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Collecte des eaux de ruissellement et réutilisation des eaux usées dans l'agriculture en Afrique Subsaharienne

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par Ariane Manuela Amin
CERDI/Université d'Auvergne, Clermont Ferrand - Master en analyse économique du Développement option développement durable dans les pays en développement et en transition 2008
  

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2.2 Efficience technique des systèmes d'irrigation dans l'agriculture urbaine et périurbaine au Burkina Faso.

Introduction

L'agriculture urbaine et périurbaine (AUP), est une activité très répandue dans plusieurs villes sahéliennes, notamment à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, deux grandes villes du Burkina Faso. En effet, à Ouagadougou, 23% de la population est occupé dans l'agriculture et l'élevage avec comme activités agricoles principales, la culture du riz, les vergers et le maraîchage.

Pour Moustier et al. (2004) le maraîchage apparaît comme la principale activité de l'AUP. Toute chose qui s'explique par la proximité de la ville pour l'écoulement des productions, l'adéquation des légumes à l'alimentation en milieu urbain et les faibles exigences en capital de départ du commerce de légumes frais.

Maraichage au Burkina Faso

Source : www.lefaso.net

Au Burkina Faso, les productions maraîchères nationales réalisées sont estimées à 75.000 tonnes par an. Le maraîchage est pratiqué sur une superficie estimée à 12 900 ha dans la ville de Ouagadougou (Deyoko et al., 1993). D'après les évaluations de Bagré (2001), le maraîchage rapporterait un revenu annuel compris entre 270 000 et 600 000 F CFA à un exploitant moyen de la ville de Ouagadougou.

L'importance de l'AUP est reconnue par le PNUD (1996) en termes d'approvisionnement alimentaire des villes, de création d'emplois et de gestion de l'environnement urbain. En effet, le maraichage urbain et périurbain (MUP) est devenue une activité essentielle pour assurer la sécurité alimentaire de certains ménages urbains (Cissé, 1997 ; Moustier, 1998 ; Moustier et David, 2001). De plus, elle favorise l'exploitation de cultures à forte valeur ajoutée permettant de réduire la pauvreté et le chômage dans les villes. Dans la ville de Ouagadougou par exemple, Bagré et al. (2002), ont estimé à 45000 personnes le nombre de personnes occupées dans l'agriculture et l'élevage était en 1997. Enfin, plusieurs auteurs ont démontré la contribution de l'agriculture urbaine à l'assainissement de l'environnement urbain et du cadre de vie (Mougeot et Moustier, 2004 ; Cissé, 1997) par le recyclage et l'utilisation de déchets urbains comme fertilisants.

Le maraichage urbain et périurbain (MUP) joue au Burkina Faso un rôle nutritionnel, socio-économique, et environnemental important. Cependant, il présente des risques sanitaires et environnementaux très élevés liés à la pollution des eaux d'irrigation (Cissé, 1997), à l'utilisation inadéquate des engrais et des produits phytosanitaires et aux pratiques d'irrigation inefficaces (FAO, 1999) . A Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, par exemple, le maraichage urbain et périurbain est de plus en plus pratiquée autour de rejets d'eaux usées résiduelles (Wethé et al., 2002). Celles-ci proviennent pour la plupart des ménages, des abattoirs, des brasseries, des huileries, des industries mécaniques et des hôpitaux.

Eaux de surface et maraîchage

Source : IWMI

La réutilisation des eaux usées dans le maraichage permet non seulement de palier le déficit hydrique dans le secteur agricole mais améliore les rendements des cultures et apporte des bénéfices financiers.

Afin de garantir la protection de la santé publique, la FAO a collaboré avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à l'élaboration de nouvelles directives concernant la santé dans le but d'utiliser en toute sécurité les eaux usées en agriculture, en reconnaissant que leur utilisation peut constituer une réponse immédiate aux besoins de communautés démunies, ainsi qu'une solution au manque d'accès à l'eau propre dans les zones périurbaines et rurales.

Dans ce contexte, diverses options de non traitement ont été testées, avant et après l'arrosage des surfaces en maraichage, pour permettent d'utiliser de façon saine ces eaux pour la culture des légumes. L'intégration de ces options améliorées nécessite cependant que soient maîtrisés les différents systèmes d'irrigation pratiqués dans cette agriculture afin de repérer des points d'entrés. Il s'agit de pouvoir les identifier, comprendre leur mise en oeuvre, les catégoriser selon différents critères et déceler les facteurs qui déterminent leurs adoptions. Les pratiques d'irrigation dont il s'agit ici, sont des systèmes d'irrigation informelles ou systèmes d'irrigation à petite échelle, aussi elles sont peu renseignées dans la littérature économique agricole.

Notre étude a pour objectif d'analyser l'efficience technique des systèmes d'irrigation existants dans le MUP au Burkina Faso. Bien que diverses études analysent les techniques d'irrigation au Burkina Faso, elles se sont limités à une analyse sommaire de la rentabilité financière des activités maraîchères (Sacko, 2004 ; Tounga et al, 2007). Pour notre étude nous suivrons la démarche suivante :

- Dans une première partie, une frontière de production stochastique sera utilisée pour analyser l'efficience des différents systèmes d'irrigation dans le MUP au Burkina Faso. Cette analyse nous permettra de comparer les pratiques d'irrigation entre elles et d'en déterminer les bonnes c'est-à-dire les plus efficaces.

- Dans une seconde étape une régression Tobit, nous permettra d'analyser les déterminants de cette efficience. En effet, l'objectif d'amélioration de ces pratiques nécessite que soit connu les facteurs susceptibles d'impacter leur efficience.

2.2.1 Méthodologie

2.2.1.1 Mesure de l'efficience technique

On dit d'une unité de production qu'elle est techniquement efficace lorsqu'elle se situe sur sa frontière des possibilités de production ; c'est-à-dire qu'avec une quantité déterminée de facteurs, elle obtient le plus haut niveau d'output réalisable. Elle est également efficace si elle utilise le minimum d'inputs disponible pour produire un certain niveau d'output.

La mesure de l'efficience technique, à travers les modèles de frontière de production est essentiellement dominée par 2 approches dont la différence majeure repose sur la spécification ou non d'une forme fonctionnelle: l'analyse paramétrique de frontière stochastique SFA (stochastic frontier approach) et celle non paramétrique nommée DEA (data envelopment analysis)

L'approche non paramétrique a pour principal avantage de ne pas exiger la spécification d'une technologie de production et la distribution des termes d'erreur (kalaitzandonakes et al, 1992). De plus elle permet d'analyser simultanément plusieurs inputs et outputs. Par contre, la démarche a tendance à surestimer le niveau de l'inefficacité technique (Greene, 1993) puisqu'elle attribue toute déviation de la frontière de production à l'inefficacité. Aussi, elle est affectée par les valeurs aberrantes de l'échantillon utilisé (Greene, 1993), et également par le choix des variables explicatives.

L'approche paramétrique de la frontière de production repose sur l'estimation d'une fonction de production. Elle fait l'hypothèse que toute déviation de la frontière de production est due non seulement à l'inefficacité mais également à des erreurs aléatoires. La critique première des modèles stochastiques est liée au choix de la spécification de la fonction de production et de la distribution de l'erreur inhérent a l'inefficacité (Forsund, Lovell, et Schmidt, 1980). En effet, figer une technologie de production est une démarche restrictive. Cependant, Koop et Smith (1980) et Ahmad et Bravo-Ureta (1996) démontrent que la mesure de l'efficacité technique est très peu affectée par le choix de la forme fonctionnelle de la technologie.

Une méta-analyse relative à l'impact des hypothèses méthodologiques sur la mesure de l'efficience basée sur 32 frontières de production différentes provenant de 15 pays en développement conclut que les modèles utilisant les frontières stochastiques ne génèrent pas de différence significative avec les scores d'efficience technique de ceux déterministes (Thiam et al, 2001).

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