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Scoring crédit: une application comparative de la régression logistique et des réseaux de neurones

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par Fred NTOUTOUME OBIANG-NDONG
Université Cheikh Anta Diop (UCAD) - Master Methodes Statistiques et Econometriques 2006
  

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2.6.7) Probabilité de non-remboursement et Respect des échéances 

Le respect ou non des échéances semble jouer un rôle dans la probabilité de remboursement, après l'octroi du crédit. En effet le coefficient de DIFDEMRE étant significatif et positif, on en déduit que la probabilité de défaut de remboursement augmente si l'emprunteur présente de plus en plus de différés de remboursement. Ce constat soulève en filigrane la question du suivi des prêts et du recouvrement des échéances dans la balance âgée.

La relation tient au fait qu'un client qui accumule les échéances impayées augmente significativement son risque de contrepartie, ce qui est tout à fait logique toutes choses étant égales par ailleurs, dans la mesure où le coût d'opportunité du remboursement sera inférieur au coût du renoncement à un autre placement, ou à un autre poste de dépense avec la même somme.

Au plan statistique, nous remarquons une dépendance réciproque du respect des échéances et du risque de crédit, avec un seuil d'erreur de 0,005%. En effet, le test du Khi-deux de Pearson sur la variable exogène et la variable endogène prend une valeur de 48,796 à 4 degré de liberté, ce qui nous permet de rejeter l'hypothèse nulle d'indépendance des variables.

Tableau 26: Test du Khi Carré REM3MOIS & DIFDEMRE

Source : Recherche de Fred Ntoutoume, Crefdes, 2007

2.7. Simulations sur le modèle logistique binaire

Nous nous proposons, après avoir présenté et discuté des déterminants du risque de crédit sur l'échantillon de notre étude, de procéder à quelques simulations du modèle sur 2 cas de demande de crédit hors échantillon de départ. Il s'agit de tester le modèle sur le plan empirique. Nous aurons donc recours à deux dossiers, pour éprouver notre modèle de scoring dont la formule aura été préalablement programmée dans un tableur, sous le logiciel EXCEL.

Ainsi, calculons la probabilité de non remboursement pour ces 2 cas:

§ 1er cas de demandeur de crédit : soit le dirigeant d'une PME (Boucherie) âgé de 46 ans, exerçant depuis 10 ans et percevant mensuellement un revenu compris entre 150.000 et 200.000 Fcfa, présentant une garantie (électroménager) d'une valeur estimée de 300.000 Fcfa, et dont la demande de crédit a été traitée pour un montant demandé et accordé de 500.000 FCFA. Le score de risque de ce client est présenté dans le tableau ci-dessous avec une première hypothèse sans retard de versement, puis une seconde hypothèse avec 1 retard (le cas présenté dans la figure) ;

§ 2e cas de demandeur de crédit : soit la dirigeante d'une PME (Commerce de textile) agée de seulement 32 ans mais avec un niveau de revenu atteignant les 400.000 Fcfa mensuels, exerçant dans le commerce depuis 6ans, proposant une garantie d'une valeur estimée à plus de 3 millions Fcfa (stock de marchandises), dont la demande de crédit initialement de 600.000 Fcfa, a été traitée et accordée à 400.000 Fcfa. Le score de risque de ce client est présenté dans le tableau ci-dessous avec une première hypothèse sans retard, puis une deuxième avec 1 retard (le cas présenté dans la figure) ;

Figure 9: Simulation sur modèle de scoring logistique

Source : Recherche de Fred Ntoutoume, Crefdes, 2007

Dans le premier cas, notre modèle de scoring crédit associe au dirigeant de la PME demandeur de crédit une probabilité de défaillance de 15,32%. En d'autres termes, il y'aurait un peu plus de 8 chances sur 10 que ce client rembourse son crédit au plus tard 3 mois après la date de la dernière échéance prévue, toutes choses étant égales par ailleurs. Mais compte tenu du niveau de prédictions global du modèle qui est de 93%, cette probabilité de 15,29% peut varier à la hausse ou à la baisse d'à peu près 7 points. Ce qui reste très appréciable comme risque à prendre.

Pour ce même cas, nous pouvons faire quelques simulations avec notre modèle. Par exemple :

§ si le microprêteur décidait de ne pas attribuer par prudence une probable échéance impayée dans l'analyse du risque de ce client, et que par conséquent il admettait que la valeur de la covariable DIFDEMRE était égale à zero, la probabilité de défaut du dirigeant de la PME baisserait à 4,84%, toutes choses étant égales par ailleurs. Ce qui nous confirme que la prise en compte ex-ante d'une probable échéance impayée du demandeur de crédit a une influence significative sur la probabilité de remboursement.

§ Si le montant du crédit s'élevait à 600.000 FCFA (au lieu de 250.000 FCFA dans le cas initial), toujours avec le même dirigeant de la PME (boucherie), et toujours en admettant dans l'analyse que celui-ci aurait au moins une échéance impayée, la probabilité de non remboursement passerait à 51,64% (mais avec 100.000Fcfa de moins, c-à-d un montant de crédit à 500.000, le risque passe 30,53%). Cette augmentation du risque de contrepartie, d'environ 35 points au plus et 15 points au moins, à la suite d'une augmentation du montant du crédit alloué, illustre bien la significativité et la sensibilité de cette variable MONTANT dans l'influence négative de la capacité de remboursement.

Du point de vue empirique, notre modèle logistique a correctement classé le client de ce premier cas (à 15, 29% de risque de non remboursement), puisque dans les faits cette PME a en effet été en mesure de rembourser intégralement son crédit, moins de trois mois après la dernière échéance prévue.

Dans le second cas, le dossier du demandeur de crédit est se voit attribuer une probabilité de non remboursement de 67,12%, avec un seuil de plus ou moins 7 points. Ce client se révèle donc être plus risqué que la moyenne, ce malgré l'âge du dirigeant de la PME (32 ans), son niveau de revenus (400.000Fcfa mensuel environ), et surtout la valeur de la garantie qui semble importante (plus de 3 millions) alors que le crédit obtenu ne s'élevait qu'à 400.000Fcfa. Cette probabilité élevée de non remboursement est attribuable, selon notre modèle :

§ d'abord à l'effet de sélection adverse développé par le micropreteur qui en lieu et place des 600.000Fcfa demandés, a amputé la somme initiale de 30% à 400.000Fcfa. En effet, si le client avait obtenu le montant sollicité, c'est-à-dire si la valeur de la variable DEMOCT était égale à 1, notre modèle économétrique calcule dans ce cas une probabilité de défaut de l'ordre de 7%, soit une différence de 60 points environ. D'où l'on déduit la très grande significativité de cette variable pour le risque de crédit présent dans notre échantillon. En fait, la plupart des mauvais payeurs de l'UMECUDEFS n'ont pas obtenu le montant du crédit sollicité au départ.

§ Puis au différé d'un mois inclus dans l'analyse, en admettant que ce client présenterait au moins un défaut de paiement sur une échéance pendant le remboursement du crédit. En l'absence de cette hypothèse, et toutes choses étant égales par ailleurs, le score de cette cliente reviendrait à 36,48%, avec plus ou moins 7 points de variation. Ce qui l'aurait classée dans les « cas médians » ni trop risqués, ni trop fiables.

Dans les faits cependant, la probabilité de 67,12% calculée par notre modèle a été confirmée par l'issue réelle du cas N°2. Cette PME n'avait pas remboursé son crédit en intégralité, plus de trois mois après la dernière échéance prévue.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault