WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'insécurité dans la ville de Grand-Bassam

( Télécharger le fichier original )
par Wobè Michel KOFFI
Université d'Abidjan Cocody - UFR Criminologie  - Maitrise 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II-2- L'existence des bidonvilles avec de nombreuses

maisons inachevées

Conséquence d'une urbanisation rapide, les bidonvilles sont des quartiers qui relatent ou mettent en exergue le niveau de pauvreté de la population d'une ville donnée.

L'habitat à Grand-Bassam est caractérisé par la cohabitation à deux niveaux: premièrement les quartiers précaires bastion des lotissements officieux et des maisons de fortunes construites de façon anarchique (Phare, Congo et

1- Service des Statistiques Criminelles, Préfecture de Police d'Abidjan, Année 2005.

Odoss), deuxièment les quartiers mixtes oü se frottent luxe et précarité (Belleville, Château, France, CAFOP et Mokeyville). Or selon DOMENACH et GATTI-MONTAIN1 que; <<Le rythme de vie urbain, le mode de vie citadin, aussi bien que la structuration fonctionnelle de l'espace, ne permettent plus que se noue une relation sociale féconde. La ville n'est plus ce lieu social oü peut s'apprendre ce rapport à l'autre et à sa différence. Et paradoxalement, la ville éclate, peuplée d'habitants nouveaux et différents, devient le lieu de l'uniformisation qui ne permet plus l'expression de cultures différentes sauf sous forme violente. Exaspération et frustration naissent à l'asservissement au rythme urbaine.».

Ce rythme de vie à deux vitesses que connaît la ville de Grand-Bassam ne reste pas sans avoir de conséquences sur la sécurité. D'abord les quartiers précaires oü nous avons découvert un nombre important de maisons inachevées et des cours communes nous permettent de soutenir que non seulement ces lieux qui sont mal éclairés servent de cachette aux bandits et de fumoirs des drogues, mais aussi des milieux oü les querelles entre familles sont multiples. La majeure partie des infractions relevées par la police dans ces bidonvilles est des cas de coups et blessures volontaires, détention et consommation de drogues, violences et voies de faits et quelques cas de vols.

Quant aux quartiers mixtes, ils sont l'objet des vols contre les biens, les attaques à mains armées, les meurtres et viols. Ces endroits ont en grande partie leur population jeune et sans emploi. Ainsi sont-ils tentés par ce luxe apparent du voisinage qui ne laisse indifférent tout individu.

Un détenu nous confiait: <<Si je suis ici, c'est parce que mes amis et moi avons agressé notre voisin et ses enfants un soir au Château, car ils font le malin. Nous, on se cherche et puis eux, ils viennent tous les jours ici avec de nouvelles chaussures, des portables et CD baladeur. Leurs parents sont boss et nous on crèche et on dort dans des << cicobois ». Donc on les attaque pour prendre

1- DOMENACH C., GATTI-MONTAIN J. (1986), Commune et sécurité, France, les Editions Ouvrière, pp.6-9.

l'argent, les portables et autres objets que nous revendons ». Le discours de ce jeune homme nous instruit sur l'insécurité qu'engendrent la vie de misère et les comportements qui se développent dans les bidonvilles.

En définitive, la ville de Bassam est une ville qui, si elle réussit à faire disparaître ses bidonvilles qui constituent de véritables refuges des bandits qui lorsqu'ils sont traqués à Abidjan ou ailleurs, renouera avec la sûreté que tout individu recherche. Il faut donc une volonté réelle selon laquelle : « pour changer de politique, il ne suffit pas de décréter. Il faut aussi préparer les populations cibles et agir ensuite.»1.

II-3- La timide réaction des FDS face aux appels de détresse des populations

L'étude que nous avons menée sur l'insécurité dans la ville de Grand-Bassam, nous a permis de constater selon nos enquêtés, la passivité avec laquelle les FDS traitent les faits s'attachant à la sécurité des biens et des personnes.

K.A.I., couturière, disait : « Je suis à quelques mètres du commissariat et puis mon atelier et mon magasin ont été attaqués sans même que les policiers ne réagissent. Il arrive des fois ou votre ami ou voisin de quartier est agressé, vous aurez téléphoné en vain car personne ne décrochera. Si vous avez eu la chance d'avoir quelqu'un au bout du fil, c'est pour vous rabrouer et vous aurez attendu pour rien. Avec de tels comportements où ira notre police et partant quelle sécurité aurons-nous ? ».S'interroge-t-elle à la fin de la misère qu'elle a vécue.

Par notre tentative de vérification de tels propos, ce fut un débat bien plus un procès contre les populations qui selon certains agents occupent les lignes téléphoniques pour raconter des bêtises.

L'analyse des causes générales et spécifiques de l'insécurité nous a amenés à la découverte des conséquences qui en découlent.

1- BENKINOU P., Impact médecin, Hebdomadaire N° 386 du 21 Novembre 1997, Bruxelles, Edition LUPUS, p.3.

CHAPITRE II: LES CONSEQUENCES DE L'INSECURITE DANS LA VILLE DE GRAND-BASSAM

Dans ce chapitre, il ne sera pas question de présenter de façon exhaustive les conséquences de l'insécurité c'est-à-dire les résultats de tout comportement déviant ou criminel des individus. Il s'agit de montrer l'impact de l'insécurité sur l'organisation de la vie dans son ensemble à Grand-Bassam (vie sociale, économique, psychologique).

Dans le cadre de notre étude, nous avons pu identifier quatre grands points essentiels:

> La naissance et la montée de la méfiance

> La naissance et la montée de la peur

> Les conséquences familiales

> Les conséquences économiques

Conséquences

Effectifs

Pourcentages

Méfiance

213

35.50

Les conséquences économiques

153

25.50

Peur

147

24.50

Conséquences familiales

78

13

Autres

9

1.50

TOTAL

600

100

Tableau 12: Récapitulatif des conséquences de l'insécurité à Grand-Bassam selon les enquêtés

A partir des résultats contenus dans notre tableau 12, nous constatons que 35,50 % de nos enquêtés soutiennent que l'insécurité contribue à la naissance et

à la montée de la méfiance, tandis que 25,50 % d'entre eux affirment qu'elle entraîne des conséquences économiques. Aussi pour certains, 24,50 % de nos enquêtés, l'insécurité favorise la naissance et la montée de la peur. Enfin 13 % considèrent que l'insécurité a des conséquences sur la famille.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein