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Collecte des eaux de ruissellement et réutilisation des eaux usées dans l'agriculture en Afrique Subsaharienne

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par Ariane Manuela Amin
CERDI/Université d'Auvergne, Clermont Ferrand - Master en analyse économique du Développement option développement durable dans les pays en développement et en transition 2008
  

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2.2.1.3 Identification des déterminants par un modèle Tobit

Après avoir déterminé l'efficience des différents systèmes d'irrigation, l'étape suivante concerne l'identification des déterminants de l'efficacité de ces pratiques ; ce qui est le plus souvent réalisé par une estimation d'une relation de second niveau entre les mesures d'efficience et les variables suspectées (cf. tableau 2) avoir une corrélation avec celle-ci (Barnes,2006; Chavas et al., 2005; Binam et al., 2003; Iráizoz et al., 2003).

· Spécification du modèle

Les scores de l'efficience qui deviendront nos variables expliquées dans cette seconde étape sont des variables continues et observables que sur l'intervalle] 0,1[. Un modèle Tobit est alors requis pour cette estimation :

Avec les scores d'efficience, Z le vecteur des variables explicatives de l'efficacité technique, les paramètres inconnus à estimer et le terme d'erreur.

· Estimation du modèle

L'estimation du modèle Tobit passe par la maximisation de la log-vraisemblance suivante :

L'expression de l'estimateur par maximum de vraisemblance de â est :

Soit avec mco pour moindres carrées ordinaires.

2.2.1.4 Collecte des données

Les données de cette étude proviennent d'une enquête réalisée entre février et Avril 2007 auprès des maraîchers dans les municipalités de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou (Burkina Faso), les deux plus grandes villes économiquement et démographiquement. .Les questionnaires couvrent les périodes 2006-2007, 2005-2006, ont concernés 574 producteurs repartis sur 12 sites couvrant une superficie totale en maraîchage d'environ 164ha.

Les systèmes évalués ont été choisis parmi les pratiques les plus courantes chez les producteurs. Les systèmes ont été caractérisés par la source d'approvisionnement en eau, le moyen d'exhaure ou transport de l'eau de la source à la parcelle cultivée, et le mode de distribution.

Pour l'estimation de notre frontière stochastique, les données sur les quantités de légumes produits et les prix de vente bord champ du lieu de l'enquête, ont été utilisées pour obtenir notre output qui est la production totale par producteur, en terme monétaire. Les inputs retenus conformément au modèle de frontière retenu sont en quantités. Ce sont la superficie en hectares (Land1), la durée totale de travail consacrée à l'exploitation pour l'ensemble de la main d'oeuvre en heure (Labour1), la quantité de semences (seed1), la quantité de fertilisants (Ferti1) et de pesticides (Pesti1).

Une analyse Tobit nous permettra d'analyser les déterminants du système jugé le plus efficient. Les scores d'efficience obtenus pour les producteurs de ce système seront régressés sur les variables socio-économiques détaillées dans le tableau 2. Ces variables sont censées avoir un impact sur cette efficience.

Tableau 2 : Variables explicatives intégrées à l'analyse Tobit

Variables

Labellisation

Type de variables

âge

L'âge du producteur (en années)

Quantitative

tailmena

la taille du ménage

Quantitative

msit

son expérience, le nombre d'année de pratique du maraîchage sur le site enquête (en années)

Quantitative

sexe

le genre du producteur

0 = femme ; 1 = homme)

Qualitative

nivinst

le niveau d'instruction

1= le producteur a reçu une instruction formelle

0= aucune instruction et ou coranique

Qualitative

regfonc

le régime foncier

1= la terre appartient a l'agriculteur (acquis par don, héritage ou par achat)

0= la terre ne lui appartient pas (location ou emprunt)

Qualitative

credi

l'accès au crédit 

1= le producteur bénéficie d'un crédit pour la production

0 = si non

Qualitative

laitue

Pratique de la culture de laitue

1= culture de la laitue

0= si non

Qualitative

dist

la distance de la parcelle au cours d'eau

1= moins de 100m

0= plus de 100m

Qualitative

Source : Auteur

2.2.2 Résultats et discussions

2.2.2.1 Analyse des systèmes d'irrigation

Le système d'irrigation 1 est le plus adopté par les producteurs. Plus de la moitié des producteurs (54.4%) dans le maraîchage au Burkina Faso utilise comme source d'approvisionnement en eau les puits et les puisards, privilégie une exhaure manuelle au moyen de seau ou d'arrosoir et distribue l'eau aux cultures également avec des arrosoirs.

Tableau3 : Principaux systèmes d'irrigation dans le maraîchage dans la zone d'étude.

Système

Source d'eau

Mode d'exhaure de l'eau

Mode distribution

Effectif

Fréquence

Systeme1

puits/puisard

Manuelle

(seau/arrosoir)

Arrosoir

312

54.4%

Systeme2

Cours d'eau

Manuelle

(seau/arrosoir)

Arrosoir

36

6.3%

Système 3

Cours d'eau

Motopompe

Gravitaire

52

9.1%

Systeme4

Cours d'eau

Motopompe

Arrosoir

71

12.4%

 

471

82.2%

Source : construction de l'auteur à partir des données de l'enquête FAO-Université de Bobo-Dioulasso (2007)

Les systèmes qui utilisent les cours d'eau ont eux moins de succès auprès des maraîchers burkinabé. En effet, le système 4 est le deuxième système le plus utilisé avec un pourcentage de 12.4% suivit des systèmes 3 et 2 avec respectivement 9.1% et 6.3% des producteurs.

Variables

Minimun

Maximum

Moyenne

Ecart- type

Valeur de la production totale en F CFA 2006-2007

3750

3300000

517775

648997

Inputs

 

Superficie cultivée en 2006-2007

0.01

4.19

0.33

0.51

Labour1 (heures) en 2006-2007

1.00

133.00

19.06

17.00

Seed1 (kg) en 2006-2007

0.01

30.00

1.59

3.23

Pesti1 (kg) en 2006-2007

0.00

50.00

2.94

5.95

Ferti1(kg) en 2006-2007

0.00

49800.00

3850.16

4716.05

Tableau4 : Statistiques descriptives des variables intégrées au calcul de l'efficience technique

Source : construction de l'auteur à partir des données de l'enquête FAO-Université de Bobo-Dioulasso (2007)

La valeur de la production totale moyenne annuelle en 2006-2007 est de 517.775 FCFA (cf. tableau 4). Avec l'hypothèse que les coûts de production engrangent plus de la moitié de ces recettes, le profit restant permet au producteur d'être largement au dessus du seuil de pauvreté de 1$US par jour ; preuve que le MUP au Burkina Faso peut permettre de lutter efficacement contre la pauvreté.

Les superficies cultivées sont en moyennes de 0.33ha. Les producteurs ont la capacité de mobiliser en moyenne 19h de travail par jour soit par l'enrôlement de la famille à l'activité de maraîchage ou par l'acquisition d'une main d'oeuvre salariée. Aussi, les exploitations ne consomment pas trop de pesticides (2.94kg) mais par contre reçoivent de grandes quantités d'engrais composées en majorité d'ordures ménagères, de fécès d'animaux et de résidus de coton.

Dans l'ensemble, les écarts entre les différents producteurs dans le maraîchage sont très élevés. L'écart moyen dans la production est de 648 997FCFA, ce qui est à priori consécutif aux différences dans les quantités d'intrants (superficie, pesticide et fertilisants) par producteur qui sont également très grandes. La variabilité sur la production de l'utilisation de ses différents inputs est appréciée à l'aide de l'estimation de notre fonction de production.

Tableau5 : Estimation des paramètres de la frontière de production stochastique utilisant une Cobb-Douglas (Y= ln (production totale en CFA)) par le maximum de vraisemblance.

 

Coefficient

Standard-error

T-stat

const

12.75***

0.3518

36.24

Land1

0.2629***

0.0422

6.23

Labour1

.02013***

0.0945

2.13

Seed1

-0.010

0.0383

-0.261

Pesti1

0.00871

0.0076

1.148

Ferti1

0.0799***

0.0154

5.185

 

5.23***

1.6678

3.133

 

0.8522***

0.0601

14.19

RV test (test du ratio de vraisemblance) Ho : ( =0)

 

Stat calculée

Stat lue (p=0.01)

Décision

Chi-deux (2)

10.79

9.210

Rejet de ho

*significatif au seuil de 10% ; **significatif au seuil de 5% ; ***significatif au seuil de 1%

Source : construction de l'auteur à partir des données de l'enquête FAO-Université de Bobo-Dioulasso (2007)

Le test du ratio de vraisemblance nous permet de valider la significativité du terme d'inefficience. La valeur du terme de la variance différent de 0, proche de 1 et significative au seuil de 1% nous permet également de rejeter l'hypothèse d'absence d'inefficience dans le modèle.

Les coefficients associés aux variables surface cultivée, travail et fertilisants sont positifs et significatifs au seuil de 1%. Ces résultats rejoignent ceux de T. Mkhabela

(2005) dans l'analyse de l'efficience technique pour la culture de légumes en Afrique du Sud. Le signe de la variable relative aux pesticides est également positif mais non significatif. L'input qui a le plus grand impact sur la production est la superficie cultivée. Un accroissement de cette superficie de 1ha à partir de la moyenne entraine une augmentation de la production de 26% à partir de la moyenne toutes choses égales par ailleurs.

Concernant, les systèmes de production, nous pouvons retenir qu'ils sont économiquement rentables, que les productions varient fortement en fonction des superficies cultivées, mais qu'ils présentent des sources d'inefficience technique.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe