourageant ainsi leur développement durable et contribuant par la même occasion à l'éradication de la pauvreté dans des pays ACP .

Les APE constituent un chantier global dans lequel les objectifs ne pourront être atteints que si toutes les questions commerciales sont abordées.

Les APE sont un processus qui doit être défini en prenant en compte les contraintes économiques, sociales et environnementales des pays ACP concernés.

Dans le même esprit ,dans certains domaines ,le développement des capacités administratives et institutionnelles doit être exigé avant le début de la mise en oeuvre des engagements 6(*).Pour réaliser les objectifs des APE, les pays ACP doivent entièrement les intégrer dans leurs stratégies de développement .

L'UE encouragera les politiques complémentaires aux APE par le biais de l'aide au développement telle que prévue dans l'accord de Cotonou.

L'accord de Cotonou fixe un cadre global pour la coopération et le soutien aux pays ACP7(*).La coopération au développement ,est un point récemment reconnu par la communauté internationale à l'issue du sommet du G8 Monterrey(Canada) et qui est un élément important de l'accord de Cotonou .

Les APE améliorent ce processus en liant étroitement les négociations commerciales aux programmes de soutien au développement.

De même les APE renforcent l'intégration régionale en divisant les pays ACP en régions pour mieux aborder les négociations.

Paragraphe II : le renforcement de l'intégration régionale.

L'intégration régionale est un moyen efficace pour stimuler l'intégration dans l'économie mondiale. La puissance de l'UE, fondée sur son intégration régionale profonde en est un exemple illustratif. Les progrès déjà réalisés parmi les pays ACP en la matière reflètent leur choix politique de parvenir à une intégration dans l'économie mondiale à partir de l'intégration économique régionale .

Les APE seront par conséquent élaborés à partir des initiatives d'intégration régionale existante. Il acquerront le processus d'intégration au sein des pays ACP ,conformément à l'acte constitutif de l'Union Africaine (UA)ou selon ce qu'il sera convenu entre la totalité des Etats ACP.

Les APE approfondiront l'intégration régionale en promouvant des règles communes dans les régions ACP et dans une perspective plus large, et supprimeront les obstacles significatifs aux échanges entre les pays ACP et l'UE en harmonisant ces règles ou en prévoyant la reconnaissance mutuelle.

Les APE viendront renforcer les initiatives d'intégration régionales déjà existantes dans les pays ACP .Ils aboutiront à la création progressive de zone de libre échange entre les parties. Ils permettront de renforcer et intensifier l'intégration régionale, par conséquent d'élargir les marchés des pays ACP.

Cela favorisera l'émergence d'économie d'échelle, permettra d'améliorer les niveaux de qualification, de réduire les couts de production et de transaction et d'améliorer la compétitivité des pays ACP8(*).Les enjeux sont particulièrement pointus pour le processus de négociation là où les groupes actuels des pays ont oeuvré ou oeuvrent à la création d'une union douanière ,où tous les membres n'appartiennent pas à la même configuration de négociation des APE et où il pourrait y avoir des accords commerciaux régionaux qui se superposent .

En fin de compte les accords d'étape notamment celui conclu par la Cote d'Ivoire ,du Ghana et du Nigéria pourront avoir des conséquences différenciées au niveau régional .Ces conséquences sont une menace sérieuse pour l'intégration en Afrique .Les accords intérimaires de la Cote d'Ivoire et du Ghana portent ,a ne pas douté ,un coup qui laissera un profond traumatisme au processus d'intégration régionale en accentuant d'une part la fracture UEMOA/CEDEAO et d'autre part en érodant considérablement le climat de confiance mutuelle et de solidarité indispensable à la construction de l'intégration.

En effet, l'un des objectifs poursuivis par les APE à savoir l'intégration est menacée.

Mais heureusement les Ministres ouest africains ont tenté de sauver ce qui reste de leur cohésion lors du comité ministériel de suivi (CNS) tenu le 17 décembre 2007 à Ouagadougou.

Ils se sont opposé à la volonté de la Cote d'Ivoire de faire endosser à l'ensemble de la région l'accord qu'elle a paraphé avec l'UE et ont donné mandat à la CEDEAO pour mettre en cohérence les deux accords intérimaires, tout en reprenant le processus de négociation pour lui donner une empreinte régionale.

Le chronogramme qu'ils ont proposé à cet effet devrait amener les négociations avec l'Europe à se poursuivre jusqu'en juin 2009 date de signature des APE prévu par la CEDEAO.

Cependant les APE se particularisent par rapport aux conventions précédentes (Yaoundé et Lomé) du fait de ses caractéristiques et de ses objectifs.

Les APE sont en instance de négociation par conséquent il est imminent d'en parler à présent de l'exposé des négociations.

CHAPITRE II : l'EXPOSE DES NEGOCIATIONS

Beaucoup de chose se sont passées depuis le 23 juin 2000, moment historique de la signature de l'accord de partenariat ACP -UE appelé accord de Cotonou marquant le début d'une ère nouvelle dans les relations entre les Etats ACP et l'UE. Le renforcement de l'agenda international pour le développement a été mené parallèlement à l'accélération du processus de négociation des APE.

Les APE ont commencé à être négociés depuis l'entrée en vigueur de l'Accord de Cotonou. Ils devaient, en principe, entrer le 31 décembre 2007 en vigueur, mais tel n'a pas été le cas.

Pour coller à l'actualité, il est important de faire état de ces négociations qui poursuivent jusqu'à 2009.Des accords intérimaires ont été signés entre l'UE et certains pays en voie de développement notamment le Ghana et le Nigéria. Mais il faut noter, cela n'empêche, la négociation de continuer pour mettre sur place un accord global.

Cependant étudier l'exposé des négociations des APE nous amène systématiquement de passer en revue d'abord les différentes phases de négociations (section I) ensuite les accords d'étape (section II) et avant de mettre en exergue le sort des négociations (section III).

SECTION I : les différentes phases de négociations des APE

Les auteurs du groupe ACP ont un besoin important d'information pour mener à bien la négociation commerciales 9(*) .D'ailleurs c'est ce qui explique les différentes propositions qui ont été faites dans l'objectif d'un bon déroulement des négociations dans l'intérêt des Etats ACP.

C'est ainsi l'Ile Maurice a plaidé en faveur d'une approche commune des pays ACP. Il s'agit là, d'une proposition consistant à entreprendre une négociation dans le cadre commun d'un APE unique entre l'ensemble des Etats ACP et l'UE, tout en permettant aux pays ACP non PMA de participer aux négociations des APE, s'ils le souhaitent.

D'autres propositions ont été faites notamment celle des négociations des APE par l'UE avec des groupes de pays ACP en fonction de leur niveau développement. En fin un accord a été trouvé pour diviser les négociations en deux phases, lors de la session d'ouverture des négociations des APE, entre les pays ACP et l'UE qui ont été lancées à Bruxelles le 27 septembre 2002.

Ce ci dit on distingue deux phases : une première phase entre tous les pays ACP et l'UE (Paragraphe I) et une seconde phase entre l'UE et des organismes régionaux de préférences (Paragraphe II)

Paragraphe I : la première phase des négociations

Cette phase s'est tenue entre tous pays ACP et l'UE, elle concerne les questions horizontales intéressant toutes les parties. La proposition qui a été faite par les ACP consistant à négocier en deux (02) temps est la méthode qui a été retenue.

La première phase s'est ouverte à Bruxelles le 27 septembre 2002, en effet lors de la session extraordinaire du conseil des ministres des 25 et 26 septembre de la même année, il avait été décidé que les négociations avec l'UE seront à trois (03) niveaux impliquant Ministres, Ambassadeur et techniciens.

Au niveau des Ministres et des Ambassadeurs ,les négociations devaient être conduites par un groupe de trois (03) pays .La préparation technique de ces négociations est confiée au secrétariat ACP qui va travailler sous la supervision du comité des ambassadeurs .Au coté de l'UE ,c'est la commission européenne qui est clairement le principal acteur de ces négociations .En fait ,Pascal Lamy a pris dés le départ la tète des négociations en parlant au nom de l'UE ,tant au niveau technique qu'a l'échelle des Ministres et des Ambassadeurs .

Pour la négociation des APE ,il appartient à la commission de l'EU de faire des propositions nécessaires sur la base du mandat que lui a confié le conseil de l'Europe le 17 juin 2002 .Ces propositions sont ensuite soumises aux représentants des 15 membres de l'UE ,dans le cadre du comité et du groupe de travail pour le développement où les représentants peuvent faire part de leur point de vue à la commission .

Celle-ci rend également compte au conseil des affaires générales et relations extérieures de l'UE sur l'état d'avancement des négociations au sein des différents groupes de travail. La différence entre l'unité de commandement de l'UE et celle des pays ACP est saisissante.

La position de la commission européenne entant qu'interlocuteur unique s'ajoute encore au déséquilibre observé sur le plan des compétences. Alors que les pays ACP préfèrent que les négociations soient conduites par les six (06) groupes ,la commission européenne pour sa part ,préfère mener autour de quatre( 04) points :à savoir l'accès au marché ,les questions réglementaires ,la boite à outil nécessaire à la promotion de l'intégration économique régionale ,les modalités d'organisation de la phase de négociation .Ce ci dit on note des divergences qui nous permettent de dresser un bilan à mi -parcours .Durant ces réunions ,la commission européenne à proposé une offre d'accès total au marché en avril 2007 pour les importations ACP ,en dépit de l'objection émise par plusieurs Etats membres de l'UE .

Selon ces Etats, l'offre affaiblira les producteurs et des positions de négociations européennes dans plusieurs cas de règlement des différends en cours10(*). Le groupe ACP examine actuellement les offres des communautés européennes dans les négociations régionales APE.

La plupart des réactions initiales ont été favorable à l'offre relative aux marchandises ,mais certains Etats sont préoccupés de l'impact qu'elle aura sur les producteurs de sucre ,de banane et de riz .Les ACP appellent également à des clarifications dans un certain nombre de domaine notamment la durée précise des périodes de transaction pour la libération de l'accès aux marchés ACP ,les produits ciblés et les exclusions pour certains produits sensibles.

L'UE déclare qu'elle ne peut faire de concession plus spécifique qu'une fois les offres sur la table. Les négociateurs régionaux ACP continuent de travailler à établir leurs offres d'accès au marché de la communauté européenne, mais de nombreux défis significatifs restent à surmonter au niveau technique.

Même dans les régions biens préparés à cet égard, des questions politiques subsistent entre Etats membres, des gouvernements, des organisations du secteur privé de la société civile et l'intégration régionale .Il convient à présent d'aborder la deuxième phase des négociations.

Paragraphe II : la deuxième phase des négociations

Cette seconde phase se déroule au niveau régional. Il est important de mettre en exergue les organismes régionaux chargés de négocier les APE d'une part et d'autre part de montrer comment la négociation est conduite au sein des groupes.

Pour ce qui concerne les organisations pressenties, dans un document intitulé « orientation sur la qualification des régions ACP pour la négociation des APE » la commission européenne énonçait clairement ses préférences concernant la configuration géographique pour les pays ACP.

Conformément aux principes contenus dans l'accord de Cotonou11(*), la commission envisageait des négociations avec les principaux groupements régionaux des pays ACP. Cette conception a été présentée dans le livre Vert publié en 1996 introduisant la notion d'APER (Accord de Partenariat Economique Régionale).

Il faut noter qu'en Afrique notamment l'un des problèmes tient à ce que de nombreux pays font partie de plusieurs groupements régionaux ACP. Pour régler cette question de chevauchement, la commission exige en principe que les pays appartenant à plus d'un groupement régional ACP s'engagent vis à vis d'un groupement à contracter un APE avec l'UE.

Des conceptions pourraient être apportées, à condition que les régions concernées adoptent des positions étroitement harmonisées et que les négociations soient conduites dans un seul contexte aboutissant à un seul APE. Ainsi la commission Européenne accepte de négocier un seul APE incluant la SADC et la COMESA par exemple, à condition que ces deux régions puissent adopter une position commune sur les APE.

S'agissant des groupements sous -régionaux au sein d'une région ACP plus large, tel que la SACU au sein de la SADC ou de l'UEMOA au sein de la CEDEAO, la commission Européenne propose soit de négocier uniquement avec le groupement d'intégration plus poussé, en laissant s de coté la région élargie, soit de négocier avec cette dernière auquel cas la sous-région serait uniquement considérée comme membre groupe plus vaste.

L'approche de la commission de l'UE envers les APE a déclenché diverse réactions dans les pays ACP. Plus tard la CEDEAO et la CEMAC ont ouvertement souscrit à la proposition des APE .Il faut noter par ailleurs que finalement dans l'Afrique de l'ouest c'est la CEDEAO qui a été retenu pour la négociation des APE et l'Afrique centrale la CEMAC .Les Caraïbes doivent encore se prononcer alors que pour les pays du Pacifique les avantages d'un APE avec l'UE semblent douteux et des arrangements commerciaux de rechange pourraient être recherchés.

Finalement les caraïbes ont retenu CARICOM c'est cette organisation qui négocie pour eux .En outre dans le pacifique, les pays ont retenu la région pacifique .On peut retenir que les pays ACP sont divisés en six(06) régions selon leurs spécialités particulières, à savoir l'Afrique centrale ; l'Afrique de l'Est ; l'Afrique Australe ; la Région du Pacifique et les Caraïbes.

Ces deux dernières régions sont définies physiquement tandis que les régions d'Afrique Centrale et Occidentale sont définies par l'appartenance des Etats membres aux groupements économiques et monétaires existants. Quant aux régions de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Australe, elles ne sont pas définies sur la base de l'appartenance aux organisations régionales que sont l'IGAP, la CEA, la COI, la COMESA et la SADC.

Quatre étapes de négociations sont proposées par la commission européenne.

La première allant de 2002 jusqu'à la fin 2003s'appuyant sur les axes suivants :

- consistait à identifier les principaux objectifs politiques et instruments nécessaires à l'intégration régionale ;

- recenser les questions prioritaires devant faire l'objet de débat ;

- discuter et convenir de la structure et du calendrier des négociations ;

- définir les priorités immédiates en matière de recherche et de renforcement des capacités ;

- mettre en place des groupes de travail en charge de la coordination des préparatifs à l'échelle régionale 

- ; élaborer un programme continu de séminaire réunissant les négociateurs régionaux ;

- impliquer les réseaux régionaux des ONG.

La deuxième étape dite de convergence des approches stratégiques débute depuis 2004 pour s'achever au milieu de l'année 2005.Elle visait notamment à :

- étudier les données relatives à la production et aux échanges régionaux ;

- examiner les questions des droits de douanes et ses conséquences sur les recettes des Etats ;

- examiner les cadres réglementaires et les politiques régionales ;

- définir les priorités en matière d'intégration régionale autour de six (06)groupes ,des questions d'accès au marché pour les produits non agricoles ,les normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) et obstacles techniques au commerce ,le commerce des services ,facilitation des échanges et l'investissement, secteur liés au commerce .

Cette étape devait également consister à revoir les structures tarifaires en vigueur comme le point de départ du processus de libéralisation. La troisième étape dite de structuration et de consolidation devait débuter en mi 2005 pour s'achever en mi 2006 et consistait, notamment à :

- convenir de la structure des APE ;

- convenir des résultats des discussions sur les APE et restituer les accords convenus sous forme de projet de texte ;

- examiner attentivement les problèmes sensibles en vue de trouver des solutions appropriées ;

- poursuivre le renforcement des capacités et le travail de vulgarisation.

Quant à la quatrième étape dite de finalisation, elle devait durer du mi 2006 à la fin 2007 et consistait à mettre la dernière touche à l'ensemble du processus.

En somme les négociations devaient se terminer en 2007 .Il faut noter par ailleurs que malheureusement les APE n'ont pas été signé malgré tous les efforts consentis, de part et d'autre pour sa signature, du fait du refus de certains pays ACP.

La négociation continue jusqu'à 2009 mais il ya au paravent des accords d'étapes encore appelés aussi accord intérimaire et dans une large mesure le refus des PMA par exemple le cas Sénégal. Cela nous amène au demeurant d'élucider l'état des négociations

SECTION II : L'état des négociations

La Commission Européenne donne l'opportunité aux Etats ACP de négocier les APE avant le 31décembre 2007 date qui devait être la date d'entrée en vigueur des APE. Ce nouvel instrument de coopération multilatérale est censé prendre le relais des accords de Cotonou, qui viennent à expiration au 31 décembre 2007.

Les APE n'ont pas été signé à cette date du fait des refus de certains pays PMA des ACP qui n'avait pas intérêt à signer par exemple le Sénégal .Par contre à coté il n'y avait des non PMA qui avait intérêt à paraphé les APE du fait de leur position économique.

Cela entraine un risque d'affaiblissement du processus d'intégration dans les régions des pays ACP. Deux groupes de pays se superposent à savoir les PMA et les non PMA qui s'engagent selon leurs intérêts. Il convient dés lors d'analyser d'une part les accords d'étapes des non PMA (paragraphe I) et d'autre part le refus des PMA : le cas du Sénégal (paragraphe II)

Paragraphe I : Les Accords d'étape des non PMA

Le gouvernement de la Cote Ivoire et celui du Ghana ont tour à tour paraphé un « accord d'étape » dans le cadre des négociations sur les nouveaux Accords de Partenariat Economique (APE) entre l'UE et les pays ACP. Ces accords leur permettront de conserver les préférences dont ils bénéficiaient dans l'Accord de Cotonou.

De tels accords ne leur empêchent pas de poursuivre les négociations en vue de parvenir à des APE globaux en 2009.

L'Afrique de l'ouest, région à laquelle appartiennent la Cote d'Ivoire et le Ghana par l'entremise des Commissions de la CEDEAO et de l'UEMOA, avait officiellement notifié à la Commission Européenne son opposition à tout accord intérimaire et la nécessité d'un délai supplémentaire de négociation pour arriver à des APE globaux.

L'UE a, en effet changé de démarche face à l'impossibilité de conclure des Accords de Partenariat Economique globaux intégrant les questions de développement avant l'échéance du 31 décembre 2007 .Ce faisant les négociateurs européens ont proposé au Ghana et à la Cote d'Ivoire qui sont avec le Nigéria les seuls PMA dans la région de l'Afrique de l'ouest ,la signature d'accords en deux temps :un accord intérimaire portant exclusivement sur les marchandises avant le 31 décembre 2007 ,puis poursuivre les pourparlers pour la conclusion d'un Accord final en 2009.

Rappelons que ces pays détiennent des intérêts spécifiques d'accès aux marchés européens

Cela se justifie dans la foulée, le commissaire européen au développement Louis Michel à l'occasion d'une visite à Abidjan le 17 novembre 2007, révèle que « sans APE la Cote d'Ivoire pourrait perdre un milliard d'euros par an » de recettes d'exportation.

Pour le chef de la délégation de la Commission Européenne en Cote d'Ivoire M. Michel Arrion « cet accord intermédiaire est une étape cruciale que nous avons réussi à franchir. Tout indique que nous somme sur la bonne voie pour parvenir à un Accord de Partenariat Economique global dans les mois qui viennent ».

Il précise que « la transition ouverte par cet Accord intermédiaire permet d'éviter que les principaux produits d'exportation ivoiriens vers les marchés européens ne soient soumis à des droits de douane à partir du 1er janvier 2008, avec toutes les conséquences économiques et sociales que cela aurait occasionnées ».

Dans la déclaration politique adoptée en conclusion aux négociations des accords intérimaires, la Cote d'Ivoire et l'UE réaffirment leur engagement à « promouvoir l'intégration régionale en Afrique de l'ouest dans le cadre des processus en cours de l'UEMOA et de la CEDEAO ».

Il faut noter que l'Accord de Partenariat Economique d'étape avec la Cote d'Ivoire sera remplacé par les APE globaux avec l'Afrique de l'ouest, lors de l'entrée en application de ce dernier .Cette déclaration souligne en outre que les parties s'engagent à prendre toutes les dispositions nécessaires pour signer l'accord de partenariat économique avant fin 2008.

En Afrique de l'ouest, la cote d'Ivoire libéralisera 80,8% de ses importations en provenance de l'Europe .Les produits européens entrant sur le territoire ivoirien sont répartis en quatre groupes A, B, C et D. Pour le groupe A le désarmement tarifaire commence dés le 1er janvier 2008 et se poursuit jusqu'en 2012.Pour le groupe B les produits seront libéralisés entre 2013 et 2017, tandis que les produits du groupe C seront libéralisés jusqu'en 2022.Les produits du groupe C ne sont pas libéralisés12(*).

Le Ghana a pour sa part paraphé un accord intérimaire qui lui impose une libéralisation de l'ordre de 80,1% de ses importations en provenance de l'UE d'ici la fin de la période de transition qui s'étendra sur 15 ans ; 72,81%des importations seront libéralisées d'ici les dix(10) prochaines années.

L'ensemble de ces Accords intérimaires comporte des clauses de « rendez vous » pour l'ouverture des négociations sur les services et l'investissement, en dépit du mandat des Ministres du commerce de l'Union africaine qui ont décidé d'aligner leur position sur les APE, sur celle du groupe africain, des PMA des pays ACP à l'OMC.

Dans l'ensemble des Accords intérimaires actuellement signés, l'UE a obtenu que les tarifs soient gelés sur les produits qui seront soumis à la libéralisation, que cette libéralisation intervienne immédiatement ou dans vint(20) ans13(*).A coté de ces accords intérimaires, nous notons un refus catégorique de certains PMA des pays ACP nous prenons l'exemple du Sénégal qui parait plus évident, qu'il convient à présent de passer en revue.

Paragraphe II : Le refus des PMA : le cas du Sénégal

Le Sénégal refuse de signer les APE pour plusieurs raisons selon le Président de la République M. Abdoulaye Wade, les experts et les ONG .Parmi ces raison d'abord l'Europe veut changer de stratégie de négociation en procédant à une sorte de parallélisme des formes, elle négociait avec l'Union Africaine, elle entend maintenant, traiter distinctement, avec chacune de nos cinq sous régions.

En somme, dés le départ, elle entend mettre en place un système de désintégration tout en affirmant vouloir renforcer l'intégration africain14(*).Ensuite les nouveaux accords de partenariat économique prétendent démanteler les protections tarifaires et installer une parfaite égalité de compétition entre des économies européennes et africaines totalement asymétriques.

En clair cela revient à consacrer et accentuer un déséquilibre de fait et livrer totalement les marchés africains aux produits européens subventionnés précisé par le Président Wade précité. Mieux encore l'industrie sénégalaise n'a pas la capacité et les structures qui lui permettraient de répondre même à une forte demande européenne.

Mieux ce nouveau dispositif de désarmement tarifaire imposé par le libre échange entrainerait immédiatement d'énormes pertes de recettes douanières pour le Sénégal. Or les recettes douanières constituent entre 35% et 70% du budget du Sénégal .Selon une simulation du centre d'étude et de recherche sur le développement entre 2008 et 2015,les pertes de recettes fiscales du Sénégal ,si notre pays adopte ce système ,passeraient de 38 à 115 milliards de francs Cfa15(*) .Dans la même perspective le Président de la République M. Wade précise à l'occasion de son message de nouvel an « Chers compatriote nous venons de signer avec l'Europe un nouvel accord de coopération qui supprime 35% de nos budgets .En conséquence nous allons supprimer des écoles ,des dispensaires ,des hôpitaux, des projets de routes ,licencier des fonctionnaires ...en attendant des compensations hypothétiques ! ».

Ces idées sont partagées par les syndicats, les ONG et certains experts. Beaucoup de manifestation, de conférences, de table ronde, des caravanes anti APE ; pour ne citer que cela ; ont été menées pour cautionner le refus du Sénégal de signer les APE.

C'est pourquoi la plupart des pays d'Afrique, à commencer par ceux de l'Afrique de l'ouest rejettent ces nouveaux accords ; même s'ils demandent des délais pour répondre .C'est une question de survie pour les peuples et les économies déjà très éprouvées par les subventions agricoles pratiquées par les pays industrialisés, à hauteur d'un milliard de dollars /jour estimant les experts sénégalais.

C'est dans cette perspective que le Président Wade a proposé des Accords de Partenariat pour le Développement (APD) à lieu et place des APE, qui englobent et dépassent le cadre strictement commercial selon lui .Pour le Président Wade les APD renferment les principes suivants :

- dissociation du commerce et de l'aide, qui serait Co-administrée ;

- Constitution d'un espace mixte qui permettrait des investissements budgétaires de l'Europe en Afrique dans une optique keysienne ;

- Accords entre régions du monde au lieu d'un accord mondial OMC, trop global et donc très réducteur ;

- Partenariat Europe-Afrique intégrateur donc global, et non parcellisé en 5 accords régionaux, parce que l'Afrique est une continuité géographique ;

- Accords sur des produits miniers, manufacturés, etc. ;

- délocalisation industrielle vers l'Afrique : l'Europe ne pouvant pas concurrencer la Chine et l'Inde, pourquoi ne délocaliserait-elle pas en Afrique ses industries qui exportent vers notre continent ?

- financement des infrastructures, car si l'Europe ne veut ou ne peut pas le faire les Chinois le feront plus vite moins cher !

- les accords de partenariat et de développement permettraient donc d'instaurer un développement équitable et mutuellement enrichissant.

Au total, l'Europe et l'Afrique devraient se forger un destin commun en lançant les fondements d'une alliance objective sur la base de nos complémentarités.

Toutes ces raisons évoquées en haut militent pour justifier le refus du Sénégal à signer les APE en particulier et les autres PMA des ACP en général. Le bilan des négociations est mitigé à mi-parcours du fait des accords intérimaires et le refus des PMA. En dépit de cela les négociations continuent jusqu'en 2009.Il convient donc à présent de faire état du sort des négociations autrement dit son avenir.

Section : Le sort des négociations

Les négociations des APE se poursuivent jusqu'en 2009.Les différentes

Phases voir même les différentes méthodes de travail sont maintenus. Toutes les régions des pays ACP négocient pour parvenir à un APE équilibré. Beaucoup de divergences ont été notées de part et d'autre. Il ya lieu de poser la question de savoir est ce qu'il y aura une signature des APE ?

A cette question s'ajoute celle là : Est ce qu'il y aura un refus de signer les APE ? Pour répondre à ces questions nous allons impérativement développer une éventuelle signature des APE, vue l'utilité qu'ils peuvent apporter aux pays ACP (Paragraphe I) et en revanche étudier le refus exceptionnel que nous croyons impossible qui se justifie par plusieurs raisons (Paragraphe II)

Paragraphe I : Une éventuelle signature des APE

Les pays ACP ont d'ores et déjà a disposition le fond européen de développement (FED) .Le neuvième FED (2000-2007) se chiffre a 15.2 milliard d'euro, la commission européenne s'est engagée à renforcer le dixième FED à auteur de 22.7 milliard d'euro pour la période de 2008-2013.Les fonds devraient être suffisamment dotés ; outre la mise en place des filets sociaux, ils pourraient servir à engager : des reformes sociales, afin de compenser les pertes fiscales, une TVA avec une base large (importation et consommation) pourraient être mises en place.

Des études d'impact doivent être menées au préalable. Supposée que cette TVA soit une des solutions pour assortir les chocs dus a la transition fiscale, elle devra être imposée sans exception, afin d'alléger les coups administratifs. La croissance économique générée par la mise en place de zone de libre échange pourrait compenser en partie les pertes de revenu, en élargissant les bases fiscales. 

Des programmes de mises en niveau dans les pays d'ACP viennent en appuie aux entreprises et aux politiques publiques. Bâti sur le combat que les gains les plus importants et les plus immédiats de compétitivité sont à rechercher au coeur même des entreprises , ils visent à accompagner les politiques publiques en faveur des secteurs productifs qui seront exposés à la concurrence d'entreprises étrangères .L'agence française de développement (AFD) pourrait encourager ces programmes , sous forme de prêt ou de dons .

Ainsi , au Sénégal, l'AFD accompagne le gouvernement sénégalais en aidant a la mises en place de ce dispositif , en apportant les financements nécessaires ( prés de 12 millions d'euro) a la mise en niveau qu'une soixantaine d'entreprises permanente , outre un impact économique ,en plus l'AFD appui la pérennisation du dispositif de mise à niveau au plan juridique , technique et financier , en aidant à canaliser les moyens internes du Sénégal et complémentaires des autres bailleurs de fonds et de l'UEMOA.

Des formations permettraient un renforcement des capacités de négociations par une meilleure connaissance des impacts des APE et des flexibilités permises par les négociations. Une plus grande intégration augmentera les effets bénéfiques des APE. La construction de véritable entité régionale pourra se faire au travers du renforcement des unions économiques et de la création de véritables zones de libre échange.

D'après la commission économique des nations unies, l'élimination des barrières douanières au commerce intra-africain apporterait un gain de bien être de l'ordre de 1.2 milliard de dollar et représenterait un pré requis de la réussite d'un APE .Il existe des marges de manoeuvres dans les négociations des APE qui permettraient aux pays ACP d'atténuer les impacts négatifs des APE.

Par exemple, en définissant de manière judicieuse les produits sensibles, les pays ACP pourraient minimiser les pertes de revenus fiscaux mais également préserver le secteur naissant pour lesquelles une protection initiale serait nécessaire. Toutes ces justifications posées par les documents de travail numéro 37 de l'AFD qui nous parait utile pour les pays ACP militent en faveur d'une signature des APE à l'échéance.

En outre les arguments posés par la plupart des pays ACP à été battu en brèche. Certes il y aura des impacts négatifs que va engendrer l'ouverture des frontières par exemple perte des recettes douanière et affaiblissement des économies des pays ACP. Mais par un coût -bilan- avantage, on peut dire, que ses inconvénients sont minimes par rapport aux avantages préconisé par les APE.

Il reste à savoir si ces arguments justifient le refus, nous ne le pensons pas, mais chacun reste maître de ses opinions. Au total nous présumons que les APE seront signés pour ne pas dire devront être signés. A coté d'une éventuelle signature il y'a lieu donc de noter aussi qu'un refus exceptionnel est envisageable.

Paragraphe II : Un refus exceptionnel

La signature des APE à l'échéance et le principe, donc le refus serait qu'une exception. A travers les recherches qu'on a fait et en étudiant les positions des pays ACP on peut dire sans risque de nous tromper qu'il y'a une légère différence entre la position de l'UE et celle des pays ACP. Cette légère différence se trouve être une ouverture totale des frontières proposées par l'UE que les pays ACP n'entendent pas.

L'UE a proposé des mesures de compensations pour ces pertes douanières. Les pays ACP sont entrain de revoir tout cela pour arriver à un APE équilibré. Les pays ACP ne refusent pas catégoriquement les APE mais seulement les termes, ils veulent uniquement que l'UE change les termes de négociation qu'on puisse arriver a un accord gagnant-gagnant.

En outre les pays ACP posent d'autres arguments pour refuser de signer qui sont en l'occurrence de désarmement tarifaire, l'afflux massif de produits européens, pour la plupart subventionnés sur les marchés africains et causer d'importants chocs dans les secteurs agricoles et industriels.

Par ailleurs les pays ACP soutiennent à l'inverse l'ouverture des marchés européens aux exportations des pays ACP continueront, surement à se heurter à la réalité des règles d'origines et des normes sanitaires et phytosanitaires qui gênent déjà très considérablement l'accès des produits africains aux marchés européens.

A travers la littérature de l'Accord de Cotonou portant les APE. Toutes les questions ont étés posées et tous les négociateurs des pays ACP ont étés invités sur ces questions. Par conséquent les ACP n'ont pas de raison de refuser de signer les APE en 2009.

Cela est d'autant plus vraie à travers les propos de Christophe De Vroey, conseiller en commerce, secteur privée et pèche de la délégation de la Commission Européenne a Dakar. Pour lui « la proposition qui a été faite par Me Wade est un peu, revenir en arrière. C'est finalement retourner à l'Accord de Lomé ou on dissocie le commerce et le développement. Il demande que l'UE et tous les bailleurs apportent une aide massive à l'Afrique sans en faire une association avec le commerce ».

Or, poursuit encore le conseiller « ce que nous avons préconisé dés le départ et qui est l'esprit de l'OMC, c'est que nous voulons intégrer les pays d'Afrique dans le commerce mondiale pour qu'il puisse se développer ». A titre d'exemple, il a cité le cas des pays asiatiques  «  il y'a 20ans, certaine pays comme la Corée du Sud se trouvait dans la même situation que certaines pays africains, mais elle a ouvert son marché, attiré l'investissement étranger et est maintenant l'un des dragons de l'Asie » .En effet l'évaluation qu'on a fait sur les négociations des APE est une constatation de manque de communication.

A total nous présumons une éventuelle signature des APE, cela nous amène systématiquement à présent de mettre en exergue l'impact des APE en cas de signature.

TITRE II : L'IMPACT DES APE EN CAS DE SIGNATURE

L'accord de Cotonou intervenu en 2000 est signé par 77 des pays ACP à pour objectif de donner aux relations UE-ACP une tournure nouvelle qui met la plupart de ces derniers dans une situation peu confortable.

En effet il prévoit dans l'article 36 « les parties conviennent de conclure de nouveaux accords commerciaux dénommés Accord de Partenariat Economique (APE) compatible avec les règles de l'OMC en supprimant progressivement les entraves aux échanges entre elles et en renforçant la coopération dans tous les domaines en rapport avec le commerce ».

En d'autres termes, il s'agit de passer des préférences commerciales à une forme de partenariat économique incluant les Accords de Libre Echange (ALE) entre l'UE et les groupements régionaux ACP.

En outre les Accords précédents n'étaient conforme qu'aux principes de base de l'OMC .Il est évident de rendre compatible ces Accord avec les règles de l'OMC.

Ceci dit il n'est pas sans intérêt d'élucider non seulement l'impact économique des APE (chapitre I) mais également l'impact juridique (chapitre II) en cas de signature.

Chapitre I : L'impact économique des APE dans les pays ACP.

La signature des APE aura un impact dans l'économie des pays ACP qui se manifestera sous plusieurs formes. Les APE engendreront une zone de libre échange qui consacre par la suite une ouverture des frontières des pays ACP aux produits européens. Autrement dit des produits européens pourraient entrer dans le territoire des pays ACP sans droit de douane et inversement.

Au total la signature des APE consacrera par conséquent l'ouverture des frontière des pays ACP (Section I) et l'affaiblissement des économies des pays ACP (section II)

Section I : L'ouverture des frontières des pays ACP.

Cette ouverture va affecter les économies des pays ACP .Elle se manifestera par une réduction des recettes douanières (paragraphe I) donc un éventuel risque de concurrencer des producteurs des pays ACP 

(Paragraphe II).

Paragraphe I : La réduction des recettes douanières.

La réduction des droits de douane est l'une des premières conséquences de la réciprocité dans l'échange entre l'UE et ACP. En effet les barrières tarifaires constituent un frein a la liberté des échange .La question qui se pose est celle de savoir si les avantages des libéralisations pourront compenser les pertes de recettes douanières que vont enregistrer les ACP.

L'UE répond par l'affirmative en proposant des réformes fiscales et des mesures d'accompagnement posées expressément dans le texte des APE. En effet dans plusieurs pays ACP les recettes publique dépendent encore a plus 20% des recettes douanières .La suppression des droit de douane sous les produits de l'UE réduirait de moitié ces recettes.

Ces recettes qui servent à financer en général les secteurs sociaux plu particulièrement le financement de la lutte contre la pauvreté risque d'être supprimé affirmant des dirigeants .Cette suppression pourrait entrainer l'ébranlement de pans entier d'activités économiques .Les populations les plus pauvres au sein des Etats ACP risqueront de le sentir le plus selon certains annalistes .Ce pendant l'impact sera donc perceptible au niveau économique, financier et social.

L'impact constitue selon le président Bouteflika « l'incidence de la soumission à la logique d'ouverture des marchés et à la discipline des accords de Marrakech »16(*).L'accès libre des produits de l'UE dans les marchés ACP en franchise des droits de douanes posent problème pour les pays ACP, de créer de nouvelles sources de revenus pour compenser les pertes. Car les pertes risqueront d'être énormes dans la mesure où la suppression concerne aussi bien les produits venants de l'UE que les produits venant des autres pays ACP.

Le président Abdoulaye Wade aborde dans le même sens en précisant « ...ce nouveau dispositif de désarmement tarifaire imposé par le libre échange entrainerait immédiatement d'énormes pertes de recettes douanières pour nos pays : or les recettes douanières constituent entre 35% et 70% des budgets des Etats africains »17(*) .

Il poursuit en précisant « selon une simulation du centre d'étude et recherche sur le développement entre 2008 et 2015 les pertes de recettes fiscales du Sénégal si notre pays adopte ce système passerait de 38 a 115 milliard de francs CFA ».Des reformes fiscales seront donc envisageables.

Elles permettront d'éviter l'accroissement des vulnérabilités qui vont de paires avec le sous développement entre les partenaires de la zone de libre-échange18(*).Les reformes fiscales devront avoir pour base l'établissement de systèmes socio-économiques intégrés et adaptés. Aussi faudrait-il étudier à travers les programmes économiques, la possibilité de maintenir les droits de douanes sans enfreindre les exigences de l'OMC.

Ces solutions pourraient dans une certaine mesure réduire les pertes fiscales pour les ACP. Seulement il ne faudrait pas perdre de vue que la diversification des ressources fiscales n'est pas chose facile. Entre temps les budgets nationaux ACP seront en grande difficulté. En effet l'ouverture des frontières douanières entraine des pertes fiscales qui par conséquent, affectent le domaine social et économique des Etats ACP.

Mais des reformes fiscales sont préconisés pour palier cela. En outre hormis la réduction des recettes douanières on note une éventuelle menace des producteurs des pays ACP.

Paragraphe II : La menace des producteurs des pays ACP

L'enjeu principal du nouvel Accord réside pour les pays ACP dans l'ouverture de leur marchés aux importations européennes mais surtout dans leur capacité de réaction à la concurrence qui va en découler. Cela compte tenue des contraintes internes et externes auxquelles seront confrontée la production des ACP (infrastructure, instabilité économique, système financier).

Certains secteurs de production ACP sont peu compétitifs et même ceux qui le sont ; pourraient être menacés. La menace proviendrait d'abord du fait que dans le secteur industriel, les produits européens jouissent d'une haute technologie alors que les industries ACP sont des industries naissantes.

Même s'il y'a des industries en pleine expansion elles ne pourront pas affronter la concurrence des produits européens. Une autre menace proviendrait des produits alimentaires, d'autant plus que dans ce secteur les pays ACP sont généralement déficitaires.

Dans ce même secteur les Etats ACP ont exprimé leur crainte de voir les produits agricoles bénéficiant de subventions venir concurrencer les productions locales. Les produits les plus visés sont entre autres les céréales, la viande de bovin et les viandes volailles et de porc, les produits laitiers, les concentrés de tomates, pomme de terre, oignon etc.

Il faut noter ici que la conférence ministérielle de l'OMC à essayer de trouver une solution définitive a cela dans la déclaration de Doha ; en interdisant les subventions des produits agricoles .Cela a été réaffirmé dans la déclaration ministérielle de Hong-Kong du 18 Décembre 2005.

Durant cette négociation sur l'agriculture les négociateurs manifestent leur ferme volonté de supprimer les subventions sur les produits agricoles appelés soutiens internes. On constante que pour ces produits agricoles, les conditions de concurrence risquent « d'être sauvages » déloyale. La concurrence en matière agricole sera déloyale car contraire aux règles de l'OMC qui interdisent les subventions a l'agriculture19(*), mais aussi contraire aux engagements de l'UE20(*), pris dan le cadre de l'Accord de Cotonou.

Une telle concurrence risque de mettre en danger les filières locales des ACP d'autant plus que la majeur partie de ces produits ne trouvent pas ou trouvent peu de débouchés sur les marchés européens. La plupart du temps il s'agit d'excédent qui sont déversés sur les marchés ACP et qui vont concurrencer rudement les produits locaux c'est l'exemple d'un produits tel que l'oignon.

L'étude d'impact de l'ouverture des frontières des pays ACP laisse apparaitre un ensemble de bouleversement au sein des économies ACP, ces bouleversements se manifesteront par l'effondrement de certains piliers sur lesquels repose leur économie. En effet il est important d'étudier comment l'économie des ACP est affaiblie par l'ouverture des frontières.

Section II : L'affaiblissement des économies des pays ACP

L'affaiblissement des économies des pays ACP se manifestent par une perturbation des marchés ACP (paragraphe I) et une réduction des avantages sur les marchés de l'UE (paragraphe II).

Paragraphe I : la perturbation des marchés ACP

Les marchés des Etats ACP risquent d'être perturbés non seulement par la concurrence des exportations mais surtout par la nécessité d'une réorientation de leur priorité économique. Pour atténuer l'affaiblissement de leurs marchés les ACP devront nécessairement améliorer leur compétitivité et leur production. Seulement cela pourrait relever d'un défit à la limite insurmontable au bout de huit années pour les pays ACP.

En effet le niveau de développement et les priorités économiques réduisent considérablement ces importations. Nous risquons d'assister à une hégémonie des produits UE sur les marchés ACP. Ce qui pourrait entrainer une hausse des prix ; une augmentation des marges bénéficiaires pour l'UE. Et donc, avoir un effet négatif sur le développement des pays ACP.

La perturbation des marchés pourraient se manifester d'une part par l'adoption de nouvelles politiques agricoles et d'autre part la spécialisation de l'agriculture des pays ACP. Les politiques nouvelles favoriseraient les cultures d'exportation au détriment des cultures vivrières qui visent à satisfaire les besoins de leur population.

La perturbation des marchés aura une conséquence directe non seulement à l'égard de l'économie des pays ACP mais également a l'égard du maillon social. La spécialisation de l'agriculture pourrait avoir des conséquences négatives sur les marchés ACP.

La perturbation des marchés ACP va se manifester par une remise en cause du processus de reconquête des marchés vivriers. Et enfin par les tensions pouvant exister avec les groupements régionaux tels que l'UEMOA, la CEMAC et la CEDEAO. Pour l'UEMOA l'ouverture des marchés devaient entrainer la baisse des prix et favorisent les détournements de flux commerciaux au profit de l'UE.

Pour la CEMAC les ajustements pourraient être particulièrement lourds un détournement de flux commerciaux est envisageable21(*).

La perturbation des marchés est un moyen justifiant l'impact économique que pourrait engendrer les APE en cas de signature et un autre fait le justifie ainsi c'est la réduction des avantages des pays ACP sur les marchés de l'UE.

Paragraphe II : La réduction des avantages des pays ACP dans les marchés de l'UE

Le problème en réalité n'est pas celui de l'accès au marché de l'UE, mais plutôt des fonctionnements des produits ACP sur le marché de l'UE, de leur protection en face aux produits sur le marché déjà compétitif. D'autant plus que le marché de l'UE est qualifié de « dynamique et rémunérateur ».

La compétition s'annonce destructrice pour les bananes ACP (à moins que ces dernières soient à un niveau plus élevé)22(*), nous constatons donc que l'érosion des préférences est inéluctable. Une autre source d'affaiblissement est liée a la perte d'avantage des produits ACP est du fait que le changement de régime commercial pourrait marquer a court termes des pertes significatives de préférences donc de compétitivité pour certains secteurs d'activités (pêche, horticulture etc.).

Ce qui pourrait être préjudiciable pour les pays ACP qui tirent le plus d'avantages des préférences et qui, le plus, diversifient leurs exportations. La dynamique économique de ces pays pourrait être fortement affectée.

S'agissant de la réduction des avantages ,il faudrait peut être précisé que l'UE accorde de plus en plus de préférences a d'autres régimes dans le cadre d'accords commerciaux déjà signés ou en cours, par exemple, signé avec l'Afrique du Sud , les Etats-Unis ,les pays du Mercosur ( Argentine, Paraguay).

Lorsque ces négociations auront abouti les pays ACP n'auront plus de préférences sur beaucoup de secteurs dynamiques (poissons, plantes, fruits et légumes, tabac, vêtements etc.).

Pour ce qui concerne les exportations agricoles les préférences sont presqu'inexistant car l'entrée sur les marchés de l'UE est libre tous les produits provenant des pays ACP.

Cet ensemble d'incidence fait qu'il ne sera pas facile pour les pays ACP et l'UE à travers l'Accord de Cotonou de se conformer aux contraintes juridiques de l'OMC.

Certains produits des pays ACP auront d'énormes difficultés à accéder aux marchés de l'UE. En effet un ensemble de barrière tarifaire et non tarifaire limiterait l'accès de ces produits ACP.C'est l'exemple des produits textiles et agricoles. Malgré le démantèlement de l'AME et de la PAC lors du cycle de l'Uruguay les réductions des tarifs agricoles n'est pas produit dans la mesure où « l'UE, va maintenir pour une certaine période, des niveaux de protection élevés »23(*).

Tout cela explique la réduction considérée des avantages des pas ACP sur le marché de l'UE. Mieux la signature des APE pourrait entrainer un impact juridique qui se manifestera par la conformité de la relation UE-ACP aux règles de l'OMC.

Chapitre II : L'impact juridique des APE

La relation UE-ACP n'est pas conforme aux règles de l'OMC, plus précisément l'article XXIV et les principes de non discrimination. Le délai du 31 Décembre a été déterminé de façon objective. Il met un terme à la dérogation de Doha qui prolonge légalement le bénéfice des préférences commerciales.

L'action de cette dérogation rétablit la compatibilité des dispositions préférentielles des provisions de l'article XXIV de l'OMC/GATT.L'accord de Cotonou, a annoncé les changements de paradigmes. L'essentiel des dispositions jugé inégale par l'OMC pousse l'UE à changer de cap d'où la proposition de signer de nouveaux Accords appelés APE.

Ceci étant il convient d'abord d'élucider la conformité au principe non discrimination (section I), ensuite la conformité a l'article XXIV de l'OMC/GATT (section II) et enfin les alternatives possibles (section III).

Section I : Conformité au principe de non discrimination

La relation UE-ACP dérogé au principe de non discrimination. Cette relation avait posé la non réciprocité c'est-à-dire les pays ACP pouvaient exporter dans l'UE sans droits de douanes par contre l'UE exportait avec droits de douanes.

Cela n'était pas conforme non seulement a la Clause de la Nation la Plus Favorisée (NPF) (paragraphe I) mais également le principe du traitement national (paragraphe II)

Paragraphe I : La Clause de la Nation la Plus favorisée (NPF)

Par définition la NPF est tous avantages, faveur, privilège ou immunité accordée par une partie contractante a un produit originaire ou a destination de tout autres pays, seront immédiatement et sans étendre à tout produit similaire originaire ou à destination du territoire de tous les autres contractants.

Cette disposition concerne les droits de douanes et les impositions de toutes natures perçues à l'importation ou a l'occasion de l'importation ou de l'exportation. De même à ce qui frape les transferts internationaux de fonds effectués en règlement des importations ou des exportations. Il en est de même pour le mode de perception de ces droits et impositions, ensemble de la réglementation et des formalités afférentes aux importations et aux exportations24(*) .

Partant de cette définition nous pouvons dire que les préférences que l'UE accordait aux pays ACP dérogeaient à la clause de la nation la plus favorisée. La signature des APE mettra fin à cette dérogation pour faire appliquer le régime de droit commun pour tous les pays de l'OMC signataire des APE.

Nous pouvons dire par conséquent la signature des APE entraine un impact juridique pour l'application du droit commun de l'OMC .Les dispositions du paragraphe 1er de l'article premier du GATT n'entraineront pas en matière de droit et d'imposition à l'importation, la suppression des préférences énumérées ci dessus la condition qu'elle ne dépasse pas les limites fixées au paragraphe 4 de l'article 1er.

Dans le présent article nous notons les préférences en vigueurs exclusivement entre deux ou plusieurs des territoires énumérés à l'annexe A, sous réservent, des conditions qui y sont stipulées. Les dispositions du paragraphe 1er de l'article ne s'appliqueront pas aux préférences entre les pays qui faisaient autrefois partis de l'empire Ottoman.

La signature des APE permettra à l'UE et les pays ACP de rendre conforme leurs relations aux règles de l'OMC /GATT plus précisément la Clause de la Nation la Plus Favorisée. Par ailleurs les APE rendent efficace le principe du traitement national

Paragraphe II : Le principe du traitement national

En vertu de l'article III du GATT repris par l'OMC le traitement national en matière d'importation et de réglementation intérieure ,les parties contractantes ainsi que les lois ,règlements et prescriptions affectant la vente , la mise en vente , l'achat , le transport, la distribution ou l'utilisation de produits sur le marché intérieur et les réglementations quantitatives intérieures prescrivant le mélange , la transformation ou l'utilisation en quantité ou en proportion déterminée de certains produits ne devront pas être appliquée aux produits importés ou nationaux de manière à protéger le produit national.

Dans le paragraphe 2 du présent article nous notons aussi que les produits du territoire de toute partie contractante importés sur le territoire ne seront pas frappés directement ou indirectement des taxes ou autres impositions intérieures, de quelques natures qu'elles soient supérieures à celle qui frappent directement ou indirectement les produits nationaux similaires.

En outre, aucune partie contractante n'appliquera d'autres façons de taxes ou autres impositions intérieures ou produits importés nationaux d'une manière contraire au principe énoncé au paragraphe premier du présent article. En ce qui concerne toute taxe intérieure existante, incompatible, aucune partie contractante n`établira ni maintiendra la réglementation quantitative entière concernant le mélange, la transformation ou l'utilisation en quantité ou en proportion déterminée, de certains produits qui exigeraient qu'une quantité ou une proposition déterminée d'un produit visé par la réglementation provient de source nationale de production.

En outre, aucune partie contractante n'appliquera, d'autres façons de réglementation quantitative intérieure, d'une manière contraire au principe énoncé au paragraphe premier. En somme le principe du traitement national permet de mettre sur le même pied d'égalité tout importateur ou tout exportateur, quelques soient leur nationalité.

Avec la signature des APE ce principe sera considérablement et effectivement respecté dans ces Accords. Mieux encore l'impact juridique des APE entraine la conformité à l'article XXIV de l'OMC/GATT.

Section II : Conformité à l'article XXIV de l'OMC/GATT.

Une relation commerciale ne peut être conforme aux règles de l'OMC, que si elle respecte systématiquement ces dernières, plus précisément l'article XXIV. Cela est possible que si elle est en zone de libre échange (paragraphe I), tel n'était pas le cas entre UE-ACP ou bien si elle est en Union douanière (paragraphe II) ce qui n'était le cas non plus dans la relation UE-ACP.

Paragraphe I : Zone de libre échange

En vertu de l'article XXIV du GATT ,la zone de libre échange ou d'un accord provisoire conclu en vue de l'établissement d'une zone de libre échange ,les droits de douanes maintenus dans chaque territoire constitutif et applicables au commerce des parties contractantes qui ne font pas partie d'un tel territoire ou qui ne participent pas à un tel accord lors de l'établissement de la zone ou de la conclusion de l'accord provisoire ne seront pas plus élevé ,ni les autres réglementations commerciales ,plus rigoureuses que ne l'étaient les droits et règlementations correspondants en vigueur dans les mêmes territoires avant l'établissement de la zone de libre échange .

Plus globalement, les pays ACP pourraient demander une révision de l'article XXIV qui autorisait une libération plus largement asymétrique en faveur des pays définis par des critères objectifs.

En effet, pour que les APE soient acceptés par l'OMC, il faut qu'il ait une libéralisation de la plus grande partie du commerce dans le partenariat .Il n'ya pas d'accord précis sur ce point, mais il est communément admis que la libéralisation devrait s'étendre à 90% du commerce. Cela laisse la possibilité d'exclure 10% du commerce en moyenne, de produits sensibles pour constituer une zone de libre échange.

La Commission Economique des Nations Unies a montré au travers de trois scénarios (libéralisation totale des deux cotés ,libéralisation à 90% avec une libéralisation de 80% des importations des pays ACP et une libéralisation de l'UE ,libéralisation à 80% avec une libéralisation de 60%des pays ACP contre 100% de l'UE ),que la libéralisation asymétrique est bénéfique au pays ACP .

Le troisième scénario induit des gains de 0,04% de PIB contre les pertes de 0,20% pour le premier et 0,11% pour le deuxième .Dans le premier scenario les exportations des pays ACP augmenteraient de 3Mds d'euro et les termes de l'échange livreraient de 1,2%.Les pertes fiscales seraient réduites à 0,5%du PIB des pays ACP. Les Accords de Cotonou laissent également la possibilité d'une période de transition de 10-12 ans en conformité avec les Accords du GATT. Il s'agirait dés lors de caler la phase de négociation sur les progrès de l'intégration régionale, permettant une augmentation des capacités d'offre, une diversification des exportations et la mise en place de politique fiscale compensatoire.

L'article XXIV du GATT en dispose aussi l'union douanière. C'est une alternative pour que la relation entre UE et ACP soit conforme aux règles de l'OMC.

Paragraphe II : Union Douanière

L'union douanière ou d'un accord provisoire conclu en vue de l'établissement d'une union douanière ,les droit de douanes appliqués l'or de l'établissement de cette union ou de la conclusion de cet accord provisoire ne seront pas , dans leur ensemble , en ce qui concerne le commerce avec les parties contractantes qui ne sont pas partis à de tels unions ou accords , d'une incidence générale plus élevées, ni les autres réglementations commerciales plus rigoureuses que ne l'était les droits et les réglementations commerciales en rigueur dans les territoires constitutifs de cette union avant l'établissement de l'union ou la conclusion de l'accord ,selon le cas.25(*) .

Au total on entend par territoire douanier tout territoire pour le quel un tarif douanier distinct ou d'autres règlementations commerciales distinctes sont appliqués pour une part substantielle de son commerce avec les autres territoires, par exemple l'UEMOA.

Les APE prévoient l'établissement Zone de Libre Echange .Faire de ces union de réel marchés régionaux aurait pour effet de développer non seulement la capacité d'offre des pays ACP mais aussi de les rendre plus compétitif, face aux produits européens.

Cela est d'autant plus vraie du fait que l'UE négocie avec une région c'est-à-dire une union douanière existante ou en constitution.

Prenons l'exemple de l'Afrique de l'Ouest qui a choisi la CEDEAO qui va vers une union douanière qui ne l'était pas jusqu'à présent.

La signature des APE permet aux six régions des ACP de constituer en union douanière ou en zone de libre échange pour permettre que leur relation avec l'UE soit conforme aux règles de l'OMC.

C'est pour cette raison que la Cote d'Ivoire et la communauté européenne réaffirment leur engagement à  « promouvoir l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest dans le cadre des processus en cour de l'UEMOA et de la CEDEOA »26(*)

Cet article XXIV du GATT qui organise les accords commerciaux régionaux , lui-même devrait faire l'objet d'une révision comme demander par les pays ACP en 2005 pour intégrer des composantes de traitement spéciale et différencier dans tout accord entre pays développés et pays en voie de développement .

En effet en cas de non signature des alternatives sont possibles pour éviter le vide juridique.

Section III : Les alternatives possibles.

En cas de non signature des APE, il est possible de recourir a d'autre support juridique pour maintenir la relation entre UE et ACP .Ce support juridique est composer de l'initiative « Tout Sauf les Armes »( TSA) autrement dit « everyting but arms » qui garantit l'accès en franchise des droits de douanes aux marchés européens à presque tous les produits en provenance des PMA , sans restriction de quota (paragraphe I) ;et le système généralisé de préférences accordé aux non PMA pour tenir en compte leurs intérêts et leurs position économique (paragraphe II)

Paragraphe I : L'initiative « Tout Sauf les Armes »

Depuis le moi de mars 2001, l'Afrique et de façon général les PMA ont pu bénéficier de l'initiative « Tout Sauf les Armes » qui garantie l'accès des produits des PMA sans droit de douanes dans les marchés de l'UE. Sans les APE, les PMA continueront à bénéficier de cette initiative.

Mais, il faut noter qu'il ya un risque parce que l'UE peut le retirer à tout moment, c'est un acte octroyé qui n'a pas les même garanties qu'un contrat tels que les APE.

La situation des PMA non signataire des APE est régie par l'article 37.9 de l'Accord de Cotonou qui engage la communauté européenne à prendre des mesure en vu d'assurer à l'ensemble des PMA un accès en franchise de droit de douanes pour l'essentiel de leur produit , sur le modèle de la dernière convention de Lomé .

Le principe de discrimination reste donc en vigueur pour eux, mais sur une base de non réciprocité et d'universalité.

La disposition ne concerne pas que les PMA africains, mais tous les PMA. Cela signifie qu'il s'agit de préférences basées sur des critères économiques et validées par l'OMC à travers la reconnaissance expresse de la catégorie des PMA .Cette logique est entérinée par la communauté européenne à travers l'initiative «Tout Sauf les Armes ».

Le problème de l'alternative aux APE pour les PMA est ainsi réglé en partie .Ceux ci auront à faire la comparaison entre les avantages commerciaux que leur offrent les APE et ce que leur offre déjà l'initiative TSA.

Ainsi il reste quelque part maitre de leur régime commerciale au terme d'un choix à double tranchant 27(*) .La signature des APE pourrait ne pas être plus avantageux du point de vue commerciale mais offre la garantie d'une forme contractuelle qui protège les droits qui en découlent.

En revanche l'initiative TSA, comme toutes préférences commerciales, reste revêtu du sceau de l'unilatéralité qui lui donne toute prévisibilité.Cette situation serait celle du Sénégal compte tenu de sont statut de PMA.

Dans la situation de l'Afrique de l'Ouest, tous les pays seront rangés dans ce même registre, à l'exception de la Cote d'Ivoire, du Ghana et du Nigéria, qui sont dans la catégorie des pays en développement. Ces derniers sont régis par le système généralisé de préférences(SGP).

Paragraphe II : Le système généralisé de préférences

La situation des pays en développement non signataire des APE est régi par l'article 37.6 de l'accord de Cotonou, la communauté étudiera toutes les alternatives possibles, pour les ACP non PMA non signataire des APE, enfin de les pouvoir accorder de nouveau cadre commercial qui soit équivalent à leur situation existante et conforme aux règles de l'OMC.

La compréhension et l'interprétation de cette disposition posent problème. Tout cadre commercial équivalent à la situation courante des ACP non PMA serait fondé sur les dispositions de la convention de Lomé IV, prolongé par la dérogation de Doha jusqu'au 31 décembre 2007. Mais, il se trouve que ce régime courant n'est pas en phase avec l'exigence de conformité aux règles de l'OMC posées à l'article 37.6 de l'accord de Cotonou.

Enfin de compte le seul cadre commercial alternatif aux APE que pourrait octroyer la Communauté Européenne serait son Système Généralisé de Préférence (SGP) qui, bien que conforme aux dispositions de l'OMC à certains égards ne permet pas aux pays africains non PMA de conserver l'existence du régime préférentiel actuel. Il serait moins favorable parce qu'il ya une hausse des tarifs douaniers sur certains produits qui limitent l'accès au marché.

L'EU serait alors en faute en privilégiant de conformité à l'OMC sans se soucier de la possibilité de fournir une alternative au moins équivalente au niveau des préférences antérieures. Le Nigéria, le Ghana et la Cote d'Ivoire sont dans cette situation.

Si enfin de compte, les provisions des futurs APE ne confère pas aux pays ACP que les standards de la clause de la Nation la Plus Favorisée (NPF) où des dispositions qui seront en deçà, il n'y a pas d'intérêts pour les pays africains de signer des APE ?28(*)

Les standards NPF pour les pays en développement sont consignés dans le SGP européen dont tous les pays africains bénéficient déjà. Celui-ci serait alternative idéale pour les pays africains en développement, qui y trouveraient la garantie de bénéficier de préférences commerciales, sans prendre le risque d'exposer leur économie à un régime concurrentiel intenables dont ils ne maîtrisent pas les effets.

La Commission Européenne a rejeté la demande qui lui adressait l'Afrique de l'Ouest pour une possibilité d'accorder un système généralisé de préférences renforcé ou plus (SGP+). Il est démontré qu'un SGP+ aurait été une alternative confortable qui permettait aux pays non PMA d'avoir un niveau élevé d'accès au marché européen, au-delà de l'expiration de l'accord de Cotonou, sans être obligés d'ouvrir leur frontière en retour. Cette option serait compatible avec les règles de l'OMC.

En dehors du sucre et de la banane qui sont exportés à travers le protocole sur les produits de base, le SGPS+ donnerait aux non PMA un accès en franchise de droit de douanes aux marchés de l'UE à un niveau similaire à celui prévu au titre de Cotonou. En Afrique de l'Ouest, le Nigéria par exemple aurait un niveau d'accès SGP+ de 94,11% contre 100% de Cotonou, le Ghana aurait 94,71% et la Cote d'Ivoire aurait 100%, sucre et banane non compris29(*).

CONCLUSION

Le professeur Marcel Merle disait « il n'y aura pas d'ordre international digne de ce nom sans manifestation d'une solidarité active et effective entre les riches et les puissants d'une part, et ceux qui constituent aujourd'hui le nouveau prolétariat mondial »

Pour être conforme à cela l'UE décide de négocier de nouveaux accords.

Mieux d'autres raisons justifient ce choix c'est en l'occurrence la compatibilité de la relation UE et ACP aux règles de l'OMC et l'effet escompté des conventions de Yaoundé et de Lomé qui n'a pas été atteint.

La conformité concerne précisément les dispositions contraignantes prévues à l'article XXIV qui va être appliqué aux ACP par l'OMC dans le cadre de leur partenariat avec l'UE. Cela ne pourra être réalisé que si les différents acteurs c'est-à-dire l'UE et les ACP en ont la ferme volonté.

Face aux contraintes de l'article XXIV est aux principes de l'OMC la signature des APE nous parait inéluctable. Toutefois une réforme de l'article XXIV a été demandée par les pays ACP. Mais il ya lieu de noter que les pays ACP disposent peu de moyen pour amener l'UE à soutenir une telle proposition.

Mieux encore un bilan -cout -avantage nous permet de dire que les APE sont bénéfiques aux pays ACP même s'il ne demeure pas moins qu'il ya des inconvénients. Ces derniers peuvent être minimisés en préconisant des politiques commerciales, économiques et fiscales. Ces politiques devraient être proposées par les pays ACP. Cela est possible en prenant des mesures antidumping et des mesures de sauvegarde (qualité et surtaxe) pour protéger les producteurs locaux. Il en est de même pour les produits sensibles.

La solution, c'est une négociation sincère, pour enfin prendre une décision équitable c'est-à-dire la signature des APE gagnant-gagnant.

Pour terminer nous recommandons aux parties de discuter sur toutes les questions concernant les APE pour trouver une issue heureuse des négociations et favorable à toutes les parties.

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Pour rechercher des informations sur les relations commerciales bilatérales UE-ACP.

Pour plus d'informations

Liens utiles sur le processus des négociations des APE

Relations commerciales ACP

http://europa.eu.int/comm/trade/issues/bilateral/index_fr.htm

Accord de Cotonou

http://europa.eu.int/comm/development/body/cotonou/index_fr.htm

Liens vers les sites internet des commissaires au développement et au commerce.

Les liens suivants renvoient à des discours et des articles sur les APE

http://europa .eu.int/comm/commission_ barroso/mandelson/index_fr.htm

http://europa.eu.int/comm/commission_barroso/michel/index_fr.htm

Suggestions de lectures complémentaires sur les APE

http://europa eu.int/comm/development/body/publications/docs/epa_fr.pdf

http://3w.sia-acp.org/acp/download/pwc_sia-acp20july2005-section-3.pdf

* 1 http://europa.eu.int/comm/development

* 2 El hadji Abderrahmane Diouf, réflexion sur la contribution du président Wade sur les relations UE /AFRIQUE

* 3 La décision n°2/LXXXIII/06de la session du conseil des ministres ACP tenu dans port Moresby du 31 mai 2006

* 4 L'évaluation de l'impact sur le développement durable (EIDD) commandité par l'UE, Mai- Juin 2007 Eclairage page 3

* 5 http://europa.eu.int/comm/development

* 6 Article 37de l'accord de Cotonou

* 7 9éme Fond Européen de Développement s'élève à 13,5milliards d'EURO

* 8 APE : un nouveau chapitre dans les relations UE-ACP participation des commissaires PAUL NELSON et PASCAL LAMY au lancement des négociations APE avec la CEMAC, CONGO-BRAZZAVILLE 04-10-2003

* 9Emilie Baconnier : les accords de Cotonou, Grain de Sel n°21 Nord-Sud, le point

* 10 http://3W.eu2007.de/fr/News/Press_Releases/Avril/0405BMZ Markt.html

* 11 Voir accord de Cotonou, article 35 paragraphe 2

* 12 Texte de l'accord intérimaire entre l'UE et la Cote d'Ivoire.

* 13 Article 15 accord Cote d'Ivoire-UE

* 14 Président Abdoulaye Wade

* 15 Président Abdoulaye Wade

* 16 V.BB.Yamed  « Mondialisation, la voix de l'Afrique » Jeune Afrique économique février 2001

* 17 Passerelles VIII No 5 Novembre-Décembre 2007

* 18 Rapports OCDE  « l'interdépendance de l'économie mondiale /évolution des relations nord-sud » Paris 1983

* 19 V. Accord sur l'agriculture.

* 20 V. Article 12 de l'accord de Cotonou « cohérence des politiques communautaires et incidences sur l'application du présent accord »

* 21 Planistat Belgique, Etude de l'impact économique sur l'UDEAC-CEMAC de l'introduction de la réciprocité dans les relations commerciales UE-ACP, Novembre 1998.

* 22 V « Forum UE-ACP, l'ambition de véritables partenaires » Solagral

* 23 Info kit Cotonou option.cit.p.3v.protocole No5 Lomé 4 , article 183

* 24 Article1er paragraphe1er du GATT 47repris par l'OMC

* 25Article XXIV, paragraphe5.a du GATT

* 26 Passerelles volume VIII no 5 novembre -décembre 2007

* 27 El Hadji Abdourahmane Diouf, Docteur en Droit international économique

* 28 El Hadji Abdourahmane Diouf, Docteur en Droit international économique

* 29 Passerelles volume numéro5 novembre-décembre 2007






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