I.1.4.CARENCE AFFECTIVE
La carence est un manque d'un ou des plusieurs
éléments dans l'organisme, susceptible à la satisfaction
des besoins humains et peuvent provoquer certains troubles biologiques et
psychologiques.
Parlant de la carence affective, elle est selon Sillamy (1972,
p. 55), un manque ou une insuffisance d'affection. Les besoins affectifs de
l'homme sont aussi importants que les autres et leur insatisfaction peut
être grave de conséquences. Tous les travaux effectués
depuis une trentaine d'années sur ce sujet, aboutissent aux mêmes
conclusions : l'amour est à l'homme ce que le soleil est à la
plante, en l'absence de ces éléments, le développement se
fait mal et la mort peut même survenir.
Il s'agit d'un manque ou d'une insuffisance des liens
affectifs de l'enfant avec sa mère. Absence ou insuffisance des
ressources d'un débiteur, élément indispensable à
l'équilibre psychologique ou au développement de l'organisme.
Nous pouvons bien remarquer avec Sillamy (1973, p. 141) que la
carence affective est un manque ou insuffisance qualitative des apports
éducatifs dans les différents milieux de la vie de l'enfant
(école, famille) ne permettant pas de satisfaire les différents
besoins de l'enfant : les besoins physiques, affectifs, intellectuels,
culturels, moraux et sociaux.
Lemay (2007) souligne qu'il y a carence affective ou risque de
carence affective quand un enfant de moins de trois ans n'a pas noué des
liens d'attachement suffisamment solide, structurant et que cette
fragilité n'a pas été réparée, soit par les
parents, soit par une famille de substitution.
Quant à nous, la carence est un manque d'un être
cher, de tout organe ou pas qui procure du plaisir en donnant sens à
l'existence humaine et au bien-être, dont on ne peut jamais combler. (Un
manque ne peut être jamais comblé, car il est
irremplaçable).
I.1.6. AFFECTION & AFFECTIVITE
Bernard et Geneviève pierre (1977), définissent
l'affection comme un état qui exprime un attachement, une tendresse ou
un contact bien déterminé d'une personne pour une autre.
Pour Doront & Parot (2011) la notion d'affection est d'une
extension et d'une compréhension assez vagues, englobant des
états aussi divers que les émotions (passions, sentiments,
anxiété, angoisse, tristesse, joie, voire sensations de plaisirs
et de douleur)
L'affectivité est un ensemble des états
affectifs, des sentiments, émotions et des passions d'un individu. Si,
pour des raisons d'exposition commode, l'on distingue habituellement, dans la
vie mentale de l'homme, trois sphères différents : la
sphère intellectuelle, la vie affective, et l'activité, celles-ci
sont en réalité, intimement liées et indissociables l'une
de l'autre. Cela est particulièrement sensible pour
l'affectivité, qui constitue l'aspect le plus fondamental de la vie
psychique, la base à partir de laquelle s'édifient les relations
interhumaines et tous les liens unissant le sujet à son milieu,
lorsqu'une modification intervient dans l'organisation affective d'un
être humain, elle retentit sur l'individu tout entier, son efficience
intellectuelle, ses attitudes et son comportement.
La joie, le plaisir du succès libèrent les
énergies, stimulent l'intelligence et favorisent l'épanouissement
de la personnalité. Les préoccupations anxieuses,
l'insécurité, l'angoisse, au contraire, qui freine et inhibent le
développement de la personne, sont responsables de très
nombreuses inadaptations sociales. Elles se retrouvent dans les échecs
scolaires, la plupart des névroses, les troubles psychosomatiques et
certaines psychoses (Sillamy, 1972, p.15). Quant à nous,
l'affectivité est un ensemble des états affectifs entre-autres :
des émotions, des sentiments, et des passions, aux quels proviennent le
plaisir d'atteindre un objectif de vivre au prêt des parents, de
réussir sa vie. Et dans ce cas, le déplaisir,
révèle l'existence d'un obstacle qui empêche d'atteindre
l'objectif visé et qui conduit de fois à une carence
affective.

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I.2. NOTIONS SPECIFIQUES RELATIVES A LA CARENCE AFFECTIVE
I. GENERALITES
*Origine, historique et évolution de la carence
affective
Le terme « carence » est profondément
polysémique, subjectif au sens premier, il signifie manquer, du latin
carence, mais de quel manque s'agit-il ?
Situé du côté du manque, la carence est un
constitutive de l'humain pour lequel fait toujours défaut cet obscur
objet du désir, sa de finit suppose donc un consensus théorique
sur les besoins fondamentaux de l'être, mais également sur les
seuils en de ça desquels la carence s'inscrit et pénalise de
carence n'existe pas en tant que tel, laissant chacun en repérer les
traces et en évaluant la manifestation à travers les
difficultés d'un enfant ou d'un adulte.
Le terme carence issu de la médecine, désigne le
manque ou l'insuffisance d'une substance nécessaire à la vie et
qui est apportée par l'environnement dans un cadre normal. Il est
difficile à première vue de pouvoir appliquer cette
définition au concept psychologique de carence affective ; car cz qui
manque dans ce cas est immatériel, invisible, ce qui explique sans doute
le fait que ce concept, pourtant primordial en psychologie. Ne s'est
développe que tardivement chez l'enfant est en effet relativement
récent. Car comment aurait-on pu parler d'un tel concept alors que
pendant longtemps, on considère le nourrisson comme un enfant tube
digestif ? le développement d'une psychologie plus proche de la
réalité du nourrisson, notamment grâce aux travaux de R.
Spitz concernant ce qu'il a appelé la dépression anaclitique et
hospitalisme, à permit cette simple constatation : le nourrisson a
d'autres besoins que ceux que l'on pourrait qualifier de « vitaux »,
ces travaux montrent que l'enfant a non seulement besoin de la nourriture et
des soins que peuvent lui apporter son entourage mais aussi de son
affection.
Alimenter le nourrisson, le changer ou le soigner ne sera pas
suffisant si ces actions ne sont pas accompagnées d'une certaine charge
affective. Les travaux de J. Bowlby sur le concept d'attachement l'accent sur
la primauté du « besoin d'amour » par rapport aux besoins dits
« vitaux » ou même sur la présence ou non de la
véritable mère biologique. « Mémoire de David
Fernandez les carences affectives chez l'enfant. Www. Psychologie.
Fr/CGI-bien/moteur »

17
Il a donc besoin que quelqu'un prenne soin de lui. Maman que
devez-vous à vos enfants ?
I.2.1. CAUSE D'UNE CARENCE AFFECTIVE
Comme nous l'avions souligné dans les points ci-hauts
que la carence affective est un déséquilibre ou une insuffisance
en provenance des plusieurs causent dont voici les plus marquées que
nous citerons sans pour autant entrer en détaille :
La mort d'un des parents ou de tous les deux,
Le divorce de parents, ou d'un couple parental,
L'absence des soins maternels, la naissance d'un
nouveau-né,
La polygamie des parents, l'abandon, l'antipathie entre la
mère et l'enfant, l'inoccupation de la mère vis-à-vis de
l'enfant (surtout les mères qui passent toute la journée au
service, en abandonnant leur enfant entre les mains de la bonne ou d'une autre
personne)
I.2.1.1. CONSEQUENCES DE LA CARENCE AFFECTIVE CHEZ LES
ENFANTS NEGLIGE
Ces enfants peuvent connaitre des troubles divers
appelés stigmates neuro-parthiques ou névrotiques. Ces termes
désignent une chose des troubles physiques ou psychiques ou encore
psychosomatiques que l'on rencontre chez un enfant isolé avec une
fréquence plus ou moins grande. Il s'agit en quelque sorte d'un retard,
du développement ou des certaines intégrations dont les sujets
souffriront pendant toute leur jeunesse ou même plus tard.
I.2.1.2. La naissance
Nous savons aujourd'hui que l'enfant avant sa naissance est un
être humain conscient et capable des réactions qui, dès le
sixième mois de grossesse a une vie affective active. Apres la
naissance, des bouleversements, sorti de l'utérus, le bébé
n'est plus nourri automatiquement, le pipeline qui l'approvisionnait en
oxygène et en substances nutritives, n'est plus la. Pour vivre, le
bébé doit commencer à respirer et à absorber
lui-même des nutriments. Il a besoin de quelqu'un qui le nourrit et qui
comble ses autres besoins psychologiques. Un nouveau-né doit
également se développer sur le plan mental, affectif,
moral,...

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19

20

21
I.2.1.3. Les besoins affectifs de l'enfant
L'enfant Vient au monde en bénéficiant de
l'affection de ses parents, c'est en eux que se trouvent les
particularités physiques, intellectuelles et morales. La moindre
privation affective de sa mère provoque une frustration dont les
conséquences se répercutent sur le comportement total de la vie
de l'enfant. La psychanalyse a relevé le tort immense provoqué
par les erreurs d'éducation telles que les mots qu'il ne fallait pas
dire, un geste un peu suffit, un ton de voix qu'il ne fallait pas prendre. Tout
simplement parce que cet être humain fragile est extrêmement
sensible. Les impressions faites sur lui sont très profondément
conservées dans le subconscient. Au point de déterminer plus tard
de névroses, des psychoses et des manies, d'autres comportements tels
que l'énurésie, le vol, la coprophagie, la kleptomanie, peuvent
être les conséquences d'une carence affective intervenant dans la
relation parents enfant surtout, dans la première enfance.
Lorsque les troubles apparaissent isolés, ils ne
revêtent pas une grande signification, pourtant, l'énurésie
et l'encoprésie à elles seules peuvent se représenter
finalement pour l'adolescent une grave invalidité. En revanche, lorsque
plusieurs de ces troubles sont associés, ils sont l'indice d'état
de tension, d'angoisse, ou représentent dans le premier stade d'une
névrose infantile pour le dépistage de ces troubles psychiques de
l'enfant, d'une part, la connaissance de ces stigmates cités ci-haut est
utile :
- Le fait de sucer le pouce après l'âge de deux
à trois ans, - L'énurésie nocturne,
- L'encoprésie, l'angoisse nocturnes avec toutes les
craintes irraisonnées qui peuvent être précurseurs des
phobies ultérieures,
- Les troubles du sommeil, les cauchemars
répétés et le somnambulisme,...
C'est ainsi que l'extrême privation affective due
à l'absence d'un ou de deux parents, provoque un
déséquilibre, un retard développemental ou certains
comportements considérés comme pathologiques. Ainsi, nous pouvons
dire qu'il y a la coïncidence entre nous et Maurice Tieche lors qu'il dit
: l'amour se nourrit, que l'absence de satisfaction affective se traduisant par
un retard à la fois physique et intellectuel très marqué
(Guide pratique, 1976, p 41).
Les effets d'une séparation peuvent avoir des
répercutions plus ou moins importantes suivant le sujet, la
période de séparation, l'existence ou non d'un « substitut
maternel, infirmiers auxiliaires, autres parents ».
I.2.2. LA PERCEPTION DE LA SEPARATION PARENTALE PAR
L'ENFANT
Il nous semble important de présenter la façon
dont l'enfant perçoit la séparation parentale car elle permet de
mieux comprendre ses réactions immédiates (N. Kalter et J.
Plunkett) ont étudiés la perception qu'avaient les enfants des
causes et des conséquences de la séparation parentale, en
utilisant un test psychologique de type projectif complété par
l'interrogatoire des parents. Un enfant sur trois pensait que les enfants
étaient responsables de la séparation des parents, qu'ils soient
ou non confrontés à cette situation. Ce sentiment de
culpabilité était plus important chez les enfants de moins de
huit ans, ce qui s'explique par le mode opératoire de leur
pensée. Le divorce était le plus souvent perçu comme
source de troubles affectifs et des difficultés du comportement chez les
enfants qui vivaient dans une famille unie (37% contre 55% des enfants qui ont
des parents séparés) ces résultants confirment notre
impression clinique : L'enfant s'adapte à sa nouvelle situation
familiale et relativise à la tristesse et au chagrin. Le fait de grandir
l'aide à mieux appréhender intellectuellement cette situation.
I.2.2.1. L'adaptation de l'enfant à la
séparation parentale en fonction de son âge
Comme nous l'avons vu, les réactions de l'enfant
à la séparation parentale sont influencées par son
âge et par sa capacité(selon son stade de développement)
à intégrer à la fois intellectuellement et affectivement
la réalité de sa nouvelle situation familiale.ces données
sont confirmées par les résultats de l'étude que : J.
Wallenstein et J. Kelly ont menées depuis 1971 sur les
conséquences psychologiques de la séparation parentale chez
l'enfant(à partir de soixante familles californiennes
séparées, ayant cent trente et un enfants de deux à
dix-huit ans lors de la première consultation) ces auteurs ont
montré qu'au moment de la rupture, l'enfant a du mal à donner un
sens aux événements familiaux, sauf lorsqu'il a connu un climat
de violence familiale.
L'enfant de moins de cinq ans :
Il peut manifester un arrêt ou une régression de
ses acquisitions psychologiques ou scolaires, des troubles du sommeil ou des
manifestations d'angoisse (pleurs) lors des séparations. Il peut
présenter des troubles de comportement avec des difficultés de
contrôler
ses agressivités. Son sentiment
d'insécurité se traduit par un besoin affectif
généralisé. Parfois il se refuge dans un monde imaginaire
où il refuse la réalité et fantasme sur l'absence de
séparation ou sur la réconciliation de ses parents. Il a peur
d'être remplacé dans le coeur du parent qui ne vit pas avec lui.
Les motifs principaux de consultations spécialisées sont les
troubles du comportement, à la maison comme à l'école.
C'est devant cette tranche d'âge que les enseignants se
sentent les plus démunis face aux difficultés exprimées
par l'enfant et qu'ils ne savent pas comment intégrer dans leurs
objectifs pédagogiques cette donnée d'ordre privé.
L'enfant de six à huit ans :
Il manifeste une plus grande nostalgie du père absent.
Il peut avoir de la difficulté à quitter le giron maternel. Les
conflits de la loyauté apparaissent. Les apprentissages de la lecture et
de l'écriture sont rendus difficiles par l'absence de
disponibilités affectives. A cet âge, le repli sur un monde
imaginaire est moins souvent observé mais la peur d'être
abandonné est plus forte. L'enfant peut exprimer de la colère
contre sa mère (ce qui apparait sous forme de refus de toute
autorité) mais cache plus facilement son agressivité envers son
père ; c'est ainsi qu'un garçon de huit ans refusait de grandir ;
il était tyrannique avec sa mère, obéissant ; en fait, il
souffrait d'une relation trop exclusive avec sa mère.
L'enfant de neuf à douze ans :
Il a une capacité plus grande à comprendre la
réalité. Il investit plus facilement les activités
scolaires ou extrascolaires. Ses manifestations de rejet contre le parent qui
est parti, sont plus intenses. La colère est mieux organisée et
diriger contre un objet précis. L'alimentation sur le parent
opposé à la séparation est plus fréquente, cette
attitude pouvant entrainer un rejet complet du parent jugé fautif. Les
repères identificatoires peuvent en être perturbés, comme
les références au sens moral. En fait, l'enfant souffre parfois
de ce qu'il induit, amène en lui.
L'enfant de treize à dix-huit ans :
Il est dans une période de transition. Les conflits de
loyauté et les risques d'alignement sur un des parents sont moins
importants, car il relativise d'avantage sa place au sein des
développements familiaux. L'investissent dans son groupe de copains et
auprès d'adultes référents est plus important à cet
âge.
A ce niveau, l'étude publiée par D.M. Fergusson
est intéressante car elle est centrée sur les relations
éventuelles entre la date de survenue d'une rupture du couple parentale
et l'apparition des troubles psychiques au moment de l'adolescent. Mille deux
cents soixante-cinq enfants ont été inclus dans cette
étude prospective et comparative qui a recherché comme signes
pathologiques chez l'adolescent l'existence d'une activité sexuelle
précoce, une toxicomanie (tabac, alcool, drogue), des troubles du
comportement et des troubles de l'humeur. Des facteurs socio-économiques
concernant les parents ont été précisés, comme
l'existence des parents toxicomanes, un niveau socio-économique bas et
la persistance des conflits parentaux.
Le Giron maternel : sous la protection de la mère ou
sous la protection maternelle. Tyrannique : ne pas respecter la liberté
ou l'autorité de l'autre.
I.2.2.2. L'adaptation de l'enfant à la
séparation parentale en fonction de son sexe :
Les études ne sont pas toutes concordantes mais un
certain nombre de réactions sont plus souvent observées selon
qu'il s'agit des garçons ou des filles. C'est ainsi que J. Black et P.
Gjerde, ont réalisé en Californie une étude (prospective,
longitudinale et comparative) où cent vingt-huit enfants ont
été inclus. Les garçons âgés de trois-quatre
ans, dont les parents étaient séparés, présentaient
de façon significative une tendance à l'émotivité
et une plus grande difficulté à obéir et à
contrôler leurs impulsions.
Vers l'âge de sept ans, s'y ajoute une plus grande
agressivité, avec une recherche des limites dans leurs relations avec
les adultes. Ils présentent une hyperactivité avec un
comportement irréfléchi. Ils exprimaient de l'angoisse devant des
situations imprévues, les auteurs ont constaté que les
garçons qui présentaient des troubles du comportement
après la séparation de leurs parents, manifestaient
déjà ces troubles avant la séparation. Les conflits
parentaux, présenté avant la séparation parentale,
seraient la cause de ses troubles.
Les filles de trois ans ne semblaient pas affectées par
la séparation de leurs parents. Dès l'âge de quatre ans,
elles paraissaient plus renfermées, s'excluant plus facilement du
groupe. Cette tendance au repli semblait s'accentuer vers l'âge de sept
ans. Les filles investissaient beaucoup l'école et présentaient
de très bonnes performances intellectuelles. Il ne semblait pas y avoir
chez elles s'exprimaient globalement moins de réactions que les
garçons face aux perturbations familiales qu'elles rencontraient.

22
Les troubles présentés par l'enfant au moment de
la rupture traduisent une souffrance affective qu'il n'arrive pas à
élaborer et qui s'exprime dans des troubles du comportement est
I.2.2.3. L'évolution de l'adaptation de l'enfant
à la séparation parentale
La séparation parentale est la manifestation visible
des modifications survenues dans les relations élaborées entre un
homme et une femme devenus, parents. Il est important de dissocier
approximativement la période de la rupture, qui marque un changement
important dans la vie concrète de l'enfant (départ d'un des
parents du foyer, parfois changement de maison, d'école, de quartier,
voire de ville ou de pays), de la période où la séparation
est effective et s'accompagne d'une réorganisation de sa vie quotidienne
avec parfois, l'apparition d'un nouveau conjoint (ayant éventuellement
lui-même des enfants). Des demi-frères ou demi-soeurs peuvent
naître au sein de la nouvelle famille dite « recomposée
» ou « mosaïque » il existe une troisième
période, qui précède la rupture et qui correspond au temps
des mésententes du couple parental. L'intensité des conflits
parentaux à ce moment-là, semble jouer un rôle
prépondérant dans l'apparition des troubles psychiques chez
l'enfant, avant même que la rupture du couple ne soit annoncée.
« Gérard poussin et E. martin-Lebrun Dunod 2011 paris »
De ce fait, il est important de prévenir les troubles
psychiques chez l'enfant, dans les lignes qui suivront :
I.2.3. PREVENTION DES TROUBLES PSYCHIQUES CHEZ
L'ENFANT
La rupture du couple parental crée une souffrance
affective chez l'enfant (peut-être lorsqu'elle clôt une des
enjeux). De nombreuses études (déjà citées), ont
montré que l'adaptation dans le temps était satisfaisante pour la
plupart des enfants. Certains, pourtant, vont ressentir plus fortement l'impact
de la séparation parentale. Les troubles affectifs comme la (tristesse)
s'associent à des signes de souffrance psychique, exprimant la
difficulté qu'a l'enfant d'élaborer la rupture du lien affectif
envers ses parents. Les troubles présentés peuvent être
immédiates ou survenir à un stade tardif de son
développement. Il nous semble nécessaire de connaitre les
facteurs qui vont aider l'enfant à mieux s'adapter à sa nouvelle
situation familiale, de favoriser leur mise en place et de dépister
tôt les troubles psychiques qui nécessitent pour l'enfant, comme
pour ses parents, une prise en charge spécialisée.
I.2.3.1. les troubles psychiques présentés
par l'enfant

23
nette, qu'elle que soit l'âge. Les troubles
réactionnels sont proches de ceux que l'on peut observer au moment du
deuil : anxiété, culpabilité, dépression et
angoisse d'abandon.
*l'anxiété :
Elle traduit une inquiétude injustifiée de
l'enfant devant toute situation qu'il ne contrôle pas. Elle renvoie
à l'angoisse qu'il ressent devant toute séparation. Les liens qui
se tissent entre la mère et son bébé dans les premiers
mois sont très importants. Si les interactions sont suffisamment
adaptées entre eux, l'enfant prend confiance en lui comme il a confiance
en sa mère ; il s'adapte mieux aux situations imprévues et aux
séparations. Si les interactions sont mal adaptées, l'enfant
n'arrive pas à anticiper le comportement de l'adulte et à lui
donner un sens. Lorsqu'il est très jeune, il rejette la relation par des
pleurs ou se replie sur lu. Plus tard, devant des situations nouvelles ou peu
sécurisantes, il aura tendance à reproduire ces manifestations,
rendant la communication difficile. La situation est différente chez
l'enfant un peu plus grand, car l'utilisation du langage lui permet d'exprimer
différemment ce qu'il ressent.
*le sentiment de culpabilité :
Il est présent chez l'enfant, surtout lorsqu'il est
jeune. Sa vision egocentrique du monde (caractéristique de ses
capacités mentales à cet âge ne lui permet de comprendre
une situation qu'en fonction de lui-même. Il a l'impression que tout ce
qui arrive est de sa faute. Même s'il en est pour rien. Il se dit qu'il
n'a pas été sage, et il est puni par la séparation des ses
parents, il refuse de jouer, de manger, ce qu'il aime, soit en faisant des
bêtises qui entrainent une sanction de la part de l'adulte. D'adultes et
cela ne change pas l'amour qu'ils ont pour toi>> dans certains cas,
l'arrivée de l'enfant est effectivement la raison du départ du
père ou de la mère.
*la dépression :
Elle est fréquente lors de la séparation des
parents. Elle est en relation avec le sentiment de perte que ressente l'enfant
devant cette rupture du couple parental originel. Elle peut exprimer
également son identification à l'un de ses parents et à sa
souffrance. Elle se manifeste par une diminution du gout de vivre et par une
plus grande difficulté à investir d'autres centres
d'intérêt. Elle s'accompagne de tristesse, de mélancolie,
de perte du gout pour le jeu et d'apathie. Elle justifie un travail
spécifique pour aider l'enfant à sortir de cet

24
état pathologique, l'aider à se
différencier de ses parents et s'appuyer sur les éléments
positifs de sa vie.
*l'angoisse d'abandon :
Elle est forte au moment où l'enfant constate que l'un
de ses parents s'éloigne de l'autre. Il a peur que ses parents ne
s'intéressent plus à lui et ne le quittent. Cette angoisse est
très ancienne dans la vie psychique de l'enfant car elle apparait
lorsqu'il découvre la réalité de la séparation et
prend conscience de l'absence dès sa première année.
Très tôt, il perçoit son état de dépendance,
qui diminue au fur et à mesure qu'il acquiert une plus grande autonomie.
Mais grandir, c'est se séparer chaque jour de ses
<<tuteurs>>. Il faut beaucoup de temps (l'enfance et parfois plus)
pour atteindre cette maturité qui caractérise l'état
adulte et permet à son tour de devenir support de vie. Quelques soient
son âge et la qualité des relations qu'il a
intériorisées. L'enfant peut ressentir de l'angoisse devant le
risque d'abandon. Ce ressentiment est d'autant plus déstructurant qu'il
renvoie à une situation réelle.
*l'effet néfaste de l'abandon de l'enfant par un
de ses parents :
Il est très difficile de mettre en évidence une
relation claire entre l'irrégularité des rencontres de l'enfant
avec son père (ou leur absence, ce qui est le cas le plus
fréquent) et l'apparition de troubles psychologiques. Différents
facteurs, comme les conflits dont l'intensité peut favoriser un abandon
ultérieur, sont intriqués. Les recompositions familiales
influencent également la façon dont l'enfant réagit aux
changements survenus dans sa famille. L'observation clinique montre qu'il
souffre d'être abandonné par un de ses parents. Il est
également très perturbé par l'incohérence du
comportement de celui qui ne vit pas avec lui. On s'en soutien, une fillette de
cinq ans a dessiné une maison en ruine le jour où son père
n'est pas venu la cherché comme il avait annoncé.
Une analyse plus complète de l'étude de l'INED
réalisée en 1985 montre que l'abandon par le père
était plus fréquent lorsque la séparation du couple
parental avait lieu avant la naissance ou pendant la première
année de vie (plus d'un enfant sur deux). Le risque était moins
important lorsqu'elle survenait après l'âge d'un an (un enfant sur
quatre). Le fait qu'il y ait eu un mariage semblait également favoriser
la persistance des liens entre l'enfant et son père (un enfant sur
quatre ne le voyant plus après le divorce). Dans le cas d'union libre,
le temps de présence du père auprès de l'enfant
était déterminant : deux enfants sur trois ne voyaient plus leur
père après la rupture du couple parental lorsqu'ils avaient
vécu moins de

25

26

27
deux ans avec lui. (Contre un enfant sur quatre lorsqu'il
avait vécu plus de deux ans avec lui). Le niveau socio-économique
jouait également un rôle prépondérant dans le
maintien des liens entre l'enfant et son père : un enfant sur deux
voyait son père régulièrement lorsqu'il était
cadre, contre un enfant sur cinq quand il était ouvrier. Dans la
première étude que nous avons faite en Isère, les enfants
étaient aussi nombreux à rencontrer régulièrement
leur père, qu'elle que soit sa profession. En revanche, les abandons
étaient plus fréquents chez les ouvriers alors que les contacts
irréguliers étaient plus souvent observés lorsque le
père était cadre.
A ce niveau, Michel Lemay comme nous l'avions dit dans
l'introduction, il a opéré trois situations d'abandon non
réparées :
Intrafamiliale : un parent seul,
démuni, le plus souvent une femme avec un lourd passé
d'extrêmes limites dans ses compétences parentales, une femme qui
veut se réparer mais qui, du fait de ses compétences parentales
limitées, oscille entre des moments d'hyper protection et des moments de
rejet, qui débordée par l'enfant, le confie à une voisine,
puis culpabilisée, le reprend, puis, débordées à
nouveau, l'abandonne, c'est le départ des carences affectives.
La grande carence : Dénoncée
par Spitz, Bowlby, Myriam, David, Geneviève appel,
liées aux carences de l'institution, aux insuffisances du personnel, sa
rotation, à la fragilité des parents des milieux riches dans
lesquels les parents investissent beaucoup à l'extérieur, avec
une succession d'employés de maison, l'enfant devient difficile, la
rotation s'accélère...
Quant à Napolito, cité par Lemay, mais la
souffrance de l'enfant est toujours la même ; Michel Lemay ; pour
l'expliquer, il faut le développement de l'enfant. L'enfant pour se
construire doit effectuer deux processus simultanément d'une part et
d'autre par s'individualiser, se distinguer de l'autre ; c'est la constitution
d'une « colonne vertébrale psychique » suppose des acquis.
L'enfant prenne conscience de son corps, comme limite, comme
contenant, comme contenu, comme fierté, avec une motricité qui se
développe. Cela ne peut se faire que si l'enfant est investi, et toute
une série des stimulations. Dans la carence, du fait de la
discontinuité des soins, il y a une discordance.
S'enraciner : dans une espace, sa maison, son
quartier, des objets reconnus. Séquences temporelles
régulières. Dans ces séquences, l'enfant va
inscrire des souvenirs, donc un sentiment du présent et la
capacité de se projeter.
Conviction de pouvoir agir sur l'environnement
: afin qu'il vit des événements qu'il ne
maitrise pas, cela va attaquer sa maitrise de la
causalité. Gère son anxiété :
découvre qu'il est limité, mortel, il va devoir accepter
d'être castré. L'anxiété est nécessaire pour
mobiliser nos compétences, à condition de ne pas être
envahi par l'anxiété. Il va introjecter des personnes
significatives. Si ces personnes se dérobent, c'est le désert,
puisque l'enfant ne peut pas tout réaliser, il va pouvoir
réaliser des désirs. Chez l'enfant carencé, ce monde
hallucinatoire est soit trop pauvre, soit il est submergeant ; il y a tel
manque qu'il lui faut créer des figures toutes puissantes. Pour
s'enraciner, il faut développer un langage, des activités
ludiques, symboliques.
Grace à cela il est possible de se construire, de
gérer son agressivité, sa sexualité. Quand « la
colonne vertébrale » est fragile, il y a une symptomatologie que
constitue le syndrome carentiel. Sur le plan symptomatique, Spitz, Bowlby,
David, appel, ont reconnu que des enfants présentant des troubles de la
relation ou les troubles relationnels, ont une absence de gestes anticipateurs,
une faute du regard, des souffrances dans leurs corps, des troubles
alimentaires, des troubles du sommeil, qui rendent ces enfants difficiles quand
on voit ces enfants évoluer, on voit apparaitre une symptomatologie
différent. Il y a beaucoup d'écrits sur les bébés
carencés, mais très peu sur ces enfants à l'âge de
latence. A 7, 10, 12 ans, ils montrent une extraordinaire avidité
affective, je les appelle les petits anthropophages de l'amour. Ils veulent
nous dévorer dans notre temps et notre espace. Le clinicien peut
d'ailleurs les reconnaitre à distance : ce sont des mots oraux qui sont
employés pour les décrire : « il me dévore »
« je ne vais pas me laisser bouffer »
Mais cette grande avidité affective s'accompagne d'une
grande difficulté à accepter les manques d'affection : les petits
anthropophages de l'amour ont du mal à digérer l'amour. Ils
présentent ce que j'ai appelé « j'ai mal à ma
mère » des mécanismes de brisure ce sont de coupure que
l'enfant déclenche que chaque fois qu'il demande de l'amour.
L'enfant va demander que l'on s'occupe de lui, mais quand on
le fait il devient agressif, injurie, est en colère. L'adulte ne
comprend pas, l'enfant veut beaucoup d'objets qui sont cassés, perdus,
très vite. A quoi sont dus ces mécanismes de brisure ?
A plusieurs causes qu'il est important de comprend : ils ont
de tels manques affectifs que ce qu'on leur apporte est toujours
dérisoires ce qu'ils reçoivent n'est jamais satisfaisant, ce qui
avive leur agressivité plus ont les aimes, plus ces enfants deviennent
agressifs et
exigeants. Une autre raison c'est que pour eux, aimer c'est
pouvoir être abandonné. Du coup ils testent : toi aussi tu vas me
rejeter, vas-tu accepter de passer le test ?
Ces enfants ont une très faible estime
d'eux-mêmes car ils n'ont pas été désirés,
ils ont des mots terribles, par exemple une petite fille convaincue
d'être mauvaise : « je suis un avortement raté »
Ces grandes blessés sont de grands
déprimés, on ne peut pas vivre avec le manque, ils vont se
construire le phantasme d'une mère mystique idéalisée qui
pourrait combler leurs manques, toutes puissance, mais avec une
agressivité à son égard car elle abandonne, il y a un
mélange détonnant de quelqu'un qui aime et de quelqu'un qui
pourrait détruire.
On comprend bien alors que quand ces enfants rencontrent un
personnage maternel (homme et femme) ca les renvoie à
l'agressivité vis-à-vis de ce personnage mythique. Cela explique
l'agressivité « qu'ils ne peuvent décharger sur ce
personnage inconnu » l'incapacité à supporter la
compétition, le manque de désir de sensorialité,
l'énurésie, l'encoprésie, le caractère
régressif de leur demande, leurs faibles capacités à se
défendre face à des pédophiles. Pour eux, une façon
que l'on s'occupe deux, est d'être malades ?
Ils ont des difficultés dans leur scolarité,
sont désorientes dans le temps, dans l'espace, dans le monde familial,
dans le monde scolaire, dans les loisirs, c'est l'échec. Mme Napolito :
quand ces enfants grandissent, c'est un drame quand ils deviennent parents.
Michel Lemay : ce sont souvent des jeunes gens qui veulent
réparer leur passé : on veut u bébé très
vite. Et dans une proportion importante, ils rejouent le drame qu'ils ont
vécu. C'est facile à comprendre si l'on fait que le désir
sexuel, le désir de couple et le désir d'enfant c'est ne pas la
même chose.
Le désir sexuel : ils ont une telle soiffe d'être
aimés, que dans le choix de l'être aimé il y a un manque
d'esprit critique. La sexualité est souvent prégénitale,
mais ils ont toujours un désir de grossesse, un désir
réparateur. Pendant la grossesse ils ont un comportement que les
maternités devraient pouvoir repérer afin de pouvoir les aider :
le bébé imaginaire est extraordinaire, il va tout réparer.
Mais, au 4eme, 5eme et 6eme mois om ne voit pas de préparatifs, pas de
layette, pas de berceau, pas de chambre, il ya un immense décalage entre
le discours et les actes concrets.

28
Accepter un partenaire, c'est accepter de partager, ne plus
fusionner avec l'enfant. Cela peut être insupportable pour ces parents
déprimés. Quand on dit cela, le risque est d'être
Souvent aussi on découvre une absence étonnante
de précaution par exemple, des prises de risque enfin de grossesse. Il y
a un mouvement d'amour et un mouvement destructeur. Le désir de
grossesse est là, mais pas le désir d'enfant. Etre parent, c'est
accompagner un être humain dans un processus de séparation et
d'individuation. C'est toujours vécu de manière ambivalente : on
voulait en petit poussin et on a un canard qui a bien raison de vouloir
s'envoler.
Ce mouvement de séparation est insupportable pour les
parents carencés. Cela a beaucoup des conséquences sur les
compétences parentales. Le bébé réel, qui dort mal,
vomi, fait caca, devient vite un bébé persécuteur, ce qui
peut aboutir à un risque de maltraitance. Pas tout de suite car c'est
d'abord un bébé qui accepte d'être un objet poupée,
mais quand l'enfant commence à expérimenter à s'opposer,
il envoie un message : tu es là pour m'accompagner, pour me
réparer, pas pour fusionner, là certains refont un enfant, ou
deviennent violents avec cet enfant persécuteur, ou partent. On ne peut
être empathique que si on ne se confond pas avec l'enfant.
Chez les parents carencés, on voit très vite des
troubles de l'empathie. Par exemple une maman dont l'enfant pleur, elle est
fatiguée, elle pense que l'enfant est fatigué. Elle va le laisser
dans le berceau et il va persécuter avec ses pleurs. Une autre fois, le
bébé est fatigué, mais elle se sent seule, il a besoin
d'être materné. Elle va le prendre, il va se raidir, refuser
d'être porté et elle va à nouveau être
persécutée.
Si le parent carencé a une mauvaise estime de
lui-même, il va craindre que ce qui vient de lui soit mauvais, nous avons
fait un travail à Montréal, à l'hôpital Saint
Justine, par apport à ces parents qui viennent consulter en urgence, il
y une anticipation du négatif, grimace qui est le signe d'une petite
douleur est interprétée comme le début d'une maladie
grave.
Même si l'on aime son enfant, il faut le
désillusionner, le limiter. Il faut pour cela couper la relation «
ca suffit, je te demande d'arrêter » si le parent a peur
d'être abandonné, il aura peur d'un acte qui coupe la relation, il
ne mettra pas de limite. L'enfant deviendra un tyran insupportable. Nous avons
parlé du fait d'accepter l'enfant comme il est, des risques de
malentendus relationnels, du désir sexuel, on a parlé du
désir de grossesse, fort du désir d'enfant-faible.

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nous-mêmes déprimés, dans l'anticipation
négative d'une répétition anticiper négativement,
c'est stériliser toute forme d'aide. Je ne dis pas cela pour dire qu'il
n y a rien à faire mais plutôt pour dire que puis que ce syndrome
est si lourd, il faut tout faire pour l'éviter, pour la
prévention.
Selon Michel Lemay, tout homme a un désir de grossesse.
L'homme carencé va vivre fortement ce désir de grossesse par
l'intermédiaire de sa femme avec une certaine frustration. Dans la
rivalité, il va tenter d'être une mère substitut. Soit la
mère partage, soit la mère retient l'enfant et le père va
soit s'attaquer à ce petit rival, ou va boire, ou va combler dans le
travail le désir de fusion. La difficulté d'empathie se joue pour
le père comme pour la mère. Dans un premier temps, c'est «
j'ai mal à ma mère, puis ce sont des problèmes avec le
père » la prévention, ce qui est enrageant, ce que l'on
connait très bien ce syndrome. Théoriquement on pourrait
supprimer cette carence, mais elle augmente. On pourrait intervenir dès
l'adolescence dans les collèges et sensibiliser les adolescents à
la question de compétences parentales.
A la maternité on repère assez bien ces parents
qui ont une image idéalisée de l'enfant mais qui ne
préparent pas. Le travail montre que les mères sont alors
extrêmement dans leur inconscient. L'enfant dans le ventre
réactive le passé, et des réaménagements
libidinaux, psychiques, sont alors possibles avec des thérapies
brèves.
Mm Napolito : les mères seront ensuite moins
accessibles si on n'a pas travaillé à ce
moment.
Michel Lemay : et cela prendra plus de temps. Et il n y a tout
l'accueil pendant les premiers mois de la vie de l'enfant. La PMI, si elle ne
se limite pas à la taille, et au poids, peut faire beaucoup pour
accompagner les parents en difficulté. Je veux souligner un point au
tant je ne crois pas aux thérapies verbales. Les mères ont
besoins de concret, qu'on s'appuie sur les compétences de maternage,
baigner nourrit, manger en présence de quelqu'un qui va les aider
à repérer les erreurs et les ressources, les richesses
d'anticipation.
Trouver quelqu'un qui montre : je m'intéresse à
vous, à votre corps, votre espace, aux séquences temporelles. Il
ne faut pas s'embourber dans l'analyse de l'enfant imaginaire. Le grand
problème est que tant que l'enfant réparateur, on peut faire
quelque chose. Mais quand on rentre dans le cercle vicieux : enfant
persécuteur-persécuté, l'enfant devient difficile et ca
percute un couple déjà fragilisé. Tout ce qui peut
être fait avant doit l'être.

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Mm Napolito : pour une maman qui n'a pas de mère, il
est sécurisant d'avoir une présence qui la rassure. Elle est
angoissée. Je n'ai pas eu de mère, comment vais-je faire ?
Michel Lemay : il y a un clivage en elle entre bonne et
mauvaise mère. Il faut s'appuyer sur les compétences de la bonne
mère pour modifier quelque chose. Et puis il ya les moments de repli,
des lieux de soutien (par exemple les maisons vertes créées par
Dolto)
Des structures qui font que nous sommes moins
désarmés qu'on le pense d'autant que ces parents avides
affectivement, l'aidant accompagne authentiquement sans faire penser les points
de son affectivité. Ces parents brisent peu la relation.
Quelque fois, la compétence est tellement atteindre
qu'il faut envisager un placement familial. Mais alors il ne faut pas tomber
dans le cycle placement, retour en famille puis placement à nouveau.
Puis retour qui provoque une discontinuité.
Quelque fois les parents ont toujours cassé le
placement, car il ne peut supporter qu'il y ait un parent substitut. Il faut
alors un jugement pour protéger le placement en institution quand le
placement en famille d'accueil ou le retour en famille sont trop
risqués. Une maison d'enfants avec une équipe pluridisciplinaire
dans la mesure où les personnels sont bien formés et stables,
peut être alors nécessaire.
Oui le syndrome carentiel est très grave, mais il n y a
pas lieu d'être exagérément pessimiste, il n y a pas de
répétition automatique quand les gens peuvent profiter d'une aide
adaptée. Cela suppose que tout le monde croie en l'existence de la
carence affective. Le DSM 4 « diagnostic statistique of manuel » ne
cite pas la carence affective. Si les praticiens, juges, psychiatres,
psychologues, infirmiers, puéricultrices, éducateurs, n'ont pas
conscience de l'importance de cette question dès les premières
années, l'impact incroyable des carences précoces, nous serons
d'éternels pompiers. (Qui veut dire, nous traiterons ce facteur qui est
la cause des troubles relationnels ou comportementaux, sans aboutir au
sucer).
Ne pas laisser les mères voir leurs enfants
prématurés à l'hôpital, avec les risques que les
mères fragiles fassent un deuil second aire. Croire en placement
familial que l'amour suffit, -c'est de l'escroquerie-, laisser sans aider un
parent avec un grand décalage entre enfant imaginaire et enfant
réel, voilà des risques importants. C'est la
société qui doit comprendre que ces premières
années, c'est la construction des enfants, la base qui permet de
répondre aux quatre grandes questions :
Qui suis-je ? Qu'est-ce que je fais ? Avec qui ? Au nom de quoi
?
Les médecins, les psychologues qui n'acceptent pas de
suivre ces parents et ces enfants car cela ne répond pas aux
règles de la psychothérapie, il faut dire que c'est une
population tellement fragile qu'il faut faire quelque chose.
I.2.3.2. la difficulté à reconnaître et
écouter la souffrance de l'enfant :
La rupture parentale et les conflits qui la
précédent créent une situation familiale peu propice
à l'écoute des enfants. Les parents doivent assurer la fin d'une
relation amoureuse, le départ d'une personne parfois encore
aimée, le deuil de la famille idéale qu'ils avaient
projeté pour eux et pour leurs enfants. Toutes ces blessures affectives
sont plus ou moins envahissantes selon la capacité psychique de chacun
à contenir ses émotions et à dissocier sa fonction
parentale de sa vie personnelle. En cas de dépressions, l'adulte se met
en état de dépendance psychique vis-à-vis de son
entourage, il est incapable d'avoir une relation adaptée dans les
interactions avec son enfant.
La culpabilité est très forte chez les parent,
qu'ils prennent la décision de la rupture ou qu'ils assument, leur
désire de compasser ce qu'ils pensent être un préjudice
insurmontable dans la vie de l'enfant, rend quelque fois difficile la mise en
place d'une relation sécurisante où autorité et affectio
se mêlent.
Parfois, l'enfant perçoit la fragilité de
l'adulte. Il essaie de le protéger pendant la période
édifice de la rupture du couple parental. Puis lorsqu'il le sent capable
de supporter ses sentiments, il manifeste des troubles, comme si les
barrières qu'il avait mises en place pour canaliser ses angoisses
cédaient progressivement. Les parents sont surpris de ce décalage
dans le temps.
Dans certains cas, la séparation parentale est
présentée comme idyllique. (Merveilleux). Les parents sont
très attentifs à ce que tout se passe le mieux possible pour
l'enfant. Le moindre détail est prévu. L'entente est parfois
tellement cordiale que la séparation devient difficile à
comprendre pour quelqu'un de l'extérieur (mais peut être aussi
pour l'enfant). Le discours est comme lissé : aucun reproche, aucun
grief. Il ne semble pas y avoir de situation de rupture affective ni de crise
émotionnelle. Les parents contrôlent tellement tout (leurs
sentiments, la vie matérielle) que l'enfant ne se sent plus le droit
d'exprimer sa souffrance. Condamné au silence, il doit refouler sa peine
jusqu'à ce qu'elle l'envahisse et s'exprime par des symptômes
variés (Prévention des troubles psychiques chez l'enfant).
Hormis cette prévention des troubles psychiques chez
l'enfant, nous signalons que les différentes théories qui seront
évoquées dans la partie suivante, illumineront nos zones d'ombres
que nous avons sur ces symptômes qui apparaissent dans plusieurs
troubles, maladies psychiques ou psychologiques.
I.2.4. TYPES OU SORTES DE CARECE AFFECTIVE
Lorsqu'un bébé ou un enfant reçoit des
soins maternels insuffisants de la part de sa mère sans autre
compensation de son entourage, ce dernier tombera dans une carence affective
que nous appelons : carence maternelle.
Les rapports entre l'enfant et sa maman sont discontinus,
distordus, ou insuffisants sans forcement qu'il a de séparations
physiques, c'est la carence larvée. Cette carence peut avoir des
conséquences frustrantes caractérisées.
On parle de carence sévère lorsqu'il y a un
placement prolongé et frustrant de l'enfant dans une institution, des
ruptures répétées des liens entre lui et les figures
maternelles ou extrêmement frustrantes avec les parents. La carence
maternelle sévère précoce (avant deux ans) et
prolongée est ordinairement génératrice
d'inaffectivité.
La carence nutritive liée au manque de magnésium
se traduit par des nombreux signes, entre autres : des contractions
musculaires, crampes, migraines, tremblement, engourdissement,
désorientation, perte de l'appétit, fatigue persistante, stress
ou la dépression
Le manque de soin (absence d'affection)
Le manque d'empathie (absence d'écoute et
de compréhension)
Le manque de protection (absence de guidance
et de soutien par les autres) ce qu'il faut noter est qu'un patient peut avoir
souffert d'un, de deux ou de ces trois types de carence que nous venons
d'ajouter aux sortes de carence déjà citées.
NB : on ne peut jamais revenir en
arrière et combler un manque affectif et ainsi corriger du même
coup les troubles relationnels de l'attachement et ceux associé il y a
plusieurs niveaux de gravité bien étendu.
Les réactions de l'enfant face à une
séparation se regroupent en trois phases que voici :
-protestation : l'enfant pleur, montre des
signes de détresse aigue, s'agite, cri et met en oeuvre tous les moyens
limités dont il dispose pour retrouver sa maman. Cette phase pourra
durée quelques heures à plusieurs jours.
-désespoir : l'enfant est de plus en
plus dérouté, il commence à se replier sur lui-même
en exprimant demande aucune à son entourage et relâche ses efforts
de réactions que se trouvait notre patient car il vivait dans le
désespoir de ne jamais rencontrer ses parents, ce qui le conduisait
à des réflexions de la guerre :
« En quoi serais-je utile dans la société
congolaise ? »
« Mieux vaut mourir qu'être le prototype de mes
parents » « C'est de ma faute, ils étaient unis avant ma
naissance »
« Mon entourage ne me considère pas avec raison,
fils abandonné, rejeté, qui n'a jamais vu son père...
»
-détachement : l'enfant semble
s'installer dans la séparation en acceptant les soins, il mange de
nouveau et commence à jouer. Il perd alors tout attachement à sa
mère.
I.2.5. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ET TRAITEMENT
Un diagnostic est une identification d'une maladie ou d'un
trouble à partir de ses symptômes. Quant au diagnostic
différentiel, c'est une identification d'une pathologie grâce
à la comparaison entre divers symptômes dus à plusieurs
affections.
Quant à nous, le diagnostic différentiel nous a
permit à déterminer la nature de la pathologie à partir
des symptômes ci-après :
Le refus d'accepter ou de reconnaitre son sa situation, la
solitude, méfiance,
Le refus de parler de lui ou de sa famille, voire raconter son
histoire, le repli sur soi, Attachement excessif à sa grand-mère,
les délires de persécution, agitation,
Les sujets qui ont soufferts de carence affective ou de
séparation tôt dans l'enfance, et qu'ils ont subis des
événements stressant à l'âge de l'adolescence ou
adulte, sont à une psychothérapie comportementale, ou soit
à une combinaison des deux. Les psychothérapies individuelles ou
de groupe ont une certaine efficacité chez ces patients.
La thérapie dialectique comportementale centrée
sur l'échange entre la thérapie et le patient, réduit de
manière significative le comportement autodestructeur et suicidaire chez
des individus atteint de trouble de la personnalité limite.
Des médicaments tels que les antidépresseurs et
ceux qui stabilisent l'humeur peuvent être utilisés pour traiter
des symptômes comme un trouble dépressif ou des variations
extrêmes des émotions.
Des antipsychotiques peuvent être recommandés
pour traiter la confusion mentale de la pensée et l'activation du
comportement.
Quant à nous, nous avions appliqué
l'accompagnement psychosocial pour préserver la santé mentale et
le bien-être de notre patient afin d'améliorer son
développement psychologique et son interaction sociale.
1.3. LES THEORIES EXPLICATIVES RELATIVES A LA CARENCE
AFFECTIVE
La théorie de l'attachement a été
formulée et développée par Bowlby (1958). Elle constitue
l'aboutissement de deux champs de recherches, dont Zazzo a bien retracé
l'historique (1972, 1974) ; la théorie de l'attachement marque la
convergence entre les travaux d'éthologistes et ceux de psychanalystes,
tous deux ayant montré les effets dramatiques de l'absence de relation
à un adulte privilégié, tant chez le petit de l'homme, que
chez celui du singe (macaque rhésus).
I.8.1.1. L'apport des ethnologues
Ils sont à l'origine de la théorie de
l'empreinte. Lorenz, dès 1935, synthétise les résultats de
nombreux travaux convergents décrivant l'établissement des liens
entre congénères (Lorenz étudie plus
particulièrement les oiseaux anatidés). Il définit
l'empreinte comme un mécanisme inné permettant au premier «
objet » mobile qu'il voit et qui est généralement le
congénère adulte l'ayant mis au monde. La fonction principale de
ce comportement est d'apprendre à reconnaitre les
caractéristiques des partenaires sociaux de tout animal
nouveau-né vers lesquels vont s'orienter les réactions
instinctives et les comportements sexuels.

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I.8.1.2. L'apport des psychanalystes
Avant les éthologistes, des psychanalystes et plus
particulièrement Spitz, avaient constaté l'apparition des
troubles importants du comportement lorsqu'un enfant, élevé
jusqu'alors par le même adulte, sa mère, était soudain
séparé d'elle, pour être placé dans une
pouponnière ou un orphelinat. Ces établissements se
caractérisaient par un environnement correct pour tout ce qui concerne
les soins, la nourriture et l'hygiène, mais l'impossibilité pour
l'enfant d'y construire une relation privilégiée avec un
adulte.
A l'observation, ces enfants présentent rapidement un
tableau dépressif (trouble de l'humeur, perturbation somatique
importantes : troubles du sommeil, sensibilité accrue aux maladies,
arrêt, puis retard du développement physique et psychomoteur) qui
peut s'aggraver si la période de séparation dépasse cinq
mois. Le retard de développement s'accroit et le taux de
mortalité devient très élève étant
donné la sensibilité accrue aux maladies infectieuses. Les
carences importantes de stimulations tant physiques qu'affectives expliquent
l'évolution dramatique de ces enfants.
Au XIXème siècle, les liens qui unissent
l'enfant et ses parents ne sont pas sujets, à discussion. L'amour
maternel supposé évident. Quant à sa réciproque,
c'est en d'autres termes qu'elle se pose, le respect, l'obéissance sont
alors considérés comme devoirs filiaux, les « liens du sang
» demeurent le principal facteur explicatif des relations parents-enfants.
« p 14, 47, 48, 49, 3eme éd. A. Baudier-B. Céleste »
I.8.1.3. Deux modèles
théoriques
Ces modèles prédominent dans la première
moitie du XXème siècle : le Behaviorisme et la psychanalyste.
Tous deux mettent l'accent sur l'impotence des expériences infantiles
dans la constriction de l'individu.
Pour Watson, fondateur du behaviorisme, le conditionnement des
habitudes dans un contexte d'interaction sociale est le principal facteur de
développement. Le milieu et les stimulations qu'il offre sont
placés au premier plan. Simultanément, Freud assigne à
l'enfance une place prépondérante pour la compréhension de
l'adulte. En même temps qu'il réfute le rythme de « l'enfant
bon » perverti par la société, Freud place l'histoire
affective de l'enfant comme élément central dans la construction,
de la personnalité individuelle.

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La diffusion de ces théories s'effectue dans une
société dont l'organisation s'est profondément
modifiée ; une forme d'organisation familiale domine : la cellule
conjugale, composée uniquement des parents et de leurs enfants.
Dans cette forme de famille dite moderne, par opposition de la
famille traditionnelle ou élargie, l'affectivité est
perçue comme l'élément essentiel du lien qui uni les
membres (parent entre eux et enfants-parents) le changement des valeurs
dû à cette « montée du sentiment » est pour
Shorter (1977) ce qui caractérise la famille moderne. Les cadres
explicatifs donnés par Watson et Freud, en accordant une place
privilégiée a la famille pour rendre compte du
développement et des caractéristiques des individus, s'appliquent
à une société toute prête à reconnaitre
l'impotence de cette composante de changement historique de ses valeurs
psychosociologiques. (Armand colin, 2010,3eme éd)
I.4. ETUDES ANTERIEURES
Comme il est de coutume que tout chercheur doit associer
à son travail, les ides d'autres chercheurs qui l'ont
précédé dans son domaine, pour la meilleure
cohésion scientifique. Ces études permettent au chercheur de
tracer une ligne de démarcation entre la littérature qu'il a
découverte et son orientation propre. Et pour ce qui concerne ces
études antérieures menées par différents chercheurs
à travers le monde au sujet de la carence affective, sont certainement
nombreuses. Cependant dans le cadre de notre rapport des recherches, nous avons
tenté de nous battre et nous avons trouvé quelques études
qui nous a apparait importantes pour nous permettre d'atteindre nos objectifs,
nous les résumons ci-dessous :
En 2000 Nsewa Kasa, a mené une étude
intitulée « la prise en charge des mineurs et son impact sur le
développement social » pour atteindre son objectif, il a
utilisé les méthodes fonctionnelles et historiques. Apres
l'enquête, il s'est posé la question de connaitre le processus
d'encadrement des enfants en situation difficile par les salésiens et de
déminer la façon dont ils interviennent pour intégrer ces
enfants dans la société en respectant toutes les conditions
possibles aux enfants.
Comme suggestions : il a parlé de la création
des maisons des passages spéciaux dans le recrutement des jeunes enfants
en situations difficiles. Il a ajoute en disant qu'il est
préférable d'organiser un enseignement professionnel dans le but
de rendre utile ces enfants dans la société. Il a par ailleurs
lancé un appel à l'Etat congolais et aux personnes de bonne
volonté de créer le centre de
rééducation et réinsertion de la jeunesse, de favoriser
ces enfants pour qu'ils soient utiles dans leur société.
En 2007, Nakijumbi Kagero, a mené ses études sur
« symptomatologie et conséquence de la carence affective » cas
du camp-vangu.
Pour son objectif, il s'est focalisé sur les
problèmes qui déséquilibrent les secteurs psychomoteur et
affectif de l'enfant, afin de donner les solutions psychologiques applicables
par la mère pour que l'enfant grandisse sans problème aucun. Il
s'est posé la question de savoir si <<la carence affective serait
due aux difficultés comportementales de la longévité que
connaitrons les enfants dans leur avenir suite à des conséquences
et symptômes, en utilisant la méthode clinique et la technique
d'entretien associée à la technique d'observation. Cette
méthode lui a permis d'observer pendant trois mois et Deacon approfondie
les symptômes et les conséquences de la carence affective qui
conduisent les enfants aux difficultés comportementales dans leur
avenir. Les deux techniques lui ont permis de recueillir les données ou
les informations, en descendant sur terrain pour s'entretenir avec les
mères et leurs enfants souffrant de la carence affective, pour connaitre
leur problème, envie de proposer une psychothérapie
adéquate.
Pour de culpabiliser l'enfant, il faut l'aider à
comprendre l'ambivalence de ses sentiments. « Tu aimes ton père et
en même temps, tu veux prendre sa place auprès de ta mère
» et lui montrer la différence qui existe entre ce qu'il ressent et
la réalité de la vie des adultes. « C'est parce-que tes
parents ne s'aiment plus qu'ils se séparent ; ce sont des histoires
».
Pour Kasongo wa Kasongo (2007), son étude se focalise
sur les conséquences qui découlent de la conduite des enfants
victimes de la carence affective paternelle dans la ville de Lubumbashi.
Apres analyse et sur base de plusieurs techniques, il est
arrivé à constater que les conditions économiques,
culturelles seraient la cause de l'abandon de ces enfants par leurs
pères, ce qui provoque une carence affective paternelle ayant comme
conséquences néfastes : un comportement déviant.
En 2011, Ilunga Kanyuki wa Kwanda Minos a mené une
étude sur : « impact de la carence affective sur le
développement psychomoteur des enfants âgés de 3 mois
à 5 mois/ cas de la maison Kilelabalanda » il a utilisé la
méthode d'enquête pour récolter des
informations sur la carence affective et son impact sur le
développement psychomoteur, en appliquant la technique documentaire qui
lui a fournie les données permettant la vérification de son
hypothèse, ainsi que l'interview qui a favorisé le contact direct
avec les enquêtés qui sont les enfants du centre kilelabalanda. Il
a fini par noter que ces enfants évoluaient normalement sur le plan du
développement moteur et accusaient un retard en ce qui concerne le
développement social. Raison pour laquelle il a proposé à
ce centre de mettre l'accent particulier sur le développement du langage
parlé chez les enfants en les stimulant à s'exercer pour parler
entre 9 et 12 mois et d'accorder des occasions des rencontres entre les enfants
du centre pour accroitre le développement social.
Dans toutes les études citées ci-dessus,
l'intensité des conflits entre les parents constitue un facteur des
risques prépondérant dans l'apparition de troubles psychiques
chez l'enfant, pendant et âpres la séparation. Pour J. Block et P.
Gjerde, les conflits, en tant que facteurs aggravants, sont les seuls
responsables des troubles observés chez les enfants, qui existaient
avant la separation. A. Cherlin, Furstenberg, P. L. Chase-Lansdale et K.
Kiernan ont mené deux études (prospectives, longitudinales,
comparatives) en Grande-Bretagne et Aux Etats-Unis, sur les enfants
âgés de onze ans, dont les parents se sont séparés,
présentaient plus de troubles du comportement et un moins bon score aux
tests de lecture et de calcul. En fait, lorsque l'on tien compte de l'existence
de conflits au sein de la famille, il n'existe pas de différence
significative entre les enfants de parents séparés et ceux de
familles unies. Cette tendance est plus nette chez les garçons. Une
grande partie de troubles présentés par les enfants âpres
la séparation de leurs parents semblerait imputable aux conflits
parentaux et ceux troubles étaient présents avant le divorce,
surtout chez les garçons.
De la même façon, Th. Chess et A. Thomas ont
montré dans une étude (longitudinale et comparative) que la
capacité d'adaptation des adolescents ne diffère pas de
façon significative entre ceux qui sont issus de famille unies et ceux
dont les parents se sont séparés sans conflit. La capacité
d'adaptation serait en revanche moins bonne lorsqu'il y a eu des conflits dans
la famille pendant leur enfance.
L'appariation des troubles du comportement est plus fortement
corrélée avec l'existence d'une mésentente parentale
qu'avec la séparation. D'âpres M. Rutter, lorsque l'enfant a une
bonne relation avec son père et/ou sa mère, il est en partie
protégé contre les effets nocifs de la discorde entre ses
parents. Les effets négatifs sont d'autant plus importants
que les conflits sont intenses avant la séparation et
que l'enfant est associé aux disputes (enjeu, témoin, confident,
porte-parole) la nature de la séparation elle-même.
Toutes ces études confirment notre expérience
clinique. L'enfant souffre de voir ses parents se déchirer. Il est
atteint au fond de lui-même dans les images qu'il a
intériorisé de chacun d'eux. Chaque agression le blesse dans la
partie de lui-même qui s'est construite au contact sans comprendre de son
père ou de sa mère. Il est d'autan plus déstabilisé
que c'est une personne aimée qui émet ces critiques la souffrance
que cela suscite chez l'enfant.
Apres avoir présenté ces études, il nous
est demandé de montrer les ressemblances et les dissemblances par apport
à notre étude couramment les ressemblances, toutes ces
études parlent sur la carence affective. Pour ce qui est des
dissemblances, la première étude porte sur : symptomatologie et
conséquence de la carence affective dans la relation mère-enfant.
« Cas du camp-vangu »
La deuxième étude porte sur la prise en charge
des mineurs et son impact sur le développement social,
La troisième est celle de J. Block et P. Gjerde, qui
ont constaté que, les conflits, en tant que facteurs aggravants, sont
les seuls responsables des troubles observés chez les enfants, qui
existent avant la séparation.
La quatrième étude parle des conséquences
qui découlent de la conduite des enfants victimes de la carence
affective paternelle dans la ville de Lubumbashi.
La cinquième est celle des A. Cherlin, R.Furstemberg,
P. L. Chasse-lansdale et K. Kiernan qui ont mené deux études
(prospectives, longitudinales, comparatives) en Grande-Bretagne et aux
Etats-Unis. Sur les enfants âgés de onze ans, dont les parents se
sont séparés, présentaient plus de troubles du
comportement et un moins bon score aux tests de lecture et de calcul.
La sixième est celle des Th. Chess et A. Thomas qui ont
montré dans une étude (longitudinale et comparative) que la
capacité d'adaptation des adolescents ne diffère pas de
façon significative entre ceux qui sont issus de familles unies et ceux
dont les parents se sont sépares sans conflit.
La septième est celle menée par M. Rutter, qui
démontre que lorsque l'enfant a une bonne relation avec son père
et/ou sa mère, il est en partie protégé contre les effets
de la discorde entre ses parents.
La notre parle de l'accompagnement psychosocial d'un
garçon victime de carence affective
I.5. CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, nous avons procédé par la
définition des concepts clés ou nous avons définis les
concepts ci-après : accompagnement, accompagnement social,
accompagnement psychologique, accompagnement psychosocial, garçon,
victime, carence, carence affective, suivi des notions spécifiques
relatives à la carence affective à ce niveau, nous avions
parlé de la généralité ou il était question
de relever des origines, de l'historique et de l'évolution de cette
carence affective , des causes et conséquences dans lesquelles nous
avions parlé de la naissance, des besoins affectifs de l'enfant, de la
perception de la séparation parentale par un enfant, de l'adaptation de
l'enfant à la séparation parentale en fonction de son âge
de son sexe, de l'évolution de l'adaptation de l'enfant à la
séparation parentale, de la prévention des troubles psychiques
chez l'enfant, des troubles psychiques présentés par l'enfant, la
difficulté à reconnaître et écouter la souffrance de
l'enfant, des théories explicatives relatives à la carence
affective aux travers lesquelles nous avions abordé les origines de
l'attachement selon les ethnologues et les psychanalystes, ainsi que des
modèles théoriques et afin des études antérieures
qui nous ont permis de faire une comparaison de ces études tout en
cherchant leurs ressemblances et leurs dissemblances question de
vérifier si nos idées convergeraient ou pas.

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