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La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik

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par Sylvie Lembe
Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000
  

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2-Les raisons du choix de l'étude de la politique étrangère d'un espace particulier.

Le choix de l'étude de la politique étrangère du Congo nous a paru intéressant à plus d'un titre : D'abord, à cause de ce qui paraît selon notre logique d'appréciation comme un paradoxe. Le Congo est aujourd'hui le quatrième producteur de l'or noir au sud du Sahara. Cependant, il fait partie des pays dits du Tiers Monde. Or, comme le soutient le Professeur Mouelle Kombi, «  tous les pays du Tiers Monde sont confrontés à une série de défis endogènes et exogènes qui, inhibent leurs facultés d'action et sclérosent, pour ainsi dire, la libre expression de leur souveraineté sur la scène internationale18(*) ».

La deuxième raison trouve son justificatif dans fait le que le Congo est l'un des premiers pays au sud du Sahara à avoir appliqué les décisions prises par le président français François Mitterrand lors du Discours de la Baule dans les années 1990. Il avait effectivement organisé pour la première fois des élections libres et était passé à l'ère du multipartisme. Aujourd'hui, les pratiques observées laissent penser que ce processus démocratique tend à être escamoté. Ceci a provoqué le malaise international de ce petit pays de l'Afrique centrale.

Les répercussions se sont, de ce fait, avérées paralysantes pour sa posture internationale. D'où la révision des ressorts de cet instrument, c'est-à-dire la politique étrangère par laquelle le Congo, comme tout Etat, tente toujours de se façonner un nouvel environnement international.

VI. Définitions conceptuelles

Les énoncés, les mots ou les groupes de mots tels : politique étrangère (1) ; puissance (2), enjeux géopolitiques (3) et realpolitik (4) ne font pas l'unanimité en terme de contenu. Aussi, est-il nécessaire d'apporter une précision sémantique.

1. La notion de politique étrangère

Le sens des relations internationales réside dans l'interaction des différents acteurs étatiques ou non étatiques. Le déploiement international de l'acteur étatique se fait dans le cadre d'une politique assez particulière, la politique étrangère.

Dans son acception la plus simple, elle désigne l'action extérieure menée par un Etat et coordonnée par le ministère des Affaires étrangères.

Si tous les analystes de la politique étrangère admettent que l'intérêt national constitue la finalité de cette action, il n'en demeure pas moins vrai que tous ne lui accordent pas le même contenu.

Ainsi, pour Frédéric Charillon, la politique étrangère est l' « instrument par lequel l'Etat tente de façonner son environnement politique international »19(*).

De cette définition, l'on perçoit que la politique extérieure d'un Etat n'est pas une activité aussi évidente ni dans son élaboration ni dans son exécution. L'emploi du verbe « tente » nous semble à dessein et, traduit précisément cette difficulté sur l'élaboration, la cohérence et la mise en oeuvre de la politique étrangère.

En la situant à l'interface entre le « dedans » et le « dehors », Marcel Merle remarque que la politique étrangère est la « partie de l'activité étatique qui est tournée vers le dehors, c'est-à-dire qui traite, par opposition à la politique intérieure, des problèmes qui se posent au- delà des frontières »20(*).

Marie-Christine Kessler soutient quant à elle que la politique étrangère est « l'activité par laquelle un Etat définit et règle ses rapports avec les gouvernements étrangers »21(*).

Cette thèse est discutable dans la mesure où, bien que l'Etat conserve encore un rôle central dans la politique internationale, il est toutefois illusoire de réduire cette activité aux seules relations interétatiques, particulièrement aujourd'hui où de nombreux processus économiques et culturels, échappent, en partie au moins, au contrôle des gouvernements. En d'autres termes, la politique internationale n'est plus seulement la prérogative des Etats.

En effet, James Rosenau22(*) et du reste les autres analystes des nouvelles relations internationales23(*) montrent tout au contraire que celles-ci sont, depuis la fin de la Guerre froide marquées par l'irruption et la confirmation d'acteurs transnationaux, libres « des contraintes liées à la souveraineté », d'acteurs «  sans souveraineté ».

Comme le souligne Guy Mvelle, cette position n'est d'ailleurs pas éloignée de celles des libéraux (classiques et contemporains) et surtout, des paradigmes de l'interdépendance (Robert Keohane et Joseph Nye) et du transnationalisme qui « relèguent par ailleurs, au second rang le rôle de l'Etat dans les relations internationales».24(*)

Au regard de ceci, la politique étrangère aujourd'hui, est loin d'être une administration docile d'une machine d'Etat à la poursuite d'un intérêt clair. Comme le soutiennent Amélie Bloom et Frédéric Charillon, « à l'épreuve d'une scène internationale mondiale complexe, les paramètres de son action, tout comme les thèmes qu'elle doit traiter, se multiplient(...) ses interlocuteurs se diversifient et sont souvent des acteurs non étatiques qui développent eux-mêmes de véritables politiques étrangères privées »25(*).

Dans le cas d'espèce, la politique étrangère de la République du Congo est comme nous le montrerons, la combinaison de toutes les forces formelles étatiques et des autres forces profondes informelles qui, n'agissent que pour un seul but : l'intérêt de l'Etat congolais. Mais cet intérêt n'est pas ici synonyme de puissance au sens de « hard power ».

* 18 Narcisse Mouelle Kombi, La politique étrangère du Cameroun, Paris, L'Harmattan, 1996, p.8.

* 19 Frédéric Charillon (dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards, Paris, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, 2002, p. 13.

* 20 Marcel Merle, La politique étrangère, Paris, Presses universitaires de France, 1984, p. 7.

* 21 Marie-christine Kessler, « La politique étrangère comme politique publique », in Frédéric Charillon (dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards, ibid. pp. 163-169.

* 22 James Rosenau, Turbulences in world Politic. A theory of change and continuity, Princeton University Press, 1990.

* 23 Expression familière à Marie-Claude Smouts pour indiquer les mutations profondes survenues à la fin de la Guerre froide.Voir à ce titre : Les nouvelles relations internationales. Pratiques et théories, Paris, 3è éd., Presses des Sciences Politiques, 1998.

* 24 Guy Mvelle, L'Union africaine. Fondements, structures, programmes et actions, op. cit., pp. 102-103.

* 25 Amélie Bloom et Frédéric Charillon, Théories et concepts des relations internationales, Paris, Hachette, 2000, p. 36.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore