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Cultures maraà®chères et dynamiques socio-économiques et spatiales dans la communauté rurale de Ndiob (département de Fatick)

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par Aliou NDAO
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Master II 2009
  

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II-1-2: Exhaure, Irrigation et équipements

L'exhaure désigne l'action de tirer l'eau souterraine au moyen d'un récipient ou d'une pompe en vue de l'utiliser pour des fins d'irrigation. Cette dernière consistant a arroser artificiellement la terre et les plantes joue le role de la pluie. Ces deux activités sont pratiquées a travers diverses techniques par les maraichers de Ndiob.

11-1-2-1 : Source d'eau et moyen d'exhaure

Les cultures maraicheres de la vallée de Ndiob sont essentiellement tributaires de l'exploitation des eaux de la nappe phréatique. Ces eaux sont tirées a partir d'ouvrage hydrauliques divers, d'une profondeur allant de 3 a 10 m au maximum (cf. photo n°9). Parmi les exploitations visitées, 45% tirent l'eau a partir des séanes, 40% utilisent des puits traditionnels et seulement 15% disposent de puits hydrauliques munis de motopompes (cf. fig.18) Les puits hydrauliques et les puits traditionnels sont détenus par des maraichers ayant bénéficié d'un appui des ONG, ou ayant suffisamment de moyens pour réaliser des ouvrages de ce genre. C'est surtout le cas des groupements et certaines exploitations familiales. Ces puits sont creusés a une profondeur pouvant aller jusqu'à 10 m, pour atteindre les eaux profondes de la nappe. Par contre la majorité des exploitants individuels ne dispose que de séanes : ce sont des puits élargis oil on peut accéder directement a l'eau de la nappe sans usage de corde ou de motopompe. Ces puits se limitent aux eaux superficielles. Leur profondeur est augmentée au fur et a mesure que le niveau de la nappe s'abaisse, ils nécessitent beaucoup d'entretien pour éviter leur ensablement

Cultures maraîchères et dynamiques socio-économiques et spatiales dans la Communauté
Rurale de Ndiob (département de Fatick)

Figure 18: Répartition des différentes sources d'eau utilisées par les maraîchers

Nombre d'usagers en (%)

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Puits Puits Séanes

traditlionnels hydrauliques

Ouvrages

Source : Enquête 2009

Photo 9: Les différents types de puits utilisés par les maraîchers

Puits traditionnel

Puits hydraulique

Séanes

Cliché: Ndao 2008

Trois methodes sont utilisees par les maraichers pour acceder a l'eau de la nappe : la plus repandue est l'exhaure a partir des seanes. Cette methode consiste a descendre jusqu'a la nappe, a travers une longue voie d'acces amenagee en pente. Son avantage est qu'elle permet au producteur de gagner du temps : en effet elle ne necessite pas de stocker l'eau dans une citerne pour arroser apres. Le seane se presente comme un oasis au niveau de l'exploitation (cf. photo 9). Cependant son inconvenient est l'augmentation perpetuelle de sa profondeur en fonction du niveau de la nappe.

Au niveau des puits traditionnels, l'eau est tiree a l'aide d'une corde munie d'un seau, et d'une poulie, puis stocke dans des citernes avant son usage. Cette methode est la plus dure, en effet le producteur assure un double travail : exhaure et arrosage, ce qui constitue une veritable contrainte pour l'extension des parcelles. Avec ces deux methodes, la principale energie est la force humaine.

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La méthode la plus efficace est l'exhaure a l'aide d'une motopompe. L'énergie utilisée ici est mécanique. C'est une méthode qui permet d'avoir de l'eau en abondance en un laps de temps. Cependant, elle nécessite beaucoup de dépenses pour l'achat de carburant et l'entretien de l'engin.

Photo 10: Les différents moyens d'exhaure utilisés par les maraîchers de Ndiob

Cliché : Ndao 2009

11-1-2-2 : Techniques d'irrigation

Si les cultures pluviales dépendent entièrement des pluies, les cultures irriguées bénéficient d'arrosages organisés par l'homme au moyen de conduites d'eau, de canaux, de réservoirs, de pompes et d'autres récipients comme les arrosoirs, les seaux, les calebasses etc. ( H. DUPRIEZ et Ph. LEENER, 1990, p7).

Dans la vallée de Ndiob, on distingue principalement deux modes d'irrigations : qr

L'irrigation par aspersion : c'est une irrigation traditionnelle qui se fait au moyen d'arrosoirs munis de pompe d'arrosage ou bec ; de seau ou de toute sorte de récipient transportable a la main. Elle consiste a prendre de l'eau a partir de la source (bassin, puis, séane, cours d'eau etc.), qu'on transporte jusqu'a la planche ou parcelle de culture.

Ce mode d'irrigation présente des limites liées a des facteurs comme : la faible capacité des récipients utilisés, la distance a parcourir entre la source d'eau et les planches de culture, les pertes de temps etc. C'est une méthode tres exigeante en main d'oeuvre et utilisable que pour des parcelles de dimensions réduites. Pour réduire les pertes de temps occasionnées par les longues distances entre la source

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d'eau et les parcelles, les maraichers construisent de petites citernes en ciment ou en felts métalliques qui sont alimentés en eau, a distance par un tuyau partant du puits.

Photo 11: Citerne alimentée en eau à distance à partir d'un puits

Citerne à 15 m de distance

Vers la citerne

Puits

Cliché : Ndao 2009

Un autre inconvénient important est la forte perte d'eau occasionnée par l'évaporation. En en effet la division de l'eau en de fines gouttelettes par le bec de l'arrosoir favorise le transport d'une quantité non négligeable par le vent sous forme de vapeur d'eau. A cette perte s'ajoute l'eau qui se déverse tout au long des parcours de l'arroseur. La photo 12 montre une méthode d'irrigation par aspersion avec ses risques de perte d'eau énorme. Malgré les limites de cette méthode, elle est pratiquement la plus utilisée par les maraichers. Ces derniers ne disposent pas assez de moyens pour mettre en place des techniques d'irrigation plus sophistiquées comme le goutte a goutte.

Photo 12: Irrigation par aspersion avec arrosoirs

Cliché : Ndao 2009

41' L'irrigation goutte à goutte : C'est une technique qui consiste

a amener l'eau par petites doses fréquentes dans le sol a l'endroit précis oil les plantes peuvent l'utiliser, en réglant la quantité exacte d'eau et en choisissant avec

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precision le moment d'arroser.

Apres les semis, les tubes sont disposes de telle sorte que l'eau s'ecoule exactement aux pieds des plantes et on regle les debits a l'aide d'un robinet a la sortie de la citerne en ouvrant ou en bouchant les tubes de distribution.

Cette technique est tres adaptee aux regions agro-ecologiques qui ne disposent pas assez de ressources en eau: elle permet une utilisation rationnelle de l'eau en limitant la surface de sol mouillee et par consequent reduit le taux d'evaporation et le gaspillage. C'est une technique qui presente beaucoup d'avantages pour le maraichage a Ndiob. Elle permet une economie d'eau d'environ 5o% par rapport a l'arrosage traditionnel, moins de travail, moins de mauvaises herbes donc plus de disponibilite pour d'autres taches et moins de maladies des cultures.

Cependant elle n'est utilisee que dans une seule exploitation, en l'occurrence le perimetre du groupement de Ngalagne. En effet ce systeme est assez coliteux et les maraichers de Ndiob disposent de faibles moyens financiers dans leur ecrasante majorite. Le systeme goutte a goutte du perimetre de Ngalagne a ete mise en place par Jappoo avec l'appui materiel de deux entreprises françaises: France arrosage et Netafim France. A la difference des systemes sophistiques qui sont dotes de materiels perfectionnes et de pompe qui exerce une pression pour distribuer l'eau, le systeme de Ngalagne est essentiellement construit en materiels simples disponibles : les tubes de distributions sont constitues de raccords en PVC, des flits places en hauteurs et remplis a partir des puits assurent la distribution de l'eau (cf. photo 1).

Photo 13: Système d'irrigation goutte à goutte du périmètre maraîcher de Ngalagne

Robinet de sortie

Fût assurant la distribution de l'eau

Cliché : Jappoo Sénégal

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11-1-2-3: Equipement des maraichers

L'équipement agricole désigne l'ensemble des outils et machines utilisés dans le cadre d'une production. L'outillage des maraichers de la vallée de Ndiob est essentiellement manuelle, c'est en général du matériel artisanal fabriqué localement. Chacun des outils utilisés a une fonction bien précise. Ainsi nous avons : la houe qui est l'outil de base pour la préparation des planches, elle est utilisée pour trancher la terre et la déplacer, le rateau est utilisé pour l'aménagement des planches et le nettoyage des parcelles, le coupe -- coupe intervient dans la fabrication des cloture et le défrichement des champs. La corde, le seau et la poulie servent a l'exhaure de l'eau, l'hilaire est utilisée pour le sarclage et le labour pour l'aération du sol (cf. photo 14) quant a la brouette, elle sert a l'acheminement du fumier ou de l'engrais et de tout objet lourd vers les parcelles de culture.

Photo 14: Sarclage et aération du sol au moyen de l'hilaire

Cliché : Ndao 2009

Les outils les plus précieux pour les maraichers sont l'arrosoir et le pulvérisateur. Cependant malgré l'importance de ces outils, beaucoup de maraichers n'en disposent pas. Dans notre échantillon, 38% des producteurs interrogés n'ont pas de pulvérisateurs. En effet cet appareil n'est a la portée des maigres moyens de beaucoup de maraichers. Ces derniers y accèdent par location ou emprunt, grace au systeme de solidarité mise en place entre maraichers. Pour l'arrosoir, 29% des maraichers interrogés déclarent en avoir loué a 3000 FCFA la paire. Comme outil mécanique, nous avons noté uniquement des motopompes détenus par 15% des producteurs de l'échantillon. Les maraichers dotés de motopompe ou de

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pulvérisateur sont souvent des bénéficiaires de l'appui de World Vision ou de l'ANCAR.

Pour le transport des produits et les déplacements, l'équipement est essentiellement la charrette. Pratiquement la totalité des maraichers en disposent, surtout ceux faisant la navette quotidienne entre leurs villages éloignés et les zones de production.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci