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Analyse du mécanisme de refinancement par le marché monétaire des établissements de crédit dans l'espace UEMOA

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par Cédric GUISSOU
Ecole Supérieure de Commerce de Dakar (SupDeCo) - Master of science Option Finance - Audit et Contrôle de Gestion 2008
  

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I - 2. OBJECTIFS DE RECHERCHE

Ce sera dans le plus grand respect des contours de la méthodologie de recherche que nous diviserons nos objectifs en deux :

I - 2. 1. L'OBJECTIF PRINCIPAL

Analyser les bases contextuelles du refinancement par le marché monétaire des établissements de crédit.

I - 2. 2. LES OBJECTIFS SPECIFIQUES

+ Donner la preuve de l'existence d'une possibilité de refinancement des établissements de crédit par le marché monétaire.

+ Donner les conditions requises par la Banque Centrale pour bénéficier d'un refinancement.

+ Mettre en exergue les diverses influences induites par un recours au refinancement.

I - 3. HYPOTHESES DE RECHERCHE

Pour mener à bien nos travaux de recherche, nous avons jugé opportun de joindre des hypothèses qui devront nous permettre à l'issue de l'étude, de confirmer ou d'infirmer notre vision relative au refinancement des établissements de crédit par le marché monétaire. Ainsi nous avons retenu quatre principales hypothèses de recherche :

> Se refinancer par le marché monétaire reviendrait moins cher pour les banques et établissements financiers que de le faire par tout autre moyen.

> Pour répondre efficacement aux préoccupations d'ordre économique, les banques et les établissements financiers doivent bénéficier de refinancement.

> Aucune banque ne peut prétendre bénéficier de refinancement sur le marché monétaire sans pour autant respecter les ratios prudentiels édictés par la Banque Centrale.

I - 4. REVUE DE LITTERA TURE

La spécificité et la technicité de notre thème feront que notre revue de littérature ne puisse tourner qu'autour de concepts avec cependant une articulation et une interdépendance entre l'économie, la finance et l'économie monétaire. En effet, la finance intervient dans l'économie par la volonté des banques et établissements financiers qui appliquent des taux d'intérêt sectoriels et préférentiels selon qu'il s'agisse d'entreprises ou de ménages.

La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest est la Banque des banques de l'Union. Elle émet des billets : c'est une banque d'émission. Elle effectue toutes les opérations concernant les devises. C'est la banque de l'Etat (Trésor). Elle effectue la compensation, réescompte les effets de commerce, intervient sur le marché monétaire par sa politique d'« open market » et assure l'application de la réglementation bancaire.

Les entreprises ont un besoin de financement et vont emprunter. Le taux d'intérêt est un coût de production, les entreprises devront rembourser le capital et les intérêts. C'est une charge pour l'entreprise. Si le taux d'intérêt est élevé, le coût du crédit sera élevé, il y aura une baisse de la demande de capitaux et l'investissement baissera. Les ménages ont une capacité de financement car ils épargnent. Le taux d'intérêt est un revenu : c'est le prix de l'épargne. Si le taux d'intérêt est élevé, l'épargne augmente, la consommation chute, la production baisse et le chômage augmente et tout ceci se fait sur le long terme. L'effet inverse se produit pour les entreprises et les ménages. Si le taux d'intérêt est bas, le coût du crédit baisse et il en résulte une augmentation de la demande de capitaux, ce qui a pour effet d'augmenter l'investissement. Pour les ménages les effets sont quasiment similaires. Si le taux d'intérêt est bas, l'épargne diminue car la consommation augmente. Il en résulte une augmentation de la production et une baisse du chômage.

La pertinence d'une telle démarche relative à l'affectation de taux d'intérêt différencié se vérifiera particulièrement quand il s'agira d'intérêt nominal ou d'intérêt réel.

Le taux d'intérêt nominal est le taux d'intérêt proposé par les banques. Le taux d'intérêt réel est le taux d'intérêt déflaté. Pour passer du nominal au réel, on calcule l'indice du taux d'intérêt réel et on enlève 100.

Les banques pratiquent dans le cadre du financement de l'économie nationale, des modes d'intervention visant à faciliter les rouages de l'économie dans le but de simplifier les transactions entre les individus. C'est ainsi que l'on parlera d'escompte, de réescompte...

Il s'agit de relations commerciales entre des entreprises. Une entreprise accorde à son client un délai de paiement. L'entreprise demande donc à son client de lui signer une reconnaissance de dette, c'est à dire une lettre de change. Une lettre de change est un effet de commerce par lequel un créancier (le tireur) ordonne à son débiteur (le tiré) de payer à une date donnée (l'échéance) une somme déterminée à une personne (le bénéficiaire) dont le nom est inscrit sur l'effet. Le bénéficiaire peut être le tireur lui-même ou toute autre personne à qui l'entreprise doit de l'argent.

Le porteur d'un effet de commerce qui a besoin de liquidités avant l'échéance peut porter l'effet de commerce à l'escompte auprès d'une banque commerciale. Il va recevoir en monnaie la valeur de l'effet diminué de l'escompte ou intérêt (l'escompte est la commission de la banque). Cette opération s'appelle l'escompte, le taux d'intérêt s'appelle le taux d'escompte. C'est une opération de crédit à court terme.

Les banques commerciales peuvent avoir besoin de liquidités : elles portent alors cet effet de commerce à la Banque Centrale. Cette opération s'appelle le réescompte et le taux d'intérêt s'appelle le taux de réescompte.

Parmi les banques, celles dites commerciales ont la particularité d'être plus régulières dans les opérations de compensation et de réescompte auprès de la Banque Centrale. La compensation est un échange quotidien entre les banques commerciales. On dit que les banques effectuent la compensation (système informatisé). Cette compensation est nécessaire car les banques reçoivent des chèques qui appartiennent à d'autres banques. Il existe donc un déséquilibre entre les banques qui échangent leurs créances et leurs dettes respectives. Après compensation, une banque peut se trouver en situation excédentaire, une autre déficitaire. Le règlement se fait en "monnaie banque centrale". La

monnaie banque centrale représente les encaisses en billets et les avoirs sur le compte courant des banques commerciales à la BCEAO. Une banque commerciale a besoin de monnaie banque centrale pour :

· répondre aux besoins de ses clients

· constituer des réserves obligatoires sur son compte à la BCEAO

· acheter des devises

· régler ce qu'elle doit aux autres banques après compensation.

Les banques trouvent donc cette monnaie banque centrale dans :

· les billets déposés par les clients.

· leur compte courant à la BCEAO s'il est créditeur.

Sinon, il leur reste :

· le réescompte : opération de refinancement des banques commerciales auprès de la BCEAO

· le marché interbancaire.

Le marché interbancaire est le cadre privilégié de refinancement des banques commerciales où elles peuvent échanger leur monnaie banque centrale. Le marché interbancaire est un marché immatériel (réseaux informatiques). C'est un marché qui porte sur des opérations à très court terme (1 jour). Les banques s'échangent donc leurs excédents et leurs déficits de trésorerie. Les banques qui ont un solde positif prêtent leurs liquidités moyennant un intérêt. Les banques qui ont un déficit empruntent des liquidités moyennant un intérêt. Le taux du marché interbancaire se fixe en fonction de l'offre et de la demande. La Banque Centrale peut intervenir sur ce marché interbancaire en achetant ou en vendant des liquidités pour faire varier le taux d'intérêt. C'est la politique d' « Open Market ».

Si la Banque Centrale souhaite que les banques obtiennent facilement des liquidités (exemple : lorsqu'il y a ralentissement de l'activité économique), la Banque Centrale se porte offreur (ou vendeur) de liquidités. L'offre étant supérieure à la demande, le taux d'intérêt baisse. Conséquence : les banques pourront se refinancer facilement sur ce marché interbancaire et obtenir des

liquidités à coût faible donc une hausse des possibilités de crédits vis-à-vis de leurs clients.

Si la Banque Centrale souhaite que les banques obtiennent difficilement des liquidités (exemple : lorsqu'il y a inflation, croissance forte de l'activité économique), la Banque Centrale se porte acheteur (ou demandeur) de liquidités. L'offre étant inférieure à la demande, le taux d'intérêt monte. Conséquence : les banques pourront se refinancer difficilement sur ce marché interbancaire et obtenir des liquidités à coût élevé donc une baisse des possibilités de crédits vis-à-vis de leurs clients.

La politique monétaire est un instrument de la politique économique, au même titre que la politique fiscale, sociale... Son principal objectif est la stabilité des prix et la sauvegarde de la valeur interne et externe de la monnaie. Elle régule la création de monnaie en fournissant les liquidités nécessaires au bon fonctionnement de l'économie tout en veillant à la stabilité de la monnaie. La politique monétaire doit être compatible avec les objectifs économiques du gouvernement. Ses objectifs sont :

· le contrôle des variations de la masse monétaire qui ne doit être ni trop faible, ni trop abondante

· le contrôle des mouvements de capitaux à court terme entre les pays de la zone

Dominique PLIHON dans son livre intitulé « La monnaie et ses mécanismes » aborde des questions relatives à cet instrument de paiement, la monnaie, son rôle dans l'économie ainsi que son mécanisme de fonctionnement à tous les niveaux. Partant des origines de la monnaie, il explique les rouages de la politique monétaire, du rôle des banques au sein des économies nationales et internationales. Il insiste sur la politique monétaire menée par les Banques Centrales.

La politique monétaire se définit comme l'ensemble des instruments dont disposent les pouvoir publics pour régler la création monétaire et l'usage de la monnaie par les agents. Elle a donc un rôle de régulation macroéconomique. Son analyse de la politique monétaire est surtout axée sur l'après unification de la zone Euro marquée par l'avènement de la monnaie unique. Traditionnellement la politique monétaire est mise en place pour répondre à des

besoins, des objectifs. Ceux-ci appelés `'Carré Magique» de Kaldor sont au nombre de quatre : la stabilité des prix, la croissance économique, le plein emploi et l'équilibre de la balance des paiements. Leur réalisation tient du miracle car lorsqu'on cherche à atteindre un, l'autre s'éloigne. L'ensemble de ses objectifs est naturellement hors d'atteinte de la seule politique monétaire.

Dominique PLIHON est docteur en Economie de l'Université de New York et diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris. Professeur d'économie à l'Université Paris-Nord, il a travaillé à la Banque de France en tant qu'économiste et au Commissariat général du Plan.

Il ne faut pas qu'il y ait un excès de création monétaire. En effet, si le taux d'intérêt est faible, les crédits distribués aux ménages et aux entreprises augmentent. Le risque est le gonflement de la masse monétaire (inflation) car le pouvoir d'achat des agents économiques est supérieur à la quantité de biens disponibles. La demande est supérieure à l'offre, ce qui entraîne une hausse des prix. D'autre part, si le taux d'intérêt est bas, il existe un risque de fuite des capitaux flottants vers l'étranger car la rémunération y est plus importante. Il ne faut pas qu'il y ait une insuffisance de création monétaire. En effet, si le taux d'intérêt est élevé, les crédits distribués aux ménages et aux entreprises baissent. Le risque est la diminution de la masse monétaire (récession) car le pouvoir d'achat des agents économiques est inférieur à la quantité de biens disponibles. La demande est inférieure à l'offre, entraînant une baisse des prix. La politique monétaire doit donc trouver un équilibre entre l'insuffisance et l'excès de création de monnaie (régulation de la masse monétaire). Pour atteindre les objectifs, les autorités monétaires disposent de différents instruments :

1 - L'encadrement du crédit

Il consiste à Imposer aux banques des quotas de crédit à ne pas dépasser. Il s'agit de limiter le pouvoir de création de monnaie par les banques. Ce seuil est fonction des crédits accordés l'année précédente. Une banque qui ne respecte pas cette règle est sanctionnée. Ce système a été supprimé en 1987.

2 - Le mécanisme des Réserves Obligatoires (R.O)

Les réserves obligatoires sont des dépôts non rémunérés que chaque établissement de crédit doit effectuer sur son compte à la BCEAO. C'est un compte bloqué d'avoirs en monnaie banque centrale. Le taux de R.O peut augmenter et limiter la création monétaire. Ce taux peut aussi diminuer et entraîner l'augmentation de la création monétaire.

3 - Le taux de réescompte

C'est une opération de refinancement des banques commerciales. La Banque Centrale peut aussi augmenter ou baisser ce taux.

4 - La politique d' « Open Market »

L'open market est l'intervention de la Banque Centrale sur le marché interbancaire. La Banque Centrale peut orienter le prix (taux d'intérêt) et agir sur les quantités (quantités de monnaie banque centrale). Ce taux d'intervention est un taux directeur : ce taux influence le taux d'intérêt proposé aux clients.

Jacques GENEREUX traite dans son livre intitulé « Economie politique 3. macroéconomie » du fonctionnement de l'économie pris dans son ensemble mais surtout les différentes interactions entre les fonctions qui la compose. Divisé en six chapitres, la quasi-totalité des aspects de l'économie y sont traités. Son importance se remarque au niveau de la comparaison entre les approches de l'auteur à savoir, l'approche classique basée sur les `' mécanismes de prix pour réaliser rapidement l'équilibre sur tous les marchés» et celle keynésienne `' qui examine les situations où les prix ne peuvent pas jouer ce rôle équilibrant automatique». Jacques GENEREUX est Maître de conférences d'Universités et professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.

Le financement de l'économie s'effectue à travers principalement deux modes dont l'autofinancement et le recours à une source de financement externe. L'autofinancement correspond à l'utilisation par l'agent économique de ses propres ressources.

MODE DE
FINANCEMENT

DIRECT

INDIRECT

MONETAIRE

MARCHE
FINANCIER

NON
MONETAIRE

AUTOFINANCEMENT

FINANCEMENT
EXTERNE

Economie d'endettement

Economie de fonds propres

Economie de marché financier

Figure 1: Mode de financement de l'économie

A - Le financement interne
Dans le cas du financement interne, l'agent économique utilise ses propres

ressources : c'est l'autofinancement (bénéfice non distribué + amortissement).

Autofinancement = (Epargne brute / FBCF) * 100

B - Le financement externe

Ce mode de financement peut être direct ou indirect, cela en fonction des intervenants :

1 - Le Financement indirect

Les agents économiques passent par l'intermédiaire des banques : c'est

l'intermédiation. Il s'agit d'une économie d'endettement.

Capacité de
financement

Offre de Demande

Capital de capital

Banques

Mode de financement indirect

Besoin de
Financement

Figure 2:Economie d'endettement

2 - Le financement direct

Il y a le recours direct au marché financier (la Bourse). On parle alors de désintermédiation. Il s'agit d'une économie de marché de capitaux ou d'une économie de marché financier.

Capacité de
financement

Offre de Demande

Capital de capital

Marchés
Financiers

Achat de Emission de

titres titres

Besoin de
Financement

Economie de marchés de capitaux

Figure 3:Economie de marché de capitaux

Aucune politique d'intermédiation financière ne peut être assurée sans auparavant qu'il soit maîtrisé le processus de création de la monnaie par les autorités compétentes qui sont :

o le Trésor public par l'émission de bons de Trésor

o la Banque Centrale par l'émission de « billets en circulation » o le système bancaire par le biais des dépôts.

Les divers agrégats représentatifs de monnaie en circulation sont une addition plus ou moins complète du pouvoir d'achat dont disposent les agents financiers. De nature fiduciaire, cette monnaie, ce pouvoir d'achat est représenté en totalité par des créances sur des organismes ou institutions financières. Cela est évident en ce qui concerne les dépôts et autres actifs financiers à court terme, mais l'est également pour les billets de banque et la monnaie divisionnaire qui ne sont rien d'autre que des titres de créances respectivement sur la Banque Centrale et sur le Trésor Public, eux-mêmes institutions

financières nationales. La création monétaire consiste en la mise à la disposition du public d'un pouvoir d'achat qui sera honoré en cas d'usage par d'autres crédits en compte ou titres de créances émis par l'institution initiale, ou par une autre institution financière. Le schéma ci après illustre la création monétaire des établissements de crédit.

PUBLICS

2. Conservation d'une
partie du revenu en billet de
banque

4. Dépôt dans les
autres IF

AUTRES
INSTITUTIONS
FINANCIERES

BANQUES ET
AUTRES
INSTITUTIONS

1. Crédit au public

3. Dépôts

5. Compensation interbancaire

6. Prêt sur le M. M

7. Emprunt sur le

M. M

MARCHE
MONETAIRE

8. Prêt au M.M

BANQUE
CENTRALE

Figure 4: Adapté du livre d'Economie monétaire et bancaire - Collection ITB - P.36

Interprétations :

1 Les banques et autres institutions financières octroient des crédits au public.

2 Une partie du crédit est conservée sous forme de billet de banque.

3 Une deuxième partie est gardée dans le compte sous forme d'épargne.

4 Le reste est déposé dans les autres IF soit pour des dépôts soit en remboursement de dettes.

5 Les établissements de crédit se compensent les déficits et les excédents (moyens de paiement).

6 Les institutions à capacité de financement prêtent leur excédent sur le marché monétaire.

7 Les institutions à besoin de financement empruntent sur le marché monétaire pour combler le déficit.

8 La Banque Centrale, prête en dernier ressort le complément au marché monétaire.

La maîtrise du schéma de création monétaire est de nos jours une nécessité pour les établissements de crédit qui se veulent compétitifs. Objectifs et gestion du bilan sont alors des éléments clés à considérer.

Il reste entendu que dans toutes les zones monétaires du monde, il existe un processus harmonisé relatif au système de paiement interne à la zone, qui a l'obligation d'être plus ou moins conforme à ce qui se pratique dans les autres zones monétaires. C'est ainsi qu'au sein de l'UEMOA, la BCEAO ne cesse d'être en campagne de sensibilisation.

Cette campagne a pour objectif principal la croissance du taux de bancarisation considéré comme « très faible ». Ainsi il est estimé entre 3 et 7% dans l'UEMOA quand il atteint environ 99% dans certains pays occidentaux et 60% au maghreb. Pour corriger cette défaillance, le Conseil des ministres des finances a posé une requête au niveau de la Banque Centrale. Il s'agit de mettre en oeuvre les moyens et mesures pour atteindre un taux de bancarisation de 20% d'ici à 2010, d'où la campagne de sensibilisation auprès des populations de l'espace UEMOA. Il a été reconnu que beaucoup reste à faire pour améliorer le cadre juridique et institutionnel. Une étude a été réalisée de concert avec toutes les structures bancaires et avec des résultats obtenus consensuels. Les auteurs s'accordent sur les faits socio-économiques constituant des freins au développement du taux de bancarisation. Comme, entre autres, la perte de crédibilité, le faible revenu, l'analphabétisme, la méconnaissance du système bancaire, l'éloignement des structures, les longues procédures, les coûts élevés de service et aussi le manque d'informations.

Pour atteindre les populations, différentes mesures sont prises pour déduire le taux de circulation fiduciaire par des mesures globales. Ces mesures visent à renforcer la confiance des populations et faciliter l'accès bancaire au plus grand nombre, en mettant à profit l'efficacité de ses nouveaux systèmes bancaires.

Dans le but de mener à bien cette mission, les responsables de la BCEAO ont décidé d'optimiser les infrastructures, de renforcer d'avantage la sécurité, d'appliquer une commission fixe sur les transactions.

I - 5. CADRE DE REFERENCE

L'aboutissement de nos travaux de recherche est conditionné par une prise en compte des plusieurs éléments non moins importants dont :

V' La monnaie, ses caractéristiques et son mécanisme

V' L'épargne

V' Les banques et les établissements financiers

V' Le marché monétaire

V' Le Dispositif Prudentiel entre autre

I - 5. 1. LA MONNAIE

La monnaie est selon l'approche théorique l'instrument unique et universel des échanges. Etymologiquement elle vient du latin « monere » qui signifie avertir. C'est l'un des instruments les plus utilisés dans le quotidien des individus pour leurs transactions. La monnaie depuis son origine a connu diverses formes. Il semble que les premières formes de monnaies soient apparues 5000 ans avant notre ère2. A cette époque, le bien objet de l'échange était sa propre monnaie, ayant une valeur intrinsèque. C'est pourquoi cette forme était appelée monnaie marchandise.

A partir de 2000 avant notre ère, on assiste à l'évolution de la monnaie marchandise vers la monnaie métallique. Il s'agit de l'utilisation des métaux précieux tels que l'or, l'argent principalement. La période de cette monnaie a connu trois sous évolutions dont la monnaie pesée, la monnaie comptée et enfin celle frappée. La monnaie pesée consistait à mesurer le poids du métal précieux au moment de l'échange pour déterminer sa valeur. Vers 800 avant Jésus Christ, la monnaie est divisée en pièces et c'est le nombre de pièces qui déterminait sa valeur : la monnaie pesée avait évolué vers la monnaie

2 Dominique PLIHON - La monnaie et ses mécanismes -

comptée. Enfin il vint un moment où les pièces étaient frappées du poids de la pièce, déterminant ainsi sa valeur pour l'échange. Les monnaies évoluaient en fonction du temps et aussi dans l'optique de réduire les conséquences. En effet, la monnaie matérialisée avait beaucoup d'inconvénients dont les problèmes d'équivalence et de multiplicité des pièces. La quantité potentielle en métaux était inconnue, ce qui justifiait la difficulté à déterminer la valeur des pièces. Lorsque la quantité de métal baissait, sa valeur augmentait et inversement. Il y avait aussi autant de monnaies que de pays.

L'objectif des systèmes monétaires métalliques était de garantir la stabilité de la monnaie en imposant des règles concernant sa définition et ses usages. Jusqu'au XIXème siècle, le régime bimétallique était de mise. Chaque État, en fonction de ses disponibilités métalliques, utilisait préférentiellement l'un ou l'autre métal, et se servait de l'autre comme appoint. Les pièces d'or et d'argent notamment, de par leur valeur intrinsèque, circulaient fréquemment en dehors de leur pays d'origine. Après la première guerre mondiale, l'étalon-or a pris le dessus sur le régime bimétallique. L'or étant facilement exportable, il est devenu la base du système monétaire internationale. Jusqu'alors, la quasi- totalité des monnaies étaient ancrées sur l'once d'or qui valait 35 dollars aux Etats-Unis.

La monnaie dématérialisée apparaît vers le XVIIème siècle sous la forme de certificats de dépôt. Palmstruch (1656), un argentier collectait l'or des individus et émettait en retour des certificats représentatifs de métaux précieux. Cet or était laissé en dépôt dans les coffres de banques. C'est à partir de là que les argentiers anglais ont donné des valeurs différentes aux certificats, l'ancêtre de nos billets actuels. Il est accepté en vertu de la confiance accordée à son émetteur, d'où le nom de monnaie fiduciaire. C'est un instrument monétaire dont la valeur faciale est dissociée de sa valeur intrinsèque.

L'émission de ces billets de banques conduira à parler de nos jours de monnaie scripturale. Elle est ainsi dénommée à cause de son inscription dans les livres des instituts d'émission. Il s'agit de l'ensemble des opérations qui laissent des traces à la banque dont le chèque, les cartes de paiement, les virements de compte à compte etc.

La monnaie remplit essentiellement trois fonctions dont l'unité des comptes, la réserve de valeur et le moyen de paiement. La monnaie sert d'abord à évaluer le prix d'un bien par rapport aux autres biens d'où son rôle d'unité de compte. Elle est ensuite un actif qui possède de la valeur, un actif parfaitement liquide. C'est enfin un moyen de paiement parce qu'elle sert d'intermédiaire lors des échanges commerciaux.

La monnaie participe à la croissance économique des Etats à travers les politiques mises en oeuvre par les Banques Centrales. Du point de vue économique, la monnaie permet de réduire les coûts de transactions. En effet dans une économie de troc, l'échange de biens comporte des risques non négligeables. L'augmentation du pouvoir d'achat des agents économiques et par conséquent la croissance économique passe par la création monétaire qui est un processus d'injection de monnaie dans le circuit économique. Le système bancaire de la zone UMOA est composé d'une part de la multiplicité des Établissements Financiers et de l'autre la coexistence de monnaies. L'émission d'une nouvelle monnaie est le monopole de la Banque Centrale. Les banques commerciales quant à elles ont le monopole de la création de monnaie scripturale. La monnaie scripturale correspond aux dépôts à vue. C'est pourquoi on dit que tout crédit s'ajoute au volume de monnaie existant et tout crédit fait de nouveau dépôt.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore