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L'espace web du sénégal : étude de son degré d'ouverture ´ travers l'analyse des liens hypertextes

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par El Hadji Malick GUEYE
Université Paris 10 Nanterre - Master de Recherche 2005
  

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Partie I : Etat de la recherche

En général, les études qui concernent Internet abordent les technologies de connexion ou les infrastructures, la structure du réseau à travers les liens, les contenus des sites et pages Web et les usages. En Afrique, compte tenu du fossé numérique abyssal qui sépare ce continent du reste du monde, une bonne partie des études qui lui sont consacrées quant à l'insertion d'Internet est surtout axée aux enjeux des NTIC pour le développement économique et social, aux questions d'accès et d'infrastructures de télécommunication, aux usages et aux politiques gouvernementales en matière de nouvelles technologies.

Mais qu'en en est-il du Sénégal ? Quelles sont les études qui ont été faites sur l'Internet dans ce pays ? Et plus précisément, en existe-t-il quelques-unes qui abordent l'analyse des liens hypertextes et le degré de connectivité des sites web sénégalais ?

Les travaux sur l'Internet au Sénégal sont relativement abondants par rapport aux autres pays de la sous région. Ceci est en grande partie dû à la « précocité » de son branchement aux réseaux « pré-Internet » en 1989 (le premier en Afrique de l'Ouest) grâce à l'IRD (Institut De Recherche pour le Développement, anciennement ORSTOM), de la déclaration de son nom de domaine (.sn) depuis 1992 et de sa connexion Web en 19962(*).

Ces études, dans leur grande majorité, s'inscrivent dans la même perspective que les thèmes énumérés plus haut concernant les pays africains.

Tout d'abord, Internet est abordé sous l'angle de ses possibles impacts dans le développement économique, d'une part, et d'autre part, de son adaptation dans les structures socio-économiques du Sénégal basées en grande partie sur l'informel (Chéneau-Loquay Annie, 2002, 2003 ; Lainé Audrey, 1999). Son insertion dans le pays est conditionnée et épouse en même temps les réalités socio-économiques et fait perdurer dans la plupart du temps les disparités géographiques entre les différentes régions du Sénégal (Guignard, Thomas, 2002) avec Dakar comme axe central.

Ensuite, les questions liées à l'accès reviennent souvent dans les études concernant le Sénégal, et l'Afrique de manière générale. Parmi ces questions, le développement des infrastructures reste le point le plus important à cause notamment du retard des pays africains dans leur globalité dans ce domaine, mais aussi du fait que ce point conditionne l'insertion et l'appropriation de l'outil Internet (Lainé Audrey, 1999, Loustau Guillaume, 2001). Eric Bernard (2003), a traité d'une manière profonde le déploiement des infrastructures Internet en Afrique de l'Ouest et a montré que le Sénégal est, parmi les pays de la sous région, le mieux, voire le plus équipé. Cet assez bon équipement, qu'il faut par ailleurs relativiser vu son retard par rapport aux normes mondiales, a permis au Sénégal d'assurer un bon maillage du territoire et de faciliter ainsi une assez bonne pénétration de l'outil Internet jusque dans les coins assez éloignés du pays (Chéneau-Loquay, Annie, 2002).

Par ailleurs, l'appropriation et le développement de l'Internet au Sénégal sont perçus aussi à travers la coopération internationale, plus particulièrement par le biais des Organisations Non Gouvernementales, ONG (Dulau Caroline, 2002). Cette « quasi spécificité » des pays en voie de développement, à cause de l'aide au développement, est fortement perceptible à Dakar qui abrite par ailleurs les sièges et les bureaux régionaux de plusieurs organismes internationaux. Ces ONG sont particulièrement actives dans l'accès à Internet aux couches de la population les plus défavorisées. Par ailleurs, elles ont été parmi les premières institutions (ex : Enda) à mettre en place leurs propres sites Web ce qui leur assure une certaine visibilité dans l'espace Web du Sénégal.

Enfin, l'espace Web du Sénégal, en tant que ensemble cohérent et évolutif, a fait l'objet de quelques études. Christophe Brun et Steven Huter (1999, 2000) chercheurs au Network Startup Resource Center (NSRC) à l'Université d'Oregon aux Etats-Unis ont essayé de dresser une topologie de l'Internet au Sénégal avec les fournisseurs d'accès et les quelques sites Web présents en cette période sur le net. La mise à jour en janvier 2000 a donné la carte suivante :

Figure 1 : Topologie de l'Internet au Sénégal (janvier 2000) (Christophe Brun, Steven Huter, NSRC)

J'ai essayé de les contacter pour avoir une carte plus récente. Ils m'ont fait savoir qu'il ne leur est plus possible d'assurer la mise à jour à cause de la prolifération des sites web sénégalais depuis cette période. Thomas Guignard (2002) quant à lui s'est penché sur le contenu des pages Web sénégalais à travers l'observation de quelques sites les plus visités comme les portails et les sites des institutions. Il a aussi tenté d'analyser les contenus des sites et les pratiques des internautes sénégalais à travers un questionnaire administré à 135 d'entre eux. Son objectif était de mesurer le degré d'extraversion du contenu des sites et des internautes sénégalais. Il a pu constater que les sites sénégalais les plus consultés présentent dans la plupart du temps des informations souvent relatives à l'Occident et que prés d'un quart des internautes questionnés avouent ne consulter aucun site sénégalais !! Après quelques limites soulevées, il est arrivé à la conclusion suivante : « Une analyse des sites sénégalais mériterait d'être réalisée : malheureusement nous n'avons pas pu entreprendre une telle étude car le corpus est trop important3(*) ».

Comme nous venons de le voir, les études sur l'Internet au Sénégal, dans la majeure partie des cas, se sont bornées à aborder l'insertion, le développement et l'appropriation de cet outil à travers plusieurs démarches comme le développement des infrastructures de télécommunication, un accès plus élargi et plus abordable. Les enjeux et les impacts de l'Internet quant à son adaptation dans le contexte socio-économique du Sénégal, de même que le comportement des internautes sénégalais sont souvent aussi abordés. Le rôle des pouvoirs publics, des ONG et des organismes internationaux reviennent souvent dans les quelques études recensées.

A l'état actuel de notre recherche, il n'y a pas à notre connaissance (avec cependant toutes les réserves qui s'imposent) de travaux qui procéderaient à une analyse des liens hypertextes des sites Web du Sénégal et qui montreraient comment cet espace web est structuré et comment ces sites sont interconnectés entre eux et comment ils se sont liés avec le reste de la toile mondiale.

* 2 BRUN, Christophe. Un bref historique de l'Internet au Sénégal , IRD, juillet 2001

Disponible aussi sur l'URL : http://www.orstom.sn/intersen/histo.shtml [consulté le 01/03/05]

* 3 GUIGNARD, Thomas. Internet au Sénégal : une émergence paradoxale. DEA Sciences de l'information et de la communication, Université Lille 3, p.109

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore