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L'insécurité dans la ville de Grand-Bassam

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par Wobè Michel KOFFI
Université d'Abidjan Cocody - UFR Criminologie  - Maitrise 2008
  

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I-NAISSANCE ET MONTEE DE LA MEFIANCE

ET MONTEE DE LA PEUR

La naissance et la montée de la méfiance et de la peur observées chez les populations de Grand-Bassam résultent du sentiment d'insécurité généralisé.

I-1- La naissance et la montée de la méfiance

La méfiance peut être définie comme l'attitude d'esprit d'une personne ayant la crainte d'un perpétuel risque ou danger.

Au regard des résultats obtenus lors de notre enquête, l'on peut expliquer la naissance et la montée fulgurante de la méfiance au sein des populations de Grand-Bassam par deux facteurs principaux. Il y a la croissance brutale qu'a connue la population en nombre et en variété d'individus (assurément la résultante des déplacements de populations du fait de la guerre), mais surtout le niveau de la sécurité des citoyens qui se serait détérioré ces dernières années.

En effet, les 35,50 % de nos enquêtés soutiennent que leur méfiance vis-à-vis de leurs concitoyens prend son origine dans le fait que nombreux sont ces nouveaux venus qui sont méconnus d'eux aux plans physique et comportemental. Or il n'est nullement aisé de cohabiter avec des étrangers dont on ignore pratiquement tout (il est impossible de faire fonctionner la société sans confiance). Mais, il faut reconnaître avec MOSER1 que « Les citadins se caractérisent par un certain nombre de comportements spécifiques de repli sur soi. La confiance en autrui est moindre en ville, et les individus lient moins facilement connaissance avec les étrangers.».

1- MOSER G. (1992), Les stress urbains, Paris, Armand Colin.

Pour cette frange de la population, la méfiance qui découle du niveau de sécurité est la conséquence du désistement volontaire des FDS à accomplir leur tâche. C'est dans cette perspective que I.M. affirmait: «Ici à Bassam, on se méfie beaucoup des gens car souvent même ce sont des hommes en tenue militaire qui nous volent avec des armes de dotations policières et militaires. Ces derniers temps, nous avons de plus en plus peur.>>.

I-2- La naissance et la montée de la peur

La peur est un sentiment violent causé par un danger réel ou supposé. La peur actuelle au sein des populations de Grand-Bassam résulte d'une dégradation de la sécurité réelle, mais aussi de la psychose créée par la rumeur entretenue par les témoins d'une agression. Selon certains de nos enquêtés, il leur est difficile de fréquenter certains quartiers de la ville quel que soit le moment de la journée étant donné que ces quartiers sont au quotidien le théâtre de toutes sortes d'infractions et de violences. Or pour ROCHER1, «Le sentiment d'insécurité est un processus de lecture du monde environnant. On le saisit chez les individus comme un syndrome d'émotions (peur, haine, jalousie) cristallisées sur le crime et ses auteurs. Comme toute lecture, le sentiment d'insécurité est réducteur. Voilà sa fonction : mettre le désordre en ordre, proposer des causes et donc des solutions à son existence, rendre compréhensible.>>. C'est pourquoi certaines populations ont bâti des barricades autour de leurs domiciles avec par endroit des barbelés électroniques. Ces actions traduisent pour eux le désir de juguler la peur d'être victime des bandits selon le mot de SEMELIN2 « Il faut frapper avant d'être frapper.>>.

Mais il faut noter que la peur à Grand-Bassam est plus ressentie chez les non victimes que chez les victimes d'autant plus qu'ils pensent être les prochaines cibles des délinquants.

1- ROCHER S. (1993), Le sentiment d'insécurité, Paris, PUF, p.20.

2- SEMELIN J. (Hiver 2000), Qu'est-ce que le crime de masse ? : Le cas de l'ex-Yougoslavie., Paris, Variations, Critique Internationale n°6, p 150.

II- LES CONSEQUENCES DE L'INSECURITE SUR LES FAMILLES

La famille est la cellule de base de toute société humaine. Elle contribue à l'équilibre émotionnel de l'enfant qui se construit déjà pendant la grossesse et les premiers mois de la vie. Elle a un impact capital sur la réaction comportementale de l'individu dès la naissance jusqu'à l'adolescence. La famille donne la philosophie de base de la vie et la formation harmonieuse de la personnalité de tout individu. C'est le lieu oü l'on découvre aussi un système complexe d'échanges, d'influences et de communications entre ses composantes. Dans ce système, ce sont soit la soumission, l'amour et l'autorité qui régissent les rapports des membres qui peuvent se traduire en défiances qualitatives ou en défiances quantitatives.

Analyser les conséquences de l'insécurité sur les familles nous conduira à voir les deux niveaux la composant : les parents et les enfants.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus