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La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik

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par Sylvie Lembe
Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000
  

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B- Les ressources humaines

Le discours sur la corrélation entre la fonction et la valeur de l'individu qui l'exerce est aujourd'hui épuisé. La personnalisation d'une fonction est un phénomène que la sociologie des organisations explique magistralement ; plus l'individu est bouillonnant, plus son organisation est mise en relief. Si l'individu est libre penseur, il va de soi que dans un contexte de politique étrangère, il ne se contentera pas du rôle marginal d'exécutant. Il faut d'ailleurs remarquer l'impossibilité matérielle d'une définition complète des articulations de la politique internationale. Tout au plus peut-on définir les lignes de force. C'est la qualité des ressources humaines qui fera alors toute la différence.

Depuis 1998, c'est-à-dire, quelques mois après son arrivée au pouvoir, le Général Sassou à confié la direction du ministère des Affaires étrangères à des hommes réputés pour leur charisme et sérieux, et surtout, la volonté de s'impliquer corps et âme tant dans le fonctionnement de leur département que dans le rayonnement international du Congo. Qu'il s'agisse de Rodolphe Adada, l'actuel représentant du Secrétaire Général de l'ONU au Darfour qui, pendant près de dix ans, aura beaucoup oeuvré pour la nouvelle diplomatie congolaise. Il en est devenu la cheville ouvrière du fait de son habileté et son tact. Qu'il s'agisse  de henry Lopez (l'actuel ambassadeur du Congo en France, connu surtout pour ses oeuvres littéraires) ou même de l'actuel ministre des Affaires étrangères, Basile Ikouebé, (qui aura su lui aussi, représenter son pays auprès du gouvernement américain pendant près de cinq années), le sérieux et le besoin d'indépendance ne se mesurent qu'à l'aune de la confiance placée en eux par le président de la république. Le cas de Monsieur Rodolphe Adada est parlant.

C'est en 1979 que le président Sassou Nguesso fait pour la première fois de cet ancien mathématicien, son ministre des Mines et de l'énergie. En 1984, il devient ministre des Mines et Pétroles. Cinq années après, il prendra le portefeuille de l'Enseignement secondaire et supérieur, chargé de la Recherche scientifique.

En 1998 le président Sassou fait de Rodolphe Adada son ministre des affaires étrangères. Son tact, sa capacité de travail, son habileté, son expérience de diplomate ont en fait la cheville ouvrière de la nouvelle diplomatie congolaise. Il serait à l'origine du rétablissement des relations diplomatiques entre l'Allemagne et son pays.

En 2006, alors que le Congo assurait la présidence du Conseil de Sécurité, il fit un brillant exposé sur les points chauds du Continent qui fut apprécié par tous les membres présents. Auparavant, il aura représenté son pays auprès des Nations Unies, et depuis avril 2007, il est le représentant du Secrétaire général de l'ONU au Darfour. Mais, son expérience en tant que diplomate n'aura-t-il pas été qu'un moyen de l'outiller davantage, pour porter les nouvelles ambitions de Sassou Nguesso à l'international ?

Son départ du Ministère des Affaires étrangères du Congo depuis avril 2007 a révélé au grand jour son charisme, sa forte personnalité et son indépendance politique. Comme quoi, le rôle du ministre des affaires étrangères ne peut se réduire à l'exécution servile des directives présidentielles. Celui-ci occupe une place importante dans la conduite de la politique étrangère du Congo. Il serait plus juste de dire qu'il s'agit d'un mélange de formel et de l'équation personnelle. Celle-ci pouvant consister en l'ensemble des initiatives courageuses prises par le ministre sans consulter la hiérarchie, mais dont les conséquences peuvent avoir une influence sur la vie internationale du Congo.

Bien d'autres acteurs informels, ont aussi contribué au rayonnement actuel du Congo. Car, comme le fait remarquer Frédéric Charillon : « la politique étrangère ne se fait pas en circuit fermé, dans la seule enceinte d'un ministère des Affaires étrangères »227(*). Il faudrait aussi prendre en considération, les acteurs non institutionnels, dont les interactions ont largement influencé la politique étrangère du Congo. Parmi ceux ci, figure le Professeur Jean Didier Boukongou228(*). Son action multiforme vient suppléer ou renforcer celles des acteurs formels.

Bien qu'ayant choisi la discrétion,le Professeur Boukongou fait partie des instigateurs de la politique étrangère du Congo sous Sassou II. Il est le rédacteur, le concepteur principal du Pacte contre l'agression qu'il aurait ensuite « remis comme une clé en mains »au Président congolais. Or, on sait justement que cette initiative a propulsé ce dernier et le Congo sur la scène africaine et que désormais Sassou Nguesso peut s'en réjouir dans la mesure où il a pu porter ses nouvelles ambitions à l'international.

En Définitive, le Congo doit son ?come back? international, son désormais repositionnement sur la scène internationale grâce à un certain nombre d'acteurs. Au premier rang desquels, le président, dont la personnalité aux multiples facettes influencent largement les postures diplomatiques congolaises.

Les autres acteurs institutionnels et non institutionnels sont aussi par leur tact, leur implication personnelle, la source du rayonnement international du Congo et ce, notamment pendant l'année 2006. Le Congo semble avoir gagné son pari diplomatique, passant de l'isolement à la réintégration dans la société internationale.

Cependant, quels peuvent être les horizons futurs de cette nouvelle image internationale du Congo, alors que le celui-ci semble n'avoir pas soigné définitivement ses tares internes majeures, source de son malaise international ?

* 227 Frédéric Charillon (dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards, op.cit., p.17.

* 228 Jean Didier Boukongou est juriste, congolais, professeur des universités. IL est l'instigateur du Pacte panafricain contre l'agression.

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