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Cultures maraà®chères et dynamiques socio-économiques et spatiales dans la communauté rurale de Ndiob (département de Fatick)

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par Aliou NDAO
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Master II 2009
  

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II-2-1 : Les incidences du maraîchage

Le poids du maraichage sur la vie des populations de la CR de Ndiob est perceptible aussi bien sur le plan économique que sociale ; et ses marques sur l'espace communautaire sont non négligeables.

11-2-1-1 : Un renforcement de l'economie locale

On ne saurait mettre en relief l'importance des incidences économiques engendrées dans la CR de Ndiob par le maraichage, sans faire une breve analyse du contexte économique des populations avec la crise de l'arachide. L'économie arachidiere a connu une forte chute dans l'ensemble du bassin arachidier. Cette chute s'est traduite

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Aliou NDAO, Mémoire de Master II, UGB, Section de géographie, 2008/2009

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Rurale de Ndiob (département de Fatick)

par la forte baisse des rendements de l'arachide, allant jusqu'a 500kg/ha en 2007 contre 1t/ ha dans les années 196038, a la suite de la dégradation des conditions climatiques.

La production actuelle de l'arachide dans le CR de Ndiob génere des revenus moyens de 49 000 FCFA/ha pour un investissement d'environ 25000 FCFA, pour l'achat de semence sur le marché (50kg de graines pour un hectare) et d'autres dépenses supplémentaires, pour l'achat de produits phytosanitaires, d'engrais et l'entretien du matériel agricole ; sans oublier l'effort de travail de trois mois durant.

La crise de l'arachide est un des facteurs principaux de l'accentuation de la pauvreté dans la CR de Ndiob. Les besoins sociaux de base comme la santé, l'éducation, l'alimentation etc. sont désormais assurés par les revenus tirés de l'activité maraichere dans de nombreux ménages de la communauté rurale.

41' Les revenus decoulant du maraichage :

L'analyse des incidences économiques de l'activité maraichere dans la CR de Ndiob doit nécessairement passer par une évaluation de sa rentabilité. En effet une activité agricole ne peut être considérée comme rentable que lorsqu'elle engendre des revenus largement supérieurs aux coats de production. Dans notre échantillon d'étude, le montant des différents coats globaux de production fournies par les maraichers interrogés, rapporté au nombre de leurs parcelles de production, nous a donné un coVt moyen d'investissement de 61 000 FCFA avec des coats maximal de 200 000 FCFA et minimal de 20 000 FCFA (cf. tableau n° 18).

Tableau 18: Analyse des Coûts de production

Variables

Maximum Moyenne Minimum

Investissement

200.000 61.000 20.000

Source : enquêtes 2009

Au cours de nos enquetes, les maraichers n'ont pas pu nous donner le montant exact
des revenus qu'ils tirent de l'activité maraichere. Seul un producteur de Ndiob, en

38 CADEL de Diakhao

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l'occurrence Moulaye FAYE (ex vice PCR de Ndiob) y est parvenu. Ce dernier affirme avoir gagne de son exploitation familiale en 2008, une somme de 1.000.000FCFA pour un investissement total de 200.000 FCFA, donnant ainsi un taux de rentabilite equivalant a 80%.

Cependant, a partir des rendements moyens des quatre speculations dominantes, et le prix moyen (par sac ou par cageot) de chacune d'elle, nous avons fait un calcul approximatif de la moyenne des revenus tires de chaque speculation pour la campagne 2007/2008. Ainsi nous avons pour la tomate 273.000 FCFA, l'aubergine 126.000 FCFA, le Jaxatou 125.000 FCFA, et l'oignon 150.000 FCFA (cf. tableau 19).

Tableau 19: Analyse des revenus moyens tirés du maraîchage

Spéculation

Tomate

Aubergine

Jaxatou

Oignon

Total

674.000 FCFA

Rendements moyens

70 Cageots

21 Sacs

12 Sacs

14 Sacs

Prix moyen/Unité

3.900 FCFA/C

6.000 FCFA/S

12.500 FCFA/S

10.000 FCFA/S

Revenus moyens (en
FCFA)

273.000 FCFA

126.000 FCFA

125.000 FCFA

150.000 FCFA

Source : Enquêtes 2009

De ce tableau ressort que le cumule de tous les revenus moyens par speculation donne une moyenne totale de revenus s'elevant a 674.000 FCFA par producteur. Compares au coilt moyen d'investissement, on voit que les producteurs realisent de l'activite une marge beneficiaire relativement elevee (613.000 FCFA). Le tableau n°20 nous donne une idee sur la rentabilite de l'activite maraichere, d'apres nos calculs approximatifs.

Tableau 20: Analyse de la rentabilité de l'activité

Revenus moyens

Coat moyen de
production

Marge brute

Taux de rentabilité

674.000 FCFA

61.000 FCFA

613.000FCFA

89%

Source : Enquêtes 2009

 
 

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Ces revenus moyens comparés a ceux de l'arachide, depuis ces dernières années, prouvent largement que l'activité maraichere présente actuellement plus d'opportunités pour l'économie financiere de la communauté rurale que la culture de l'arachide.

1r Des activites generatrices de revenus lives au maraichage :

Par les importants revenus qu'elle génere, l'activité maraichere donne naissance a d'autres activités paralleles comme l'élevage d'ovin, l'embouche bovine etc. (cf. photo 19). Parmi les maraichers interrogés, 55% ont affirmé pratiquer l'élevage de mouton au sein même des exploitations grace aux revenus du maraichage. Les résidus des cultures servent a l'alimentation et l'engraissement de ces bêtes qui en retour fournissent du fumier. La vente des moutons en période des grands événements comme la Tabaski ou la Korité génere également des revenus non négligeables dont une bonne partie est réinvestie soit dans le maraichage, soit dans l'embouche. 32% ont opté pour l'embouche bovine , activité consistant a investir une partie des revenus du maraichage pour l'achat d'un boauf qu'on engraisse deux a trois mois durant pour le vendre et réinvestir afin d'augmenter la marge bénéficiaire.

Photo 19: Embouche bovine et ovine: activités liées au maraîchage

Cliché : Ndao 2009

Pour 13% des interrogés, le petit commerce présente plus d'opportunité. Ces derniers développent avec une partie de leurs revenus des activités commerciales, en denrées de premieres nécessités a leur domicile.

Ces retombés de l'activité maraichere ne profitent pas seulement aux producteurs, les

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femmes commergantes des produits y tirent également leur part. L'estimation des revenus gagnés par ces dernières n'est pas chose facile dans la mesure oil la majorité d'entre elles peine a déterminer le montant exact des revenus qu'elles gagnent en sillonnant les loumas de la zone. Néanmoins, leurs bénéfices leur permettent d'investir dans l'aviculture mais aussi et surtout d'assurer leurs cotisations mensuelles dans les systemes de tontine. Ce systeme joue un role important dans la vie des femmes, en leur permettant d'investir dans d'autres activités, mais surtout de faire face aux besoins sociaux de base.

11-2-1-2 : Une amélioration du cadre de vie sociale

Les revenus tirés du maraichage jouent également un role capital dans la vie sociale des populations de la CR de Ndiob. Cette importante fonction est perceptible dans des domaines tels : la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation, l'habitat etc.

41' La sécurité alimentaire :

Dans la CR de Ndiob, on a noté avec la crise de la filière arachidiere une fréquence de la soudure dans beaucoup de ménages. Ce phénomene qui correspond a l'épuisement momentané des stocks de vivres avant les nouvelles récoltes, prend de plus en plus une dimension de disette car se prolongeant sur deux a trois mois dans l'année. En effet selon C HASTANET (1983), cité par A. LERICOLLAIS (1999, p523), la disette est comme : « une soudure difficile d'un a deux mois et plus 0. C'est un moment de l'année marquée par une modification du circuit habituel d'approvisionnement en céréales, et par la m8me l'alimentation39. La soudure dans la communauté rurale est une résultante de deux facteurs principaux, d'apres les populations : en premier lieu, elle est liée parfois a une chute de la production du mil, en raison d'un déficit pluviométrique. Cependant, le facteur le plus déterminant est la vente de cette céréale, base de l'alimentation en saison seche, faute de source de revenus.

Les revenus monétaires issus du maraichage permettent de réduire de plus en plus
cette vente de céréales. Les populations y trouvent une nouvelle source de revenus
importante, les greniers sont de plus en plus conservés et la duré de la soudure

39 LERICOLLAIS A. 1999, OP. Cit., page 523

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commence a se diminuer, même si elle constitue toujours un casse tête pour plusieurs ménages de la communauté rurale. En outre les recettes du maraichage comblent, dans une certaine mesure, les déficits vivriers en cas de mauvais hivernage et permettent aux populations d'améliorer leur régime alimentaire. Elles consomment de plus en plus des aliments importés comme le riz, l'huile, le lait, le sucre etc. en saison seche, tout en conservant les greniers pour l'hivernage. Nos enquêtes ont montré que plus de 60% des maraichers utilisent une partie de leurs revenus pour assurer cette dure période de soudure. Un des maraichers40 interrogés explique:

Le manque de revenus est le principal facteur expliquant la persistance de la soudure chez nous. En effet pour régler les problèmes sociaux comme la santé, l'éducation des enfants, les cérémonies familiales etc., on a d'autres choix que de vendre une partie de notre nourriture pour se procurer des liquidités, ainsi nos greniers se vident vite (cf. photo 20) et la soudure s'installe dans la plus part du temps en début juillet. Cependant avec les revenus tirés du maraichage, on parvient a réduire de plus en plus la vente de notre aliment de base, et par conséquent la durée de la soudure.

Photo 20: Greniers vides à partir du mois de mai

Cliché : Ndao 2008

On remarque également que les produits issus du maraichage completent l'apport diététique des céréales : la consommation des légumes enrichie les plats des paysans du point de vue nutritionnel.

Même si le maraichage n'a pas encore permis d'éradiquer completement la soudure,
on note une réduction de sa durée a un mois ou quelques semaines avant les

40 Tophène DIOP, maraîcher originaire de Bacco Gour (Thièw)

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nouvelles récoltes dans beaucoup de ménages de la communauté rurale. qr La santé :

L'activité maraichere n'a pas encore engendré d'infrastructures sanitaires au niveau de la communauté rurale. Cependant, elle permet aux populations de régler une bonne partie de leurs besoins sanitaires. En effet, la pauvreté des populations est un des facteurs clés expliquant l'acces difficile aux soins de base. La plus part ne font recours aux services de santé que dans les cas extremes, elles préfèrent aller chez les guérisseurs traditionnels tout en espérant payer moins cher les frais de santé. Ces pratiques expliquent la prolifération des maladies avec de forts taux de prévalence comme le paludisme (8o% en hivernage, 4o% en saison seche), les maladies diarrhéiques (4o%)41, causées par : la prolifération du péril fécal et le non-respect des regles d'hygiene. Les catégories les plus vulnérables sont les enfants : chaque année, on note un fort taux de mortalité infantile dii au paludisme. Pratiquement tous nos interlocuteurs ont avoué que les revenus tirés du maraichage leur sont d'une grande utilité dans le domaine de la santé.

cr L+éducation :

Dans le secteur éducatif de Ndiob également l'activité maraichere joue un grand role, en termes de scolarisation des enfants, d'achat de fournitures, de vetements et divers autres dépenses liées a l'éducation. En effet dans la CR, malgré le nombre important d'écoles, l'éducation accuse un retard par rapport aux autres collectivités de l'arrondissement. La population de Ndiob enregistre un faible taux brut de scolarisation estimé a 54%, ce qui est en deça de la moyenne départementale (74,2o%)42. Ce faible taux résulte principalement du manque de moyens pour l'inscription, l'achat de fourniture etc. La majorité des parents qui n'envoient pas leurs enfants a l'école sont confrontés a ce probleme de moyens. Comme dans le domaine sanitaire, les revenus du maraichage constituent le plus grand recours des populations pour régler le probleme de scolarisation. On note depuis quelques années une nette amélioration de la scolarisation des enfants. Le taux de

41

Poste de santé de NDIOB

42

PLD de Ndiob 2004

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scolarisation s'accroit progressivement, raison pour la quelle Ndiob beneficie d'un college d'enseignement secondaire depuis 2005.

cr L'habitat :

l'habitat dominant dans la CRN est de types traditionnel. La plus part des maisons sont construites en materiaux locaux ; ce sont generalement des cases dont les murs en banco sont coiffes de toits en paille. Cependant ces dernieres annees, avec le developpement du maraichage, on remarque de plus en plus une tendance vers une construction d'habitats relativement modernes (cf. photo 21) : les cases sont de plus en plus remplacees par des batiments. Ce sont generalement des edifices de deux a quatre pieces dont le toit est en zinc ou en tole. La construction de ces batiments se fait cependant par etape et peut durer plusieurs annees, en fonction du niveau des revenus que le proprietaire gagne du maraichage, mais egalement de la valeur des besoins familiaux. Cette restructuration du batit est plus accentue au niveau des villages riverains de la vallee, tels que Bacco Serere, Ngalagne, Ndiob etc. La majorite des constructions en dur dans ces villages est essentiellement liee a l'activite maraichere. Au cours de nos enquêtes de terrain, 17% des maraichers ont affirme avoir construit leur habitat grace aux revenus tires du maraichage. C'est egalement grace aux recettes du maraichage que beaucoup de paysans se sont procure leur moyen de transport (charrette et cheveux).

Photo 21: Habitats en dur réalisés avec les revenus tirés du maraîchage

Cliché : Ndao 2009

Les revenus du maraichage occupent egalement une place importante dans d'autres domaines tels que l'achat d'equipements electromenagers, le financement des ceremonies familiales comme les mariages les baptêmes les funerailles etc., l'achat de meubles etc. Pour les femmes vendeuses de produits maraichers, les revenus tires de

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l'activite leur permettent de se procurer des equipements genre lit, armoire, ustensiles de cuisine et habilement, marquant ainsi petit a petit leur autonomie

financiere.

L'aspect le plus important est que l'activite constitue un grand facteur de reduction de l'exode rural. En effet avec la crise de l'arachide les jeunes de la CR avaient tendance a migrer surtout vers Dakar, dans l'espoir de trouver du travail afin d'aider leur familles, mais egalement subvenir a leurs besoins personnels. Mais actuellement, l'activite maraichere leur permet de gagner plus que ce qu'ils percevaient en ville, en travaillant comme journaliers dans les chantiers de construction. Plus +000 jeunes de la CR s'activent dans le maraichage (I. NDIAYE 2004). Beaucoup de jeunes maraichers interroges soutiennent que le maraichage est plus rentable que le travail qu'ils effectuaient en ville. Pour ces derniers la cherte de la vie urbaine constitue un veritable obstacle a l'epargne, alors qu'avec le maraichage, les depenses sont moins nombreuses. En effet ces jeunes sont chez eux et n'ont pas besoins de louer un logement ou de payer quotidiennement pour se nourrir.

L'activite constitue actuellement le principal moyen pour les jeunes de verser la dot qui est un lourd fardeau en societe serere pour le mariage. 9% des jeunes maraichers interroges ont un projet de mariage et comptent essentiellement sur le maraichage pour s'acquitter de la dot et fonder leur foyer.

Enfin le maraichage est un veritable facteur de mobilisation sociale : avec le soutien des ONG depuis quelques annees, on note une emergence a la base a travers une multiplication de groupements, surtout feminins, dont une grande partie s'active dans l'activite. La communaute rurale compte actuellement 83 groupements dont la majorite s'active dans l'agriculture en particulier le maraichage (I. NDIAYE 2004).

11-2-1-3 : Restructuration spatiale et lux quotidiens de population

A côte de ces incidences socio-economiques, le maraichage imprime dans l'espace communautaire de Ndiob, des marques de diverses natures. Ces dernières se traduisent par :

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41' Une recomposition du paysage agraire :

La premiere incidence de l'activité maraichere dans la CR de Ndiob est une recomposition du paysage agraire au niveau de la vallée. En effet le systeme agraire en milieu sérere a de tout temps été caractérisé par des openfields marquant l'aspect extensif des cultures. Cependant l'activité maraichere, qui est un systeme de culture irrigué et fortement intensif a engendré ces dernières années de profondes modifications dans le paysage. On note une prolifération de petites parcelles fermées au moyen de haie construit en bois ou en végétation (célaan), servant de protection contre la divagation du bétail. Ces parcelles fermées et parfois alignées ou dispersées de façon désordonnée donnent l'allure d'un véritable paysage bocager (cf. photo 22). Cette occupation de l'espace constitue une véritable contrainte pour l'élevage dans la zone : les champs qui constituaient la principale zone de pâturage en saison seche sont maintenant cultivés en permanence, et les éleveurs de bovin sont obligés dans la majorité de transhumer vers le Sud pour une bonne partie de l'année. Seuls les petits ruminants, souvent appartenant aux femmes, pâturent autour des exploitations.

Photo 22: Paysage maraîcher de la zone de production de Ndiob.
(Vue aérienne extraites de
WWW.Google-Earth.fr, coordonnées : 14° 36`, 57. 73``N et
16°14`22. 58`` W)

Parcelles en « repos »

Parcelles en culture

Vers le village (Ndiob)

Source : www.Google-Earth.fr

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tr Un développement d'une végétation artificielle :

Le maraichage marque également l'espace a travers la multiplication des infrastructures hydrauliques (puits, séanes), mais surtout la densification du paysage végétal de la vallée. Cette dernière est l'espace la plus verdoyante de la CR. En effet les maraichers y ont mis une végétation artificielle constituée d'arbres fruitiers tels que l'anacardier, les citronniers, mais surtout des especes comme l'eucalyptus, le prosopis, le « cé/ann , etc. (cf. photo 23).

Photo 23: Végétation artificielle d'eucalyptus

Cliché : Ndao 2009

cr Des flux quotidiens de maraîchers en direction de la vallée :

La vallée de Ndiob perd de plus en plus son ancienne vocation de cultures pluviales pour devenir une zone maraichere a l'image de la région des Niayes. Elle constitue le point de convergence de nombreux paysans traduisant dans la CR d'importantes nouvelles pratiques spatiales, marquées par des flux quotidiens d'aller et de retour entre les villages et les champs maraichers (cf. carte 6). Cette zone favorable au maraichage est localisée a l'ouest de Ndiob et par conséquent est éloignée de beaucoup de villages comme Ndiodje, ThieW, Mbatar etc. Cependant, l'activité n'est pas seulement pratiquée par des riverains de la vallée : Nos enquêtes ont révélé que 35% des maraichers viennent de ces villages situés, de 5 a iokm de la zone.

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Carte 6: Les flux quotidiens de maraîchers habitant loin (1 à 4 km) de la
Vallée

Les maraichers font la navette quotidienne entre leurs villages et la vallée essentiellement au moyen de la charrette (cf. photo 24). La charrette joue de nombreuses fonctions, elle transporte la main d'oeuvre, les engrais et fumiers, mais aussi et surtout la production vers les concessions ou au marché. Elle est un outil indispensable pour tout maraicher dans la CR de Ndiob. Pratiquement tous les producteurs de la zone en disposent, comme bien personnel ou en commun avec des membres de leur famille.

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Photo 24: La charrette, principal moyen de transport des maraîchers

Cliché : Ndao 2009

L'ensemble de ces incidences socio-économiques et spatiales engendrées par le maraichage dans la CR de Ndiob témoignent de son dynamisme spectaculaire dans la vie des populations. L'activité maraichere présente de réels enjeux pour un développement économe et social de la communauté rurale de Ndiob.

Cependant, malgré les nombreuses potentialités agronomiques favorables a son développement et l'importance de ses incidences dans la zone, le maraichage reste confronté a diverses contraintes qu'il importe de résoudre.

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