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De la TICAD III à  la TICAD IV: enjeux et mutations de la politique africaine de coopération du Japon

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par Patrick Roger Mbida
Université de yaoundé II  - Master professionnel 2011
  

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CHAPITRE II :

LE JAPON EN ASIE : UNE PUISSANCE REGIONALE PARADOXALE ?

Au moment où la montée spectaculaire de la Chine sur la scène internationale mobilise les esprits, on en vient à oublier l'importance du Japon, à la fois globale et régionale : deuxième puissance mondiale, il représente à lui seul plus de la moitié de l'économie de l'Asie orientale91(*). À quoi tient cette éclipse virtuelle du véritable géant asiatique ? Elle s'explique d'abord par le poids historique de la Chine de l'empire du Milieu à la République populaire de Chine, toujours présent dans l'imaginaire collectif. Le produit national brut du Japon représente plus du double de celui de la Chine, et les incertitudes qui pèsent sur le développement futur de cette dernière sont manifestes.

La relative invisibilité internationale du Japon n'a toutefois rien de nouveau. Depuis plus d'un siècle, celui-ci est un acteur paradoxal du jeu asiatique, à la fois central et marginal, tandis que la Chine, même très affaiblie, voire brisée à la fin du XIXe siècle, reste indiscutablement une référence fondamentale de l'histoire de la région pour les asiatiques comme pour les observateurs extérieurs92(*).

Analyser le japon sur l'échiquier asiatique reviendra à s'interroger sur l'environnement géostratégique et historique qui influence la politique asiatique du japon (section I) et de l'aperçu de ses domaines de coopérations établis dans cette région (section II)

SECTION I : LES FACTEURS GEOSTRATEGIQUES ET HISTORIQUES STRUCTURANTS DE LA POLITIQUE ASIATIQUE DU JAPON

Deux principales idées seront développées ici ; en premier lieu il sera question de s'intéresser aux les contraintes géostratégiques (paragraphe I) et en second lieu, de rendre compte des relations historiques douloureuses avec les Etats voisins (paragraphe II) qui influencent considérablement la politique asiatique du japon.

PARAGRAHE 1 : LES CONTRAINTES GEOSTRATEGIQUES

La situation géostratégique du Japon est celle d'un archipel ancré en marge d'un continent massif dominé par une très grande puissance, et qui n'est pas maître des voies maritimes. En ce sens, elle est différente de celle de la Grande-Bretagne, qui pouvait jouer des divisions, entre les puissances européennes, et dont la puissance reposait sur la maîtrise des mers. La position du Japon se caractérise par sa fragilité et lui impose un principe stratégique fondamental : ne pas être « aspiré» dans les affaires d'un continent qu'il ne peut ni diviser ni subjuguer. Cela signifie qu'il doit se garder d'affronter la Chine et de s'engager militairement sur le continent93(*).

De sa situation géostratégique découlent aussi pour l'archipel deux objectifs vitaux permanents. Le premier est de s'assurer la liberté de circulation dans les « mers orientales » (tôyô)94(*) vers les détroits malais. Historiquement, il était conciliable avec le principe qui interdit d'affronter la Chine, dans la mesure où celle-ci était fondamentalement un empire agraire, dont le domaine d'intérêt n'englobait pas l'espace maritime. Le second objectif est d'empêcher la Corée de tomber sous le contrôle d'une grande puissance, et de l'affaiblir autant que possible, car elle forme le pont par lequel un empire continental peut aisément menacer l'archipel. Cet objectif est si essentiel que, tout au long de l'histoire, les forces japonaises interviennent à intervalles réguliers dans la péninsule ; mais elles se gardent de s'aventurer dans les profondeurs du continent. Formose, verrou des « mers orientales », sera le premier objectif colonial du Japon (1874). La Corée sera le deuxième, et il se risquera à y défier la Chine dans une guerre ouverte (1895). Cet abandon du principe stratégique fondamental sera le premier pas vers la catastrophe de 1945, qui incitera Tokyo à le remettre ensuite au centre de sa politique étrangère.

Une première manière de déchiffrer celle-ci est donc d'y voir la répétition sans fin d'une figure imposée : accommoder le principe stratégique fondamental avec la poursuite des deux objectifs vitaux permanents. Cet exercice est devenu plus difficile depuis la fin de la guerre froide, qui a poussé Pékin à adopter une nouvelle posture et à prétendre au contrôle des mers95(*).

* 91 L'Asie orientale inclut l'ensemble des pays de l'Asie du Sud-est, de l'Indonésie au Vietnam, et ceux du Nord-Est, de Taïwan au Japon

* 92 K. Postel-Vinay (2008), « Une puissance régionale paradoxale », in Questions internationales n° 30- mars-avril. Dossier le Japon, p.62

* 93 J-M Bouissou, (1999) ; op.cit, p.96

* 94 C'est-à-dire « situées à l'est de la Chine » : toute la géographie traditionnelle de l'Asie est sino-centrée

* 95 J.M Bouissou (1999), op cit, pp : 96-97

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote