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Décomposition de la rentabilité d'une banque par centre de profits: cas d'Ecobank Togo

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par Attiogbé Komlan VOSSAH
CESAG - Master en Banque et Finance (MBF) 2008
  

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B. Rentabilité prévisionnelle

La rentabilité prévisionnelle pour un investisseur dans une entreprise sous forme de souscription ou achat d'actions n'est pas directement la rentabilité rétrospective financière constatée pour l'entreprise elle-même. La rentabilité prévisionnelle de l'investissement est ici la somme actualisée des flux de trésorerie :

a) des revenus encaissés ( dividendes...),

b) et de la plus ou moins value potentielle due à la variation du prix de l'action. Elle dépend notamment d'un élément exogène, le prix de marché de l'action, mais d'autres facteurs autre que la rentabilité de l'entreprise interviennent. En particulier le prix d'achat de l'action est déterminant, ainsi que les tendances boursières si l'action est cotée sur un marché organisé.

C. Notion de seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité est le niveau d'activité minimum à partir duquel une entreprise devient rentable, c'est-à-dire qu'elle cesse de perdre de l'argent sur cette activité. Il existe autant de seuils de rentabilité que de prix de vente possible. L'art de la fixation des prix consiste à déterminer le meilleur prix, ou le moins mauvais, pour la rentabilité de l'entreprise. Tant qu'un produit n'atteint pas son seuil de rentabilité, il perd de l'argent. Lorsque la situation dure trop longtemps, le produit est généralement retiré du marché. Le calcul du seuil de rentabilité est donc un élément important dans la décision de commercialiser ou de continuer la diffusion d'un produit. Le point mort (ou break-even point en anglais) est le point d'intersection entre la courbe du chiffre d'affaires et la courbe des charges nécessaires pour produire ce chiffre d'affaires. Le seuil de rentabilité est donc atteint quand on arrive au point mort. Les concepts de "seuil de rentabilité" et de "point mort" décrivent la même réalité, mais ils sont exprimés dans des unités différentes, unité de compte pour le "seuil de rentabilité" et unité de temps pour "le point mort".

Le seuil de rentabilité peut être calculé très simplement dans les entreprises qui revendent en l'état les produits qu'elles ont achetés. Dans les entreprises à production complexe (multiples produits, plusieurs chaînes de transformation, etc.), le calcul suppose la mise en place d'un système d'information analytique. Il existe plusieurs méthodes de calcul, qui seront utilisées selon le degré de précision attendu ou selon l'interlocuteur. Les méthodes les plus répandues sont les suivantes :

§ Méthode comptable simple : chiffre d'affaires moins charges totales4(*) :

Cette méthode est la plus simple à exprimer : le seuil de rentabilité d'une activité est atteint quand le chiffre d'affaires est égal au montant des charges mobilisées par cette activité. Les charges comprennent les charges fixes et les charges variables. Les charges fixes correspondent aux charges indépendantes du niveau d'activité (exemple : frais de structure, amortissements, etc.) ; tandis que les charges variables varient proportionnellement au niveau d'activité (exemple : main d'oeuvre, matière première, etc.).

§ Méthode basée sur la marge : marge sur coût variable moins frais fixes5(*)

Le seuil de rentabilité est obtenu quand la marge entre le chiffre d'affaires relatif au produit et les coûts variables qui lui incombent devient supérieure à la somme des frais fixes immobilisés pour le produire.

La marge sur coût variable (MCV) est égale à la différence entre le chiffre d'affaires et le total des charges variables (approche de calcul global). Dans le cas de calcul de la marge unitaire (par type de produit), elle est égale à la différence entre le prix de vente unitaire et le coût variable unitaire associés à chaque produit. Cette manière de mesurer le seuil de rentabilité est mathématiquement identique à la première méthode, mais met en évidence la marge réalisée au lieu du poids du chiffre d'affaires.

Précisons toutefois qu'il existe certaines notions à ne pas confondre avec celle de la rentabilité :

§ le rendement est une notion utilisée plutôt par les épargnants et investisseurs concernant les revenus directs de leurs placements (dividendes, intérêts...) notamment à taux fixe. S'y ajoutent les variations de valeur du capital pour obtenir la rentabilité (parfois appelée "performance") totale du placement,

§ la productivité (ou rendement physique) est le rapport d'un élément quantitatif à un élément financier ou le rapport de deux éléments quantitatifs. Par exemple, on rapportera le chiffre d'affaires d'une entreprise aux effectifs de cette entreprise pour exprimer la productivité apparente d'un salarié. Ou alors, on rapportera le nombre de véhicules produits par heure travaillée pour exprimer la productivité du travail,

§ la profitabilité est le rapport entre le chiffre d'affaires et le résultat net, et exprime la capacité du chiffre d'affaires à créer un certain niveau de bénéfice.

B. Spécificité de la rentabilité dans l'environnement bancaire

L'existence d'un niveau minimum de rentabilité est indispensable à tout établissement de crédit. Elle est d'abord la garantie du maintien de la solidité de sa structure financière, qui doit résulter en particulier d'une progression proportionnelle des fonds propres à celle des risques, telle que l'exige la réglementation prudentielle. Une rentabilité satisfaisante permet aussi à un établissement de crédit d'assurer, par le versement de dividendes, une rémunération à ses apporteurs de capitaux, essentielle dans l'optique d'éventuelles augmentations de capital.

La rentabilité d'un établissement de crédit représente donc son aptitude à dégager de son exploitation des gains suffisants, après déduction des coûts nécessaires à cette exploitation, pour poursuivre durablement son activité. Il existe plusieurs façons d'apprécier la rentabilité bancaire :

§ pour les actionnaires, le rapport du résultat net aux fonds propres (coefficient de rentabilité ou return on equity ROE) met en évidence le rendement de leur investissement. Cette vision peut s'accommoder d'une sous-capitalisation structurelle des établissements, un bon coefficient de rentabilité pouvant provenir d'un faible niveau des fonds propres,

§ les analystes extérieurs, notamment les contreparties des établissements de crédit, prennent également en compte les autres aspects de la structure financière et en particulier, le coefficient de rendement ou return on assets (ROA).

L'analyse de la rentabilité nécessite donc le calcul du résultat net, qui est la différence entre les produits et les charges. Dans le cas précis d'une banque, les charges seront représentées par les coûts de financement c'est-à-dire le prix de la matière première que sont les ressources et les coûts de fonctionnement que sont les frais de personnel et les frais généraux. Les produits seront de deux sortes, les intérêts et agios sur les crédits accordés et les autres produits (commissions diverses sur services, revenus des placements).

En milieu bancaire et financier, le concept de rentabilité est caractérisé par sa complexité et son aspect multiforme, ceci est principalement dû à la rigidité des coûts qui sont en majorité indirectement liés aux produits. A cet effet, plusieurs axes de mesure de la rentabilité des banques ont été développés : par centre de profit, par produit ou service ou par client. D'après les praticiens, il s'avère opportun de procéder à une analyse de la rentabilité des banques par centre de profit car elle constitue le socle des autres méthodes de détermination de la rentabilité. Cependant, l'analyse de la rentabilité par centre de profit nécessite un travail préalable consistant à l'identification des interlocuteurs du contrôle de gestion : les centres de responsabilité.

* 4 CA-(CV+CF) >= 0

* 5 CF/Taux MCV > = 0 ou bien CA*CF/MCV > = 0

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon