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Blocage du processus de la démocratisation en rdcongo lors de la transition mobutienne (causes et effets)

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par Pappy Faddy MUAMBA KABUTAKAPUA
Université de Lubumbashi - Graduat 1998
  

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Section 1. CONTEXTE DE LA TRANSITION

2.1.1 LE GOUVERNEMENT MOBUTU

Après l'échec d'un gouvernement de coalition, Mobutu prend le pouvoir fin 1965 et, ayant déposé Kasavubu, se proclame président. En 1966, il instaure un régime autoritaire de type présidentiel, s'appuyant sur un parti unique, le Mouvement populaire de la révolution (MPR), entériné par une nouvelle Constitution l'année suivante. Les mines exploitées par des sociétés étrangères sont nationalisées. En 1970, MOBUTU, élu pour un mandat présidentiel de sept ans, lance un vaste programme d'africanisation et de « retour à l'authenticité », à l'origine d'un conflit avec l'Église catholique, opposée à la déchristianisation des prénoms pour une reprise des prénoms traditionnels. En 1971, MOBUTU décide de changer le nom du pays, qui devient le Zaïre, le nom du fleuve Congo, également Zaïre, celui des villes et du lac Albert qui est rebaptisé MOBUTU (la partie ougandaise du lac conservant le nom du mari de la reine Victoria).

Les revenus du pays, toujours très dépendants de l'exportation du cuivre, diminuent considérablement à partir de 1974, la chute des cours provoquant une aggravation de la dette extérieure, au moment où la crise économique internationale consécutive au premier choc pétrolier touche le pays. En 1976, Mobutu est contraint de réintroduire les entreprises étrangères dans le pays. Le président, malgré l'orientation autoritaire du régime, maintient toujours des relations étroites avec la Belgique et la France, qui, aux côtés du Maroc, interviennent en 1977, puis en 1978, pour contenir de nouvelles tentatives sécessionnistes du Katanga (alors appelé Shaba), les rebelles étant soutenus par l'Angola.

Après que le pays a abandonné, en 1986, le programme d'austérité conditionnant les prêts du Fonds monétaire international (FMI), le Zaïre sombre dans une crise économique qui alimente l'opposition au régime. En 1990 se multiplient grèves et manifestations de protestation contre la corruption gouvernementale, le pillage des ressources du pays par le président et son entourage, la violation permanente des droits de l'homme et l'absence d'expression démocratique. MOBUTU, pressé par les pays occidentaux de démocratiser le régime, accepte la réunion d'une conférence nationale et légalise, en 1991, les partis de l'opposition. Mais la démocratisation demeure chaotique, le président s'opposant à la Conférence nationale instaurée pour élaborer une nouvelle Constitution. Jusqu'en 1994, aux coups de force du président -- révocation autoritaire du Premier ministre Étienne TSHISEKEDI wa MULUMBA, opposant déclaré, suspension arbitraire de la Conférence nationale -- répondent émeutes et manifestations violemment réprimées par la garde présidentielle de Mobutu. À partir de juin 1994, cependant, la situation s'améliore progressivement, avec l'accord conclu pour le partage du pouvoir entre le chef de l'État et le Haut Conseil de la république -- parlement transitoire. Les élections programmées pour juillet 1995 sont cependant reportées.

La situation politique et sociale demeure, en effet, incertaine, et l'afflux, à partir de la fin de l'année 1994, de 1,5 million de réfugiés rwandais hutu (fuyant la reprise du pouvoir par les Tutsi du Front patriotique rwandais à Kigali en juillet 1994) à la frontière orientale du Zaïre contribue à aggraver les désordres internes. La situation se dégrade durant l'été 1996, quand l'armée zaïroise et les miliciens hutu, les Interahamwes, qui contrôlaient les camps de réfugiés s'allient contre les Tutsi Banyamulenges. Ces pasteurs guerriers, installés depuis les années 1930 au Kivu, ont combattu au Rwanda dans les rangs du FPR et veulent s'opposer à l'extension des cultures d'exportations sur leurs pâturages ; ils repassent la frontière avec l'armée rwandaise et infligent de sévères défaites à l'armée zaïroise. Les chefs militaires rwandais, notamment le général Paul Kagamé, veut régler la question des camps de réfugiés contrôlés par les responsables du génocide des Tutsi. À la mi-octobre 1996, les camps proches de la région de Bukavu subissent les attaques des rebelles tutsis zaïrois (les Banyamulenges) dirigés par un vétéran de la rébellion muleliste : Laurent-Désiré KABILA, reconverti dans le commerce de l'or et de l'ivoire dans les années 1980. Durant l'automne 1996, les réfugiés hutus refluent en masse vers le Rwanda. Face à ces déplacements de population se déroulant dans des conditions dramatiques, et après de multiples tergiversations, la communauté internationale n'intervient pas. Partant de la frontière orientale, la rébellion zaïroise, équipée et soutenue logistiquement par le Rwanda, l'Ouganda et l'Angola, progresse rapidement vers l'ouest, prenant les régions de Goma, Bukavu et Kisangani, ainsi qu'en direction du sud vers les régions minières du Katanga et du Kasaï où les compagnies minières négocient leur soutien à Kabila. Le mouvement, structuré autour de Kabila et de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) progresse très vite, occupant des régions abandonnées par les autorités. L'armée zaïroise, qui, à l'exception de quelques unités d'élites, ne reçoit plus de solde depuis des mois, se retire en pillant les villes sur son passage. Privé des régions utiles du Zaïre, le maréchal MOBUTU ne peut réagir.

Après la chute de Kisangani et la destitution de KENGO Wa DONGO, le président MOBUTU annonce la constitution d'un « comité de négociations ». Face à ce conflit qui prend peu à peu l'allure d'une guerre civile, dix-sept pays membres du « Mécanisme pour la prévention et la résolution des conflits » de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) organisent un sommet à Lomé en mars 1997 disons un mot sur l'organisation de l'unité africaine [OUA], organisation interafricaine fondée en 1963 pour promouvoir l'unité et la solidarité des États africains, harmoniser les lignes de conduite politiques, économiques, culturelles, médicales, scientifiques et militaires, défendre l'indépendance et l'intégrité territoriale des États membres et éliminer le colonialisme d'Afrique.

En 2002, l'OUA est dissoute pour être remplacée par une nouvelle structure, l'Union africaine (UA). Union africaine [UA], organisation réunissant l'ensemble des pays d'Afrique et ayant succédé à l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en 2002. Un plan de paix reposant sur la cessation des hostilités et sur l'ouverture d'un dialogue politique est élaboré, mais il n'est pas appliqué. Sur le terrain, les forces de l'AFDL continuent leur progression en direction de Kinshasa. Parallèlement, les pressions internationales se multiplient, et devant l'aggravation de la situation humanitaire, les médiateurs des Nations unies, des États-Unis et de l'Afrique du Sud parviennent à organiser une rencontre entre MOBUTU et KABILA. Elle se déroule le 4 mai 1997 à bord d'un navire sud-africain, mais les deux hommes campent sur leur position.

2.1.2 LA PRESIDENCE DE LAURENT DESIRE KABILA ET L'ENLISEMENT DE LA GUERRE CIVILE

En mai 1997, les troupes de l'AFDL entrent dans Kinshasa, et KABILA s'autoproclame président de la nouvelle République démocratique du Congo (RDC). MOBUTU quitte le pays pour se réfugier au Maroc, où il meurt à Rabat la même année. Concentrant tous les pouvoirs, Laurent-Désiré KABILA se heurte à une forte contestation de la part des anciens opposants à MOBUTU, écartés du pouvoir et dont il fait arrêter certains (TSHISEKEDI est mis en résidence surveillée), ainsi que des anciens mobutistes eux-mêmes. Le régime s'appuie sur les populations de l'est du pays, en particulier le Katanga, région natale de KABILA. Il refuse, par ailleurs, toute enquête de la part de l'ONU sur la disparition d'au moins 200 000 Hutu dans les forêts de l'est du pays, vraisemblablement massacrés par ses alliés rwandais d'alors. Un rapport de l'ONU, publié en 1998, accuse pourtant la RDC et le Rwanda de « crimes contre l'humanité ».

Le comportement hégémonique des Rwandais qui ont aidé KABILA ne tarde pas à faire resurgir les sentiments nationalistes et anti-tutsis au sein de la population. En juillet 1998, KABILA renvoie plusieurs ministres, dont ceux d'origine rwandaise, et demande aux troupes étrangères ougandaises et rwandaises de quitter le territoire. Peu après, les Tutsi Banyamulenge, qui l'ont aidé à prendre le pouvoir, se soulèvent et menacent de s'emparer de la capitale et du port de Matadi, tandis que le chef de guerre rwandais James KABARE chasse les troupes gouvernementales du Kivu et poursuit ses opérations contre les réfugiés hutus. Kabila demande l'aide du Zimbabwe, du Tchad, de la Namibie, du Soudan, et surtout de l'Angola qui, en sauvant Kinshasa, prend à revers ses propres rebelles de l'UNITA.

En février 1999, la situation se stabilise de part et d'autre de la rive droite de la Lualaba et du Congo jusqu'à la province de l'Équateur. Malgré une tentative de conciliation au Zimbabwe, les belligérants restent sur leurs positions. En revanche, Arthur Z'AHIDI NGOMA, « coordinateur de la rébellion » depuis 1998, puis Ernest WAMBA dia WAMBA, les principaux leaders congolais du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), le mouvement rebelle, font défection, et l'Ouganda annonce qu'il commence à retirer ses troupes.

En juillet 1999, un cessez-le-feu est conclu à Lusaka (Zambie) par les six États (Angola, Namibie, Zimbabwe, RDC, Rwanda, Ouganda) impliqués dans le conflit, mais l'accord de paix n'est réellement signé que le mois suivant par les mouvements rebelles. Cet accord prévoit notamment le déploiement de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc), forte de 5 500 Casques bleus, chargée de vérifier le cessez-le-feu de cette guerre dans laquelle sont engagés plus de 40 000 soldats étrangers. La raison essentielle du conflit étant le contrôle des matières premières (diamants notamment) par groupes rebelles interposés, les belligérants campent sur leurs positions et, bien qu'alliés, en viennent parfois à s'affronter (combats renouvelés à Kisangani entre Ougandais et Rwandais). Le pillage des régions occupées et le climat de terreur que font régner les troupes d'occupation dans l'est du pays poussent, bien souvent malgré eux, les Congolais à se regrouper derrière le pouvoir de Kinshasa, tandis que l'ONU, dépourvue de moyens coercitifs, hésite à s'engager.

Expliquons en, la transition Zaïroise, tremplin de la deuxième et troisième République a été annoncé par le Président Mobutu dans sa communication à la population du 24 avril 1990 cependant, son début coïncide avec la nomination du premier gouvernement de transition dont la formation et la responsabilité ont été confiées à monsieur LUNDA BULULU. Tandis que la fin de cette tradition a coïncidé avec la fin du régime Mobutu le 17 mai 1997 au moment où sous le climat de la guerre menée par l'AFDL, le General LIKULIA prônait la tête d'un gouvernement, après la troisième éviction de Monsieur ETIENNE TSHISEKEDI wa MULUMBA. Sur le plan politique, les trais suivants ont caractérisé cette première transition au Congo Démocratique : les multiplicités de formation gouvernementale, la tenue de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) seulement populaires, le poste du prestige de l'Etat, l'isolement du pays dans l'échiquier international, tandis que le marasme économique finissait par achever tout ce que le peuple pouvait garder de crédit de confiance à l'endroit de l'appareil gouvernemental au point que c'est avec appréhension qu'il suivait, la progression des soldats à majorité Tusti de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) et avec pompe qu'il avait accueilli leur entrée dans la Ville de Kinshasa, sous la pluie des balles.

En effet, Treize nominations des premiers Ministres ont été signées par le Président de la République. Etienne TSHISEKEDI a été quatre fois nommé trois fois révoqué et une foi seulement lui-même a opposé un refus à la nomination, tandis que Monsieur KENGO wa DONDO, membre de la famille politique autre que celle du Président de la République ( comme tous les autres Premiers Ministres d'ailleurs, exception faite de deux premiers « experts » les professeurs LUNDA BULULU et MULUMBA LUKOJI ) qui a connu deux nominations successives et battu le recors de congetivité à la Primature, la Conférence Nationale Souveraine ( CNS ) a ouvert ses portes sous la seconde Primature de Monsieur MULUMBA LUKOJI pour les fermer sous le deuxième Gouvernement de Transition formé par Monsieur Etienne TSISEKEDI au moment où se préparait déjà un conclave regroupant les membres de la famille politique dite «  Mouvance Présidentielle » qui avait claqué la porte de la CNS et c'était sous le Gouvernement BIRINDWA, l'un des fondateurs de l'UDPS.

L'opposition quant à elle, jouera son jeu aussi il y a d'une part la population qui la soutenait, décidée de faire partir à tout prix MOBUTU du pouvoir et qui s'est versée dans les actes de violence comme le pillage, la casse, la chasse à l'homme. Dans le cadre politique, il y a d'autre part certains des anciens collaborateurs de MOBUTU, des jeunes gens qui n'avaient jamais goûté au pouvoir et ceux enfin qui ont été soit oubliés, soit laissés par Mobutu et sa gestion, tous se sont constitués en une opposition non violente pour réclamer la tenue de la CNS, le partage et l'exercice du pouvoir d'une manière légale, dans le secret espoir de faire partir démocratiquement Mobutu du pouvoir pour instaurer la démocratie.

Du côté de pouvoir en place, la Mouvance Présidentielle regroupera les anciens dignitaires du régime, certains tenants de l'ordre ancien. Vieux ou jeunes, certains assoiffés du pouvoir qui luttera contre l'opposition pour le maintien du pouvoir et de ses avantages que la force de maintien de l'ordre sauvegardait. C'est dans ce contexte que s'est déroulé la Transition Mobutiène sept ans durant. Devant la progression spectaculaire des troupes de l'AFDL et la dernière coupe de force en date du Premier Ministre récemment nommé (dissolution du parlement de Transition d'où il tirait la légitimité de son pouvoir) et l'insécurité dans les territoires encore sous son contrôle, le Président Mobutu désignera le général LIKULIA comme chef d'un gouvernement sous lequel, entamé physiquement par la maladie, moralement par la « défection » de ses troupes, et la trahison de certains de ses hommes de confiances, il prendra fuite pour un exil la veille de la tombée de la Ville de Kinshasa, la Capitale de la RDC entre les mains des rebelles à majorité « Tutsi » que la population Kinoise finira par ovationner malgré les premières réticences lors du déclenchement des hostilités sept mois au paravent dans les hautes montagnes du KIVU ; réticences qui par un surcroit de Nationalisme ont pour la dernière fois donner à Monsieur Mobutu les dernières sympathies du peuple Zaïrois uni contre de l'agression dont le pays était victime par les régimes tutsi de Kigali, Bujumbura et Kampala.

L'opinion de l'opposition pacifique, de la lutte non-violente a échoué devant la lutte armée menée par l'AFDL. Toutes ces institutions sous la transition, n'ont mené le pays nulle part et ont été toutes mises au frigo par les nouvelles autorités politiques du pays. Les dirigeants politiques, les leaders, ont eu à choisir entre l'une ou l'autre solution : soit rester au pays et se soumettre aux nouvelles caprices et exigences des nouveaux dirigeants ( il y en a qui ont connu la prison, d'autres qui se sont vus dépossédés de leurs biens et conduits au suicide) : soit prendre le chemin de l'exil à l'instar de monsieur Mobutu le processus de démocratisation a été bloqué et ce n'est ni la première voie( le statu quo) ni la deuxième (opposition radicale non-violente) ni la troisième voie( opposition libérale, négociation avec le pouvoir) qui à triomphé. C'est par contre la quatrième voie qui n'était pas envisagée dans le cadre des concertations politiques. Quelles en sont les causes ?

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon