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Le concept de développement durable : le cas de l'Afrique subsaharienne

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par Vincent Thierry BOUANGUI
Université de Reims Champagne - Ardenne - Diplôme d'étude approndie 1995
  

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PARAGRAPHE II: LES IMPLICATIONS DU CONCEPT

La réalisation du développement durable, comme cela peut s'entendre implique l'exécution de certains impératifs stratégiques dont quelques uns sont déjà définis dans le rapport de la CMED.

(17) Op cit , page 217.

(18) Serge LATOUCHE, op cit, page 87.

Schématiquement, nous pouvons résumer ces impératifs en six défis majeurs qu'il s'agit de relever par la communauté internationale et par les Etats pris isolément. Il est en fait question de la modification qualitative de la croissance destructrice de l'environnement c'est-à-dire, redéfinir l'objet même du développement: opter pour une consommation modérée de l'énergie fossile; maîtriser la démographie; mettre sur pied des politiques de préservation et la mise en valeur des ressources naturelles; intégrer des considérations relatives à l'économie et à l'environnement dans la prise de décisions, bref le développement durable en terme générique implique un processus de changement dans lequel l'exploitation des ressources, le choix des investissements, l'orientation du développement technique doivent être déterminés en fonction des besoins tant actuels que futures.

Nous allons étudier ces changements d'habitudes de consommation et de production en les regroupant en deux catégories formant les implications pratiques et les implications théoriques.

A-LES IMPLICATIONS PRATIQUES

Modifier la croissance telle qu'elle s'opère actuellement, suppose la remettre à la place qui serait la sienne, c'est-à-dire, en tant qu'instrument au service du bien être humain. Cette phrase ne pourrait passer sans susciter une réaction de la part de bon nombre d'économistes. En effet, selon certains auteurs, certes le modèle de développement "traditionnel" traverse une crise, cela ne veut pas pour autant dire qu'il doit être détourné de son objectif: la poursuite du profit. Pour eux, l'économique est un impératif catégorique qu'il

ne convient pas de discuter, le social étant une simple concession faite aux victimes de cet impératif, une sorte de service d'ambulance après la bataille.(19)

Or c'est cette logique qu'il convient de changer, la finalité de tout processus de développement étant l'homme. Le développement durable tend donc à exiger une prise en compte des intérêts sociaux et environnementaux au même titre que les intérêts économiques par le développement. En ce sens, celui-ci ne doit plus être seulement mesuré par rapport au PNB par têtes d'habitants, mais doit désormais tenir compte de l'amélioration ou la détérioration des réserves en ressources naturelles qui a des effets sur la santé des populations.

De ce point de vue, le développement durable implique une large modification de la croissance. C'est le contenu même de celui-ci qui doit être modifié en faisant en sorte qu'elle engloutisse moins de matières premières et d'énergie, et que ses fruits soient répartis équitablement,(20)donc nécessité d'un renforcement des exigences du développement économique et du développement social...

Le développement durable implique aussi une consommation modérée de l'énergie fossile (pétrole, charbon, gaz naturel) et une bonne gestion des déchets industriels. Ces énergies représentent 90% des énergies consommées dans le monde et sont responsables de l'augmentation de l'effet de serre avec la panoplie des conséquences qu'il entraîne. Il est donc question de réduire la consommation de ces énergies et leur trouver des substituts comportant moins de risque sur l'environnement, telles que l'énergie géothermique, l'énergie marémotrice, l'énergie éolienne et l'énergie solaire...

(19) Christian COMELIAU, op cit, page 64

(20) Christian COMELIAU, Op cit, page 62

Lorsqu'on sait qu'un habitant des Etats-unis consomme autant d'énergie que 18 Chinois, 23 Indiens,135 Bengladais ou 450 Tchadiens(21),que

les pays industrialisés qui représentent les 22% de la population mondiale contribuent aujourd'hui à 54% de l'augmentation de l'effet de serre, y a lieu de dire qu'il s'agit d'un problème sérieux. Il faut donc parvenir à atteindre les objectif fixés à Rio, notamment dans la convention sur le changement de climat qui envisage de stabiliser d'ici à l'an 2000 les émissions de Co2 au niveau atteint en 1990.

S'agissant des déchets industriels, actuellement la planète produit des milliards de tonnes par an, un traitement efficiente de ces déchets par les industries s'impose. Déjà en 1989, Robert FROSCH, alors vice-président de la recherche chez Général Motors et Nicholas GALOPOULOS, responsable de la recherche sur les moteurs, lancent le concept d'écosystème industriel. L'idée de base c'est que l'industrie à la manière d'un écosystème biologique, pourrait fonctionner quasiment fermée. Cette idée est traduite par la phrase suivante: "De la même manière que par exemple, les végétaux synthétisent des substances qui alimentent les animaux herbivores, lesquels sont mangés par les animaux carnivores dont les déchets et les cadavres servent à alimenter d'autres organismes, les entreprises pourraient utiliser leurs déchets respectifs comme matières premières, réutiliser les produits après usages, de sorte que les industries tansformeraient seulement les matériaux en circulation "(22) Le développement durable en appelle donc à la généralisation de cette vision de l'industrie au niveau de tous les industriels.

(21) Excluant notamment les végétaux prélevés dans les forêts etc.. Chiffres PNUD 1994.

(22) " Des stratégies industrielles viables", pour La science, Nov 1989, cité par Thierry Brésillon in politis page 78

Lutter contre la pauvreté est aussi un défi majeur pour l'instauration du développement durable. Cette lutte peut avoir des effets amplement bénéfiques pour l'environnement, étant donné que pauvreté et dégradation de l'environnement vont souvent de paire. Les pauvres sont tout à la fois victimes et destructeurs de l'environnement. Pour pallier à ce fléau, une nouvelle redistribution des richesses mondiales s'impose afin de permettre aux pauvres de s'investir dans la protection de l'environnement, car les pauvres dont la majorité se trouve dans les pays en développement n'ont souvent guère de choix que de tirer tout ce qu'ils peuvent des ressources qui sont à leur portée.

Si rien n'est fait, et comme le prévoit le rapport BRUNDTLAND, d'ici à la fin du siècle, 3 milliards de personnes pauvres pourraient vivre dans les régions où l'on consomme le bois rapidement qu'il ne se reconstitue et où il sera donc devenu une ressource rare. Dans la plupart des pays en développement, poursuit le rapport, il faudrait environ 250 Kg d'équivalent de charbon par ménage et par an pour faire la cuisine. De quoi frémir!

La prise en compte du problème de la pauvreté par la communauté internationale à l'occasion de la conférence de Rio et à travers l'agenda 21 et la déclaration de Rio sur l'environnement et le développement (art 5) montre à l'évidence que l'éradication de la pauvreté constitue un préalable au développement durable.

A ces implications que nous avons qualifiées de pratiques doivent suivent des implications théoriques qui renvoient aux changements des mécanismes de prises des lois, de l'information et de la formation des populations en matière de l'environnement.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard