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Géostratégie des ressources naturelles et les conflits de la République du Congo 1990-2002 : rivalité de puissance et contrôle de l'énergie

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en relations internationales, option diplomatie 2005
  

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1. Les protagonistes nucléaires

Ce sont les acteurs légitimes de la scène congolaise. Autrement dit, ce sont ceux là qui possèdent la nationalité congolaise. Ces acteurs sont : le général Denis SASSOU N'GUESSO, le Président Pascal LISSOUBA et monsieur Bernard KOLELAS, les trois figures emblématiques de la vie politique congolaise depuis près de trente ans. Ces acteurs sont épaulés par leurs milices respectives (Infra, p. 56). Les parcours individuels de ces personnalités interfèrent avec ceux des principales tribus du pays et des luttes politiques qui caractérisent son histoire contemporaine53.

Ainsi, en est-il par exemple du général Dénis SASSOU N'GUESSO : militaire, homme politique, ancien Chef de l'Etat et un grand chef tribal. Il se rattache à l'ethnie Mbochi, localisée dans la partie septentrionale. Pendant qu'il dirigeait l'Etat entre 1979 et 1992, ce dernier a accumulé des antécédents vis-à-vis de ses adversaires actuels54. Quant au deuxième, monsieur Bernard KOLELAS, c'est un opposant mythique. Il a toujours été persécuté par les régimes militaro-marxistes-

53Des portraits et l'enracinement ethnique de ces personnalités, voir F. BERNAULT, « Archaïsme colonial, modernité sorcière et territorialisation du politique à Brazzaville, 1959-1995 », in QUANTIN, Patrick, (dir.), Les Deux Congos dans la guerre, Politique africaine, n°72, 1998, http://www.politique-africaine.com.

54Pour ces antécédents, voire J. TONDA, « La guerre dans le «Camp Nord» au Congo-Brazzaville : ethnicité et ethos de la consommation/consumation », in QUANTIN, Patrick, (dir.), Les Deux Congos dans la guerre, Politique africaine, n°72, 1998, http://www.politique-africaine.com.

léninistes qui ont dirigé le pays. Son histoire se confond avec celle de l'ethnie Lari, un pan du grand groupe Kongo, ancrée dans la province du Pool. Cette province est le véritable foyer de contestation des différents régimes politiques du Congo contemporain. Monsieur Bernard KOLELAS se pose en leader politique, mais aussi en libérateur incontesté de cette tribu. Enfin, le Président Pascal LISSOUBA est un intellectuel d'envergure et un ancien premier ministre des années qui ont suivies les indépendances. Il n'a jamais pardonné au général Dénis SASSOU N'GUESSO le fait, d'abord, de l'avoir emprisonné à la fin des années 1970, avant de le contraindre à un exil qui l'a laissé longtemps hors de son pays natal et de la conduite de ses affaires. Il appartient à l'ethnie Nzabi, localisée dans la partie méridionale. Si ces acteurs remplissent tous la condition de la nationalité, il n'en demeure pas moins que dans le combat qui les oppose, ils ne disposent pas des mêmes atouts.

En effet, les uns ont en charge la gestion de l'Etat. C'est le camp de l'UPADS. Tantôt il est couplé du PCT comme au temps de l'accord de gouvernement, entre juillet et octobre 1992 ; tantôt, il est en synergie avec le MCDDI, notamment à partir de la fin de l'année 1997.

Dans le premier cas, cette entente a l'avantage de conforter la coalition présidentielle en lui octroyant une très bonne assise nationale et une majorité au parlement, indispensable pour gouverner. Poursuivant cette logique jusqu'au bout, cette coalition invalide l'idée d'une confrontation entre le Nord et le Sud tout en sapant la cohésion du camp Sud. Dans le second cas cependant, cette ligue a l'avantage de parachever l'unité du bloc Sud, auquel appartiennent les différents leaders de ces groupements politiques, le Président Pascal LISSOUBA et monsieur Bernard KOLELAS. Dans cette même optique, elle justifie relativement l'idée d'une opposition Nord Sud.

Quand aux autres protagonistes, ils n'ont pas en charge la gestion de l'Etat. Ce sont d'une part, la ligue PCT-MCDDI entre octobre 1992 et février 1993, donc avant la dissolution de l'Assemblée Nationale, et d'autre part, entre février 1993 et mai 1997, donc peu avant les hostilités de juin 1997. Dans le premier cas, elle est fortifiée de sa capacité à représenter un contre poids réel à l'action

gouvernementale55. Dans le second cas de figure, elle n'est qu'une opposition sans moyens véritables. Dans les deux cas, cette coalition à l'avantage stratégique d'entamer substantiellement l'unité du bloc Sud. Ainsi, invalide-t-elle l'idée d'un affrontement entre le Nord et le Sud.

Comme on peut le voir, ce sont ces principales figures qui s'affrontent pendant toute cette période à travers un système de coalitions instables. On peut dire que ce qui se passe au Congo entre 1990 et 2002, est d'abord un problème interne. Dans ce sens que c'est un classique de la vie politique contemporaine de ce pays. Ces acteurs s'affrontent d'abord à travers un échange de coups loyaux et symboliques comme l'exigent les principes démocratiques définis par les institutions issues de la Conférence Nationale Souveraine. Ensuite, ce commerce de coups change viscéralement de forme. Non seulement il ignore l'orthodoxie institutionnelle, mais aussi, il le contredit jusqu'à transformer la scène nationale en une «zone grise». C'est à ce niveau que les acteurs secondaires entrent en j eu.

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