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Accompagnement psychosocial d'un garçon àąge de 28 ans victime d'une carence affective à  Lubumbashi


par Steve Kyungu Mukuta
Université de Lubumbashi - Licence 2013
  

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CHAPITRE DEUXIEME:

CADRE METHODOLOGIQUE

II.1. DENOMINATION ET LOCALISATION SPATIALE

Situé dans la zone de santé de la ville de Lubumbashi, l'hôpital général provincial de référence JASON SENDWE comprend deux grandes parties qui sont : la partie pavillonnaire et la partie en étage dans laquelle nous trouvons plusieurs services hospitaliers et des services de consultations externes comprenant une série des dispensaires spécialisés.

II.2. BREF APERCU HISTORIQUE

L'hôpital général provincial de référence JASON SENDWE, appelé jadis hôpital PRINCE LEOPOLD, fut construit en 1928. Les mobiles qui avaient poussé les autorités de l'époque à construire cet hôpital propre aux indigènes furent à la fois d'ordre social et humanitaire, c'est-à-dire la lutte contre les maladies endémiques dues à la poussée démographique, afin d'éviter la contagion dans cet hôpital dont l'édification n'a pas été une tâche facile. La construction fut réalisée en deux phases, à savoir :

La phase de construction consacrée à la partie pavillonnaire fut exécutée en 1928. Elle comptait à sa construction de l'édifice à l'étage 1958. Toutefois, une aile sera construite avant l'accession de notre pays à l'indépendance. Les travaux seront interrompus suite aux éléments malheureux qui avaient suivi l'indépendance du pays.

Il faut signaler que c'est un hôpital de l'Etat qui sera géré jusqu'en 1962 par l'Etat lui-même suite à l'installation du camp des refugiés de triste mémoire à la RWASHI où l'on trouvait l'hôpital universitaire de l'université officielle du Congo et le centre ville. Les autorités de l'université seront incapables d'accomplir la formation des étudiants en médecine, car ils étaient obligés de déménager pour s'installer à l'hôpital SENDWE. Il y a, à partir de cette date, une gestion bicéphale avec une direction de l'Etat à coté de celle de l'université. Notons que cette même année sera celle de l'inauguration du bâtiment en étage.

A partir de 1974, la direction de l'hôpital sera confiée à la Gécamines pour les raisons d'ordre social, dont la plus importante fut le souci du président de la république de permettre à la population de la ville de bénéficier d'une médecine et de soins de bonne qualité à un prix moins cher.

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Deux ans plus tard, l'université quittera pour aller s'installer à l'ancienne clinique REINE ELISABETH, actuellement clinique universitaire. Pendant la gestion de la Gécamines, l'hôpital comptait : 377 agents d'exécutions, 69 agents de cadre dont 15 médecins et 88 agents classe 4.

Compte tenu des difficultés d'ordre économique qui ont entrainé la faillite de la Gécamines, l'autorité politique en concertation avec le gouvernement de la province du KATANGA, l'université de Lubumbashi, la Gécamines, et le consulat de la Belgique, avait jugé bon de confier la gestion de l'hôpital à l'université de Lubumbashi qui prit la direction à partir du 30 septembre 2005. Mais dès le 07 mai 2011, notre Etat congolais a repris la gestion jusqu'aujourd'hui.

ENUMERATION DES SERVICES

A. PARTIE PAVILLONNAIRE

1. pavillon

Le service de médecine interne

Le pavillon clinique

Le service de pédiatrie

Les urgences

Le service neuropsychiatrie

Le service de maternité I et II

2. Services techniques

La radiologie Le laboratoire

La maternité technique

L'échographie

3. Services administratifs

La direction

La comptabilité Les statistiques

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La gestion du personnel

L'intendance

4. Services généraux

Cuisine

Buanderie

Service d'entretien

Morgue et pompe funèbre.

B PARTIE EN ETAGE (de gauche à droite)

1. Au rez de chaussées

La pharmacie

Le dispacth

Le magasin

Le centre des brulés

2. Au premier étage

La gynécologie salle

Le bureau administratif ONG femmes SIDA

3. Au deuxième étage

La chirurgie femme

La chirurgie infantile

Le service d'ORL et ophtalmologie salle

4. Au troisième étage

La chirurgie générale et urologie salle La traumatologie civile

La kinésithérapie

5. Au quatrième étage

La réanimation et soins intensifs

Le bloc opératoire

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A coté de ces deux complexes, il y a la partie pavillonnaire et le bloc en étage, il existe encore des services de consultations externes comprenant une série des dispensaires spécialisés suivants :

Dispensaire de pédiatrie

Dispensaire de dentisterie

Dispensaire de gynécologie

Dispensaire d'ophtalmologie

Dispensaire d'urologie et chirurgie

Dispensaire de dermatologie

Le service de protection maternelle et infantile (PMI)

Signalons en passant qu'à l'hôpital Sendwe sont parlées deux langues ci-après : Français et Swahili. Les langues véhiculaires diverses comme Lingala, Luba, Bemba, Tshiluba, Tshokwe, Rund, etc.

II.3. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT

Dans cette partie, nous parlons de la structure et du fonctionnement de l'hôpital Sendwe. Sur le plan administratif, nous étayons la structure administrative et la structure médicale et sur le plan du fonctionnement, nous dégageons les différentes fonctions et leurs rôles.

a. Sur le plan administratif

L'administration de l'hôpital JASON SENDWE est rendue complexe et délicate par le fait que son tuteur de l'Etat congolais confie la gestion à qui il veut et cette complexité ne facilite pas la solution des multiples problèmes posés. Pour mieux assurer la gestion ; l'hôpital fonctionne avec deux structures à savoir : la structure administrative et la structure médicale.

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1. La structure administrative

Elle est dirigée par un comité de gestion composé d'un médecin directeur et d'un administrateur gestionnaire. Elle donne les différents services, elle engage et affecte le personnel soignant suivant la formation de chacun ; elle fonctionne sous la direction du médecin directeur. Plusieurs administrateurs se sont succédé à la tête dudit hôpital depuis sa création dans l'ordre suivant :

MBOMBO MUJANE de 1990 à 1992 SONGA SONGA de 1992 à 1994, LUPUNGU A YAV de 1994 à 1996, KASHIKALA de 1996 à 1997, SINGA de 1997 à 2000,

LUPUNGU A YAV de 2000 à 2003,

SHISOLA de 2003 à 2004,

KYUNGU SHIMBI de 2004 à 2006, KASEBA WILLY de 2006 à 2008,

GEORGETTE MUSONDA de 2008 à 2010,

DEOGRACIA KILONDA de 2010 à nos jours

2. La structure médicale

Elle est dirigée par un médecin directeur qui cordonne les services médicaux, c'est un secteur très vaste qui comprend plusieurs services spécialisés à savoir :

La chirurgie, La médecine interne

La gynécologie, La pédiatrie.

L'hôpital de jour comprend différents services suivants dont dispensaires, l'ophtalmologie, l'ORL, les urgences et la Protection Maternelle Infantile (P.M.I)

b. Fonctionnement et organigramme.

Fonction

Pour le bon développement de l'hôpital et sa responsabilité en rapport avec la gestion des affaires, l'administration et les techniques médicales sont confiées à un personnel d'une compétence variée, lequel travaille selon les règles établies. Il s'agit du personnel ci-après :

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Médecin directeur ;

Administrateur Gestionnaire technique ;

Médecin responsable des différents services ;

Assistants médicaux ;

Des pharmaciens radiologues ; Des laborantins ;

Des comptables intendants et de la Trésorerie.

II.4. REALISATION ET PROJET D'AVENIR

a. Réalisation

L'hôpital général provincial de référence JASON SENDWE, a pu réhabiliter les installations sanitaires.

b. Projet d'avenir

L'hôpital général JASON SENDWE vise à avoir une salle opératoire du type moderne contenant tous les instruments pouvant se trouver dans une salle opératoire digne de son nom et il compte réhabiliter toutes les salles d'hospitalisation.

ORGANIGRAMME

DIRECTION NURSING

CHIR

GYNECOLOGIE MED INTERNE PEDIATRIE

HOPITAL DU

JOURS COURS

MEDECIN ADMINISTRATEUR

RECEP

COMP

SECRETARIAT

ADMINISTRATEUR GESTIONNAIRE

COUSSE INTENDANC

BUDGET FACT

BIUR MVT entrée /sortie

TRESOR

MEDECIN

ATTACHE JURIDIQUE

PARAMEDICAL

PHARMACIE

LABORATOIRE

RADIOLOGIE

II.5. ETUDE DES CAS

Tout travail scientifique doit être réalisé sur base d'une population donnée, dans laquelle le chercheur doit extraire son échantillon d'étude.

Si le terme population désigne, selon Nkongolo Mukendi (1996, p. 152), l'ensemble de l'univers des éléments par la recherche, elle est pour Delandsheere cité par Perrenoud (1979, p.17), l'ensemble dans lequel on destine un message auquel l'on veut spécialement observer ce qu'on veut étudier à travers un échantillon.

Eu égard à ce qui précède, nous dirons que la population est l'ensemble d'individus ou des personnes à travers lesquelles une étude cherche à découvrir la vérité. Pour notre travail, il est bien question d'une étude de cas qui va nous permettre de dégager aussi permettre de dégager les causes ainsi que les conséquences qui expliqueraient la carence affective rencontrée chez notre patient. D'où, la notion de la population et/ou de l'échantillon ne se pose pas avec acuité. Nous pouvons ainsi dire que la population de notre étude est constituée d'un seul individu qui est notre patient garçon âgé de 28 ans, victime de carence affective rencontré à l'hôpital général de référence JASON SENDWE dans le service neuropsychiatrique.

II.6. CARACTERISTIQUE DU CAS ETUDIE

Il s'agit ici de définir par un caractère distinctif en recueillant des informations concernant notre sujet, son comportement au cours de sa vie et les principaux événements qui ont contribué à la formation de sa personnalité.

On recherche les effets en s'intéressant à ses relations personnelles, interpersonnelles et familiales. Les caractéristiques ou manifestations cliniques regroupant les signes et les symptômes qui impliquent l'existence d'un problème relevant du domaine de l'intervention.

C'est pourquoi en clinique, nous avons une démarche centrée sur l'individu, sa singularité, sa totalité, du fait que le but poursuivit dans une telle recherche n'est pas la comparaison, ni la généralisation, chaque cas est un unique. Les informations ou résultats ne sont valables que pour ce cas d'étude.

Notre sujet d'étude a été une victime de carence affective qui lui a couté plusieurs jours d'hospitalisation. Il est carencé affectif présentant comme signes : attachement excessif à sa grand-mère, le refus de parler de sa vie ainsi que de sa famille et la solitude.

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II.7. METHODES ET TECHNIQUES

Pour mener à bien notre étude, nous avons eu recours à une méthode et à quelques techniques. Nous les décrivons en vue de montrer comment nous avons procédé et atteindre les résultats.

II.7.1. METHODE

Une méthode est l'ensemble des opérations systématiques et rationnelles enchainées, afin de relier avec constance, l'intention du matériel et leur validation, les techniques et traitement transformant des données de résultats, les procédures d'interprétation des résultats et de leur vérification, la justification des différents choix, répondre aux critères formés et opérations auxquels elles doivent s'atteindre pour avoir accordé la crédibilité recherchée. « Cijika, 2006 »

Dans cette étude, nous avons fait usage de la méthode clinique. Le terme « clinique » vient du grec (klinè veut dire lit) et signifie ce qui se fait au lit du malade par opposition à ce qu'apportent d'autres sources d'informations, les examens « paracliniques » qui se sont aujourd'hui multipliés : dosages cliniques, examens histologiques, rayons X, scintillographies, etc. (Kasongo Maloba, 2012-2013, p 17).

La méthode clinique, contrairement à ce que l'étymologie laisser croire, n'est pas nécessairement celle que la psychologie utilise auprès du lit du malade. Elle est en général tout à fait distincte de la méthode pathologique comparative dont il a été question. Elle est certes, la méthode de choix (mais non la méthode exclusive) employée, c'est-à-dire, selon P. Fraise, par les psychologues «appelés à travailler en collaboration avec des médecins dans les différents hôpitaux, dans les consultations d'hygiène». Mais les psychologues cliniciens considèrent souvent que la méthode clinique s'applique aussi bien aux conduites adaptées qu'aux désordres de la conduite, qu'elle est une méthode de recherche propre à accroître nos connaissances générales en psychologie et non pas seulement la méthode d'une certaine catégorie de praticiens.

Quant à nous, la méthode clinique est une méthode qualitative d'étude de cas qui permet au psychologue de récolter des données importantes sur la situation du patient, tout en lui laissant la liberté d'expression sans aucune forme de jugement ni de contradiction.

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A ce niveau, nous parlerons du principe de la méthode clinique : elle est utilisée dans le domaine pratique de psychologie, l'expression « méthode clinique » au singulier, désigne un ensemble de techniques qui en commun produisent des informations concrètes sur la personne ou la situation posant un problème et/ou révélant l'existence d'une souffrance. Le travail du psychologue a pour objet l'individu, et non les populations L'attention est focalisée sur la singularité de la situation. Ce sont les cas atypiques qui intéressent le clinicien et non la caractéristique générale rencontrée chez tous les individus.

La méthode clinique guide une activité pratique visant à la reconnaissance et à la nomination de certains états, aptitudes, comportements dans le but de proposer une thérapeutique (psychothérapie par exemple). La méthode clinique vise donc à créer une situation, avec un degré faible de contrainte que nous nommons « consentement libre et éclairé », en vue d'un recueil d'informations qu'elle souhaite le plus large et le moins artificiel possible en donnant au sujet des possibilités d'expression.

Parlons des différents aspects de la méthode clinique pour mieux comprendre pourquoi nous l'avons choisi dans le cadre de ce travail de fin d'étude universitaire.

Deux niveaux complémentaires sont à souligner au sein de la psychologie clinique : le premier est celui qui a recours à des techniques (tests, échelles, entretiens etc.). De recueil in vivo des informations (en les isolant le moins possible de la situation « naturelle » dans laquelle elles sont recueillies et en respectant le contexte), alors que le second niveau ne tient pas aux outils, mais aux buts et aux résultats. Le premier fournit des informations, le second vise à comprendre un sujet (Kasongo Maloba, 2012-2013, p 18).

C'est ainsi que cette méthode nous est utile car elle nous a servie de moyen ayant favorisé la tâche de récolte des informations en posant diverses questions au patient, ces informations nous ont permis de comprendre notre patient.

Dans le présent travail, nous n'avions pas utilisé les échelles et les tests, mais nous avons eu recours aux techniques développées dans la rubrique suivante.

II.7.2. TECHNIQUES

Une technique est un procédé employé pour produire une oeuvre ou obtenir un résultat déterminé. C'est un moyen méthodique fondé sur des connaissances scientifiques employées à la production (Robert, 1931)

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Quant à nous, les techniques sont les moyens ou les voies qu'utilise une méthode scientifique pour atteindre un but bien déterminé. Dans le cadre de ce travail, nous avons utilisé les techniques suivantes :

II.7.2.1. L'OBSERVATION CLINIQUE

L'observation est à la base de la simple connaissance du monde, des autres et sans doute de l'activité scientifique. Elle suppose l'attention centrée sur un objet et la capacité de discriminer les différences entre les phénomènes. L'observation est traditionnellement définie comme l'action de considérer avec attention suivie la nature, l'homme, la société, afin de les mieux connaitre. Elle vise à faire l'inventaire du réel, mais elle ne doit relever que ce qui lui parait pertinent et significatif. A ce niveau, nous avions appliqué l'observation directe qui impose une relation sociale au milieu étudié ; cette relation est surtout centripète car c'est l'observateur qui doit s'adapter au monde social qu'il veut étudier, et s'efforcer d'y trouver une place (Kasongo Maloba, 2012-2013, p 39).

L'observation est pour nous : un moyen permettant une attention soutenue sur un cas, un problème, un trouble ou une souffrance en vue de l'analyser en détail.

Cette technique nous a permit d'observer la posture du patient, ses gestes, réactions, sa tenue vestimentaire, etc. et nous a conduit à l'entretien clinique.

II.7.2.2. L'ENTRETIEN CLINIQUE

Il est le principal instrument dont dispose le clinicien, qu'il s'agisse d'évaluation ou de thérapie. A l'exception de quelques cas (enfant, sujet sans langage, etc.). La majeure partie des informations provient du discours dont la particularité est de faire exister les objets, les faits, les situations en dehors de leur présence concrète. L'entretien est une partie qui se joue au moins à deux avec une position asymétrique entre le sujet et le clinicien.

Dans l'entretien clinique il y a deux personnes qui « échangent des paroles » l'un vient demander quelque chose à l'autre qui ne demande rien, il vient en raison de la fonction que l'autre occupe, fonction qui suppose une formation, laquelle permet de prendre une certaine position dans le dialogue. Ne s'improvise pas psychologue qui veut, on le devient à l'issue d'une formation et d'une expérience acquise (Kasongo Maloba, 2012-2013, p 19).

L'entretien clinique est un moyen et une méthode pour accéder à des informations sur les troubles actuels (et éventuellement passés) d'un individu, sur sa personnalité, sur son mode de fonctionnement psychique, mais aussi sur ses aptitudes ou ses difficultés à appréhender le changement.

L'entretien clinique peut donc se situer dans le cadre d'une relation de soins. On parle souvent de manière plus large d'une relation d'aide ou de conseil (Chiland, 2010, p. 11).

L'entretien clinique permet l'accès aux représentations les plus personnelles des sujets : histoire, conflits, croyances, rêves, événements vécus. C'est un outil irremplaçable dans le domaine des sciences humaines et encore davantage dans celui de la clinique où il s'agit de comprendre l'origine de différentes psychopathologies et d'appréhender le fonctionnement psychologique. En effet seul le patient peut nous dire « où » et « comment » il souffre ; il faut donc l'écouter.

Type d'entretien clinique :

I. Entretien non directif : C'est un type d'entretien centré sur la personne au cours duquel, comme son non l'indique, ce n'est pas le clinicien qui oriente le discours du patient, mais le patient ou le sujet qui parle librement de lui-même en contrôlant et en menant son discours comme il entend. Le clinicien pose une question, donne une consigne ou bien circonscrit un thème puis s'efface pour laisser parler le sujet. Ce dernier peut déborder largement par apport au thème proposé, il peut évoquer ses problèmes de santé, ses souvenirs d'enfance, sa vie familiale, ses problèmes professionnels, et ce sont justement ces associations libres qui intéressent le clinicien qui évite donc de l'interrompre. Le clinicien respecte les moments de silence, les arrêts, les discontinuités, les associations ; « ce qui est important c'est que le sujet dise, ce qui l'a à dire, ce qu'il veut dire et ce qu'il peut dire.

Le clinicien à ce niveau, se contente d'effectuer des relances, de signifier des approbations dans une attitude respectueuse, compréhensive et empathique. Les relances peuvent prendre différentes formes : hochement de tête, acquiescement, reformulation du dernier mot, de la dernière phrase du sujet, de la pensée ou des idées du sujet. Même si ces relances visent initialement un maximum de neutralité de la part du clinicien, elles ont malgré tout une influence sur le discours produit par le sujet (Blanchet et Coll., 199O)

A ce niveau, nous avions posé quelques questions à notre patient juste après l'avoir reçu dans le service : quel est ton nom? Où es-tu ? Que fais-tu ? C'est pour vérifier s'il se localiserait facilement dans l'espace et dans le temps, s'il y aurait cohérence ou pas dans ses propos et s'il était conscient ou pas. Mais ses réponses témoignaient son état inconscient, l'incohérence dans son langage et une perturbation spatiotemporelle.

II. Entretien semi-directif : Dans ce type d'entretien, le clinicien dispose d'un guide d'entretien ; il a en tête quelques questions qui correspondent à des thèmes sur lesquels il se propose de mener son investigation. Ces questions ne sont pas posées de manière hiérarchisée ni ordonnée, mais au moment opportun de l'entretien clinique. De même dans ce type d'entretien, le clinicien pose une question puis s'efface pour laisser parler le patient ; ce qui est proposé est avant tout une trame à partir de laquelle le sujet va pouvoir dérouler son discours. L'aspect spontané des associations du sujet est moins présent dans ce type d'entretien dans la mesure où c'est le clinicien qui cadre le discours, mais ce dernier adopte tout de même une attitude non directive : il n'interrompt pas le sujet, le laisse associer librement, mais seulement sur le thème proposé. A ce niveau, nous avions donné à notre patient, la raison de notre présence devant lui et demander s'il permettrait une conversation, c'est avec son accord que nous lui avions posé quelques questions en rapport avec son identité.

III. Entretien directif : L'entretien semi-directif doit être distingué de l'entretien directif car c'est une forme d'entretien qui peut être utilisé dans les sciences sociales et en psychologie clinique pour compléter les investigations. L'entretien directif correspond au questionnaire dans lequel les questions sont ordonnée et hiérarchisées, il ne s'agit donc pas d'un entretien clinique dans la mesure où il n'est pas centré sur la verbalisation spontanée du sujet : celui-ci répond seulement aux questions qui sont posées, ce qui ne permet pas une grande implication personnelle. C'est sur base d'un questionnaire que nous l'avions posé des questions sur sa maladie en procédant de la manière ci après :

Nous avions commencé par l'anamnèse où nous avions parlé de l'histoire de sa maladie ou de son trouble, pendant son enfance, sa puberté, son adolescence et son âge adulte ; suivi des antécédents personnels et familiaux. C'est au travers cette forme d'entretien clinique que les séances d'entretien avec notre patient ont débuté.

Nous avons choisi ces trois types d'entretien clinique parce qu'il n'y a pas un type qui soit meilleur ou pire. Il est tout simplement question de les adapter, soit à la souffrance du sujet, soit au sujet lui-même, car, certains patients ont besoin d'être soutenus er ils ont besoin que le clinicien intervienne d'avantage.

D'autres encore au contraire, peuvent ressentir les interventions du psychologue comme une véritable intrusion (action de s'introduire). Il convient alors de souligner que notre patient s'est senti soutenu et compris, car il ne pouvait pas nous repousser lors de l'entretien ou nous tourner le dos. Le matin pendant le tour avec les médecins, notre présence le réconfortait et il ne voulait qu'on le quitte après les 45 minutes d'entretien. Il préférait qu'on continue à partager.

II.7.2.3. LE COUNSELING

Le counseling est d'abord une relation humaine qui se pratique là où se rencontre les problèmes. Le counseling poursuit une forme de psychologie situationnelle c'est-à-dire que c'est la situation qui est la cause du symptôme et non l'inverse.

Le but du counseling dans ce travail, est d'amener notre patient à prendre conscience en acceptant qu'il est carencé affectif d'une part, et de le conduire à surmonter son état à travers nos interventions thérapeutiques.

Le counseling poursuit un double objectif : le premier concerne le patient : . Faire comprendre au sujet ce qui lui est arrivé et

L'aider à surmonter ce qu'il ressent, l'aider à pouvoir s'exprimer pour se décharger des émotions ;

. Comprendre qu'il n'est pas le seul à vivre cette situation ;

. Le patient bénéficie du soutien des autres dans le groupe thérapeutique ou d'entre aide ; Le deuxième objectif concerne le thérapeute :

. Apporter une aide au patient par un soutien psychologique ;

. Encourager l'affirmation positive du sujet, la prise de décision afin de trouver la solution à ses problèmes.

A ce niveau, nous parlons des attitudes cliniques qui nous ont permis de mieux nous entretenir avec notre patient :

1) L'ECOUTE : L'écoute en counseling diffère de celle que nous vivons quotidiennement, il s'agit d'une forme d'encouragement envers l'autre impliquant une sensibilité et une attention à autrui.

Dans ce cas, l'écoute est une pratique qui permet un certain type de relation entre le patient et le thérapeute. Cette expérience d'écoute est souvent la première pour le sujet. En effet, il se sent écouté sans la moindre forme de jugement. Quant à nous, nous avions écouté notre patient avec une attention soutenue pour le réconforter afin qu'il puisse nous parler librement de sa situation.

2) L'ACCEPTATION : L'acceptation est une attitude fondamentale dans le counseling, communiquer son acceptation implique que toutes les attitudes et les comportements verbaux et non verbaux du praticien indiquent à la personne que quelqu'un est entrain d'essayer de la comprendre, de l'acceptation dans sa totalité.

L'acceptation est quelquefois importante que la compréhension. La personne a avant tout besoin d'être acceptée comme elle est, comme elle se sent, comme elle dit qu'elle se sente avant de pouvoir explorer ses changements, en l'aidant à retrouver son image de soi, son estime de soi. A ce niveau, nous l'avions accepté d'abord puis accepté sa situation, pour l'encourager.

3) L'ABSENCE DE JUGEMENT : Le jugement est un obstacle à la progression dans une relation d'aide. Il bloque les capacités de l'autre à se responsabiliser, puisqu'il le maintient dans la dépendance à autrui. La relation de conseil doit s'établir sans jugement aucun. Comme le psychologue d'une manière générale ne juge pas, nous avions constaté, aimé, et compris sa situation question de mieux favoriser le dialogue. En tenant compte du transfert qu'on observait chaque fois qu'on se présentait devant lui. Notre contre transfert était de le faire voir que les parents on ne les remplace jamais. Quand on les manque, c'est fini et personne ne prendra plus leur place pour en fin donner toute l'affection qu'ils avaient à leurs enfants.

Nous, notre objectif est d'aider toute personne ayant une souffrance psychique, psychologique ou somatique à trouver une homéostasie biopschosociale.

4) LA TOLERANCE : On fait abstraction du jugement, cela consiste à accepter le patient tel qu'il se présente sans parler des jugements ni des critiques. Nous avions

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Le processus d'acceptation de la maladie ou du processus de deuil consiste à accompagner le patient dans ses différentes émotions, sentiments, et représentations

accepté l'état dans lequel se trouvait notre patient quant il fut interné dans le service neuropsychiatrique de l'hôpital de référence JASON SENDWE: sa tenue était mal propre avant, il dégageait une mauvaise odeur car avant son hospitalisation, il avait mis quelques jours sans se laver, ses caprices et refus de parler de sa souffrance, sa famille, son passé, nous avons accepté tous ces actes.

5) L'EMPATHIE : C'est se mettre à la place du patent, mais sans éprouver les mêmes émotions comme lui.

Elle est une forme de compréhension définie comme la capacité à prévoir et à comprendre les sentiments d'une autre personne. A la différence avec la sympathie ou l'antipathie, c'est un processus dans lequel le praticien tente de faire abstraction de son propre univers de référence, mais, sans perdre contact avec lui pour se centrer sur la manière dont la personne perçoit la réalité. Elle se résume par une question à se poser régulièrement « Qu'est ce qui se passe actuellement chez une personne qui est en face de moi ? » ici, nous nous sommes mis à sa place pour l'écouter dans le but d'aboutir ensemble, à une solution.

6) LA CONFIDENTIALITE : Elle exige que ce qui se dit en en séance ne soit pas dévoilé ou raconté sans que le concernés ne soient d'accord. Et le psychologue a l'obligation de garantir son patient de n'est jamais dévoiler son secret aux autres. Cela fait partie du code déontologique du psychologue en son premier principe qui stipule que :

Le psychologue réfère son exercice aux principes édictés par les législateurs national, européen et international sur le respect des droits fondamentaux des personnes, et spécialement de leur dignité, de leur liberté et de leur protection. Il n'intervient qu'avec le consentement libre et éclairé des personnes concernées. Réciproquement, toute personne doit pouvoir s'adresser directement et librement à un psychologue. Le psychologue préserve (protège, ou met à l'abri) la vie privée des personnes en garantissant le respect du secret professionnel, y compris entre collègues. Il refuse toute intervention lorsqu'il sait ne pas avoir les compétences requises. « Code déontologique professionnel (2013-2014, p 4).

II.4.2.4. PROCESSUS DE DEUIL

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(sentiments d'injustice, de tristesse et de nostalgie, angoisse, sentiment de menace de la maladie, représentation de soi, dévalorisation, crainte du regard des autres) au sein d'une relation humaine. Ici, accompagner le patient dans ses émotions, ne veut pas dire : l'enfoncer davantage dans une profonde douleur ou l'encourager à se culpabiliser, à haïr les autres, à se replier sur lui, etc. L'accompagner dans ce cadre thérapeutique, c'est le conduire vers la solution (sa guérison), c'est le soutenir et l'aider à gérer son existence malgré la présence du danger ou la permanence de l'agent causal de la souffrance.

Ce processus est une technique thérapeutique utilisée comme le counseling qui permet au patient d'avoir conscience de ce qui lui arrive, mais la seule différence est que ce processus ne poursuit pas un double objectif et n'a pas des attitudes à prendre comme dans le counseling. Cette technique permet au psychologue de dire la vérité au patient sur sa situation pour qu'il arrive à la comprendre et à l'accepter comme un fait normal. Ici, le psychologue a l'obligation de dire au patient, qu'il n'est pas le premier ni le dernier à connaitre cette souffrance, qu'il sache qu'il n'oubliera jamais sa situation et ce problème disparaitrait lorsqu'il accepterait de le comprendre.

Comprendre et accepter la situation, signifie :

- Accepter la souffrance, la douleur, les blessures,

- Arrêter de se condamner, se culpabiliser, se sous-estimer, etc.

- Cesser de regretter, pleurer, se faire de souci,

- Comprendre qu'il n'y a jamais eu de problèmes eternels, ou sans solution.

- Comprendre c'est adopter une attitude positive, une attitude des vainqueurs,

A ce niveau, nous avons dit ce qui suit à notre patient pour qu'il arrive à comprendre et à accepter sa situation :

« La carence affective que tu as connue, n'est pas une situation éternelle ou incurable pour que tu y demeures sans espoir aucun. La vie est faite des mauvais et des bonnes choses. La carence affective est un manque d'une affection vis-à-vis de l'un des parents ou de tous les deux à la fois. Sache qu'un manque ne peut être jamais comblé même si on amène ses parents. Parce que, non seulement tu as connu cette situation, mais tu l'as également vécue. Il t'est difficile d'oublier cette souffrance, voire d'ignorer ce problème car cela fait partie de ta

vie, tu n'es pas le seul au monde à pouvoir connaitre un tel cas, et tu ne seras jamais le dernier, ce qui prouve qu'il y en a qui ont connus la même situation, mais ils l'ont surmonté à telle enseigne qu'ils sont devenus aujourd'hui encadreurs d'enfants victimes des carences affectives et formateurs des plusieurs encadreurs des centres d'accueil à travers le monde.

Se culpabiliser, se sous-estimer, se condamner, haïr les parents, chercher à se venger n'est pas une solution. Le divorce ou la rupture parentale, n'est pas l'unique cause qui expliquerait la carence affective. D'autres sont devenus enfants carencés affectifs suite à la mort causée par un accident, une maladie, une guerre, une crise cardiaque, un incendie, un incident par exemple. Ces victimes vivent et ont des grandes responsabilités dans des grandes sociétés, entreprises, ou institutions de la place.

Tu dois savoir que tout être humain est un carencé affectif pour quoi ?

Parce qu'il y a des gens qui manquent de magnésium dans leur organisme (on parle de la carence nutritive), certains manquent les aliments (carence alimentaire), d'autres manquent l'affection maternelle (carence maternelle), il y a encore une carence d'un objet ou d'un matériel primordial, d'un partenaire, des enfants, de l'argent, qui prouvent suffisamment que nous manquons tous, quelque chose de valeur dans notre vie, ce qui arrive à nous déséquilibrer. Et cela n'est pas synonyme d'en vouloir d'autres personnes ou de haïr Dieu qui nous a crée. On ne peut jamais rentrer dans notre passé pour satisfaire un manque ou le combler. Le mieux à faire est de comprendre et d'accepter la situation qui nous arrive en adoptant une attitude des vainqueurs et non celle des perdants pour retrouver l'équilibre biopsychosocial. C'est une nouvelle adaptation à l'adversité que Kasongo Maloba (2011) a appelée « résilience ». Cette force intérieure qui nous pousse à surmonter certaines difficultés de la vie.

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