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La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik

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par Sylvie Lembe
Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000
  

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Paragraphe2 : les enjeux d'une politique de « profil bas » face à

l'Allemagne.

La politique étrangère du Congo post-guerres face à l'Allemagne doit être appréhendée dans le sens d'une politique de profil bas et de réconciliation. La question qui se pose là aussi est celle de savoir pourquoi une telle stratégie, quels sont les enjeux sous-jacents ?

Les années qui ont suivi le coup d'Etat du 5 juin 1997 ont vu un net refroidissement des relations diplomatiques, économiques et culturelles entretenues entre les deux Etats. L'on serait tenté de penser que l'Allemagne n'est pas un partenaire de poids pour le Congo. Le Congo n'a jamais été une de ses zones d'influence comme il l'a été pour la France.

Depuis que l'Allemagne a réconforté sa puissance économique, elle dispose de fondations politiques à l'instar de Friedrich Ebert qui s'attèlent à transmettre dans les pays africains le message de démocratie comme vecteur de développement121(*). L'Allemagne a été effectivement l'un des partenaires européens à désapprouver l'installation d'un nouveau gouvernement dont le principal acteur s'était autoproclamé Président de la République, sans que les « Congolais n'aient pu s'exprimer dans les urnes »122(*).

Bien plus, les locaux de la Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) ont été pillés pendant le soulèvement militaire de 1997, et ont subi d'énormes dommages. Mais encore, l'insécurité qui régnait ne pouvait pas jouer en faveur du maintien de ces relations diplomatiques bilatérales. En conséquence, celles-ci se crisperont et s'étioleront complètement pour aboutir à la fermeture des locaux de l'ambassade à Brazzaville à la fin de l'année 1997.

Plusieurs signes marquant cette rupture se traduisent par le net recul des importations du bois et du gaz congolais par l'Allemagne.

De même, les échanges commerciaux entre les deux Etats qui avaient atteint un niveau record en 2001 de 190 millions d'euros123(*) se sont réduits considérablement, au détriment de l'Etat congolais. L'aide au développement a été suspendue.

L'octroi de bourses d'études aux étudiants congolais par la Fondation Hans Siedel dans le cadre de la coopération culturelle a tout simplement pris sa fin. Ce sont autant de signes qui ont témoigné de la rupture des relations bilatérales entre le Congo et la République fédérale.

Cependant, depuis la fin des années 2002, le Congo a repensé sa stratégie en matière de politique étrangère à l'égard de ce partenaire en jouant le profil bas. Depuis, son action politique face à ce partenaire de poids, vise la réconciliation et le rétablissement de l'amitié germano-congolaise.

La realpolitik obligeant, le Congo est allé à la recherche du « pardon » estimant avoir soigné ses tares internes ; source de son malaise avec l'Allemagne et pour lui montrer que le temps des incompréhensions était bel et bien révolu.

La visite de l'ancien ministre congolais des affaires étrangères, Rodolphe Adada considéré comme la cheville ouvrière de la « nouvelle diplomatie » congolaise à Berlin en décembre 2003124(*), après six années de silence, participe justement de cette logique. Nous percevons là aussi le signe d'une nouvelle ère de coopération.

L'évaluation que l'on peut faire quatre années après le rétablissement du contact diplomatique entre les deux Etats est que le Congo semble avoir gagné son pari diplomatique face à ce partenaire. Les incompréhensions d'hier sont effectivement dissipées, la coopération au développement a été renouée. A titre d'illustration, depuis le retour des institutions au Congo, l'Allemagne a repris ses multiples aides financières, participe à la réinstallation des réfugiés congolais et participera au processus, et à l'organisation de l'élection présidentielle prévue pour 2009.

De nombreux dons en faveur du Congo témoignent également de la reprise de l'assistance allemande au gouvernement congolais. Ainsi, elle a accordé près de 28 millions d'euros pour la mise en place d'un système congolais qui vise à promouvoir les métiers artisanaux ainsi que la petite entreprise125(*).

L'on peut retenir au terme de cette analyse que les relations germano congolaises ont connu une période de crispation due au retour au pourvoir par des moyens non démocratiques de Sassou Nguesso.

Ayant pris conscience des enjeux, ce dernier a pris l'option de renouer ses rapports avec l'Allemagne, un partenaire de poids. C'est dans cette même logique qu'il va normaliser ses rapports avec ses autres partenaires au développement, notamment les bailleurs de fonds internationaux.

* 121 Paul-Simon handy « L'Allemagne et l'Afrique : élément du concept de politique africaine de la nouvelle République fédérale », in Afrique 2000, Revue africaine de politique internationale ; trimestriel, n°26, janvier- février -mars, 1997, p. 65.

* 122 Remy Bazenguissa-Ganga op.cit, p .19.

* 123 Sources : Les Dépêches de Brazzaville, février 2002.

* 124 Monsieur Rodolphe, Adada alors Ministre des Affaires étrangères s'était rendu à Berlin dans le cadre d'une première visite diplomatique symbolisant ainsi la reprise du dialogue diplomatique entre les deux Etats.

Cette information a pour source l'Agence France Presse, 2004. Disponible sur son site www.afp.fr. Consulté le 10 mars 2007.

* 125 Il s'agit notamment de promouvoir les oeuvres des artisans et autres métiers du secteur primaire qui, étaient avant les guerres assez développés dans les régions du Sud du Congo et dont les infrastructures avaient été dévastées.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry