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De la TICAD III à  la TICAD IV: enjeux et mutations de la politique africaine de coopération du Japon

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par Patrick Roger Mbida
Université de yaoundé II  - Master professionnel 2011
  

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SECTION II : APERÇU DE LA POLITIQUE DE COOPERATION ASIATIQUE DU JAPON.

Lié par le Traité de sécurité avec les États-Unis, le Japon n'a pas développé une politique étrangère spécifique pour l'Asie avant 1977 lorsque le Premier Ministre de l'époque Takeo Fukuda présenta au sommet de l'ASEAN à Kuala Lumpur ce qui sera dorénavant connu sous le nom de «Doctrine Fukuda». Cette doctrine présente les trois engagements du Japon envers l'Asie du sud-est:

· Le Japon rejette le rôle de puissance militaire en Asie.

· Le Japon fera tout ce qui lui est possible pour consolider cette relation mutuelle de confiance fondée sur une compréhension «coeur-à-coeur» avec les pays de l'ASEAN.

· Le Japon sera un partenaire normal de l'ASEAN tout en essayant de développer une compréhension mutuelle entre les nations de l'Indochine.97(*)

Cette doctrine est devenue la formule qui guide les relations du Japon avec l'ASEAN et les autres pays asiatiques. Comme l'indique la doctrine Fukuda, le Japon favorise trois aspects dans ses relations: la coopération économique, les échanges culturels et la stabilité politique. Ils deviendront les paramètres à l'intérieur desquels Tokyo allait articuler et poursuivre ses activités diplomatiques, économiques, culturelles et stratégiques dans la région. Nous allons ainsi aborder ces trois aspect en esquissant la politique économique (paragraphe 1), stratégique (paragraphe 2) et culturelle (paragraphe 3) du japon en Asie

PARAGRAPHE 1 : LA POLITIQUE ECONOMIQUE DU JAPON POUR L'ASIE

L'Aide Publique au Développement (APD) est probablement l'aspect le plus visible, et aussi l'un des plus importants, de la politique étrangère japonaise. Associée aux investissements directs étrangers (IDE) de l'entreprise privée, l'aide représente un formidable moyen d'intervention économique et politique. A peu près inexistante jusque dans les années soixante, l'APD a pris, en chiffres absolus, des proportions considérables faisant du Japon le principal contributeur dans le monde avec un montant de $9,3 milliards en 1997 ou 0,22% du PNB, une baisse toutefois considérable en comparaison au montant de $14,4 milliards de 1995 (0,28% du PNB).98(*)

Jusqu'au début des années soixante-dix, l'APD va principalement (98%) à l'Asie et elle est octroyée sous condition d'acheter en retour des produits et des biens d'équipement japonais. En 1993, la proportion asiatique n'est plus que de 57,3%. Toutefois cette aide japonaise représente pour l'Asie plus de 50% de toute l'aide au développement octroyée par le reste du monde ($9,6 milliards en 1994). Des dix plus importants pays bénéficiaires de l'APD japonaise, cinq sont en Asie. Le Japon était en 1996 le principal pourvoyeur de fonds pour 47 pays (31 pays en 1991 et 56 pays en 1995) dont 9 sont en Asie: Cambodge (28,2% provient du Japon), Chine (51,6%), Indonésie (90,9%), Laos (38,9.%), Myanmar (77,7%), Philippines (55,4%), Thaï lande (82,7%), Vietnam (25,8%) et Mongolie (76,2%). Il arrive en seconde position dans 34 autres pays.99(*)

Le Japon est donc un acteur central dans le développement économique des pays asiatiques et les sommes colossales investies (comme par exemple plus de $660 millions en Thaï lande contre seulement $20 millions par les États-Unis pour l'année 1995) montrent l'importance qu'il accorde aux relations économiques avec les pays asiatiques en comparaison des pays occidentaux. En outre, les pays asiatiques sont constamment parmi ceux qui reçoivent leur aide en majorité du Japon. Leur nombre diminue essentiellement parce qu'ils sont plusieurs à avoir atteint un niveau de développement qui n'exige plus des sommes importantes, comme par exemple la Corée et Singapour. L'APD véhicule aussi une image positive du Japon en Asie - qu'il cultive d'ailleurs assidûment - mais il reste cependant que les programmes d'aides sont imbriqués de façon durable dans les intérêts économiques de l'archipel.

* 97 Fukuda déclara à cet effet : « Les relations entre le Japon et les pays d'Asie du Sud-Est ne devraient pas se fonder uniquement sur les liens matériels de la dépendance mutuelle. Le Japon doit aussi chercher à établir des liens spirituels solides d'amitié et de coopération dans la région et contribuer à son développement, sa sécurité et sa prospérité. » (Cité par K. Postel-Vinay (2008), op.cit, p.66)

* 98 M Sadria, et J.M Bouissou (1997), «Le Japon et le monde: Tout est à réinventer», in Bouissou (dir), L'envers du consensus: Les conflits et leur gestion dans le Japon contemporain, Paris, Presses de Sciences Po

* 99 E. Boulanger (2002), Le statut du Japon en Asie orientale Économie, politique, et sécurité, Groupe de recherche en économie et sécurité, p.17,( www.unites.uqam.ca/gric)

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