Conclusion
Nous allons conclure cette première grande section
consacrée à l'étude de notre problématique
générale en nous permettant quelques observations. L'oeuvre
philosophico-politique de J. LOCKE est d'abord une conception de l'homme dans
son environnement. La finalité de ces rapports entre l'homme et son
environnement c'est la liberté, l'épanouissement et le bonheur.
Chez LOCKE, cette quête de la liberté est fondée sur des
bases, nous l'avons vu, historiques, théologiques et naturalistes.
Cette conception de l'homme peut être aussi
interprétée comme un effort constant d'autolimitation des
prétentions de l'artificialisme politique moderne. Autrement dit, LOCKE
essaie de normer l'action de l'autorité publique. Là, non
seulement il envisage le renouveau de la philosophie politique, mais aussi,
énonce une théorie de la citoyenneté et de la protection
des individus contre tout abus de pouvoir. Comme nous pouvons le voir, cette
nouvelle conception de l'homme n'est pas loin de celle que nous qualifions
aujourd'hui par la dynamique contemporaine des droits de l'homme.
C'est dans ce sens que nous avons dit que l'anthropologie
politique de J. LOCKE rompt avec la tradition éthique et politique de
son époque. De ce fait, elle inaugure une nouvelle vision du politique,
de la politique et de l'homme. Dans l'histoire des hommes et des idées,
elle énonce l'une des premières formes du libéralisme
politique. Dans cette optique, elle présente une étonnante
proximité avec les différentes chartes relatives à la
promotion et à la défense des droits de l'homme. Notamment, avec
la D. U.D.H. de l'O.N.U., qui est la plus importante d'entre elles.
D'où se formule l'interrogation suivante : l'anthropologie politique de
J. LOCKE, a-t-elle eu une incidence dans la conception du document onusien ? La
nécessité de rechercher ce lien s'impose désormais. Mais
auparavant, il apparaît judicieux, de répondre à deux
autres questions. En quoi consiste la philosophie des droits de l'homme ? Et
dans quelle mesure sommes-nous autorisés à parler d'une
philosophie lockienne des droits de l'homme ? La deuxième partie de
notre étude examine une telle problématique.
DEUXIEME PARTIE : DE L'IDEE D'UNE PHILOSOPHIE DES DROITS DE L'HOMME DANS
L'ANTHROPOLOGIE POLITIQUE DE J. LOCKE
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Introduction
Dans la première partie consacrée au traitement
de la problématique générale de notre étude, nous
avons ancré nos efforts dans la recherche des infrastructures
théoriques du système philosophico-politique de LOCKE. A cet
effet, nous avons axé notre investigation dans deux principales
directions. Tour à tour, nous avons analysé les fondements et
essayé de forcer à la lumière de ces fondements, non
seulement un accès à l'intelligibilité de ce
système, mais aussi, d'en dégager les différentes
interprétations possibles.
Fort de cela, la section suivante tentera de rechercher
l'intuition d'une philosophie des droits de l'homme dans cette anthropologie
politique. Cette intuition des droits de l'homme, nous l'avons vu, y est
déjà présente. Notamment dans la théorie lockienne
de la propriété. A la fois, cette théorie se trouve
à la base du renouvellement politique et institutionnel et annonce le
libéralisme politique des temps modernes. Aussi, à cette
époque, elle véhiculait déjà une conception de la
personne humaine comme un sujet de droit. En d'autres termes, une
idéologie des droits de l'homme se dégage déjà
à partir du paradigme lockien de la propriété.
A l'entrée de cette seconde grande section que nous
vouons de nouveau au traitement de notre problématique, nous estimons
qu'il sied d'inaugurer une réflexion qui puisse nous permettre la
compréhension de cette théorie. Ainsi, nous nous posons les
interrogations suivantes. Qu'est-ce que la théorie lockienne de la
propriété ? Véhicule t-elle réellement
l'idée d'une philosophie des droits de l'homme ? A-t-elle eu une
incidence sur la mise en oeuvre de la dynamique contemporaine des droits de
l'homme en oeuvre dans la D.U.D.H. ? Dans les lignes qui suivent, nous allons
essayer d'apporter quelques éléments de réponse à
ces interrogations. Mais, avant d'y arriver, il convient d'abord d'expliciter
ce qu'on entend par philosophie contemporaine des droits de l'homme.
95Artiste Peintre né à Bruxelles en
1934. Auteur d'aquarelles, de gravures et de décors de
théâtres, titulaire du grand prix de la XIIème
Biennale de Sao Polo, 1973. Ses ouvrages publiés : La Mort d'un
arbre ; Le Regard du témoin ; Lettres à
Georgio, etc. Il a illustré les oeuvres de KAFKA, BORGES, VIAN,
MAUPASSANT, APPOLINAIRE, BRADBURY et toute celle de PREVERT. Il a
travaillé pour l'U.N.I.C.E.F., pour GREENPEACE et pour A. I.
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