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L'insécurité dans la ville de Grand-Bassam

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par Wobè Michel KOFFI
Université d'Abidjan Cocody - UFR Criminologie  - Maitrise 2008
  

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II-1- Les parents

La négligence parentale, qu'elle soit attribuable à des conditions de vie difficile, au temps consacré à gagner un revenu, à des carences personnelles ou à l'extrême jeunesse des mères, semble constituer un facteur de risque très élevé pouvant pousser les enfants à la délinquance.

L'absence du père ou de la mère, l'incapacité de ceux-ci à garantir la sécurité de leur progéniture ou imposer leur autorité au sein de cette institution peut conduire au dysfonctionnement de celle-ci et du coup, l'on assistera à son déclin.

Dans la famille, les parents sont les gardiens de la discipline. Mais il nous est arrivé de constater au cours de notre recherche que celle-ci s'exerçait de façon incohérente ou par des châtiments physiques excessifs, et que les relations affectives entre conjoints ainsi qu'entre parents et enfants connaissent une dégradation importante. Ce qui a d'ailleurs augmenté significativement le risque

de désadaptation et de comportements violents chez certains enfants. L'alcoolisme ou la toxicomanie chez un parent peut créer au sein de la famille des tensions, une certaine déstabilisation ou un déséquilibre.

La mère qui est le symbole de l'amour peut après dislocation de la cellule familiale se remarier (à un autre homme) tout comme le père garant de l'autorité. Ce qui peut créer une désintégration des enfants du fait des multiples flux d'ingrédients éducatifs si ceux-ci sont mal appréciés.

En somme, ces différents éléments énumérés sont autant de facteurs susceptibles de contribuer à la destruction de la cohésion sociale car fabriquant des délinquants s'attaquant aux normes et règles régissant la société.

II-2- Les enfants

Il est indéniable que les comportements criminels des membres d'une famille ont des influences sur chacun. Mais les plus exposés sont les enfants (dès la conception à l'adolescence). VERWILGHEN1 disait: <<Notre objectif triennal est le renforcement de la sécurité des biens et des personnes. Cependant, nous avons à tenir compte d'une frange de notre population qui déverse de plus en plus dans la délinquance : la jeunesse issue des familles disloquées et toxicomanes des quartiers défavorisés et consommatrices de drogues.>>. Pour cet expert belge, les enfants délinquants souffrent pour une bonne part d'un manque d'affection et de la mauvaise qualité de leur milieu de vie dont il faut désormais tenir compte. Dans cet ordre d'idées Jacques et Valérie D. POUJOL2 soutiennent à ce propos : << La haine, les traumatismes et l'angoisse extériorisés par le Prophète Moïse à son adolescence et à sa jeunesse dérivent de l'amour maternel dont il n'a pu bénéficier et de la crise identitaire à laquelle il était confronté. >>.

1- VERWILGHEN M. (2000-2003), Plan de sécurité, Belgique (Bruxelles), Ministère de la justice du gouvernement fédéral, pp.8-9.

2- Jacques et Valérie D. POUJOL. (2003), Les 10 clés de la vie spirituelle, France, Ed. Empreinte Temps Présent, p.28.

Il faut donc qu'un enfant ayant son père et mère délinquant et vivant avec des frères délinquants ne soit pas de prime abord mis en marge dans toute politique sociale. Etant entendu qu'il a bénéficié d'une éducation compromise, ses résultats scolaires seront mauvais et s'ensuivront dès lors l'échec, le renvoi et la fin brutale de la vie scolaire.

III- LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE L'INSECURITE

La croissance économique à laquelle tout Etat aspire ne peut éclore et s'épanouir que dans un climat, un environnement où est assurée à chacun la sécurité d'existence. BERNADIN1 affirmait : << La sécurité est une condition de la croissance économique mais aussi de l'activité des territoires. C'est une question qui doit être traitée sans a priori, au plus près des réalités du terrain ».

La nécessité d'une prise en compte globale de la sécurité doit avoir pour objectif principal l'encouragement des investisseurs et opérateurs économiques. L'insécurité, nous l'avons remarqué sur notre terrain d'enquête, a fortement contribué non seulement au ralentissement de l'activité économique, mais aussi a freiné l'ardeur de nouveaux investisseurs. Un responsable du complexe hôtelier Le WARF au quartier France disait : <<Notre chiffre d'affaires a connu une régression ces trois dernières années depuis que le fondateur de ce complexe a été abattu ici par des bandits fortement armés ». Or, nous ne saurions occulter le fait que ce sont les taxes, les impôts payés par ces investisseurs qui permettent à la municipalité d'améliorer le niveau et le cadre de vie des populations de Grand-Bassam.

Par ailleurs, l'insécurité pose aussi le problème de l'éducation de façon générale d'autant plus que les délinquants foulent au pied, les normes et valeurs

1- BERNADIN J-F. (1997), Sécurité des entreprises, une affaire de société, (Rapport Peyrefitte), Paris, Documentation Française-Presse Pocket, p.14.

sociales en s'attaquant aux biens des autres. Quel exemple constituera un parent alcoolique, drogué, prisonnier et malhonnête pour ses enfants ?

L'impulsion dont bénéficie une économie passe bien évidemment par la qualité des hommes qui la conçoivent et la projettent. Il est inévitable que la mauvaise éducation pèse lourd sur la société et par ricochet provoque un déséquilibre social qui se traduit par des remous sociaux en l'absence de règles de base.

En définitive, le manque de confiance réduit l'investissement, la croissance et la rentabilité des projets de développement car les investisseurs réagiront par des comportements divers qui sont tous préjudiciables à l'économie de la ville et au-delà celle du pays.

Au terme de notre étude sur le phénomène de l'insécurité dans la ville de Grand-Bassam, il s'impose à nous le devoir de faire des propositions de mesures qui pour notre part sont susceptibles d'aider à la réduction de l'insécurité croissante et les conséquences qui en découlent sur les populations.

Pour ce faire, nous avons regroupé nos propositions en deux grands chapitres qui, pour l'essentiel, sont des mesures préventives :

> Mesures préventives spécifiques à la ville de Grand-Bassam,

> Mesures préventives de l'insécurité au plan national.

CHAPITRE I : PROPOSITIONS DE MESURES SPECIFIQUES A LA VILLE DE GRAND-BASSAM

On sait, en effet, que les auteurs des actes délictueux ou d'infractions obéissent à une certaine rationalité et que de nombreuses situations constituent de véritables aubaines pour eux. Dans une optique préventive, nous verrons les mesures socio-économiques et culturelles et les actions municipales liées au ralentissement et à la réduction de la criminalité.

I-LES MESURES SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELLES ET RAPPORT POPULATIONS-FDS DANSLA LUTTE CONTRE L'INSECURITE

I-1- Amélioration des conditions socio-économiques et culturelles des populations

Si la prévention doit être considérée comme prioritaire lorsqu'elle concerne la délinquance émanant des groupes de populations vivant dans une extrême pauvreté, des difficultés familiales, des échecs scolaires, du rapprochement des grandes villes d'avec leurs satellites et à configuration géographique de celles-ci, productrices de populations marginalisées, il faut souvent trouver la cause dans les bouleversements liés à la crise économique et sociale. Laquelle crise a pendant longtemps ébranlé le modèle de l'Etat-providence qui a régulé ou géré notre société.

En effet, la réponse au chômage brutale qui touche les jeunes peu qualifiés que qualifiés et qui les installent dans une spirale d'exclusion les privant de tout espoir d'un monde meilleur ou d'un avenir certain, doit être pratique et concrète. Il faudra d'abord que soient améliorées les conditions socio-économiques de leurs familles. Ensuite sensibiliser les populations sur la nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant leur société. Car le sentiment d'insécurité exprimé par les citoyens naît bien évidemment de la perte du lien

social, de la solitude (la marginalisation) de l'individualisation et de l'absence d'identité culturelle.

L'Etat devrait mettre en action un programme d'urbanisation et mener une politique de développement équilibré entre les villes satellites et les grandes agglomérations. Ce qui permettra aux populations de ces localités de bénéficier des atouts socio-économiques de leur milieu de vie habituel et auront ainsi des ressources financières nécessaires qui donnent accès à l'éducation et aux services de santé.

Au-delà d'un tel programme, les populations devraient par elles prendre conscience de leur situation en étant plus imaginatives. C'est-à-dire qu'avec le soutien des autorités locales de la ville de Grand-Bassam, elles doivent s'unir et initier des projets de développement capables d'accroîtrent leurs revenus et leurs moyens financiers. L'amélioration des conditions socio-économiques passe obligatoirement par la conception de projets fiables jusqu'à leur réalisation. Il faut donc :

· Favoriser l'assainissement de la ville de Grand-Bassam,

· Encourager les populations aux activités économiques

· Permettre aux couches défavorisées d'avoir accès à des financements pour s'insérer dans leur secteur de choix.

L'amélioration des conditions culturelles des populations doit essentiellement consister en l'instruction et la sensibilisation de celles-ci afin qu'elles puissent accéder à un niveau minimum de compréhension des valeurs que dégagent leur ville au travers de la cohabitation du moderne et du traditionnel.

Au niveau de l'instruction, il faut que la population sache lire et écrire afin qu'elle soit à l'abri de toutes sortes de contingences négatives. Les comportements anti-sociaux de certains individus résultent pour la plupart de l'ignorance totale des normes et valeurs en vigueur dans leur société. C'est

pourquoi le Prophète OSEE1 dira en ces termes: « Mon peuple est détruit parce qu'il lui manque la connaissance. ». Les parents et toutes les populations de Bassam doivent s'approprier le programme gouvernemental relatif à la formation de base obligatoire et coopérer en envoyant leurs enfants sur le chemin des écoles, qui jusqu'à preuve de contraire reste la voie idéale capable de leur garantir une chance d'insertion sociale et professionnelle.

S'agissant du volet de la sensibilisation, il doit être l'oeuvre des médias dont l'évolution à imprimer aux mentalités des populations des modèles plus ou moins parfaits. L'apport des médias devrait consister en la diffusion d'images et d'informations dont le contenu serait capable d'équilibrer tout individu, mais aussi de lui permettre de vivre en harmonie avec ses semblables ou concitoyens. Ainsi, tout individu se verra dans l'obligation d'abandonner sa sous-culture et intégrer la culture générale à laquelle il est appelé. Animées donc d'une volonté commune contre la criminalité que dégageait leur ignorance, les populations pourront désormais associer leurs compétences à celles des FDS.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld