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Le concept de développement durable : le cas de l'Afrique subsaharienne

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par Vincent Thierry BOUANGUI
Université de Reims Champagne - Ardenne - Diplôme d'étude approndie 1995
  

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B- LA PORTEE DES CONVENTIONS

En ce qui concerne la convention sur la désertification, il a été pris une décision de principe contenue dans l'agenda 21*. Elle prévoyait avant 1994 la signature d'une convention internationale sur la désertification dans le cadre des Nations Unies. Sur ce point, le calendrier des travaux de l'après Rio a été respecté, car le 14 Octobre 1994 elle été signée puis adoptée quelques semaines plus tard à Paris.

L'adoption par l'Afrique de tous les actes de la conférence de Rio est, comme le processus d'élaboration des PNAE, un acte d'adhésion au développement durable. Mais faudrait-il encore que ces conventions revêtent une certaine force juridique pour que soit réalisé ce louable objectif. Malheureusement toutes les conventions signées pendant et après la conférence ne sont que de simples textes d'engagements politiques sans portée juridique contraignante. Pour ce qui est de la convention sur le changement climatique, par exemple, son contenu brille par l'absence de dispositifs précis en matière de limitation de gaz à effet de serre et de co2 provenant de combustibles fossiles. Ceci est principalement le fait de l'opposition ferme des grandes puissances (principaux responsables de l'effet de serre) à ce que soient retenues des dates précises pour stabiliser les émissions de co2 et des mesures précises aux contrevenants des conventions signées. Cet attachement aux intérêts acquis va transparaître également dans la déclaration de Rio, où les Etats feront prévaloir leur philosophie conservatrice en mettant en exergue le

*Nation-unies, New-york, 1993

"droit souverain et inaliénable des Etats d'exploiter leurs ressources naturelles", article 2. Cet aspect, ajouté au manque de "moyens logistiques" en Afrique subsaharienne notamment, entraînera une mise en oeuvre problématique du développement durable. On pourra assister à l'émergence de certaine solidarité apparemment contre nature qui pourrait s'expliquer par des motivations à court terme: tel grand pays industrialisé fortement pollueur de l'atmosphère et refusant le coût social et politique de l'ajustement structurel peut chercher un compromis pour rejeter la convention sur le climat avec des pays désireux d'industrialisation pour relever leurs niveaux de vie. De même les pays producteur de bois tropicaux pourront se retourner vers les pays consommateurs pour rejeter ou amender en fonction de leurs intérêts respectifs la convention sur la forêt. L'Afrique subsaharienne sera donc prise dans cet engrenage, car étant d'un niveau de vie très bas, il lui manquera assez de marge de manoeuvre pour mettre en oeuvre de façon irréversible le processus de développement durable.

*
* *
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Rejeté puis accepté par les pays en voie de développement, le concept de développement durable devient au centre de toutes les décisions. Les responsables africains et les ONG, ayant beau jeu de démasquer dans les discours du Nord de nouvelles visées hégémoniques qui, sous couvert de préoccupations vertes, dissimulent un nouvel âge du colonialisme, n'ont pu résister à l'appel. Car ce que veulent les grandes puissances finit toujours par

se réaliser, du moins lorsqu'elles ont devant elles les Etats en voie de développement. En plus, un certain consensus à peine avouable au Sud se fait jour: le rattrapage du Nord selon le critère du bonheur, fondé sur l'accumulation de biens et les règles d'une économie basée sur la consommation hypertrophiée constituerait un suicide planétaire.

Il reste que le chemin du développement durable pose à l'humanité un véritable défi qui, au delà de la simple acceptation, demande de réels sacrifices: à l'Afrique de renoncer au mythe de l'opulence et au Nord d'accepter la frugalité.

DEUXIEME PARTIE:

LE DEVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE : UNE
MISE EN OEUVRE PROBLEMATIQUE

Tel que nous l'avons exposé dans la première partie, force est de reconnaître que le développement durable, s'il est compréhensible d'un point de vue conceptuel ou théorique, l'est moins du point de vue opérationnel. Beaucoup d'inerties jonchent le chemin, et la voie ou les voies à suivre ne sont pas particulièrement évidentes, les précédents manquant en la matière(1). Ceci est très perceptible en Afrique subsaharienne. En effet, en dépit de son engagement à promouvoir le développement durable, l'exécution de celui-ci la met devant une problématique douloureuse: accroître la production par le moyen de l'industrialisation afin de rehausser le niveau de vie de ses citoyens en s'appuyant sur des politiques ménageant à long terme les ressources naturelles dont dépend la croissance, et accepter de supporter le coût de ce processus. La mise en oeuvre de cette stratégie rencontre en Afrique plusieurs obstacles qui sont, soit liés à certains comportements dont le continent ne peut s'en départir sans subir de choc économique et social sérieux, soit liés à la forte pression de la pauvreté sur l'environnement et la carence notable d'une logistique fiable pouvant permettre sa réalisation (Ier chapitre).

La difficulté ne relève pas seulement des facteurs propres à l'Afrique subsaharienne. Au niveau international, la mise en oeuvre du plan d'action adopté à Rio accuse aussi certaine lenteur au point où on est tenté de se poser la question de savoir si le développement durable va finir en Afrique comme les autres paradigmes qui l'ont précédé, c'est-à-dire devenir un mythe restant à l'état d'utopie, ou si au contraire il sera traduit en politique concrètes, élaborées en vue d'apporter des changements et d'atteindre des résultats tangibles (IIème chapitre).

(1) Emilienne N'TAME, op-cit, page234.

PREMIER CHAPITRE:
LES FREINS AU DEVELOPPEMENT DURABLE

" Les gens peuvent critiquer, ils peuvent être cyniques, ils peuvent dire que ce que nous demandons n'est pas réaliste, mais ils doivent parler aujourd'hui des problèmes des pays en voie de développement, de terme de change, du flux des ressources vers les pays en développement. Aujourd'hui on ne peut parler d'environnement sans mettre tous ces facteurs en équation".

MR Maurice STRONG, discours prononcé lors de la clôture de la conférence de Rio

Selon leur nature et leurs origines, ces freins sont soit endogènes, soit exogènes. Ce sont des facteurs qui s'érigent en véritables obstacles à la mise en oeuvre du développement durable dans une région où la croissance économique quels que soient les moyens d'y accéder semble la principale obsession. Ces freins sont innombrables et en mesure de compromettre la mise en place du développement durable. Ils sont, pour la plus grande partie, des techniques d'exploitation et des habitudes de consommation se justifiant plus par nécessité de survie que par simple volonté d'accéder au luxe (le cas des consommateurs occidentaux), mais aussi la croissance de la population et sa répartition dans l'espace, la mondialisation de l'économie et les effets de l'économie de marché dans les zones rurales. On doit également ajouter l'érosion de l'identité cultuelle, la demande croissante en énergies et en ressources, l'accès centralisé et difficile à l'information, les inégalités vis-à-vis de l'innovation technologique.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984