IV.2. Impacts de l'orpaillage sur l'éducation des
enfants
En étudiant l'impact de l'orpaillage sur
l'éducation à Gaga, nous pouvons montrer que :
IV.2.1. Sur le plan familial
A 6h du matin, 58% des parents sont déjà sur les
sites d'exploitation de l'or. 90% font un travail journalier. Ils passent la
majorité de leur temps sur les chantiers que dans leur ménage
respectif. De même ils sont non instruits, 60 % ont un niveau primaire
qui pour la plupart n'ont pas fini le cycle et 30 ont un niveau secondaire mais
peu non pu atteindre ou dépasser le niveau troisième.
Ces résultats corroborent avec les travaux de (Sultana,
2008) qui montre que les enfants qui ont des parents non instruis, ont plus de
risques de quitter l'école que les parents ayant reçu une
quelqueconque formation.
En effet, les parents sont ceux qui le plus investissent dans
l'éducation de leurs enfants. Leur investissement dépend de la
motivation et des avantages qu'ils peuvent tirer en envoyant l'enfant à
l'école. En faisant ce dernier, il accepte de prendre sur lui les couts
directs comme les fournitures, l'habillement, la pension et voir même le
transport. Il devrait comparer ces frais au cout d'opportunité comme les
travaux sur le site avant de décider.
Dans une zone comme Gaga ou les parents sont pour la plus part
des commerçants ou des orpailleurs, prendre sur soit ces types de
dépenses affectent directement leurs revenus en faisant un rapport
direct avec la situation économique du moment où tout est cher.
Plus un parent a un revenu faible, il est pour lui difficile de supporter les
couts de scolarisation de ses enfants car pour lui, la charge de scolarisation
de tous les enfants est plus élevé que ceux de quelques-uns, ou
certains enfants doivent associer l'école et le travail sur les sites
afin de se prendre en charge et d'apporter quelques choses dans le
ménage.
Il faut prendre en compte le coût d'opportunité
car il pose un problème sur la rémunération à
court, moyen et long terme comme l'a si bien dit (Gary, 1994)
« tout d'abord le processus de choix individuel entre le
présent le futur va déterminer la poursuite des études ou
au contraire le choix d'obtenir immédiatement un
revenu ». La scolarisation des enfants est perçue comme
un manque à gagner s'ils se consacrent totalement à
l'étude que l'exploitation minière. Envoyer un enfant à
l'école pour ces parents orpailleurs n'est qu'un investissement
futile.
L'extrêmepauvreté au sein de la population de
Gaga explique la présence des enfants sur les sites. La pauvreté
est considérée comme un responsable du travail des enfants et
leur exploitation à des fins économique. Un parent au bout du
rouleau ne peut qu'encourager son enfant à s'adonner aux
activités minièresmême si ce dernier est jeune. Une
étude d'impact de la pauvreté sur l'éducation
réalisé au Togo sur les enfants de 6 à 14 ans atteste
que : « les ménages pauvres rencontrent beaucoup
de problèmes surtout d'ordre financier qui ne leur permettent pas de
répondre aux besoins de leurs enfants. La mise au travail des enfants
constitue une source non négligeable de revenu de ces
ménages ».(Visseho, 2005)
Lors de nos enquêtes, les enfants ayant participé
à l'enquête ont affirmé avoir des frères et soeurs
qui sont impliqué dans l'orpaillage et que l'apport des enfants est
conséquent dans les ménages. Ce résultat corrobore avec
notre hypothèse selon laquelle le niveau socio-économique des
ménages est l'un des facteurs qui font que les enfants s'adonnent aux
activités minières artisanales.
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