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Analyse du mécanisme de refinancement par le marché monétaire des établissements de crédit dans l'espace UEMOA

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par Cédric GUISSOU
Ecole Supérieure de Commerce de Dakar (SupDeCo) - Master of science Option Finance - Audit et Contrôle de Gestion 2008
  

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I - 5. 3. BANQUE ET ETABLISSEMENT FINANCIER

Tout système bancaire et financier est régi par une institution centrale qui a en charge sa réglementation et sa gestion. En ce sens le système bancaire et financier de L'UMOA est géré par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de L'Ouest (BCEAO). Dans sa réglementation, il est clairement défini les banques et les établissements financiers de sorte que toutes confusions soient levées par rapport à leurs missions. Selon l'article 3 de la loi bancaire, « Sont considérées comme banques les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par chèques ou virements et qu'elles emploient, pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en opérations de crédit ou de placement ».

Pour les établissements financiers, selon l'article 4 il s'agit des personnes physiques ou morales, autres que les banques, qui font profession habituelle d'effectuer pour leur propre compte des opérations de crédit, de vente à crédit ou de change, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient pour leur propre compte en opérations de placement, ou qui servent habituellement d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers ou autrement dans tout ou partie de ces opérations. Ces deux définitions déclinent clairement le domaine d'activité de chaque catégorie. Cependant il existe des similitudes entre banques et établissements financiers. Pour les crédits, ils ont à peu près les mêmes fonctionnements. Seulement l'origine des fonds fait la différence. Les établissements financiers simples placent ainsi l'argent des investisseurs, alors que les banques quant à elles placent les dépôts des clients sur leurs comptes. Bien entendu, les banques comme les établissements financiers peuvent aussi faire des placements pour des investisseurs. Force est de constater donc que les banques sont des établissements financiers d'un type particulier. Elles reçoivent les dépôts de leurs clients et doivent pouvoir leur restituer cet argent sur simple demande. Ce qui n'est pas le cas des établissements financiers simples qui ne peuvent que recevoir des investissements en capital mais pas de dépôt à vue. Ces catégories d'institution sont complémentaires parce que d'abord intervenant sur le même marché pour leurs opérations, régies par la même réglementation ensuite. Ce que ne fait pas l'un, l'autre le fait de sorte qu'enfin dans le système financier,

l'étendue des services offerts soit la plus large possible et accessible à toutes les couches sociales.

I - 5. 3. MARCHE MONETAIRE

Le marché monétaire est le marché de la liquidité, sur lequel sont émis et échangés les titres à court et très court terme par opposition au marché financier spécialisé dans les capitaux dont la durée est longue, en général supérieure à sept ans. Ce marché est aussi ouvert aux agents non financiers qui peuvent y intervenir en achetant ou en vendant des titres de créances négociables (TCN). Institué depuis le 1er juillet 1975, le marché monétaire de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) a pour principal objectif de promouvoir la mobilisation de l'épargne intérieure et de favoriser le maintien et le recyclage optimal des ressources dans l'Union. Depuis octobre 1993 ce marché a été rénové conformément aux orientations de la nouvelle politique monétaire et du crédit. Ainsi, la technique de l'appel d'offres à taux d'intérêt unique selon la procédure d'adjudication mixte a été introduite, permettant l'intervention simultanée des offreurs et des demandeurs. Les guichets à un jour, un mois et trois mois ont été fusionnés en un guichet à une semaine. Le marché monétaire est divisé en deux compartiments :

+ le marché interbancaire qui a un rôle central dans le recyclage des liquidités bancaires de l'Union et dont l'objectif est de réduire davantage la pression sur la monnaie centrale qui doit garder son caractère de ressource d'appoint ;

+ les transactions sur les Titres de créances Négociables (TCN).

Le marché interbancaire est réservé aux établissements de crédits et à quelques institutions agréées dont la Banque Centrale, le Trésor Public... Sur ce marché, les transactions interbancaires sont des opérations de gré à gré conclues entre les offreurs et les demandeurs de capitaux. Il n'a pas de localisation précise et les transactions s'effectuent par les moyens de télécommunication. Les taux sont négociés en fonction de l'offre et de la

demande mais évoluent dans la fourchette de taux directeurs définis par la Banque Centrale conformément à sa politique monétaire. C'est le taux du marché interbancaire qui sert aussi de référence aux taux d'émission des TCN.

Les opérations sur ce marché sont essentiellement matérialisées par les échanges de correspondances entre les parties, surtout pour les prêts de courte durée n'excédant pas un mois. Les prêts sont, en règle générale, effectués en blanc, sans aucune garantie et basés sur la confiance mutuelle. Cependant pour des opérations entre banques locales, certains prêteurs exigent des emprunteurs un bon de virement tiré sur leur compte courant dans les livres de la Banque Centrale, en guise de garantie du prêt. La quasi-totalité des opérations étant basées sur la confiance mutuelle, les offreurs s'entourent d'un minimum de précaution, en particulier dans l'appréciation du risque. Cette appréciation est généralement faite, de façon sommaire, à partir des états financiers de l'emprunteur. Le marché interbancaire rempli trois fonctions essentielles dont la redistribution entre les banques de leurs déficits et excédents, l'ajustement des structures de trésorerie et la régulation de la liquidité bancaire, réservée à la Banque Centrale.

Les offreurs de capitaux sont en général les agents à capacité de financement et les demandeurs ceux à besoin de financement. La redistribution des déficits ou excédents se fait par les placements de courtes durées afin de profiter des intérêts. Cependant toutes les banques prises comme un tout sont soit en situation de déficit soit en situation d'excédent. Le marché interbancaire intervient aussi pour ajuster les structures de trésorerie par des échanges temporaires d'actifs. Compte tenu de la quantité de masse monétaire en circulation, la Banque Centrale à travers le marché interbancaire joue le rôle de régulateur soit par la création monétaire ou par le système de réserves obligatoires.

Un Titre de Créance Négociable est un instrument financier qui revêt la forme juridique d'un billet à ordre représentatif d'un droit de créance. Il possède une valeur appelée montant nominal et une durée qui peut varier de 1 jour à 7 ans. L'institution des titres de créances négociables répond au souci de diversifier les supports et de favoriser la constitution d'un gisement de titres nécessaires à l'animation du marché monétaire et à la mise en oeuvre de la politique d'open

market. Les TCN offrent aux émetteurs la possibilité de lever directement des ressources d'épargne à moindre coût. Les TCN présentent principalement trois avantages pour les banques, les entreprises et les institutions :

+ pour les banques, ils favorisent la consolidation des ressources, en leur assurant des ressources de durée pouvant aller jusqu'à sept ans. De ce fait, et compte tenu de la souplesse qu'ils offrent en raison de leur négociabilité, ils permettent un adossement optimal du terme des ressources à celui des emplois. Les TCN constituent également des opportunités pour le développement de nouveaux métiers bancaires, notamment l'ingénierie financière, la garantie de remboursement des emprunts, la garantie de liquidité des titres...

+ Pour les entreprises, les TCN sont un instrument de gestion de trésorerie plus souple et financièrement plus intéressant que les produits financiers bancaires classiques, tant en terme de financement que de placement de ressources.

+ Pour les investisseurs institutionnels, notamment les sociétés d'assurance, les TCN offrent une opportunité de couverture de leurs engagements réglementés, conformément aux prescriptions du code de la Conférence I nterafricaine des Marchés d'Assurances (CI MA).

L'émission des TCN par les banques, les établissements financiers, les institutions financières régionales et les entreprises est soumise à un cadre règlementaire dans la zone UEMOA :

> Les bons de la Banque Centrale, d'une valeur nominale de 50 millions

chacun sont dématérialisés et servent de support aux opérations d'open market.

> Les bons du Trésor également dématérialisés et de même valeur nominale unitaire que ceux de la Banque Centrale sont d'une durée comprise entre une semaine et deux ans. Ces titres sont admissibles en support de refinancement de la Banque Centrale.

> Les autres TCN sont les billets de trésorerie qui permettent aux

entreprises de lever des capitaux, les certificats de dépôt et les bons
des établissements financiers qui favorisent la collecte de ressources à
moyen terme respectivement par les banques et les établissements

financiers. Enfin, les bons des institutions financières régionales offrent aux organismes agréés l'opportunité d'adapter le terme de leurs ressources à leurs emplois.

Tout comme le marché financier, le marché monétaire revêt une grande importance pour les économies nationales et internationales. Le marché monétaire constitue pour l'économie nationale la clef de voûte du système bancaire de par sa fonction de redistribution des besoins et des excédents en trésorerie de l'ensemble des acteurs du système économique. Les banques en constituent les opérateurs principaux mais elles ne sont que des intermédiaires au service de tous. Outre cette fonction il possède une caractéristique particulière nécessaire pour une économie : c'est le marché des transactions financières à court terme, ce qui permet de rapidement résorber les difficultés ponctuelles de trésorerie. De plus ce marché présente un risque de défaut quasi nul. En effet sur le marché interbancaire, les transactions se font de gré à gré, ce qui laisse supposer une entente entre les offreurs et les demandeurs de capitaux. Les TCN représentant aussi des droits représentatifs de créances, les risques de défaut sont minimes à cause de la négociabilité des termes. Il se pose de plus en plus la nécessité de financer le développement par l'épargne interne. La fonction de mobilisation de l'épargne du marché monétaire est à ce titre la mieux indiquée vu les coûts que peut engendrer le recours aux financements extérieurs. L'orientation de l'épargne intérieure privée vers la formation du capital représente pour les pays en développement, principalement ceux de la zone UEMOA le moyen le plus approprié pour parvenir à la croissance stabilisée, évitant ainsi les financements extérieurs coûteux. Le marché monétaire est tout aussi incontournable tant au niveau national qu'international. En effet c'est sur le marché monétaire que s'effectuent certaines opérations de couverture dont les opérations de swap de taux d'intérêt qui permettent à deux parties de se couvrir contre les risques de taux.

I - 5. 4. LE DISPOSITIF PRUDENTIEL

l'Union. En effet le système bancaire et financier n'est pas exempt de risques de tous genres dont les risques de faillite, les défaillances du système ayant une influence sur l'économie. Une réglementation a été mise en place dans les pays de l'Union afin de garantir la solvabilité des établissements de crédit, mais également leur liquidité, la protection des déposants et, de manière générale, la sécurité du système dans son ensemble. Il s'agit du « Dispositif Prudentiel Applicables aux Banques et Etablissements Financiers ». Ces règles portent sur :

+ Les conditions d'exercices de la profession

+ La réglementation des opérations effectuées par la profession + Les normes de gestion

A. Les conditions d'exercice de la profession

Les conditions d'exercices de la profession sont relatives d'une part au respect du capital social minimum requis et d'autre part de la réglementation comptable.

· Le Conseil des Ministres de l'Union a décidé, en sa session ordinaire du 17 septembre 2007, de relever le capital social minimum applicable aux banques et établissements financiers de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) à 10 milliards et 3 milliards respectivement. Ainsi dans une première phase, le capital est porté à 5 milliards pour les banques et à 1 milliard pour les établissements financiers, à compter du 1er janvier 2008. Les banques et établissements financiers en activité doivent se conformer à ces nouveaux seuils au plus tard le 31 décembre 2010. La date d'application des seuils de 10 milliards et 3 milliards respectivement pour les banques et les établissements financiers, sera indiquée à l'issue de la première phase. Les banques doivent aussi justifier à tout moment, de fonds propres effectifs au moins égaux au capital minimum déterminé en application de l'article 23. En outre, une réserve spéciale et obligatoire de 15% doit être constituée.

· En référence à l'article 39 de la Loi Bancaire, les établissements de crédit sont tenus d'établir leurs comptes conformément aux dispositions comptables prévues par la Banque Centrale. Le plan comptable bancaire

est le référentiel commun à ces établissements. Il leur est recommandé de constituer une provision progressive pour parer aux risques garantis

· par l'Etat. La Loi prévoit une certification des comptes par des commissaires aux comptes, choisis sur une liste agréée. Le respect des dispositions et usages de la profession doit être vérifié par un système de contrôle interne.

B. La réglementation des opérations effectuées par la profession

· Les prises de participation dans des entreprises à caractère industrielles, commerciales, agricoles ou de services sont interdites aux banques et établissements financiers. Ils ne doivent détenir en aucun cas, directement ou indirectement, dans une entreprise autre qu'une banque, un établissement financier ou une société immobilière, une participation supérieure à 25% du capital de l'entreprise ou à 15% de leurs fonds propres de base.

· Le montant global des concours pouvant être consenti par les banques et les établissements financiers aux personnes participant à leur direction, administration, gérance, contrôle ou fonctionnement, ne doit pas dépasser 20% de leurs fonds propres effectifs.

· L'ensemble des actifs immobilisés des banques et des établissements financiers, hormis ceux spécialisés dans les opérations de capital-risque ou d'investissement en fonds propres, doit être financé sur des ressources propres.

C. Les normes de gestion

· La couverture des risques : la couverture des risques est définie par le

« rapport fonds propres sur risques ». Au numérateur, il y a les fonds
propres effectifs constitués par la somme des fonds propres de base et

des fonds propres complémentaires. Au dénominateur, il y a les risques nets déterminés par trois principaux critères : la qualité de la contrepartie, les principes à retenir pour la détermination de la contrepartie en matière de risques et les coefficients de pondération. Le pourcentage minimum à respecter est de 8%.

· Le coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables : les banques et établissements financiers doivent financer une certaine proportion de leurs actifs immobilisés ainsi que de leurs autres emplois à moyen et long terme, par les ressources stables. La norme à respecter est fixée à 75%.

· La division des risques : les banques et établissements financiers doivent limiter, dans une certaine proportion, leurs risques sur un même bénéficiaire ou une même signature, ainsi que sur l'ensemble des bénéficiaires dont les concours atteignent un niveau donné de leurs fonds propres effectifs. Ainsi les risques pouvant être pris sur une seule et même signature sont limités à 75% des fonds propres effectifs. De plus, le volume global des risques atteignant individuellement 25% des fonds propres effectifs ne doit pas dépasser huit (8) fois le montant des fonds propres effectifs de l'établissement concerné.

· Le coefficient de liquidité : il s'agit d'un rapport entre d'une part au numérateur, les actifs disponibles et réalisables ou mobilisables à court terme (trois mois maximum), et d'autre part au dénominateur le passif exigible à court terme ou les engagements par signature susceptibles d'être exécutés à court terme (trois mois maximum). Ce ratio doit être respecté à tout moment.

· Le ratio de structure du portefeuille : Ce ratio est conditionné par la délivrance par l'institut d'émission, d'accords de classements. Il est défini par un rapport entre l'encours des crédits bénéficiant des accords de classement et le total des crédits bruts portés pas l'établissement concerné. Pour s'assurer de la bonne qualité des crédits distribués par

l'établissement assujettis, le ratio de structure de portefeuille doit être, à tout moment, égal ou supérieur à 60%.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo