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Incidences de la crise financière internationale dans le secteur minier congolais

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par Anthony Lavu Gere-Tula
Université pédagogique Nationale (UPN) - License 2013
  

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Conclusion partielle

Au cours de ce chapitre nous avons fait un état de lieux de l'économie congolaise en présentant son aperçu général et en parcourant ce qu'a été l'évolution économique et sociale du Congo de 2000 à 2012.

Cette observation fait ressortir en générale la tendance croissante des dimensions de l'économie nationale. Cependant, avec l'avènement de la crise financière internationale, cette évolution a subit un ralentissement, notamment sur les exportations des produits miniers et agricoles, dans un contexte international difficile caractérisé par la récession qui touche un nombre de plus en plus important des pays partenaires de la RD Congo.

Bien qu'ayant survolé l'économie de la RD Congo en général et observer son évolution, il est tout de même important de connaitre en fond les réels impacts qu'on causé cette crise sur le secteur minier en particulier ; D'où, notre troisième chapitre basé sur la crise financière et économique internationale et ses incidences sur le secteur minier Congolais.

CHAPITRE 3 : CRISE FINANCIERE ET ECONOMIQUE INTERNATIONALE ET SES INCIDENSES SUR LE SECTEUR MINIER CONGOLAIS

Dans ce chapitre nous parlons de l'impact de la crise financière et économique internationale dans le secteur minier congolais.

3.0. Introduction

Depuis un certain temps, la crise financière internationale est à la une de l'actualité. Il ne se passe pas un jour sans que cette crise soit évoquée par les médias nationaux et internationaux. La crise financière est réellement arrivée aux portes de la République démocratique du Congo. Pour preuve, plusieurs entreprises, surtout minières ont connu une baisse sur toutes leurs actions en bourses, environ 300 entreprises minières et bancaires, ont connu une récession dans le Katanga, avec comme conséquence l'augmentation du taux de chômage. Vu que la production minière était le moteur de la croissance économique et responsable pour les entrées d'investissements étrangers, cela a eu un effet ralentisseur sur la croissance économique et a donc freiné les activités en aval de ce secteur comme les transports et la construction.

La baisse de croissance économique causée par l'effondrement des prix et quantités à l'exportation a eu des effets directs et indirects sur la population. Direct, puisque beaucoup de comptoirs se sont fermés du jour au lendemain dès que les prix se sont effondrés fin 2008, et beaucoup d'activités minières artisanales se sont arrêtées à l'exception du secteur de l'or qui n'a pas vu ses prix d'or chuter.

Donc, si ces effets directs n'ont eu qu'une action de propagation de la crise limitée, vu que le secteur minier artisanal avait atteint entre 3 à 7 % de la population active, ce n'est pas le cas des effets indirects qui eux ; grignotait les revenus réels de presque toute la population, laquelle est déjà très vulnérable. La crise financière internationale qui a éclaté en 2008 s'est très vite muée en crise économique avec une diminution d'activité économique mondiale et une augmentation du chômage dans presque tous les pays. On aurait pu espérer que les pays à faible taux d'intégration dans l'économie mondiale auraient été épargnés. Dans un pays comme la RDC, ce n'est en effet pas la crise financière qui a contaminé le secteur réel de l'économie, mais ce sont les retombées de cette crise sur la diminution de la demande internationale qui ont déclenché les courroies de transmission de celle-ci à l'intérieur du Congo.

La sévérité de la crise internationale a donc été transmise d'une part par la baisse importante des prix des produits miniers dont dépend la valeur des exportations congolaises et d'autre part par la faible capacité du gouvernement à faire face à ces chocs exogènes. Les effets directs de la crise ont d'abord été ressentis dans le secteur minier qui a vu ses activités chuter d'environ un tiers, ce qui a donc entrainé une augmentation du chômage des travailleurs industriels et surtout artisanaux. Les effets en aval de perte de pouvoir d'achat de ce secteur minier se sont évidement aussi transmis aux autres secteurs de l'économie comme le transport et la construction. On aurait aussi pu espérer que la taille exceptionnelle du secteur informel aurait isolé en grande partie les Congolais des effets de la crise et que ces effets se seraient cantonnés qu'au secteur minier et aux effets en aval, mais malheureusement les effets de propagation de la crise se sont bien étendus au secteur informel.

En effet, la baisse de la valeur des exportations suivie d'une baisse concomitante des importations a entraîné une détérioration du taux de change et une augmentation de l'inflation. Ainsi les prix des biens dont dépend en grande mesure le secteur informel des villes ont augmenté. Bien entendu, à l'intérieur du pays et dans les campagnes qui dépendent moins d'importations mais consomment davantage de produits locaux, les effets de la crise se sont moins fait sentir. Pour contrer les effets de la crise sur la société congolaise, le gouvernement congolais est apparu très peu outillé, ce qui est peut-être le mieux illustré par le niveau des réserves internationales de la Banque centrale pouvant freiner la détérioration du taux de change, réserves qui ne suffisaient plus pour couvrir ne fût-ce qu'une journée d'importations au mois de mars 2009. Bien que la communauté internationale ait vite réagi en aidant le gouvernement congolais par un appui apporté à la balance des paiements, cela montre combien le gouvernement congolais est dépendant de l'extérieur et est très peu armé pour contrer des chocs exogènes.

Donc, si le pays dans le court terme peut bien compter sur la communauté internationale, dans le long terme, une solution plus durable devra être trouvée dans un renforcement de la gouvernance interne qui reste le talon d'Achille du développement congolais. Cette crise démontre aussi la vulnérabilité du pays qui dépend trop seulement d'un seul secteur pour ses exportations mais également de matières premières à faible valeur ajoutée produites sur place. Les deux effets fondamentaux de la vulnérabilité de l'économie congolaise sont cependant liés, le niveau de faible gouvernance ne permettant pas au pays de profiter de ses richesses et de diversifier l'économie vers des secteurs où la majorité de la population travaille. Ainsi le pays est à la merci de la demande internationale et des variations incontrôlables de celle-ci. Nous allons tenter de représenter schématiquement les courroies de transmissions principales de cette crise financière et économique internationale en RD Congo pour mieux s'imprégner de la façon dont notre économie s'est vu frappée par cette dernière à travers la figure 1 :

Figure 1 : Courroies de transmission principales de la crise en RDC54(*)

Crise financière et boursière internationale

Crise humanitaire à l'Est du pays

Récession économique internationale

Absence d'intégration du secteur financier et bancaire

Baisse des prix et quantités d'exportation

Structure des importations

Croissance économique en baisse

EFFETS INDIRECTS

1. Détérioration des 1. Baisse des revenus

termes de l'échange budgétaires

2. Déficit de la balance de

Paiements augmente

3. Dépréciation du FC 2. Financement

monétaire du

4. Prix à l'importation déficit du Augmente Gouvernement

Inflation augmente

EFFETS DIRECTS

Baisse de l'emploi (formel et informel) et des revenus dans le secteur des exportations

Dépenses additionnelles dues à l'intervention à l'Est

Économie informelle

PAUVRETÉ ACCRUE

La figure laisse d'abord voir que ce n'est pas la crise financière en sois, qui impact la RDC, mais plutôt la récession économique internationale issue de ladite crise, que le pays est affecté. En effet, la baisse de la demande internationale en matières premières s'est fait sentir surtout au début de 2009 et Comme la RDC est hautement dépendante d'exportations des minerais pour ses recettes en devises, la baisse des cours des matières premières et la baisse des quantités vendues sur le marché international s'est sont fait sentir.

En fin de compte c'est l'augmentation des prix et les pressions inflationnistes qui sont venu érodé le pouvoir d'achat, déjà fort réduit, de la population. Nous n'avons pas retenus d'autres courroies de transmission qui ont appauvris davantage la population. Il est vrai que les pressions inflationnistes ne viennent pas seulement des chocs extérieurs. La crise sécuritaire à l'Est du pays est à la base d'un gonflement des dépenses gouvernementales non budgétisées en 2008 et 2009.

Les cours du cuivre, le minerai le plus exploité au pays jusque là, sont passés, dans l'espace d'une année : de 8000 USD la tonne à près de 4000 USD, pour la même quantité ; de novembre 2007 à novembre 2008. Quant au cobalt, Il est passé de 3000 USD la tonne, en novembre 2007, 5000 USD durant le premier semestre de 2008 pour tomber à moins de 4000 USD en novembre 2008. Ces deux minerais sont aussi ceux qui impliquent un grand investissement et un déploiement intense de l'activité industrielle au pays et essentiellement au Katanga.

A moins de 50% des prix de revient de leurs productions, les sociétés minières ont commencés à travailler à perte et plus d'une quarantaine d'entre elles ont préférés fermer en attendant que la tempête passe. L'économie mondiale étant un tout complexe et lié, les valeurs boursières des sociétés minières ont aussi chuté. A titre indicatif :

- First Quantum Minerals dont l'action boursière a baissé de 80%,

- Katanga Mining a décru de 93,39%,

- CAMEC (Boss Mining) a chuté de 93,9%,

- Meteorex (Rwashi Mining) s'est déprécié de -83,9 %,

- Mwana Africa (SEMKHAT) est tombé à -92,6 %

- Anvil Mining de -91%,

- Teal Metal a atteint -95,8 % de sa valeur.

Du coté de l'exploitation minière artisanale, le choc financier s'est aussi durement fait sentir ; L'or et l'étain, exploités artisanalement ont connus une baisse de leurs cours mondiaux. Après avoir atteint 2.500 USD la tonne au milieu de l'année 2008, l'étain est revenu, en novembre 2008 en deçà de sa valeur, à 1700 USD.

En ce qui concerne le diamant, « le marché du diamant a aussi souffert essentiellement de la baisse de la demande dus à l'absence de crédit disponible aux acheteurs ; Les banques ne donnant plus de facilités de crédit depuis le début de la crise ». Si cette dépréciation des produits et des valeurs des sociétés minières est principalement le fait d'une situation financière mondiale instable ; Au plan économique, la crise a pour champ l'économie réelle, dira J.C Masangu. Le secteur minier qui en est la locomotive sera touché, suite à la baisse des capitalisations et des valeurs boursières qui vont influer sur la levée des fonds sur les places boursières et pour les emprunts bancaires. Il y a aussi la baisse ou chute des prix des produits miniers (cuivre, zinc, ...), et le ralentissement de l'économie mondiale qui va affecter la demande des métaux de base comme le cuivre. Conséquence, des projets d'investissements initiaux ou d'expansion ont été postposés, arrêtés ou redimensionnés.

En ce qui concerne la RDC en général et la province du Katanga en particulier, la crise financière internationale s'est fait ressentir au niveau des investissements miniers qui ont été gelés, des chantiers d'usines ou de projets arrêtés, ainsi que la chute du prix des métaux de base entrainant la fermeture de certaines unités de traitement ou la réduction drastique d'activités minières (traitement, négoce, etc.). A cela, il faut ajouter la perte des recettes pour le budget de la Province qui a été privé d'une marge de manoeuvre fiscale pour mettre en oeuvre des politiques contre-cycliques. En 2009, la République démocratique du Congo (RDC) a réalisé une croissance économique de 2.5%, contre 6.2 % en 2008 ; les industries extractives au Katanga ont enregistré une forte baisse de la production et du niveau d'activité. De 2008 à 2009, la production de cuivre a chuté de 18.6 %.55(*) Sur 75 entreprises minières oeuvrant dans la province du Katanga en 2008, 46 ont fermé en 2009 du fait de la diminution des cours des minerais, et 19 ont réduit leurs activités.

3.1. FORTE VULNERABILITE DE L'ACTIVITE MINIERE

Cette section, nous informent sur l'incidence de la crise dans le secteur minier industriel qui est très dépendant de l'évolution des marchés internationaux compte tenu du fait qu'il est orienté quasi exclusivement vers l'exportation. La figure 2 montre l'étendu de l'impact négatif de la crise sur le secteur minier industriel congolais.

Figure 2. Distribution de l'impact de la crise chez les sociétés minières56(*)

Depuis le mois d'octobre 2008, la situation du secteur minier congolais a beaucoup changé suite à la crise financière et économique internationale qui a frappé les économies développées et dont les répercussions se sont fait sentir durement jusqu'au Katanga. En ce qui concerne les entreprises concessionnaires des mines, Anvil Mining, Katanga Mining, le Groupe CAMEC, Ruashi Mining, CMSK, MMK et la Gécamines, pour ne citer que celles-ci, ont été sérieusement perturbés dans leur activité d'exploitation par la crise.

Les sociétés restées opérationnelles ont dû revoir leur politique d'exploitation minière en supprimant les sous-traitants, en supprimant de nombreux postes occupés par du personnel journalier et expatrié et en engageant des négociations avec les délégations syndicales. Ainsi ces entreprises minières ont réduit leurs activités et mis une partie de leurs travailleurs en chômage technique. Certaines ont arrêté leurs investissements, d'autres encore ont différé les leurs. Cette situation a eu des conséquences significatives sur le plan social et de l'emploi. Cette situation a aussi affecté très négativement la trésorerie de nombreuses entreprises minières qui ont éprouvés des difficultés pour faire face aux services de la dette et payer les charges de production.

La crise traversée par les exploitants des mines industrielles a eu aussi des conséquences très négatives en aval avec la fermeture ou la sous utilisation des unités de traitement, ainsi que le gel de la construction des nouvelles unités programmées. Sur 74 entités de traitement, 45 ont été arrêtées pendant la période considérée, soit 60% d'entre elles. Tandis que selon les données du Ministère provincial des Mines et des Affaires foncières, 96% des entreprises minières d'extraction avaient réduit leurs activités et/ou personnel.

A la chute de la demande et des cours mondiaux, il faut ajouter la reprise de l'inflation et les pressions associées sur le taux de change qui ont durement affectés :

· le secteur minier industriel qui importe la plus grande partie de leurs besoins en biens mais aussi ;

· tout le tissus économique local fortement dépendant des importations et

· les populations qui ont vu les prix à la consommation augmenter rapidement.

En RDC globalement, l'inflation a été d'environ 53,44 % en moyenne en 2009 contre 27,6% en 2008. Elle est due à la hausse des prix de l'alimentation, du logement, de l'énergie et des transports. Dans le même temps, on a assisté à une dollarisation de l'économie et les dépôts en devises ont représenté 66 % de la masse monétaire en 2009, contre 58.2 % en 2008. Face à toutes ces difficultés conjoncturelles, les grands groupes miniers ont développés différentes stratégies leur permettant de faire face à la diminution drastique de leurs recettes. Ils ont principalement résiliés des contrats et abandonnés les activités les moins rentables tout en ayant recours au produit minier des creuseurs, bien moins cher en termes de coût d'exploitation.

La figure 3 présente les principales causes de la baisse de la production ; le facteur prépondérant étant la chute des cours des métaux :

Figure 3. Répartition des causes de la baisse de la production

3.2. INCIDENCES DE LA CRISE SUR L'EMPLOI DANS LE SECTEUR

MINIER INDUSTRIEL

La division provinciale de l'ONEM (office national de l'emploi) censée recevoir les déclarations relatives à l'emploi et effectuer le traitement des déclarations a comptabilisé, tous secteurs confondus : un total d'emplois contractuels de 41.468 emplois déclarés pour 2008 par 435 entreprises alors qu'il était en 2007 de 44.399 déclaré par 520 entreprises ; Soit une réduction de près de 6.6% des emplois contractuels et de 16% des entreprises. Par ailleurs, au 05 janvier 2009, l'Inspection urbaine du travail de Likasi a signalé 1510 emplois perdus pendant l'année 2008. En date du 29 Décembre 2008, l'Inspection urbaine de Kolwezi signalait 744 emplois perdus dont 110 expatriés. A ces chiffres, il faut ajouter 246 autres emplois perdus recensés par la même inspection à la date du 05 Février 2009.

3.3. INCIDENCES DE LA CRISE SUR L'EMPLOI DANS LE SECTEUR

MINIER ARTISANAL

Deux mouvements migratoires opposés ont été constatés sur les sites artisanaux :

- le premier était le mouvement d'entrée dans les mines à la suite du boom minier entre 2006 et 2008. Il s'agit de la ruée de ceux en situation de chômage, de sous emploi et en quête d'une activité plus rémunératrice qui se sont dirigés vers les mines artisanales.

- Le second mouvement fut lié aux effets de la crise mondiale et de l'effondrement des cours qui ont poussé de nombreux creuseurs à quitter leur activité pour retourner en ville (avec des conséquences importantes en termes de recrudescence de l'insécurité) ou au village (en revenant à l'agriculture de subsistance).

La production totale artisanale du cuivre a été durement touchée par l'effondrement des cours étant donné que la production artisanale de cuivre est passée de 2101,125 tonnes métriques en 2007 à 1340,178 tonnes métriques en 2008 (soit une baisse de 57%) et la production du cobalt passait de 1602,73 tonnes métriques en 2007 à 610,98 tonnes métriques (soit une baisse de 62%). Pour l'exploitation minière artisanale, la situation mi 2009 selon le Service d'Assistance et d'Encadrement des Small Scale Mining (SAESSCAM) était la suivante :

-  dans la zone de Lubumbashi, 15 sites artisanaux étaient actifs pour une population artisanale estimée à 1867 exploitants artisanaux ;

- dans la zone de Likasi, 12 sites artisanaux étaient actifs pour une population évaluée à 13617 exploitants artisanaux ;

- dans la zone de Kolwezi, il y avait 16 sites actifs pour une population estimée à 26537 exploitants artisanaux.

Dans la période de fort reflux du marché, de novembre 2008 à février 2009, la SAESSCAM estime que près de la moitié des exploitants artisanaux ont déserté les sites. Cependant, les prix du minerai, certes encore loin des pics d'avant crise, se sont nettement redressés depuis. En ce qui concerne le cuivre, le prix mondial de la tonne était passé de 8000$ avant la crise pour tomber à 2800$ au pic de la crise mais, aujourd'hui, il oscille entre 5000$ et 6000$. Ainsi les creuseurs ont commencé à revenir depuis que les cours se sont redressés et qu'il y a eu un frémissement du marché suite à la réouverture de comptoirs d'achat par les chinois notamment.

Le raffermissement du marché mondial et la phase de redémarrage des entreprises minières poussent une grande partie des creuseurs et même certains travailleurs licenciés à reprendre le chemin des sites miniers. En ce qui concerne la baisse de prix de vente, nous avons analysé les différents prix avant la crise et le prix actuel. Le prix du cuivre en bloc a baissé de 60% et celui du cuivre en vrac de 53%. Quand au cuivre à faible teneur, son prix a baissé de 50%. Le prix du cobalt en bloc et en vrac ont baissé respectivement de 70 et de 50% ; comme le montre la figure 4.

Figure 4. Prix de vente en $ avant la crise comparé au prix en $ en pleine crise

Cet effondrement des prix a eu des conséquences désastreuses sur les conditions de vie des creuseurs et leur famille ; tel que :

- la non scolarisation des enfants ;

- la non fréquentation des centres de santé ;

- l'accroissement de la criminalité ;

- la baisse du panier de la ménagère et l'abandon des mines.

Le recul dans la scolarisation des enfants s'explique par la chute du revenu des ménages miniers artisanaux à cause de la crise. La baisse des cours de métaux (cuivre et cobalt), la réduction des effectifs des entreprises minières industrielles et la fermeture de nombreuses unités de traitement se sont traduits par l'impossibilité de payer la scolarité des enfants pour de nombreux ménages. La crise économique et financière qui s'est étendue à l'ensemble des pays en développement en 2008, a touché très durement l'économie de la RDC qui avait connu dans les années passées une croissance forte tirée par les investissements directs étrangers et l'exportation de matières premières dont les prix mondiaux s'étaient fortement appréciés.

Il est maintenant clair que la crise globale s'est traduite par une crise de l'emploi en RDC, fragilisant de ce fait la réalisation d'un des cinq chantiers présidentiels. La faible intégration du secteur financier africain dans le système financier international et la non intervention des banques africaines sur les marchés des produits dérivés les ont épargnés des conséquences directes de la crise financière. Mais le ralentissement synchronisé des économies à l'echelle mondiale induit par la crise financière a compromit les performances macroéconomiques appréciables enregistrées en Afrique.

Les effets de contagion de cette crise sur l'économie réelle, se sont répandus rapidement et touchant l'afrique du fait des liens commerciaux qu'elle entretient avec les pays développés et dont elle dépend pour son développement. Bien que l'économie congolaise ait été préservée des effets directs de la crise financière induite par les opérations spéculatives risquées que connaît le système bancaire des pays riches, il s'avère important de mener une analyse des effets de cette crise à court terme sur les grands secteurs macroéconomiques. Malgré que l'économie congolaise ait été préservée de la crise financière au premier degré, ses effets perturbateurs se manifestent depuis le mois d'octobre 2008 sur le secteur réel à travers un ralentissement de la croissance économique globale.

* 54 Danny Cassimon et al, « L'IMPACT DE LA CRISE SUR LE DEVELOPPEMENT » Anvers, Mai 2009

* 55 Perspectives Economiques en Afrique, 2011 :

http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/countries/central-africa/congo-democratic-republic/

* 56 www.google.cd/ Le modèle de croissance Katangais face à la crise financière mondiale

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