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Gestion de Portefeuille Obligataire : Cas de la Banque Nationale d'Algérie (BNA)

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par Mohand.E-B. HAMADACHE
Ecole Supérieure de Banque (E.S.B.) - Diplôme Supérieur des Etudes Bancaires 2007
  

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CHAPITRE PRELIMINAIRE

Titres et marché obligataires

Ce chapitre est structuré somme suit :

Section 1 : Les obligations et leurs caractéristiques Section 2 : Le marché obligataire

Les marchés obligataires ont connu ces dernières années un essor considérable dû essentiellement au développement des produits obligataires, d'où l'intéressement des investisseurs envers ces produits, permettant ainsi la diversification des activités que peut avoir une entreprise.

En effet, avant de passer à la gestion obligataire proprement dite à travers l'évaluation des obligations et les outils actuariels, il est nécessaire de savoir ce qu'est une obligation, ses caractéristiques, les rendements qu'elle procure et les risques auxquels est exposé chaque investisseur. Ensuite, il convient de présenter le marché obligataire à travers sa segmentation, ses acteurs et les modes d'émission et de placement.

Section 1. Les obligations et leurs caractéristiques

1. Définition

Une obligation est un titre de créance négociable correspondant à une fraction d'un emprunt à moyen et long termes émis par une entreprise, par l'Etat, par une collectivité publique ou encore par une institution financière. Elle est remboursable à l'échéance et rapporte un intérêt (pouvant être fixe ou variable).

Le titre obligataire met en relation un émetteur et un acquéreur (l'investisseur). Ce dernier accepte de détenir le titre contre l'engagement de l'émetteur (emprunteur) matérialisé par un contrat d'émission qui définit les caractéristiques et modalités de remboursement de l'emprunt.

Sur le volet juridique, le titre obligataire se définit comme étant une créance qui donne droit à un intérêt convenu d'avance. Sauf cas exceptionnels, le porteur est certain de toucher une rémunération régulière.

2. Caractéristiques des obligations

Les caractéristiques des obligations sont d'autant plus importantes qu'elles permettent de bien comprendre le mécanisme des émissions sur les marchés obligataires.

Ainsi, on peut dire que les obligations sont caractérisées par : leurs valeurs, leur rémunération, les méthodes de leur émission et le mode de leur remboursement,

2.1. Les valeurs des obligations

2.1.1. Le nominal ou valeur d'émission : c'est le montant correspondant à la fraction de l'emprunt qui a été souscrite. Cette valeur correspond à celle qui était inscrite sur les obligations lorsque celles-ci existaient réellement avant d'être dématérialisées sous forme d'inscription en compte et elle permet de déterminer le montant du coupon (l'intérêt annuel).

2.1.2. Le prix de l'obligation : c'est le montant calculé à une date précise durant l'emprunt, il est exprimé en pourcentage du nominal au pied de coupon.

2.1.3. Le prix d'émission : représente le montant payé par l'investisseur pour pouvoir disposer du titre. Il peut être supérieur, égal ou inférieur à la valeur d'émission :

> Lorsqu'il est supérieur au nominal, l'émission est dite « au dessus du pair » ou « à prime » ;

> Si ce prix est égal à la valeur nominale, l'émission est dite « au pair » ;

> L'émission est dite « au dessous du pair » ou « à escompte », si la valeur nominale est supérieure au prix d'émission.

2.1.4. La prime d'émission : est donnée par la différence éventuelle entre le prix d'émission et la valeur nominale.

2.1.5. Le prix de remboursement : A l'échéance de l'obligation, le montant de cette dernière sera totalement remboursé (amorti) par l'émetteur. Ce remboursement peut être inférieur, égal ou même supérieur à la valeur nominale et ce dans le but d'accroître l'intérêt pour les investisseurs. Ainsi, la différence entre ce prix et la valeur nominale est appelée « prime de remboursement ».

2.2. Terminologie caractérisant la vie d'une obligation

2.2.1. La durée de vie : représente l'horizon de temps compris entre la date de règlement du montant de l'émission et celle du dernier remboursement.

2.2.2. La date de souscription ou de règlement : est le moment auquel le montant de l'émission a été payé.

2.2.3. La date de jouissance : est la date à partir de laquelle les intérêts commencent à courir.

2.2.4. La maturité : représente la période intervenant entre un moment présent et la date du dernier remboursement de l'obligation. Cette notion diffère de la durée de vie de l'obligation du fait que cette dernière est fixée à la date du règlement du montant de l'émission.

2.3. La rémunération des obligations

La rémunération des obligations se mesure par un intérêt versé obligatoirement à la tombée de la date de paiement des coupons. Cet intérêt est calculé sur la base d'un taux qui peut être :

2.3.1. Le taux d'intérêt nominal ou facial : Appelé aussi coupon, il représente un pourcentage de la valeur nominale. Le montant obtenu représente l'intérêt que doit payer l'emprunter à l'investisseur et peut être :

DA à un taux nominal convenu de 5%, ce qui nous donnera un intérêt annuel de : 10.000 * 0.05 = 500 DA. Ce taux est convenu à l'avance dans le contrat d'émission en fonction de la qualité de sa signature et du niveau des taux sur le marché financier.

> Variable ou révisable, si le taux évolue constamment dans le temps. Il est indiqué dans le contrat d'émission ainsi que la période d'application de ce taux.

2.3.2. Le taux réel : Il est égal au taux d'intérêt nominal moins le taux de variation des prix. L'exemple1 suivant permet de comprendre cette notion : soit un titre obligataire émis à un taux nominal de 7%, alors que la hausse des prix est de 2% nous donne un taux d'intérêt de : (7%- 2%) = 5%.

2.3.3. Le taux de rendement réel : Est égal à l'intérêt perçu rapporté au prix réel payé par l'obligataire.

Exemple : une obligation à valeur nominale de 10.000 DA, émise à un taux facial de 07%, est vendue sur le marché à 9500DA. Evidemment, le taux de rendement réel est (700* 100) / 9500 = 7,37%.

2.3.4. Le taux de rendement courant : Donne à l'obligataire le rendement généré par le paiement des coupons annuellement. Le rendement courant est donné par le rapport du coupon annuel au prix de l'obligation à un moment donné.

coupon annuel

Rendement courant (current yield) =

prix actuel

2.3.5. Le taux actuariel : Appelé également le taux de rendement à l'échéance, ce taux permet de déterminer le taux de rendement réalisé par l'investisseur au cas où il conserve son titre jusqu'à échéance et que les coupons sont réinvestis au même taux. Il peut être également défini comme le taux qui égalise le prix de l'obligation et la valeur actualisée de ses paiements futurs (coupons + valeur nominale ou prix de cession).

Par ailleurs, cette notion sera détaillée dans le chapitre I de la première partie.

2.3.6. Le taux de rendement réalisé (trr): Représente le taux de croissance du montant investi dans l'obligation pendant une période donnée. Il mesure ainsi la rentabilité générée par l'investissement consacré à l'obligation. Il est calculé en appliquant la formule suivante :

in Valeur finale

Mise initiale -1

TRR =

1 LEHMANN P-J., Bourse et marchés financiers, Ed. DUNOD, Paris, Septembre 2002, page 25.

Où : La Valeur finale correspond à la somme des coupons périodiques reçus majorée des intérêts générés par le réinvestissement de ces coupons et la valeur acquise lors de la revente de cette obligation.

La Mise initiale représente le prix d'achat (d'acquisition) de l'obligation. N : Période de placement exprimée généralement en années.

2.4. Les modes d'émission des obligations

Deux techniques sont utilisées pour le placement des titres obligataires dans le public : il s'agit de : l'adjudication et la syndication.

2.4.1. La technique de l'adjudication

Cette technique est souvent appliquée pour les emprunts corporatifs. Néanmoins, elle est sollicitée lors des émissions d'Obligations Assimilables du Trésor (OAT).

Il existe deux types d'émissions par adjudication :

1. Adjudication à la Française : Après dépouillement des ordres d'achat, l'émetteur fixe le prix minimum à partir duquel les ordres seront servis. Ainsi, les soumissions retenues seront servies au même prix et pour le même montant.

2. Adjudication à la Hollandaise : L'émetteur sert les soumissionnaires qui ont proposé les prix les plus élevés puis il descend dans l'échelle de prix jusqu'à ce que le montant qu'il souhaite obtenir soit atteint. Cette technique se distingue de la première du fait que le prix payé par les investisseurs n'est pas unique, mais il est égal au prix qu'ils ont proposé lors des soumissions.

2.4.2. La technique de la syndication

Comme son nom l'indique, cette technique nécessite la mise en place d'un syndicat (pool bancaire) qui assure l'organisation, le placement et la garantie des opérations. C'est une technique consistant à définir un prix pour lequel les titres seront offerts au public ; la société dévoile le prix pour lequel elle cède les titres et les investisseurs n'auront qu'à définir les quantités qu'ils souhaitent acquérir.

2.5. Les méthodes de remboursement des obligations

Les entreprises sont tenues de gérer les emprunts qu'elles ont contractés. Elles se doivent de faire face non seulement au remboursement des intérêts générés par cet emprunt, mais aussi à l'amortissement de la dette.

Le remboursement peut se faire à l'échéance, par amortissement ou par anticipation selon les modalités édictées dans le contrat d'émission. Par ailleurs, d'autres méthodes de remboursement sont possibles, mais ne sont pas assez utilisées par les entreprises. Néanmoins, cela fera objet d'une brève explication.

2.5.1. Le remboursement in fine

C'est la forme de remboursement la plus simple. La totalité de l'emprunt est remboursée le dernier jour de la durée de vie à tous les porteurs.

L'amortissement in fine oblige donc l'émetteur à avoir un montant en trésorerie considérable au moment du remboursement et à payer les intérêts dus sur l'horizon de l'emprunt. Généralement, Elle est utilisée par les entreprises qui anticipent une amélioration des cash-flows à la date d'exigibilité de l'emprunt.

Un exemple chiffré est indispensable pour bien comprendre cette méthode :

Soit un emprunt de 10.000 obligations de valeur nominale de 1000 DA chacune, émis au taux 05% sur 05ans. En appliquant la méthode du remboursement in fine, le tableau obtenu est comme suit :

Tableau n°1: Remboursement in fine U: KDA

Années Amortissement Intérêt Annuité

1

0

500

500

2

0

500

500

3

0

500

500

4

0

500

500

5

10.000

500

10.500

Total

10.000

2.500

 

L'annuité est la sommation de l'intérêt et de l'amortissement calculés pour chaque périodicité.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille