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Espace et temps dans l'oeuvre de Jules Verne: « Voyage au centre de la terre » et dans le temps.

( Télécharger le fichier original )
par Lionel Dupuy
Université de Pau et des Pays de l'Adour - Certificat International d'Ecologie Humaine 1999
  

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H) - Un voyage surtout imaginaire ?

La retranscription précise des lieux visités par les explorateurs ainsi que des différentes observations correspondantes (dates, sites, situations, etc...) permet de mettre en évidence des incohérences notables concernant la nature même et l'itinéraire du voyage86. Néanmoins, ces incohérences (ou anomalies, erreurs de la part de l'auteur) doivent être envisagées sous l'angle de l'imaginaire et de l'irréel. Or, c'est justement parce que Jules Verne a le souci

84 Ibid. page 1.

85 Ibid. page 359.

86 Cf. Document N°3.

permanent de situer les faits dans le temps et dans l'espace que nous pouvons relever ces différentes incohérences. Pour ce faire, reprenons alors le fil du voyage.

Le voyage proprement dit, c'est-à-dire la descente au centre de la terre, une fois les voyageurs arrivés en haut du Sneffels, commence le 28/06/186387. Le 01/07/186388, ils atteignent la base du cratère et font malheureusement une erreur dans le choix de la galerie à emprunter. Or, page 161, Jules Verne (ou Axel, le narrateur) commence le chapitre XIX par : « Le lendemain, mardi, 30 juin, à six heures, la descente fut reprise »89, alors que la narration concerne des faits se déroulant après ceux de la narration des pages précédentes. Qu'importe, il s'agit sûrement là d'une simple erreur de l'auteur.

Le voyage se poursuit ainsi normalement, et le 15/07/1 86390, ils sont alors à 7 lieues sous terre et à 50 lieues du Sneffels, « sous la pleine mer »91, ce qui constitue une indication supplémentaire de l'itinéraire du voyage. Les mêmes types d'informations nous sont fournies page 202, le dimanche 19/07/1863. Ils sont ainsi à 85 lieues de la base du Sneffels, sous l'Atlantique, et même à 16 lieues sous terre d'après le professeur Lidenbrock (12 lieues pour Axel, 2 pages plus loin !! !). Idem page 210, le 07/08/1863, où ils sont à 30 lieues sous terre et environ à 200 lieues de l'Islande. Et enfin, même données pages 245 et suivantes, le 11/08/1863 où ils sont à 35 lieues sous terre (« Ainsi, dis-je en considérant la carte, la partie montagneuse de l'Ecosse est au-dessus de nous, et, là, les monts Grampians élèvent à une prodigieuse hauteur leur cime couverte de neige »92).

C'est alors que nous arrivons à un point crucial du voyage, là où nous pouvons déceler soit, une énorme incohérence de la part de Jules Verne, soit la preuve incontestable que ce voyage est purement et simplement imaginaire. En effet, une fois les côtes de la mer Lidenbrock atteintes93, et après une petite visite du rivage, la volonté du professeur Lidenbrock est évidemment de procéder à la traversée de cette dernière. Le début de la traversée commence ainsi le 13/08/186394. Le lendemain, les voyageurs ont déjà parcouru 35

87 Ibid. pages 144- 145.

88 Ibid. page 154.

89 Ibid. page 161.

90 Ibid. page 200.

91 Ibid.

92 Ibid. page 249.

93 Ibid. page 233.

94 Ibid. page 252.

lieues depuis la côte95, le surlendemain, ils sont à 100 lieues de la même côte96, et le jeudi 20/08/1 86397 ils atteignent l'îlot Axel, à 270 lieues de la côte, soit environ à 600 lieues de l'Islande98. Or, compte tenu de l'itinéraire emprunté, et en partant du principe que le voyage a été rectiligne, il est intéressant de remarquer que cet îlot Axel se situe, à quelques lieues près, très exactement sous la ville d'Hambourg, là où Graüben attend son futur mari... Repartant de l'îlot en question, la tempête les ramène en réalité à leur point de départ, à quelques lieues près de là où ils partirent, le 13/08/1863.

Or, c'est à partir de ce même point, et après quelques pérégrinations supplémentaires le long de la côte, que s'effectue leur remontée dans le ventre du Stromboli99, alors qu'en réalité ils sont revenus sous les Monts Grampians, en Ecosse. Or, à la page 297, Axel et le professeur Lidenbrock déclarent avoir parcouru environ 900 lieues depuis Reykjawik et être sous la Méditerranée, ne sachant pas que la tempête les a en fait ramenés à leur point de départ. Pourtant, 900 lieues, c'est ce qui sépare à peu près (réellement) Reykjawik du Stromboli. Cela est donc très étonnant. Réellement (si nous pouvons employer ce terme) ils sont sous l'Ecosse, imaginairement ils sont sous le Stromboli. Pour autant, la remontée les ramène effectivement sur les flancs du Stromboli100. Cela est-il dû alors au dérèglement de la boussole (consécutif au contact avec la boule de feu, page 288) ? Au contraire, peut-être n'a-t-elle pas été du tout touchée par la boule de feu. Ainsi, ils ne seraient pas revenus à leur point de départ, mais ils seraient réellement arrivés sous la Méditerranée, et plus particulièrement sous le Stromboli, rendant leur voyage alors possible... Tout cela est quand même étrange, puisque la boussole continue à indiquer le nord à la place du sud, même une fois les voyageurs revenus sur la terre ferme.

95 Ibid. page 256.

96 Ibid. pages 263 et suivantes.

97 Ibid. pages 274 et suivantes.

98 Ibid. page 297.

99 Ibid. page 332 et suivantes, le jeudi 27/08/1 863 et les jours suivants.

ITINERAIRE ET CHRONOLOGIE DU VOYAGE.
Document N°3.

DATE(S)

PAGE(S)

LIEU

OBSERVATION(S)

24/05/1863

1

N° 19 de Königstrasse, Hambourg.

Début de la narration.

?

66

Arrivée à Copenhague.

 

02/06/1863

73

Départ pour Reykjawik.

 

04/06/1863

75

Peterheade, côtes d'Ecosse en vue.

 

11/06/1863

75

Cap Portland en vue.

 

12/06/1863 (?)

76

Arrivée à Reykjawik.

 

16/06/1863

100

Départ de Reykjawik pour le Sneffels.

Connaissance de Hans.

24/06/1863

143

Arrivée en haut du Sneffels.

 

28/06/1863

144-145

Descente au centre de la terre.

Le soleil apparaît (pour la

dernière fois) et permet de trouver le bon chemin.

01/07/1863

154

Début du voyage proprement dit, une fois arrivé en bas du cratère.

Direction E.-S.-E. ; 08H17 ; 6° C. Observation des laves issues de l'éruption de 1229.

30/06/1863

161

 

Mauvais choix de galerie. Terrains du Silurien.

01/07/1863

169

 

Terrains du Dévonien, puis du Carbonifère.

07/07/1863

176

 

Retour au point de jonction des deux galeries.

08/07/1863 (?)

183

 

Terrains primitifs, granites.

15/07/1863

200

7 lieues sous terre, à 50 lieues du Sneffels, sous la pleine mer.

Voûte granitique.

18/07/1863

201

 

Grotte assez vaste.

19/07/1863

202

16 lieues sous terre (pour Lidenbrock), 12 lieues sous terre (pour Axel, 2 pages plus loin !) ; à 85 lieues depuis base du Sneffels, sous l'Atlantique.

Direction E.-S.-E. ; chaleur théorique de 1500° C., chaleur pratique (réelle) de 27,6° C. !!!

07/08/1863

210

30 lieues sous terre ; à environ 200 lieues de l'Islande.

Axel se perd. Toujours du granite.

09/08/1863

228

 

Axel est retrouvé.

10/08/1863

233 et +

 

Mer Lidenbrock. Eres Secondaire et Tertiaire.

11/08/1863

245 et +

35 lieues sous terre (au-dessus = Monts Grampians en Ecosse) ; à 350 lieues de l'Islande

L'aiguille de la boussole se relève.

13/08/1863

252

 

Début de la traversée de la mer Lidenbrock.

14/08/1863

256

A 35 lieues de la côte.

32° C. ; poissons du Dévonien ?

100 Cf. Document N°4.

15/08/1863

263 et +

A environ 100 lieues de la côte.

 

17/08/1863

266 et +

 

Epoque Jurassique.

18/08/1863

268 et +

 

Bataille entre animaux de l'ère Secondaire : un Plesiosaurus et un Ichthyosaurus.

20/08/1863

274 et +

A environ 270 lieues de la mer (= côte, cf. page 297) ; A plus de 600 lieues de l'Islande.

Ilot Axel.

21/08/1863 et jours suivants

281 et +

40 lieues sous terre (cf. page 292).

Tempête ; page 288 = boule de feu (=> inversion de la boussole ?, page 298).

25/08/1863

291 et +

A 900 lieues de Reykjawik ?

Fin de la tempête, retour sur la côte. Malheureusement retour au point de départ (donc théoriquement ils ne sont pas sous la Méditerranée...).

26-27/08/1863

292 à 332

Page 327 : plus que 1500 lieues à franchir pour atteindre le centre de la terre, soit environ 6000 kms !!!

Glyptodons (Tertiaire + Quaternaire) ; Crânes humains + homme fossile (Quaternaire) ; végétation du tertiaire ; réalisation du rêve d'Axel ; homme vivant immense ; grotte granitique bouchée.

27/08/1 863 et jours suivants

332 et +

Sous le Stromboli ?

Explosion de la grotte, début de la remontée ; page 350 = aiguille de la boussole affolée, + de 70° C. (page 354) ; page 358 = arrivée et fin de la remontée ; page 364 = arrivée sur les flancs du

Stromboli.

29/08/1863

368

Stromboli.

Réception par des pêcheurs.

3 1/08/1863

368

Départ pour Messine.

 

04/09/1863

368

Départ pour Marseille.

 

07/09/1863

369

Arrivée à Marseille.

 

09/09/1863

369

Arrivée à Hambourg.

 

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault