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L'adaptation cinematographique de On se chamaille pour un siege de Hyacinte Kakou

( Télécharger le fichier original )
par AKAFOU JOEL RICHMOND MATHIEU
INSAAC - DESA 2011
  

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CHAPITRE 2 : LA STRUCTURE EXTERNE DE ON SE

CHAMAILLE POUR UN SIÈGE

1-la structure externe de `'on chamaille pour un siège.''

L'analyse d'une oeuvre artistique ou littéraire ne peut se faire sans l'étude de sa structure. Selon patrice Parvis, la structure externe est « la pièce dans son ensemble subdivisée en séquences, en actes, en tableaux, en parties et bien d'autres ». La structure externe d'une oeuvre prend en compte l'analyse du titre, la didascalie d'ouverture, la subdivision de l'oeuvre, le genre de l'oeuvre.

1-1 l'analyse du titre on se chamaille pour un siège.

Le titre est un texte extérieur au texte de théâtre proprement dit. Il est à cet égard un élément didascalique extratextuel ou para-textuel.

Ainsi le titre annonce t-il la couleur, instaure une attente. C'est à ce titre que Christian GAMBOTTI écrit : « le titre d'une oeuvre est toujours révélateur du mode de fonctionnement des thèmes essentiels et du sens de cette oeuvre. Il existe une sorte de contrat entre l'écrivain et le lecteur. Aux termes de ce contrat, le lecteur s'attend à trouver l'histoire à laquelle renvoie le titre ».

Cette attente sera soit déçue, soit satisfaite : le lecteur spectateur jugera en effet si la fable rime bien au titre.

Ici, le lecteur-spectateur va lire la pièce dont le titre est : on se chamaille pour un siège. Dans cette séquence linguistique, nous avons un sujet, un verbe et un complément. Le sujet est en rapport avec le mot « on » : c'est un pronom personnel indéfini, c'est-à-dire qu'il ne désigne personne de 6(*)façon spécifique et que tout le monde peut être concerné.

L'action exécutée par le pronom à travers le verbe « chamaille »souligne qu'il y a dispute, combat. Ces différentes notions révèlent que le pronom personnel « on » désigne plus de deux personnes.

L'objet de cette bagarre est précisé par la préposition « pour » introduisant un complément circonstanciel de but désignant ainsi l'intention de cette palabre.

L'objectif de cette lutte est pour occuper un « siège » ; ce n'est pas un banc qui donne lieu à plusieurs places mais une chaise ou un fauteuil d'une seule place. Le siège ici est le symbole du pouvoir, c'est aussi le symbole de l'accession au pouvoir. D'où « on se chamaille pour un siège » inspire la course au trône.

1-2 la dramaturgie de on se chamaille pour un siège.

Dérivée du grec « dramaturgia », la dramaturgie signifie composer un drame. Elle se définit avant tout comme « l'art de composition d'une pièce de théâtre ». Dans un sens plus large, c'est « la technique (la poétique) de l'art dramatique qui cherche à établir les principes de construction de l'oeuvre intuitivement à partir d'exemple concret, soit déductivement à partir de système de principe abstraits ». La dramaturgie présuppose de ce fait, un ensemble de règles spécifiquement théâtrales dont la connaissance et indispensable pour écrire une pièce de théâtre et l'analyser correctement.

De ce fait, il existe plusieurs dramaturgies entre autres, la dramaturgie en actes, la dramaturgie en Tableaux.

1-3 la dramaturgie en Acte.

Dans la dramaturgie en actes, les actes constituent la division externe de la pièce de théâtre en parties d'importance sensiblement égales en fonction du temps et du déroulement de l'action. L'acte marque une unité de temps. De ce point de vue l'acte peut se définir comme étant une unité de temporelle et narrative. Il se compose de scènes caractérisées par l'entrée ou la sortie de personnage. Il se termine lorsqu'il y a une sortie de tous les personnages ou lorsqu'il a un changement notable de la continuité spatio-temporelle. La fable étant alors décomposée en grands moments ou coupure narratologique. Les captures narratologiques représentent le critère essentiel de la division en acte. Le drame doit présenter une seule action décomposable en partie organiquement liées les unes aux autres. L'écriture en acte obéit à la règle classique des trois unités à savoir : Unité de temps, unité d'espace, unité d'action.

1-3-1 la dramaturgie en tableau.

Relativement à la dramaturgie en tableaux, le tableau se définit comme étant l'unité de la pièce du point de vue des grands changements de lieux, d'ambiance ou d'époque. De façon générale, à chaque tableau correspond un décor particulier. Le tableau est une unité thématique et non actantielle.

1-3-2 la dramaturgie relative.

Par ailleurs, il est important de noter qu'il s'est développé une dramaturgie plus libérale, une dramaturgie qui n'obéit ni aux caractéristiques de l'acte ni à celle du tableau. C'est une dramaturgie subjective et relative. Selon le petit Larousse, est subjectif, ce qui est individuel et susceptible de varier en fonction de la personnalité de chacun.

Quant à relatif, c'est ce qui n'a rien d'absolu c'est-à-dire dépend d'autres choses. Ainsi une dramaturgie subjective et relative est une dramaturgie qui n'obéit qu'au style du dramaturge, une dramaturgie qui rompt d'avec les formes classiques de découpage de l'oeuvre dramatique. En un mot, une dramaturgie subjective et relative tend à exprimer la particularité de l'écriture de l'auteur, laquelle rompt d'avec l'ordinaire c'est-à-dire les habitudes classiques, les conventions. Cela relève bien sur de l'esthétique du dramaturge.

Au vu de toutes ces considération qui précèdent, que pouvons nous dire de la dramaturgique de on se chamaille pour un siège ? Cette oeuvre de hyacinthe kakou, quoi qu'écrit en tableaux obéit elle aux caractéristiques de la dramaturgie en tableaux ?

Intéressons nous de prime abord aux espaces. L'action se déroule dans un cadre englobant(le village IKPO). A la lecture de on se chamaille pour un siège, nous nous rendons compte que l'action se déroule en plusieurs lieux :

-le domicile de monsieur DJINAN : « une cour, des cases, une cuisine d'où s'échappent de gros nuages de fumé, (...) DJINAN qui finit par se redresser, le visage radieux, terriblement » (I, P13) ;

-le village : le « crieur » passe dans tout le village pour informer les villageois (II, P 27) ;

-le domicile du chef : « le matin, les villageois arrivent dans la cour du chef Victor, se saluent, s'installent... » (III, P.29)

- le scrutin se déroule dans un lieu autre que le village : « nous sommes de retour au village... » (VI, P 127)

En plus des lieux, la pièce développe un seul thème « les élections ». Aucun tableau n'a de thème spécifique. Tous les tableaux sont intimement liés. Cette thématique et cette continuité narrative s'apparentent à l'acte donc à la dramaturgie en actes.

Par ailleurs, on se chamaille pour un siège n'obéit pas à une dramaturgie en tableaux. Il y a donc un travestissement des Actes en Tableaux. De plus, ce n'est non plus une écriture en Acte vu les différents lieux de l'action et le changement de temps. Aussi faisons-nous une proposition de ce qui aurait pu être la subdivision de l'oeuvre :

Première partie (P.13-25) : Remu ménage chez Djinan

Deuxième partie(P.27) : invitation à une réunion

Troisième partie (P.29-110) : rencontre chez le chef du village

Quatrième partie (P111-115) : le scrutin

Cinquième partie (P.117-128) : la victoire de tinanoh

C'est ce découpage qui fera l'objet d'adaptation cinématographique.

II- LA STRUCTURE INTERNE DE ON SE CHAMAILLE POUR UN

SIÈGE

1-études des personnages

1-1 les personnages

Le personnage de théâtre n'est pas une personne avec une âme. C'est un « entre de papier » qui n'existe que par une masse de discours prononcée par lui-même et par les autres personnages, sur lui. Les personnages sont, en réalité, le lieu de rencontre d'un ensemble de structure. Ils s'articulent en élément et sont eux même des éléments d'un ou de plusieurs structures.

Notre étude va se faire en s'appuyant sur les qualités des personnages en présence, le rapport entre ces personnages, le système de répartition des personnages. Pour mener à bien cette étude, il nous importe de relever quelques faits marquants qui caractérisent les personnages, qu'ils soient principaux ou secondaire dans l'oeuvre on se chamaille pour un siège .

Le texte de théâtre, à la différence des autres textes, désigne de manière stable et permanente les personnages qui prennent la parole.

Dans on se chamaille pour un siège, nous avons des noms à consonance Malinké, Baoulé, Yacouba. Ces noms s'inscrivent dans une réalité conforme à un code culturel. Toutes les régions de la Cote d'Ivoire sont représentées. Ces noms sont la manifestation textuelle des origines géographiques et culturelles. Le nom sert ici à l'identification ethnique.

Boka est un personnage dont la langue ne se délie que pour dire des mensonges. Député sortant, il veut « s'éterniser » au pouvoir. Il est l'incarnation vivante, matérielle du parti unique. Pour arriver à ses fins, il falsifie les informations et distribue son argent au peuple.

Il a fait vingt ans au pouvoir. Traité d'étranger, la situation de Boka s'apparente à un imposteur qui sera démasqué par Doué.

Doué est le neveu de Djinan. Ayant fait quelques années à l'école primaire jusqu'au CM2, il est un des rares intellectuels du village. Il est opposé à son oncle et aidera Tinné dans sa lutte émancipatrice à remporter les élections législatives.

Tinanoh est une jeune femme moderne, fille de Djinan, jeune fille dynamique dont les prouesses ont été vantées par Doué lors de sa campagne électorale. Femme battante, elle veut se mettre au service de son village. Femme émancipée, elle affrontera politiquement son père et le battra aux élections. Elle est mariée à un blanc et réside à Abidjan.

AHOUBA est un catéchiste. Elle nie le pouvoir des masques sacrés et s'en moque éperdument. Elle soutient Tinanoh. Les amendes à lui infligées par la chefferie après ses manquements aux « ancêtres » et aux « génies protecteurs » seront payées par tinanoh.

Djinan est un ancien combattant. Agé d'une soixantaine d'années, il est foncièrement ancré dans la tradition. Guidé par l'illusion, il pense être député en dehors des règles légales établies. Il est opposé à tous. Il affronte son neveu et sa propre fille. Il va jusqu'à renier sa propre fille. Il est exclusivement parce qu'il a traité Boka d'étranger.

Kokoti est un ami inséparable de Djinan. Il soutient Djinns dans toutes ses actions.

Personnage versatile. Il soutient Djinan et vote pour Tinanoh.

Le Chef Victor est un personnage caractérisé par une grande sagesse. Il et impartial et rassembleur. Il rappelle Djinan à l'ordre.

Gblagbla, crieur du village et porte parole du chef du village.

Ces personnages ont été choisis en fonction de leur importance dans l'évolution de la trame de l'histoire. Ce sont les personnages les plus actifs qui s'affrontent pour faire avancer l'histoire.

1-2 les personnages principaux et secondaires.

-PERSONNAGES PRINCIPAUX

-DJINAN

-BOKA

-GBLAGBLA

-PERSONNAGES SECONDAIRES.

-KOKOTI

-DOUE

-AHOUBA

-TINANOH

-TITI

1-3 la dynamique actantielle

La dynamique actantielle relève des forces des actants qui rentrent en contradiction ou en conjonction. Selon la classification d'Anne UBERSFELD7(*) inspirée des travaux de Greimas, un actant peut être une abstraction (la cité, Dieu, la liberté) ou un personnage collectif ou bien une réunion de plusieurs personnages (ce groupe de personnage pouvant être l'opposant à un sujet et son action) ou un personnage et même des objets. Seul l'actant sujet est obligatoirement un être animé et humain.la structure formée par les actants est le modèle actantiel.

En effet, selon l'action menée par chacun des personnages principaux de l'oeuvre à savoir Djinan, Boka et Tinanoh nous pouvons obtenir trois schémas principaux.

Mais avant, il importe de maitriser quelque termes employés dans la dynamique actantielle.

En clair, le sujet est celui qui désir quelque chose, l'objet est ce qui est désiré, le destinateur est ce qui pousse le sujet à vouloir, le destinataire est celui qui sera le bénéficiaire de l'objet. L'adjuvant apporte une aide au sujet tandis que l'opposant fait obstacle à son action.

Sur ce schéma, analysons le premier schéma actantiel conduit par Djinan

Schéma N°1

De tout le monde

m

Participation assurer sa suprématie

Son autorité

djinan devenir député

Kokoti

Les villageois doué

Les femmes

Les élections législatives sont annoncées à la radio. Tout le monde peut être candidat. Cela pousse Djinan à se présenter comme candidat. Il veut remporter les élections pour asseoir sa suprématie, son autorité. Dans cette aventure, il sera soutenu par Kokoti et certains villageois. Il verra l'opposition de son neveu (Doué), les femmes et Ahouba. Cette opposition fera perdre Djinan.

Schéma N°2

Le vent de la démocratie député, concrétisation

De la lutte émancipatrice

tinanoh candidate aux législatives

Doué

Les femmes ahouba Kokoti, les villageois Djinan

Le vent de la démocratie se met à souffler. Désormais tout le monde peut se présenter comme candidat aux élections. Ce fait motive Tinanoh à se présenter comme candidate, en dépit des menaces de son père pour, briguer le poste de député. Avec son discours de vérité elle sera soutenue par Doue, les femmes Ahouba et les autres ayant des positions indécises. Malheureusement, elle sera combattue par son père et Kokoti et quelques villageois qui trouvent scandaleux qu'une femme soit à la tête d'une population. Le combat de Tinanoh est plus émancipateur car il vise à mettre à nu, aux yeux de tout le monde, les compétences et les capacités intellectuelles des femmes. C'est à juste titre qu'elle remportera les élections.

Schéma N°3

Le pouvoir l'égoïsme être Député à vie

Boka Candidature aux législatives

Boka tout le village

Le pouvoir, l'égoïsme poussent Boka à se présenter comme candidat aux législations. Député sortant, il use de mensonges espérant avoir le peuple avec lui afin d'être toujours député, un député à vie. Dans son aventure ignoble, il aura avec lui sa conscience. Tout le village sera opposé à lui vu l'ampleur de ces mensonges. Il perdra évidement les élections.

Cette première partie s`est axée autour de dieux points que sont le contexte de production et l'analyse de l'oeuvre on se chamaille pour un siège.

Pour le premier axe il nous a été donné de situer le contexte d'émergence tant au plan socio-historique politique que économique. Il en ressort que le théâtre de Kakou est un théâtre social et politique, engagé. Ses racines plongent dans les arcanes de l'histoire de la Cote d'Ivoire.

Ensuite, comme second axe, il nous est revenu d'analyser l'oeuvre. L'accent a été mis sur le titre on se chamaille pour un siège, un titre évocateur, il y a la didascalie d'ouverture, la dramaturgie de l'oeuvre et le genre de la pièce qui constituent l'étude structurale de l'oeuvre.

Quant à la structure interne, elle englobe l'espace dramatique, la durée diégétique et les différents personnages qui gravitent tous autour de la dynamique actantielle.

2- la durée diégétique

La notion de diégétique est relative à la diérèses ou à tout élément dans la diègèse. Ce vocale a été tiré du grec « diegesis » qui désigne un récit et le contenu d'un récit. D'où par durée diégétique, nous entendons le temps qu'a pris le déroulement de l'histoire c'est-à-dire la fiction de on se chamaille pour un siège de hyacinthe kakou.

Autrement dit, en combien de temps s'est étendue l'intrigue, l'agencement des faits ou la relation des faits, des évènements de l'oeuvre théâtrale ? Ce faisant, nous allons nous fonder sur le discours des personnages et certaines didascalies pour autant qu'ils comprennent par moment des signifiants du temps, des indications temporelles ou des informations temporelles.

En effet, à partir de l'entrée de Doué, dès son premier discours, nous tirons comme information que Titi est en train de préparer le petit déjeuner et que nous sommes indiscutablement le matin « Nan Titi, et ma part de bouillie de mil, j'ai drôlement faim ce matin (P17) » ainsi, au tableau II, il fait nuit au moment ou le « crieur » informe le village de la tenue d'une réunion chez le chef le lendemain. La didascalie indique «  une nuit faiblement éclairée par la lune. On entend des jeunes filles chanter. Leur chant s'estompe, puis s'évanouit bien vite ... coassement de crapauds. Un tamtam déchire la nuit. On entend le crieur du village (II, P27) ». Au tableau III, on se situe au lendemain de l'annonce.

Le moment de ce lendemain est le « matin » comme le stipule la première didascalie «  le matin, les villageois arrivent dans la cour du chef Victor... » (III P.29).

La précision sera également donnée par le chef dans son exposé à travers : « votre présence ici ce matin... » (III, P.33). L'action durera dans le temps. Ainsi « il y a longtemps que le soleil s'est levé » prononcé par « GBLAGBLA » nous dit que nous ne sommes plus le matin mais à une heure un peu plus avancée de la journée. Cette indication du temps sera accentuée par le soleil «  le soleil est déjà très haut » que Gblagbla annonce au chef.

La didascalie du tableau IV page 87, nous informe que l'action se poursuit le même jour. Mais cette conviction sera déçue lorsque Boka fait son entrée et dit : « bonjours » (IV P 95). Est-ce que la réunion s'est interrompue et a repris le lendemain matin ? Dans tous le cas aucun élément ne nous le révèle. Le tableau V est relatif au jour du scrutin. Les élections ne peuvent se dérouler que pendant un jour autre que celui de la réunion.

Au tableau VI la didascalie relève « de retour au village » c'est-à-dire que le scrutin s'est tenu dans un lieu autre que le village et en une journée. C'est donc le même jour que les résultats ont été proclamés ; dans la soirée pour entre plus précis.

Au total, l'action dramatique s'est tenue sur trois jours et a été animée de bout en bout par des personnages dont il faut connaitre les traits de caractère.

3-l'espace dramatique

Dans ce syntagme nominal « espace dramatique » l'épithète dramatique provient du grec « Drama » qui veut dire action. Nous entendons par espace dramatique, un espace activant, un espace générateur de l'essentielle de l'action, des relations entre les événements de l'oeuvre.

Pour Anne UBERSFELD8(*) « si la première caractéristique du texte théâtrale est l'utilisation des personnages qui sont figurés par des êtres humains, la seconde, indissolublement liée à la première est l'existence d'un espace ou ces êtres vivants sont présents ».

Ainsi, dans on se chamaille pour un siège, nous avons l'espace global du village « IKPO » et l'espace ou se tient le scrutin. L'espace dramatique est l'espace se situant au niveau du texte dramatique. Il est donc porteur de signification car il permet de lire le code social d'une communauté humaine donné.

Le premier espace se compose de plusieurs lieux dont le domicile de Djinan et le domicile du chef de village :

-le domicile de Dinant est un espace de conflit perpétuel du à une incompréhension entre Djinan et sa femme d'une part et entre Djinan et son neveu d'autre part.

-le domicile du chef est le lieu ou se tiennent les réunions du village. C'est un espace de rassemblement.

L'espace dramatique on ne le dira jamais assez est l'espace qui se situe au niveau du texte dramatique. Il est donc porteur de signification car, à travers lui, il est possible de lire le code social d'une communauté humaine donnée. Toutefois, la question fondamentale que pose le texte de théâtre est celle de son inscription dans le temps.

4-la didascalie d'ouverture.

Les didascalies sont l'ensemble des indications textuelles, imprimées avec la pièce, qui permettent aux lecteurs de comprendre ce qui est appréhendé globalement par le lecteur. Elle comprend selon ANNE UBERSFELD «  le nom des personnages non seulement dans la liste initiale mais également à l'intérieur du dialogue et les indications des lieux ».

La didascalie d'ouverture donne des informations sur le niveau de développement d'IKPO. Par exemple la liste nous fait découvrir qu'Ahouba est catéchiste, cela signifie qu'il y a une église catholique dans le village. IKPO est en marche vers la christianisation. Il est dit également que Doua est écolier et on évoque la présence d'un directeur d'école. C'est dire qu'il y a une école primaire. Djinan est un ancien combattant, il fait partir des nombreux africains qui ont participé à la guerre aux cotés de la France. Il est clair, rien que l'incipit donne des informations importantes sur la société.

5- l'idéologie de l'auteur

Selon les propos de l'auteur après un entretien avec lui voilà ce qui ressort :

Elle a été écrite en 1981 ; ça fait 30 ans et elle semble, hélas, encore en effet d'actualité ! Le thème de la lutte pour le pouvoir, de l'amour et de mort, sont éternels, indémodables. Tant qu'il y aura des hommes habités par de furieuses passions liées à la quête du pouvoir ou à l'amour, les textes qui en parlent seront toujours actuels. Voyez « Antigone » de Sophocle écrit dans l'antiquité qui allie ces deux thèmes ! L'auteur critique dans son oeuvre plusieurs maux tels que l'émancipation de la femme, la conquête du pouvoir, la xénophobie et l'abus du pouvoir.

DEUXIEME PARTIE :

L'ECRITURE CINEMATOGRAPHIQUE

`'On se chamaille pour un siège''.

CHAPITRE 1 : ETUDE COMPARATIVE ENTRE L'ECRITURE DRAMATIQUE ET L'ECRITURE CINEMATOGRAPHIQUE.

* 6 PATRICE PARVIS, dictionnaire du théâtre, paris , Dunod, 1996, P.383-384.

CHRISTIAN GAMBOTTI, Phèdre de RACINE, paris, l'oeuvre au clair BORDAS, 1984, P11

* 7 Anne UBERSFELD : Les termes clé de l'analyse du théâtre-.

Anne UBERSFELD : Lire le théâtre, Paris, Ed. social 1998,p.57

* 8 Anne UBERSFELD : Op. Cit. p.24

Patrice PAVI, Op. Cit. p.17

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe