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Difficultés relatives à la faible pénétration des investissements directs étrangers au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par D. Camille GUIDIME
Université de Parakou - Maitrise en sciences économiques 2005
  

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CHAPITRE III : CAUSES DE LA FAIBLE PENETRATION D'IDE AU BENIN

La stratégie générale de toute entreprise repose pour l'essentiel sur l'analyse de l'environnement. C'est ainsi que la conduite d'un projet nécessite des enquêtes dans plusieurs domaines : marché' technologie' financement' gestion et collaboration de différentes personnes physique et morales (promoteurs ; organisme de promotion et d'assistance ; établissements financiers ; services administratifs).

Nous développerons dans ce chapitre les causes pouvant expliquer la faible pénétration des IDE au Bénin. Nous retenons les entraves structurelles et socioculturelles.

Section I : FACTEURS DE BLOCAGE DES IDE AU BENIN

Nous nous servirons de l'arbre à problèmes comme outil d'analyse.

Ensuite il sera question dans cette section d'analyser les facteurs économiques et les facteurs socioculturels.

Elaboration de l'arbre des problèmes

Faible pénétration des flux d'IED au Bénin

1 2 3 4 5 6

Cadre

Inadéquation des

Méconnaissance

Coût total élevé

Faiblesse d

Environnement socio-

d'investissement

infrastructures de

des atouts

des facteurs de

tissu

politique de la sous région

peu favorable

base

naturels du Bénin

production

industriel

peu favorable

- Procédure d'octroi d'agrément lourde ;

- Difficultés d'accès au foncier ;

- Multiplicité des

organismes d'assistance et de promotion des IDE ;

- Système juridictionnel peu fiable ;

- Mauvaise gouvernance.

Non développe-

- Développement

- Peu d'unités de

 

- Guerre ;

ment des
centres de

du secteur informel ;

transformation ; - Dépendance de

 

- Crises politiques .

recherche

- Quasi-absence de

monoculture :

 
 
 

matières premières ;

le coton.

 
 
 
 
 

-Non développement du secteur transport

 

Faiblesse
d'investissements
publics

Diagramme 1 : Arbre des problèmes Source :Réalisé par l'auteur

Paragraphe 1 : Facteurs économiques

A- Coût des facteurs de production

La création ou la délocalisation d'entreprises ou filiales est motivée par la recherche de coûts de production faibles.

Dans les pays de l'UEMOA en général et en particulier le Bénin' il s'avère que les coûts de production sont plus élevés qu'en Europe et en Asie' Abbo K.B.(1994)' et cela est dû à plusieurs facteurs qui lorsqu'ils sont regroupés' produisent un coût total élevé. Ces facteurs sont très diversifiés :

- les transports ;

- les équipements et matières premières ;

- les services d'utilité publique ;

- la faible productivité de la main d'oeuvre.

1. Les équipements et matières premières

L'économie béninoise est tributaire d'un seul produit d'exportation : le coton. Le coton occupe 80 % dans l'exportation totale. Moins de 10% du coton béninois est transformé au Bénin. A la lumière de ces considérations les investisseurs étrangers dans le secteur de transformation sont obligés de recourir au marché international pour acquérir des matières premières. Ce qui induit un coût supplémentaire dans l'acquisition des facteurs de production. Le Bénin importe pratiquement tout l'équipement industriel' agricole et informatique.

2. Faible productivité de la main d'oeuvre

La comparaison salariale d'un ouvrier français par rapport à un ouvrier béninois montre que le salaire d'un ouvrier français vaut les salaires de six ingénieurs' de dix techniciens' de quatorze ouvriers qualifiés et trente sept ouvriers béninois.

Si l'on considère que le salaire est fixé par la productivité marginale du travail on est amené à dire que la main d'oeuvre étrangère est plus qualifiée que celle du

Bénin. L'investisseur privé importera donc la main d'oeuvre étrangère. Ce qui augmente le coût des facteurs de production.

B- La faiblesse du tissu industriel

Le niveau industriel est une composante dans la captivité des IDE. Le secteur agricole est essentiellement dominé par le coton qui est à l'origine de presque 80% de la valeur totale des exportations. Seulement 20 % est transformé. Dans la politique de diversification' d'autres produits ont été promus : le riz' le manioc' le mais et la noix de cajou.

Cependant' plusieurs obstacles limitent la production et la transformation de ces cultures. Il s'agit principalement de difficultés liées au manque d'installation industrielle. Par ailleurs la faiblesse du tissu industriel est liée à la pauvreté du pays en ressources géologiques (mine' pétrole) et à la taille réduite du marché local. Quand à l'industrie légère de transformation' son développement est annihilé par la taille réduite du marché local et par la surproduction observée au Nigeria.

C- L'accès au marché

La population béninoise est d'environ 7 millions d'habitants. La faiblesse du pouvoir d'achat rend le marché béninois étroit. De plus' le secteur informel dominé par le commerce de réexportation' rend peu compétitive une entreprise installée en toute légalité. Les acteurs du secteur informel échappent à la fiscalité. Pour maintenir les niveaux du revenu tout en respectant les obligations fiscales et salariales en vigueur' la seule possibilité qui s'offre aux petites entreprises est d'augmenter les prix du même montant que les charges fiscales (soient 30 % en moyenne). Ces limites structurelles constituent une barrière à l'accessibilité du marché Béninois.

Toutefois' le Bénin est signataire de plusieurs accords régionaux et multinationaux dans le cadre commercial : Accord de régime préférentiel des échanges au sein de l'UEMOA' les accords de l'OMC' l'accord de partenariat ACPUE' et l'AGOA. Le marché de l'UEMOA devrait être stimulant à l'IDE. Or la sous-

région est caractérisée par des crises politiques qui influencent négativement le risque pays.3 La Côte d'Ivoire a un risque pays très élevée ; alors qu'elle contribue pour 40 % du PIB de l'UEMOA. Par l'effet de tâche d'huile la crise pourrait influencer négativement le climat des affaires au Bénin.

En somme' la taille réduite du marché Béninois' la faiblesse du pouvoir d'achat' le secteur informel et la crise politique en Côte d'Ivoire constituent des obstacles l'entrée massives des IDE.

Tableau 4 : Niveau du risque pays dans certains Etats africains

A
Risque faible

B
Risque modéré

C
Risque important

D
Risque élevé

Afrique du sud
Botswana
Tunisie

Algérie
Bénin
Sénégal

Angola
Mozambique
Tanzanie

Nigeria
Côte d'Ivoire
Zimbabwe

Source : Coface 2002

D- Les infrastructures

Le niveau de développement des infrastructures de transport et de communication influence significativement les choix des opérateurs privés internationaux qui souhaitent mettre en place de nouveaux projets d'investissement. Ainsi' les retards qui caractérisent le Bénin en matière d'infrastructures' surtout en matière de fourniture de services d'utilité publique' pouvaient être un frein à l'investissement privé.

1. Routes et chemins de fer

En ce qui concerne les infrastructures de transport' le Bénin enregistre des retards considérables par rapport aux pays de la région' notamment le Niger' la Côte d'Ivoire et le Togo (tableau 5). En effet' une étude réalisée par le CNUCED en 2005

3

Le risque pays est composé du risque politique et du risque systémique lié au marché. L'appréciation est faite par les agents de notation tels que la COFACE et EUROMONEY.

montre que les routes sont médiocres et le réseau ferroviaire est vétuste. Le réseau routier béninois est médiocre' 20 % des routes sont goudronnées sur 6787 km de réseau routier. Les services de transports sont organisés à 90 % par des sociétés individuelles avec de petits véhicules dans des circonstances non confortables. La durée moyenne pour relier deux grandes villes du Nord au Sud (Cotonou- Parakou) distantes de 430 km est de cinq heures. Le faible niveau de développement des transports augmente un coût supplémentaire aux sociétés transnationales dans leurs transactions à distance.

Par ailleurs ' le réseau ferroviaire ne répond plus aux besoins actuels de
l'économie nationale' en raison notamment de la vétusté de la voie ferrée de 438 km
qui relie les deux villes du pôle Sud et du pôle Nord que sont Cotonou et Parakou.

Tableau 5 : Comparaison de l'infrastructure de transport dans certains pays de l'Afrique

de l'Ouest (2004)

7

Facteurs

 

Bénin

Togo

Nigeria

Burkina
Faso

Côte
d'Ivoire

Longueur du réseau
ferroviaire en km

578

525

3557

622

660

Chemin de fer en km au
km2

0.005

0.009

0.004

0.002

0.002

Longueur du réseau
routier en km

6787

7520

194394

12506

50400

Routes en km au km2

0.006

0.13

0.21

0.05

0.16

Routes goudronnées en %

20

32

31

16

10

Nombre d'aéroports
goudronnés

1

2

36

2

 

Source : Central Investigation Agency' 2004.

2. Télécommunications

En matière d'infrastructures de télécommunications' le Bénin se classe au dessus de la moyenne en Afrique de l'Ouest. En effet' par rapport au nombre de lignes téléphoniques fixes' de téléphones portables' de fournisseurs de services Internet et d'utilisateurs de l'Internet' seule la Côte d'Ivoire a un taux de pénétration plus élevé. Cependant' les opérateurs dénoncent les difficultés et les lenteurs dans l'activation de lignes téléphoniques fixes. Le coût de la communication reste encore cher au Bénin comparativement aux coûts pratiqués dans les autres pays de la sous région. Le coût élevé de la communication augmente le coût de production total. Ce coût élevé a ainsi un impact négatif sur la pénétration des IDE.

3. Les services d'utilité publique

La distribution des services d'utilité publique (eau et électricité) est médiocre dans l'ensemble du pays. Le coût de l'électricité est élevé (95fcfa/kWh) et les fortes variations du courant électrique entraînent des dommages aux installations des opérateurs privés. L'addition des coûts de ces facteurs entraîne un coût total élevé des facteurs de productions.

4. Port et aéroport

Le port de Cotonou est l'une des principales sources de revenus de l'économie béninoise. Cependant' le port souffre de problèmes de corruption et d'insécurité.

En outre' en observant les indicateurs de productivité de la manutention au port sur la période 2000-2002' on constate que le nombre de conteneurs sortis par heure est de 19 en moyenne. La durée de stationnement est de 17 jours en moyenne. La baisse de la productivité de la manutention au port retarde les opérations de transactions des sociétés transnationales. Ainsi' la mauvaise organisation de l'infrastructure portuaire est un obstacle majeur à l'entrée des IDE.

Tableau 6 : Indicateurs de productivité de la manutention au port de Cotonou.

 

2000

2001

2002

1. Conteneur par heure

 
 
 

SOBEMAP

23

18

16

Maersk (COMAN)

22

18

17

Bolloré (SMTC)

20

20

16

2. Durée moyenne de stationnement

 
 
 

SOBEMAP

15 jours

18 jours

18 jours

Maersk (COMAN)

12 jours

20jours

22 jours

Bolloré (SMTC)

12 jours

21 jours

18 jours

Source : Port autonome de Cotonou' 2002.

Notons aussi le manque de fluidité des corridors de transit.

Par ailleurs' les formalités de passage des marchandises sont les plus lourdes dans la Sous-région et constituent un handicap pour la compétitivité du corridor béninois .4

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery