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Le concept de développement durable : le cas de l'Afrique subsaharienne

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par Vincent Thierry BOUANGUI
Université de Reims Champagne - Ardenne - Diplôme d'étude approndie 1995
  

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B-LES PESANTEURS SOCIO-CULTURELLES

A l'heure où se posent les problèmes de l'environnement mondial, plusieurs Africains restent attachés à des considérations empiriques qui consistent à trouver en la nature une source inépuisable de richesses, ce qui fait que la mobilisation des populations pour les préoccupations environnementales n'est pas grande. La liste très limitative des ONG et associations de défense de l'environnement atteste suffisamment ce point de vue. Daniel Etounga MANGUELE (11) note à ce propos que "L'Africain, ancré dans sa culture ancestrale, est tellement persuadé que le passé peut se répéter, qu'il ne se soucie que sommairement du futur...or, sans une perception dynamique de ce dernier, pas de planning, pas de prévision, pas scénario, c'est-à-dire pas de politique volontaire pour influer sur le cours des événements". Cette culture caractérisée par le manque de capacité planificatrice est un handicap particulièrement considérable dans une période où la vitesse de changement s'accélère surtout lorsqu'il s'agit de phénomène de dégradation. Là où il faudrait continuellement planifier et replanifier, on ne trouve que l'apathie de la société qui, dans sons rêve d'immuabilité du monde, refuse de faire face à la réalité du changement et de modifier son comportement en conséquence(12).

Ces modes de pensées traditionnelles ne sont pas seulement l'oeuvre de simples citoyens car les autorités elles-mêmes n'ont pas véritablement à coeur les questions environnementales à l'exception des politiques que nous avons examinées plus haut. Le processus démocratique enclenché en Afrique il y a 4 ans nous en a fait la preuve. En effet, les questions environnementales étaient malheureusement absentes dans les débats et dans les campagnes électorales

(11)Cité par F FALLOUX, in op.cit, Page 292. (12)F FALLOUX, op.cit, page 315

même dans un pays comme le Madagascar qui a perdu en un temps record la plus grande partie de son couvert végétal.

Aujourd'hui comme l'environnement est devenu le mot à la mode, bon nombre de politiciens africains en parlent, mais leur discours n'est pas étayé de suffisamment de connaissances de véritables enjeux environnementaux ni de leur importance dans le contexte du développement de leur pays. Et cela se manifeste au niveau des budgets nationaux qui, en dehors des pays sahéliens (qui allouent une bonne partie de leurs recettes dans le cadre du CILSS et de l'OCLALAV:organisation commune de lutte anti-acridienne et anti-aviaire) ne consacrent pas grand-chose pour la protection de l'environnement.

Par ailleurs, l'Afrique traverse aujourd'hui une crise politique profonde dont l'instauration du processus démocratique est en partie responsable. Cette crise peut faire obstacle au déroulement du processus de PNAE. Sur les 47 Etats que compte l'Afrique subsaharienne, quelques-uns connaissent de périodes troubles arrivant à fragiliser l'Etat (en tant qu'instrument). La fréquence de ces troubles est telle qu'une fraction des PNAE se trouve plus ou moins affectée. Le cas plus extrême est celui de la Somalie où le processus PNAE pourtant bien parti a sombré dans la guerre civile.

Dans de moindres proportions, la mise en oeuvre du PNAE au Lesotho a été retardée par des coups d'Etat, des changements de rois, bref par l'instabilité politique. Le PNAE au Rwanda a été retardé par l'affreuse guerre civile dont il

a encore du mal à se remettre. La mise en oeuvre de celui de Madagascar a affronter une crise politique profonde. Le processus au Togo a été freiné par

les mêmes raisons. Bref, la crise politique en cours en Afrique et qui pourra
malheureusement s'amplifier en raison de quelques remous sociaux dus au

problèmes des inégalités sociales et de la redistribution des richesses causera beaucoup de torts à la mise en oeuvre des politiques environnementales.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld