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Populations et aires protégées en Afrique de l'Est

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par Gaspard RWANYIZIRI
Université Michel de Montaigne-Bordeaux III - DEA Géographie 2002
  

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1.1.2 L'approche participative comme fondement d'intégration des populations locales

Connue depuis longtemps pour son efficacité dans des projets de développement à caractère rural, cette approche a eu des succès suite à l'échec cuisant de la démarche classique de développement par « transfert de technologie » et « planification centralisée » dans les

pays du Sud. Au départ, comme l'affirme F. Busson (1999), les ONG, plus proches des populations cibles et travaillant sur de petits espaces, furent les premières à essayer de mettre au profit des méthodes plus réalistes, basées sur un meilleur contact avec le monde rural et les besoins des populations locales. Dans la suite, ce sont les grands organismes (Banque Mondiale, FAO, etc.) qui empruntèrent ce chemin. Mais après quelques années de travail, ces derniers constatèrent que leurs projets eurent peu de réussites. La principale raison avancée était que les concernés, les populations locales notamment, n'avaient pas été considérés comme des acteurs capables de faire quelque chose, mais comme de « simples bénéficiaires passifs. » Ce qui constitue selon les spécialistes du développement, la marque d'une approche « de haut en bas » et non participative comme on pouvait le croire.

Face à ces échecs, les agents de développement ont pris conscience que la prise en compte des savoirs-faire des acteurs locaux est un atout majeur pour réussir son projet en milieu rural. Ceci leur a conduit à l'élaboration des méthodes d'évaluation plus efficaces où les populations locales participent non seulement aux actions de développement mais aussi aux travaux de conception, d'instruction et d'exécution de leurs projets. Parmi les nouvelles méthodes d'évaluation adoptées, on peut citer le « Rapid Rural Appraisal: RRA » (ou le « Diagnostic Rural Rapide ») issu de deux constatations importantes selon lesquelles « les études exhaustives sont trop longues et comportent trop d'informations sans valeur » d'une part, et que « les études préalables classiques sont souvent faites trop rapidement et de façon trop sectorielle » d'autre part (Busson F., op. cit.). Par contre, la RRA est une méthode conduite dans un temps limité, mais par des équipes pluridisciplinaires (géographes, économistes, anthropologues, historiens, etc.) avec une large possibilité d'échanger les idées.

Par ailleurs, le même auteur précise que l'intérêt d'impliquer plus directement les populations locales aux actions de développement est apparu au début des années 1980, année où est alors développée la méthode de « Participatory Rural Appraisal: PRA » (ou le «Diagnostic Rural Participatif. ») Cette méthode consiste d'une part à informer les populations bénéficiaires du démarrage des projets, des objectifs qu'ils poursuivent et de la manière dont elles doivent intervenir, d'autre part à connaître les populations, le milieu, le contexte de leur organisation et l'évolution socio-économique en vue de rechercher les solutions appropriées (Bationo B., 1998). La différence entre les deux méthodes d'évaluation repose sur l'attitude de l'enquêteur, qui cherche plus à « identifier les capacités des populations locales que d'en tirer de simples informations. » Il faut noter que ces méthodes sont souvent utilisées par des organisations de protection de la nature dans des enquêtes qui précèdent la création d'un projet intégré de conservation et de développement comme c'est le cas du WWF avant le financement du projet d'intégration des populations Dayak en Indonésie au début des années 1990 (Chartier D.; Sellato B., 1998).

L'autre méthode qui s'appuie sur les capacités des paysans avant de créer un projet dans la région est la « Méthode Accélérée de Recherche Participative: MARP. » Plus récente dans les projets de développement à caractère rural, cette méthode crée une sorte de convivialité entre les initiateurs du projet et les bénéficiaires. Elle permet ainsi à tous les acteurs de se rencontrer, de se connaître les uns les autres afin d'identifier ensemble des objectifs où chacun a son rôle à jouer. Son objectif est donc d'assurer une étude presque complète de l'environnement dans lequel va s'insérer le projet, puis de relever les différents problèmes existants et leurs probables solutions. Chaque séance est clôturée par un repas d'ensemble là où le monde d'en haut (les initiateurs du projet) et celui d'en bas (les populations locales) profitent de cette grosse occasion (ce repas) pour discuter en long et en large sur les thèmes non évoqués lors de la séance de travail. Cette méthode est aujourd'hui

préférée par les organisations non gouvernementales américaines dans le cadre des programmes de lutte contre la pauvreté dans les pays de l'Afrique de l'Est comme le Rwanda et l'Ouganda.

Cependant, il faut reconnaître que ces nouvelles méthodes se heurtent, elles aussi, à certains obstacles au niveau de leur mise en pratique. Le premier obstacle est dû au fait que les souhaits des paysans sont souvent variés selon les besoins de chacun, ce qui est difficile (pour les bailleurs de fonds) de satisfaire à leurs besoins ou de les combiner par thèmes selon les objectifs du projet. L'autre obstacle est enfin lié aux initiateurs du projet qui orientent de leurs manières les souhaits des populations tout en considérant les consignes d'une vision mondialiste prédéterminée des problèmes du développement et de la gestion des milieux ainsi que les moyens d'y répondre (Rossi G., 2000), ce qui compromet ainsi les objectifs principaux de ces méthodes.

De toutes les façons, l'approche participative, parfois qualifiée de néo-populiste, est aujourd'hui la seule méthode qui est efficace pour étudier les relations entre les populations et les aires protégées dans un contexte actuel de « développement durable. »

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery