I- : PROBLEMATIQUE
I - 1. L'ENJEU DE LA TRESORERIE
Le système bancaire et financier ouest africain est
régi par un ensemble de règles édictées par la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest de concert avec les organes
qui assurent le fonctionnement de l'UEMOA. Ainsi, le Dispositif Prudentiel
Applicable aux Banques et aux Etablissements Financiers de l'Union
Monétaire Ouest Africaine et la Loi Bancaire servent de repères
à ses institutions. L'article 3 de la Loi Bancaire définit les
banques comme « les entreprises qui font profession habituelle de recevoir
des fonds dont il peut être disposé par chèques ou
virements et qu'elles emploient, pour leur propre compte ou pour le compte
d'autrui, en opérations de crédit ou de placement ».
L'article 4 stipule que « Sont considérées comme
établissements financiers les personnes physiques ou morales, autres que
les banques, qui font profession habituelle d'effectuer pour leur propre compte
des opérations de crédit, de vente à crédit ou de
change, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient
pour leur propre compte en opérations de placement, ou qui servent
habituellement d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers
ou autrement dans tout ou partie de ces opérations». Les
critères d'éligibilité des banques et
établissements financiers y sont clairement définis.
La clarté du rôle de chacun des acteurs
intervenant sur le marché monétaire, aussi bien dans sa partie
gestion que dans sa partie mise en oeuvre des rouages de l'économie au
niveau de la zone, n'empêche pas que l'on y rencontre un certain nombre
de problèmes majeurs. Ces problèmes sont relatifs au coût
du financement bancaire, à la non maîtrise des risques de changes,
aux problèmes de liquidité, à la difficulté de
maintenir l'équilibre financier et enfin au faible taux de bancarisation
donc par effet induit de difficultés de mobilisation de
l'épargne. D'une façon synthétique, il s'agit de
problèmes liés à la gestion de trésorerie.
Le coût du financement bancaire de l'économie
n'aurait jamais été élevé si les projets
financés pouvaient en contrepartie assurer des retours sur
investissement susceptibles de garantir aux opérateurs
économiques une
rentabilité certaine et constant. Ceci n'est pas
souvent le cas et pourtant les rouages de l'économie d'un pays
nécessitent qu'il y soit périodiquement injecté de la
liquidité.
A ce premier phénomène, est assortie une
implantation de plus en plus persistante dans toute la zone UEMOA de nouvelles
banques et institutions financières parce que semble t-il les banques
existantes sont sur liquides. Le paradoxe est que cette surliquidité ne
se ressent ni sur la circulation de la masse monétaire encore moins par
le financement des PME.
S'il est donné aux banques la latitude de se refinancer
par le marché monétaire aussi bien en interne qu'en externe, les
règles prudentielles dont la charge du contrôle revient à
la Banque Centrale, se doivent d'être respectées afin qu'un
certain équilibre financier soit maintenu entre les ressources et les
emplois car, la tentation est grande d'utiliser à outrance les
possibilités d'emprunt et les engagements par signature que leur offre
leur statut d'établissement de crédit. Les tensions de
trésorerie sont la cause principale du recours à un
refinancement. Le concept de trésorerie zéro vise à une
optimisation du niveau de cash disponible qui ne doit être ni positif
(donc non placé) ni négatif (générant des frais
financiers)1.
Tout compte fait la monnaie est une marchandise dont la valeur
peut varier d'un jour à l'autre en fonction de l'évolution de
l'offre et de la demande qui souvent en détermine le cours. Ces
problèmes mentionnés influencent les établissements de
crédit qui doivent assurer leur fonctionnement et par conséquent
assurer le financement de l'économie. La gestion de la trésorerie
est un arbitrage constant entre la sécurité et
l'efficacité, la liquidité et la rentabilité, la
solvabilité et le risque. Sachant que la Banque Centrale prévoit
plusieurs possibilités de refinancement pour les établissements
de crédit, notre souci est de comprendre le mécanisme du
refinancement par le marché monétaire. Tout ce qui
précède nous fera retenir la question principale de recherche
suivante : « Quelles sont les bases contextuelles du refinancement par le
marché monétaire des établissements de crédit dans
l'espace UEMOA » ?
1 Source - Vernimmen -
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