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La cohérence de la double conditionnalité des institutions de Bretton Woods

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par Cédric LAVERIE
Université Paris X - D.E.A. de Droit des Relations Economiques Internationales et Communautaires 2001
  

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B. Le modèle de développement par l'intégration aux marchés mondiaux

Le corollaire des principes du consensus de Washington est le modèle de développement par le libre-échange. Il peut être résumé par le slogan «trade not aid». Son attrait est d'autant plus fort qu'il est en théorie la solution aux problèmes de la dette car les revenus d'exportations permettront de payer le service de la dette et d'améliorer la balance des paiements.

L'idée fondamentale des programmes d'ajustement est donc de sortir de la crise grâce à une intégration plus étroite aux marchés mondiaux, en accordant moins d'attention aux productions nationales destinées aux besoins intérieurs, en réduisant le rôle de l'État et de la planification et en permettant aux forces du marché de jouer un rôle accru dans le développement.

L'ouverture de l'économie sur l'extérieur serait, du moins pour les institutions de Bretton-Woods, le meilleur gage de capacité à tirer parti des progrès technologiques réalisés dans les pays développés, que ce soit à travers l'importation ou à travers la connaissance des nouveaux produits et techniques offerts sur les marchés internationaux.

L'exemple de l'Egypte et de son secteur agricole est caractéristique de cette pensée : « These external forces must carry out not simply adjustments to the existing system but what the World Bank in 1980 called a "qualitative transformation" of Egyptian agriculture. New capital investment, new irrigation methods, improved seed varieties, mechanization, and the switch to export crops such as vegetables and cut flowers to bring in the foreign capital required to finance such technologies were the principal means to achieve this transformation. 58(*)».

L'ouverture extérieure semble être aussi le seul moyen pour les entreprises d'accéder aux marchés avec des débouchés importants, c'est à dire ceux des pays développés, ce qui est une nécessité pour améliorer l'efficacité de la production en bénéficiant des économies d'échelle. Dans le même ordre d'idées, l'ouverture extérieure est également indispensable pour assurer le développement de comportements concurrentiels de la part des entreprises59(*).

L'ouverture extérieure doit cependant être complétée par un ensemble d'autres mesures de politique économique qui assurent un environnement propice à une croissance fondée sur l'intégration à l'économie mondiale. En particulier, l'ouverture extérieure doit s'accompagner de politiques qui assurent la compétitivité de l'industrie.

La première phase de ce modèle d'accompagnement de l'ouverture est la dévaluation qui permettra de rendre plus compétitive les exportations du pays en renchérissant les importations créant ainsi une contraction de la demande.

Ensuite, il faut améliorer la compétitivité même des entreprises nationales. L'investissement prive étant considéré comme la meilleure solution, il faut améliorer l'environnement d'investissement. Cette approche nécessite donc l'élimination des obstacles par la dérégulation des législations sur le travail, l'environnement, les mouvements de capitaux et la réduction du rôle de l'Etat.

Cela passe donc par les privatisations des entreprises nationales qui s'inscrivent aussi dans le cadre d'un rééquilibrage entre le secteur public et le secteur privé. Ce processus s'inscrit dans un cadre plus large qui vise à réformer le fonctionnement du système économique dans une optique de transition vers l'économie de marché et d'application de politiques conformes aux objectifs de la stratégie de développement par l'intégration à l'économie mondiale.

De plus, il faut bien voir que ces entreprises nationales sont le plus souvent de véritables "mines d'or" pour les investisseurs étrangers, notamment dans les domaines des matières premières, des «utilities» (eau, électricité) ou des télécommunications.

Mais pour attirer l'investissement étranger, il faut, au préalable, déréguler les mouvements de capitaux. En principe, la suppression des contrôles des mouvements de capitaux est censée procurer des avantages économiques. Ces derniers doivent provenir d'une augmentation des opportunités d'arbitrages intertemporels (les préférences pour le présent et pour la liquidité diffèrent d'un pays à l'autre) et de diversification des portefeuilles vers ces pays (coûts de financement plus bas pour ces pays et perspective de rendements plus élevés pour les épargnants donc incitation à l'investissement)60(*).

Un autre point connexe est le développement du système financier car plus une économie est développée et dynamique, plus la demande de services d'intermédiation financière est forte. De plus, la structure du système financier peut exercer également un impact direct non négligeable sur l'accumulation du capital. C'est en effet au travers du système financier que l'épargne se forme, et que celle-ci est allouée de manière plus ou moins efficace aux différents projets d'investissement.

Enfin, le système financier est une autre mine d'or pour les investisseurs lors des privatisations.

Pour finir, il existe aussi une multitude de mesures pouvant améliorer l'intégration aux marchés mondiaux qui vont de la libéralisation des prix intérieurs (pour accroître les revenus des entreprises privatisées) à la mise en place de taux d'intérêt élevés (pour attirer les capitaux, encourager l'épargne et engraisser le secteur financier) en passant par la réduction des impôts (pour attirer les entreprises et investissements).

On retrouve donc, dans les grandes lignes, les points de consensus de Washington. Les deux institutions de Bretton-Woods appliquent toutes deux ce modèle de développement. Mais du fait de leurs spécificités et objectifs propres, elles ne le mettent pas forcement en place de la même façon. De plus, en raison de leur collaboration progressive elles ont dû se répartir les taches.

* 58 T. Mirchell, The Rule of Experts, ouvrage non encore paru

* 59 OCDE, «Quelles politiques pour un décollage économique ? », Cahiers de politique économique n°12, 1996, http://www.oecd.org/dev/PUBLICATION/cahiers/cahier12.pdf, 28/08/2001

* 60 OCDE, « Vers la liberté des mouvements de capitaux », Cahiers de politique économique n°4, 1992, http://www.oecd.org/dev/PUBLICATION/cahiers/cahier4.pdf, 28/08/2001

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams