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Géostratégie des ressources naturelles et les conflits de la République du Congo 1990-2002 : rivalité de puissance et contrôle de l'énergie

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en relations internationales, option diplomatie 2005
  

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1. La place du Congo dans la géopolitique des hydrocarbones

Cette sous-section pose la problématique des avantages inhérents à l'exploitation des hydrocarbones au Congo. Pour cela, il sera examiné la place des approvisionnements par rapport aux pôles de consommation (a) et les autres possibilités offertes par ce pays dans le même domaine (b).

a. Les approvisionnements par rapport aux pôles de consommation

Les puits de pétrole congolais sont situés aux larges de l'Atlantique. Cela constitue un atout indéniable dans l'acheminement des approvisionnements vers les grands pôles de consommation : l'Europe occidentale ou l'Amérique du Nord. Il n'est pas nécessaire pour cela de transiter par les canaux et les détroits, ou encore de traverser des pays entiers par des oléoducs ou des gazoducs. Ces faits révisent considérablement à la baisse les coûts supplémentaires, en termes de droit de passage ou de transit des approvisionnements, avant de reconsidérer la problématique de la sûreté des convois, vu les actes de banditisme ou de sabotage dont sont souvent victimes les cargaisons en transit et les oléoducs ou les gazoducs. Car, les multinationales de l'énergie cherchent en général à maximiser leur production et leurs revenus. Aussi, cherchent-elles à réduire les risques d'interruption et de chantage aux redevances. Cette problématique trouve un écho très fort chez M. CHATELUS quand il dit que « le maillon le plus faible de la chaîne d'approvisionnement pétrolier n'est donc pas l'accès aux ressources et à la production de brut, mais les aléas du transit pétrolier et les ruptures éventuelles, par accident ou par diverses formes d'agression des voies de communication »88.

Dans ce domaine, le Congo présente des atouts indéniables. D'abord, ses gisements de pétrole et de gaz naturel sont situés en off shore. Ce fait explique en partie pourquoi ils sont restés à l'abri des troubles politiques et sociaux qui ont

88M. CHATELUS, « La Méditerranée orientale, la mer Noire et la géopolitique du transit des hydrocarbures », in BONIFACE, Pascal, (dir.), Energie et relations internationales, Revue Internationale et Stratégique, n°29, Paris, Arlea, Printemps 1998, p. 120.

ravagé le pays89. Ensuite, les chargements peuvent se faire directement à partir du port de Pointe-Noire où un terminal a été aménagé à cet effet90. Ce port est la cheville ouvrière de la stratégie française des approvisionnements pétroliers en Afrique. Le trajet et la durée des convois des approvisionnements en provenance du Congo, comme d'ailleurs de toute la zone à laquelle il appartient, sont beaucoup plus prévisibles. Celui-ci se fait souvent en ligne relativement droite, aussi bien vers l'Amérique du Nord que vers l'Europe occidentale. Ce dernier aspect est très important, dans la mesure où il permet aux opérateurs pétroliers de rassurer les consommateurs sur les dates d'arrivée et de livraison effectives des produits. Cela accroît l'audience et le crédit de ces multinationales auprès de leurs clients ou de leurs gouvernements respectifs.

Enfin, comparé aux pays du Golfe Arabo-persique, du Golfe du Mexique ou de l'Asie centrale, le Congo offre une fiscalité et des termes de contrat d'exploitation très favorables. Cet aspect est un avantage commun à la majorité des pays producteurs d'or noir d'Afrique situés au sud du Sahara. Pour terminer, le pétrole congolais est, non seulement d'assez bonne qualité, mais aussi présente des conditions attractives pour l'exploitation en raison de bonnes conditions de terrain, lequel ne présente pas une forte sismicité. En plus de ces avantages qui viennent d'être signalés et qui traduisent la spécificité du Congo dans la géopolitique des hydrocarbones liquides et gazeux, il convient d'ajouter qu'il existe d'autres possibilités alternatives.

b. Des possibilités alternatives

Ce sont les autres possibilités que le Congo est susceptible d'offrir aux multinationales du fait de sa situation géographique et de la diversité des matières

89S'attaquer à ces installations exige de très hautes qualifications techniques, lesquels font souvent défaut aux protagonistes. Aussi, ces derniers comptaient-ils sur cette ressource pour réorganiser le pays.

90Le Port Autonome de Pointe-Noire est le premier port en eau profonde au sud de Dakar. Il est très bien équipé, non seulement pour ce genre d'opération, mais aussi pour l'amarrage et le ravitaillement des tankers géants : il peut recevoir des navires ayant un tirant d'eau de 13,20 mètres, calant 34 pieds et mesurant 230 m de longueur ; il offre des conditions hydrologiques les plus favorables à l'implantation d'un port d'éclatement pour l'ensemble de la zone au regard de la nouvelle génération des porte-conteneurs. Il est en mesure de desservir simultanément le Congo et ses voisins. Pour plus d'informations, voire le site Internet : http://www.izf.net.

premières issues de son sol et de son sous-sol. Cela est traduit ici par le vocable «possibilités alternatives». Concrètement, cela signifie qu'une multinationale pétrolière qui réussi son installation au Congo s'offre plusieurs autres avantages.

Étant donné la diversité des ressources naturelles qu'il y a sur son sol, une très bonne assise pour une multinationale dans ce pays peut être une occasion pour cette dernière de diversifier ses activités à la longue, une fois son installation réussie. Ainsi, au lieu que ses activités portent sur un seul secteur comme celui du pétrole par exemple, elles pourront s'étendre à plusieurs secteurs à la fois : le bois, l'uranium, etc.

Une installation réussie au Congo peut aussi s'interpréter comme une bonne base de départ pour une longue odyssée économique : la conquête des sous-régions Afrique Centrale, Afrique des Grands Lacs et le Golfe de Guinée. Cette conquête commencera par les pays avec lesquels le Congo possède des frontières communes, lesquels pays ont les mêmes potentialités que lui. C'est le cas, au niveau des frontières Sud et Ouest, respectivement de l'Angola et du Gabon, deuxième et troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne. C'est également le cas avec son voisin de tout le long de la frontière Est et Sud-est, la RDC, qu'on qualifie de « scandale géologique »91. Il ressort de ce qui précède que le Congo est une pièce en mesure de structurer efficacement la stratégie des multinationales au sein de ces zones. Mais, peut-on estimer que ce qui se passe au Congo pendant la période qui concerne cette étude participe du grand jeu international sur la maîtrise des sources de l'énergie ?

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo