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Syndrome de la guerre : lorsque le psychisme ne cesse de rappeler

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par Shqipe BUJUPI
Institut libre Marie Haps - Assistante en psychologie 2005
  

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Chapitre V : répercussions sur le sujet

« ...il y a `avant' et `après' l'accident (...), et qu'entre cet `avant' et `après', les choses ne pourront jamais plus être tout à fait les mêmes, que l'on ne rêvera plus et l'on ne pourra plus jamais parler de la même façon »69(*).

« Au printemps 1999, Yasmina a assisté à l'exécution de son mari et de ses deux fils au Kosovo. Deux soldats l'ont poursuivie ensuite ; alors qu'elle s'enfuyait, elle a vu de loin les flammes dans sa maison : les tueurs cherchaient déjà à faire disparaître les corps en les brûlant. Aujourd'hui, elle n'attend plus rien du monde, murée dans un univers de cauchemars et de fantômes ; elle tente seulement de `survivre encore un peu' à cause de sa fille de onze ans qui a encore besoin d'elle »70(*).

Il parait évident que ce sujet présente un syndrome psychotraumatique. Pour lui le temps s'est arrêté, il n'y a plus ni désir ni changement possible. Tout a commencé par ce choc, et d'un seul coup «  les fils qui ont tissé son réseau signifiant se trouvent (...) déliés, l'espace homogène dans lequel il vivait, brisé, mutilé, le temps, qui faisait la conjonction entre passé, présent et futur, arrêté. On assiste à une fracture dans l'histoire du sujet. Une époque vient de se terminer, une autre commence »71(*)

Des auteurs disent que les traumatisés ont le plus grande difficulté à reprendre le cours de leur vie, à se projeter dans l'avenir. Ils se sentent transformés dans leur intégrité et dans leur identité porteuse d'une image négative d'eux-mêmes qui va jusqu'à la négation de soi car « leurs mécanismes psychiques sont enrayés et parfois même inversés ; autrement dit, ils ne sont plus conducteurs de vie, ils n'orientent plus vers la vie, mais deviennent destructeurs, autodestructeurs »72(*).

La grande souffrance qu'éprouve la victime peut être cliniquement associée à un sentiment de culpabilité73(*) , souvent, irrationnel qui complique son état psychique.

« La culpabilité est l'expression de la tristesse ressentie du fait d'avoir survécu à un événement qui a coûté la vie à d'autres ou d'avoir une vie meilleure que celles d'êtres chers. La culpabilité peut aussi provenir du fait que l'on se sent en partie ou entièrement responsable de la situation »74(*).

Pourquoi cette transformation psychique de la victime ? Qu'est ce qui fait qu'elle perde la confiance, se dévalorise, se sente coupable, etc. ? Pour répondre à ces questions, focalisons-nous sur la torture et viol.

1. Le viol et la torture comme instruments de guerre :

Nous avons remarqué que la torture et le viol sont deux « méthodes », parmi d'autres, fort utilisées pendant les conflits armés, lesquels laissent des traces profondes et complexes sur la victime. Pour Sironi, ces actes ont une visée bien définie :

« Le terrorisme, les guerres ethniques et civilisationnelles, les génocides, les violences politiques et religieuses, les tortures, fabriquent des traumatismes où l'intentionnalité destructrice est centrale (...) l'arme la plus redoutable dans les conflits modernes, c'est l'organisation délibérée et massive de la déculturation»75(*).

Les méthodes intentionnellement utilisées de déculturation, Sironi les décrits ainsi : « ...à travers une personne singulière que l'on torture, c'est en fait son groupe d'appartenance que l'on veut atteindre: appartenance professionnelle, religieuse, ethnique, politique, sexuelle, ...On attaque la part collective de l'individu, celle qui le rattache à un groupe désigné comme cible par l'agresseur, en désintriquant l'articulation entre le singulier et le collectif. Quand le processus a atteint son objectif, l'individu que l'on a torturé devient toujours un sujet isolé un sujet qui se met à part au sein des groupes d'appartenance. A travers les techniques de déculturation employées sur quelques personnes, qui sont ensuite intentionnellement relâchées, on fabrique des peurs collectives ainsi que la terreur sur une population toute entière »76(*).

Dans le viol et la torture, le corps et le psychisme sont en souffrance : « Toute blessure est source de souffrance ; celle-ci est (...) le signe d'une violation du corps, c'est-à-dire d'une atteinte spécifiquement destructrice de l'intégrité psychique et corporelle avec des répercussions graves et durables »77(*).

a) Le viol

« Le viol est un meurtre qui laisse la victime vivante »78(*)

Les propos de Sironi nous font comprendre que ce viol n'est pas une simple décharge des pulsions sexuelles comme nous avons l'habitude d'en rencontrer à travers les médias quotidiens. À travers des viols, le but recherché des tortionnaires est de détruire la communauté en question. Quant à la communauté kosovar, « c'est le déshonneur total (...) après les exactions serbes commises sur des femmes, certains époux ont divorcé. Cela signifie que la tradition est vraiment très forte au Kosovo. Une fille violée aura énormément de difficultés pour trouver un mari. Alors, beaucoup se taisent. Le viol est vécu comme une honte terrible car c'est à la fois la pire humiliation pour elles et le pire affront pour leur famille »79(*).

Divers types de viol sur les femmes kosovares opéré par le pouvoir serbe ont été mis en évidence par la psychologue Miria Silvana, responsable d'ONG spécialisée dans l'aide aux femmes en Albanie80(*) : ceux des filles devant les yeux de leurs parents ; suivis du massacre des femmes ; viols dans des endroits cachés. « Les serbes séparent les filles, généralement les plus belles, du reste de la famille. Les témoins disent qu'ensuite ils n'ont plus de nouvelles d'elles »81(*).

L'impact du viol aura donc trois dimensions : individuelle, familiale et collective. Pour Crocq les conséquences des viols ont une forme clinique particulière. La victime « voit le visage de l'agresseur (...) et expérimente l'agression au plus près. Le viol fait intervenir dans le trauma

qu'il occasionne les sentiments d'impuissance, de révolte réfrénée, de honte, de dévalorisation, d'inhibition, de rejet social, de frigidité, de culpabilité pouvant conduire au suicide » 82(*).

Selon la conception de M. Klein83(*) le viol est lié à la pénétration (au sens du pénis et pas du phallus). Dans l'imaginaire de la victime, toutes les pénétrations peuvent être liées aux images traumatisantes. « La victime s'imagine par exemple que si l'agresseur n'arrive pas à la violer, il va `essayer' autrement, ou la tuer avec un couteau, etc.»84(*).

Les conséquences psychiques de cette pénétration réelle et fantasmée sont très déstructurantes. La victime se sent déchirée dans son corps. Et son désir est « qu'on lui retire tout ce qu'elle a de `pourri' en elle, qu'on lui arrache sa peau pour faire `peau neuve', etc. »85(*).

Ainsi, la victime peut s'enfermer de plus en plus chez elle et en elle-même. Au début, la victime s'imagine que les gens qu'elle rencontre savent de ce qu'elle a intimement subi. Pour les auteurs, il s'agit d'une nouvelle pénétration fantasmatique ce qui peut pousser la victime à éviter toute relation.

« Elle voudrait disparaître, se cacher sous le tapis, se fondre dans un mur. Pourtant, on ne voit qu'elle, plantée au centre de la pièce où vit sa famille depuis trois mois, dans le bâtiment de l'école vétérinaire de Shkodër, dans le nord-ouest de l'Albanie, transformé en camp de réfugiés. Elle s'appelle Ismete. Autour d'elle, l'air est pesant, figé. Tragique. Au milieu de ses soeurs (...) Ismete semble avoir appuyé sur le bouton pause. Son visage de pierre n'exprime rien. Comme si elle était morte. «Avant», Ismete était une jolie fille brune de 20 ans. Aujourd'hui, cette jeune Kosovare n'a plus d'âge. Le 29 mars, des policiers et les paramilitaires d'Arkan (...), le chef d'une des milices serbes les plus sanguinaires, l'ont violée dans une cave, à tour de rôle, pendant cinq heures »86(*).

Selon Streit-Forest87(*), pour une femme violée il est insupportable que quelqu'un ait pu prendre possession de son corps. Elle ressent de la honte d'être `salie'. Elle se sent coupable de ne pas avoir bien réagi, de ne pas s'être défendue, ...

Au niveau sexuel et affectif, pour M. Le Clerq88(*) des troubles extrêmement handicapants se traduisent par une diminution de la satisfaction sexuelle qui peut aller jusqu'à l'anorgasmie, diminution de la fréquence des rapports sexuels et souvent une abstinence au cours des premiers mois. Chez certains sujets l'abstinence peut durer encore plus long temps. La diminution de la fréquence ou l'abstinence peuvent se manifester par l'anorgasmie, du vaginisme ou une aversion sexuelle.

Le plus souvent ces séquelles ont des répercussions négatives sur les relations de couple. Le mari peut se sentir démuni de son rôle protecteur. Il peut éviter les relations sexuelles avec sa femme en la percevant comme quelqu'un d'endommagé, tandis que la femme peut ressentir cette attitude comme un rejet. Certains partenaires peuvent insister pour avoir des relations sexuelles avec leur femme violée ce qui peut être ressenti par elle comme une nouvelle agression.

b) La torture

Dans des pays totalitaires que ce soit en temps de `paix' ou de guerre, la torture apparaît comme une autre arme utilisée. Là, où la violence, à tous les niveaux, est la norme et non l'exception, Sironi89(*) la décrit comme (au-delà d'extirper des renseignements et de susciter l'aveu) un instrument intentionnel afin de modifier et générer le désordre dans l'identité de la victime.

Marcello Vigar définit la torture comme « tout dispositif intentionnel, quelles que soient les méthodes utilisées, qui a pour finalité de détruire les croyances et les convictions de la victime afin de la dépouiller de la constellation identitaire qui la constitue comme personne »90(*).

Pour Sironi, chaque méthode de torture vise à déconstruire, à transformer. Elle prive délibérément le sujet de sa singularité et de ses affiliations, elle cherche à le réduire à l'universel91(*). C'est une technique de déculturation92(*). Elle atteint le sentiment d'appartenance93(*).

b.1 Les méthodes du tortionnaire

Les méthodes utilisées sur la victime sont très variées : l'utilisation de l'électricité aux endroits les plus sensibles du corps, les ongles arrachés, l'ingestion forcée de divers liquides comme des vomissures, de l'urine, ...

L'effroi est utilisé de diverses manières : par les simulacres d'exécution (on amène le prisonnier sur le lieu d'exécution et on tire des balles à blanc) ; obligation d'assister à l'agonie prolongée d'amis codétenus, contraint d'assister à la torture des autres prisonniers avant d'être soi-même torturé, etc. Beaucoup de personnes meurent sous la torture.

« Soupçonné d'appartenir à un mouvement d'opposition tamoul au Sri Lanka, Raji a passé plusieurs mois en camp de détention où il était affecté à une sinistre besogne. Sa tâche quotidienne consistait à enterrer les morts, à la pelle, dans une fosse commune. Un gardien était en permanence posté derrière lui. Un jour il vit bouger les yeux d'un cadavre. Cet homme, dont le corps était transpercé de coups de baïonnette, n'était pas encore tout à fait mort. Raji avait peur d'arrêter les pelletées. Il imaginait déjà le coup de feu qui viendrait se loger, net, dans sa nuque. Mais il ne pouvait continuer de l'ensevelir car l'horreur l'avait saisi : l'homme qu'il enterrait vivant lui réclama faiblement un verre d'eau. Pour une fraction de seconde, il vacilla ...'C'était moi ou nous deux...j'ai choisi moi...et je l'ai enterré'. Raji pensait confusément que de ce fait, il faisait désormais partie du monde de ses bourreaux »94(*).

La déshumanisation et les transgressions de tabous culturels sont pratiqués par la contrainte à manger des excréments, à boire de l'urine, à assister au viol de son père, de sa fille, de sa mère, à être sodomisé par un chien, devoir sauter comme un crapaud, aboyer comme un chien, etc.

« C'est une effraction d'un autre en soi, autre qui vous influence et modifie. Du fait de l'effraction psychique, ce que perçoit le sujet, ce qu'il éprouve et pense est en lien avec un autre, avec la manière dont l'autre l'a pensé. Cette pensée revêt des formes multiples : auto dépréciation, peur de parler, de demander quelque chose, de blesser, de décevoir »95(*). « Je me suis considéré non humain »96(*) dit le patient victime de torture. C'est la forme destructrice de chosification.

Dans des situations plus perverses, par exemple, on contraint la personne de choisir le type de torture de ses compagnons. En cas de refus, il est exécuté.

On peut donner des exemples interminables qui sont infligés par la torture et qui touche la personne sur différents angles tant dans la sphère physique que cognitive et affective.

b.2 Les processus de transformations

Pour transformer psychiquement une personne soumise à la torture Sironi prend en compte différentes méthodes qui sont utilisées par le bourreau.

Basée sur des cas cliniques, l'auteur nous dit qu'une des méthodes qui induit une autodestruction et une autodépréciation chez la victime de torture c'est la méthode par suspension. « Le lien réside en cela : au bout de quelques heures de suspension, l'insupportable douleur est générée par le poids de vos propres organes internes. Vous souffrez de l'intérieur, par l'effet de vos propres organes internes. Sous la torture, on manipule de la pensée en agissant sur le corps ».

Les mécanismes de l'inversion, de la prévalence d'un ordre binaire, de la redondance, la transgression de tabous culturels sont autant d'autres méthodes de transformation.

Le mécanisme de l'inversion, pour Sironi, est de rendre toute limite perméable. « Le tortionnaire va donner aux substances corporelles internes un statut d'extra-corporéité et aux substances externes un statut d'intra-corporéité»97(*). On introduit ou réintroduit par la force dans le corps les substances qui sont normalement dehors : par exemple, matières qui sont normalement à l'intérieur du corps (vomissure, urines, matières fécales). Les mêmes fonctions ont les chocs électriques et les brûlures de cigarettes. 

La prévalence d'un ordre binaire : On le bat jusqu'au sang, on le torture à l'électricité et par différentes méthodes puis à la fin les bourreaux deviennent très gentils, tellement `soucieux' de la santé du torturé. Ils offrent des cigarettes, à manger, à boire. « Ils me tapotaient amicalement l'épaule et me parlaient comme s'ils étaient des grands frères. Ils me donnaient des conseils: allons, ne recommence plus. Laisse tomber tout cela, c'est de la connerie. T'as vu comme t'as dégusté? »98(*).

Cette alternance entre deux attitudes radicalement opposées des tortionnaires (le "bon" le "méchant") est source de paradoxe et de confusion mentale. Il était méchant et il est devenu `bon'. Les torturés disent quand le tortionnaire devient "bon" c'est le moment le plus dangereux, car c'est à ce moment qu'ils peuvent parler, faire des aveux.

Par la transgression de tabous culturels : par cette méthode, le tortionnaire a pour but de couper le torturé de son univers habituel de référence, de l'isoler de sa communauté. Les transgressions des valeurs qui ont une signification culturelle particulière pour la personne que l'on torture vont avoir un effet traumatique. Un exemple que Sironi nous donne est l'actualisation de mythe d'OEdipe : Jean à été frappé de cécité après avoir été contraint de regarder sa mère nue accroupie devant lui.

Par cette méthode, deux attitudes opposées peuvent se produire : «  soit de la déculturation soit, à l'opposé, une clôture rigide des groupes culturels autour d'éléments hautement significatifs pour eux. On peut lire dans ce mécanisme les racines du fanatisme quel qu'il soit ». 99(*)

La redondance : l'effraction psychique est induite également par la correspondance exacte, terme à terme, entre marquage physique et empreinte mentale. « L'acte et la verbalisation de l'intention qui sous-tend l'acte, sont dans ce cas de figure concomitants et redondants ». Des phrases énoncé d'une manière répétitive par le tortionnaire, pendant de tortures sexuelles100(*), peuvent être : « Tu ne seras plus jamais un homme ». Ou d'autres phrases encore : « Tu n'es qu'une merde, un rien du tout ». « Tu seras brisé de l'intérieur », « Nous avons les moyens de te détruire »... « Il s'agit de véritables injonctions, de paroles actives, qui sont encore agissantes des années après la torture. Sorties de leur contexte, ces paroles peuvent paraître relativement banales ».

De façon générale, les personnes qui ont connu la torture ressentent de la honte, s'isolent et s'enferment dans un profond dégoût d'elles-mêmes. C'est aussi se sentir être devenu étranger au monde. « Quand la torture a pénétré votre noyau, quand on a vu des personnes mourir par supplice, quand on en revient vivant, on se vit comme un `survivant', un passeur entre deux mondes »101(*).

* 69 PSF-redaction. (18 avril 2004). Parole sans frontière. Introduction au volume « Le traumatisme et l'effroi ». http://p-s-f.com/psf/plan.php

* 70 Fischer, N-G. (2003). Les blessures psychiques. Paris : Odile Jacob. Page 40

* 71 Houballah, A. (1998). Le destin du traumatisme. Paris : Hachette Littérature Page 25.

* 72 Ibidem. 32

* 73 Suite à un traumatisme, le plus souvent, la victime est envahie par un sentiment de culpabilité irrationnel.

* 74 Metropolitan Immigrant Settlement Association de Halifax. (s.d.). Document à remettreaux parents Survivre aux traumatismes. www.attachmentacrosscultures.org/ francais/impact/trauma_f.pdf

* 75 Sironi, F. Les stratégies de déculturation dans les conflits contemporains. Revue de psychiatrie sud/nord, N° 12, 1999. www.ethnopsychiatrie.net/actu/sudnord.htm

* 76 Sironi, F. (1999). Bourreaux et victimes. Paris : Odile Jacob.

* 77 Ficher, G-N. (2003). Les blessures psychiques. Paris : Odile Jacob.

* 78 Bessoles, Ph. (2003). Le meurtre du féminin, la clinique du viol. Paris : Theetete

* 79 Miria, S. (22 mai 1999). Les viols sont une stratégie de guerre orchestrée par le pouvoir serbe.

www.humanite.presse.fr/ journal/1999-05-22/1999-05-22-290017

* 80 Pour rappel, les premières aides psychologiques ont été apportées aux kosovars quand la population a été chassée en Albanie, Macédoine et Monté Négro.

* 81 Miria, S. (22 mai 1999). Les viols sont une stratégie de guerre orchestrée par le pouvoir serbe. http://www.humanite.presse.fr/journal/1999-05-22/1999-05-22-290017

* 82 Crocq, L. (1999). Les traumatismes psychiques de guerre. Paris : Odile Jacob, page 155

* 83 Lopez, G &Piffaut-Filizzola, G. (1993). Le viol. Paris : PUF. Page 18, 75

Pour Melanie Klein, l'enfant n'a jamais dépassé complètement ses stades. Ses expériences traumatiques commencent de premier contact avec le monde extérieur. Dans le ventre de sa maman, il vit un état de plénitude. A la naissance il rencontre la « dure réalité » qui est vécue par toute sortes de pénétration douloureuse : l'air dans les poumons, section du cordon ombilical, etc. qui sont perçus comme déplaisirs et demeurent dans ses fantasmes. Mais avec un travail psychique important qui est vital pour lui, il parvient à se libérer de ses fantasmes. Le viol qui est une effraction défait ce travail et réveille en lui tous ces fantasmes archaïques.

* 84 Lopez, G &Piffaut-Filizzola, G. (1993). Le viol. Paris : PUF. Page

* 85 Ibidem. Page 75

* 86 Festraës M. (26.08.1999). LEXPRESS.fr - Quel avenir pour Kosovo ? - L'honneur violé des Kosovares

http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/Kosovo2/dossier.asp?ida=426874

* 87 De Clercq, M. & Lebigot, F. (2001). Les traumatismes psychiques. Paris : Masson. Page 109

* 88 Ibidem. Page 112

* 89 Sirroni, F. (1999). Bourreaux et victimes. Paris : Odile Jacob. Page 22.

* 90 Ibidem.

* 91 « Etant entendu que toutes les personnes qui ont connu la torture se comportent de la même manière, se vivent comme différentes, soustraites aux codifications de leur univers familier, incontestablement `à part' des autres, quelle que soit leur culture ». Ibidem. Page 41.

* 92 « Quelle que soit l'origine culturelle des patients, le vécu lié à la torture et le désordre qu'elle provoque se manifestent de façon similaire. Une victime de torture turque ou chilienne ressemble davantage à une victime de torture marocaine qu'à un compatriote turc ou à un compatriote chilien qui n'a pas été torturé e qui n'a pas été confronté à la violence politique ». Ibidem. Page 47

* 93 Sironi, F. Bourreaux et victimes. (1999). Paris : Odile Jacob. Page 25

* 94Sironi, F. (1999). Bourreaux et victimes. Paris : Odile Jacob. Page 33

* 95 Ibidem.

* 96 Ibidem. Page 85.

* 97 Sironi, F. Bourreaux et victimes. (1999). Paris : Odile Jacob. Page

* 98 Sironi, F. (31 Janvier 2001). Comment devient-on un bourreau ? www.ethnopsychiatrie.net/actu/collegedeF.htm

* 99 Sironi, F. Bourreaux et victimes. (1999). Paris : Odile Jacob. Page 51

* 100 D'après Docteur Loncar (centre médical pour les droits de l'homme de Zagreb), les témoignages sur les tortures sexuelles contre les hommes dans le cadre de la purification ethnique par les serbes sont les suivants : émasculation (entraînant toujours la mort), castration (incision du scrotum, section ou ligature des testicules), sodomisation (plus rare), bastonnade des testicules (de loin la plus fréquente) laquelle provoque un oedème local engendrant très fréquemment la stérilité ». En 1999, au Kosovo, à la prison de Lipljan, l'un des libérés rapporte le discours de son tortionnaire : « Ta femme ne pourra plus jamais avoir d'enfants de toi, elle devra se faire baiser par quelqu'un d'autre si tu veux avoir un fils ». Il s'agit, si l'on ne tue pas l'adversaire mâle en tranchant son sexe, de le rendre impropre au coït ou à la reproduction. Cette stérilisation des hommes par la torture est le symétrique de l'engrossement des femmes par cette autre torture qu'est le viol. Lorsqu'il ou elle n'est pas assassiné après avoir servi au plaisir des bourreaux, l'adversaire est relâché une fois humilié, détruit, portant dans ses entrailles la trace de sa défaite ».

Guillon, C. (mercredi 23 juin 2004). Guerre aux femmes. http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=15

* 101 Sironi, F. Bourreaux et victimes. (1999). Paris : Odile Jacob. Page 57

102 Ibidem. Page 51

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire