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L'aspect verbal en français et en arabepar Feryel Essaidi ISEAHG - Master de recherche 2021 |
Chapitre III:Étude comparative du fonctionnement de l'aspect verbal dans les deux systèmes verbaux: « Français et Arabe » 53 Dans ce dernier chapitre, nous espérons élaborer une étude contrastive entre les deux systèmes linguistiques le Français et l'Arabe. En effet, cette étude vise principalement à mettre en regard les deux systémes verbaux afin de dégager les convergences et les divergences structurellement et contextuellement. Autrement dit, nous sommes contraints à focaliser essentiellement sur les variations structurelles et contextuelles propres à chaque langue. C'est pour cela, nous aborderons une comparaison qui porte comme objectif premier de mettre en rapport l'expression de l'aspectualité et la temporalité dans les deux langues, bien qu'elles n'appartiennent pas à la même famille (la langue arabe comme une langue sémitique et la langue française comme une langue romane) et qu'il existe aussi de lourdes différences entre elles. 1-Les convergences entre les deux systèmes verbaux: 1.1-Les Convergences sur le plan Grammatical: Dans le chapitre (II), nous avons étudié « les formes verbales » des deux systèmes le Français et l'Arabe d'un point de vue à la fois « Temporel et Aspectuel » dans le but de traiter les différents modes de manifestation de l'aspect sur les deux plans, en commençant par le plan formel et par la suite le plan lexical. En effet nous avons constaté que chacune des deux langues à son propre style d'exprimer l'aspect autrement dit « la catégorie de la durée 117» d'un point de vue structurel et contextuel. D'ailleurs les deux langues ont quasi réussi à exprimer la notion d'aspect à l'aide de multiples outils grammaticaux et lexicaux et dans cette partie de notre travail, nous essaierons de dégager les convergences concernant les outils formels que les deux langues sont convenues d'utiliser pour exprimer l'aspect comme « une catégorie grammaticalisée ». 1.1.1 Les concepts temporels équivalents: Nous avons constaté que les formes verbales de temps de la langue française et celles de l'arabe marquent de nombreux cas d'équivalence directe comme suit: 1-La forme verbale (Yafaalu: áÚí) Qui équivaut au «Il fait » (Forme du présent) 117 David Cohen, L'Aspect verbal p17. 54 2-La forme verbale (Faala: áÚ) Qui équivaut au « Il a fait » (Forme du passé) 3-La forme verbale (sa (wfa) Yafaalu: áÚí æÓ) Qui équivaut au « Il fera » (Forme du futur) Dans cette perspective, nous remarquons que les deux langues situent d'une part, « la durée de l'événement » selon l'une des trois époques (passé/ Présent / futur). Et de l'autre part, les deux langues sont capables de situer « le moment de l'événement » par rapport à son occurrence soit dans le passé ou dans le futur comme le montrent les exemples suivants: ?Le passé proche /récent (FR) qui équivaut au (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb): Exp1118 : « ÈÍÊäÊ íã ÇßÑÇÊ Êãä» « Je me suis endormi laissant ma mère avec ses angoisses » Nous remarquons que, le passé proche (récent) en français est le plus souvent exprimé par l'utilisation du passé composé et en arabe par l'emploi de (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ). De plus, son emploi dans les deux systèmes linguistiques sert par excellence à situer le procès dans le passé. C'est-à-dire, le repère de l'événement est décalé avant le moment de l'énonciation(ME). Cette « proximité » du présent se manifeste également bien dans le système verbal de l'arabe notamment avec la particule verbale (qad : ÏÞ) préfixée avant le verbe de base (áÚ) comme dans l'exemple suivant : Exp2119: «- ßáãÚ äãË ÊÖÈÞ ÏÞ » « Tu as pris le montant de votre travail » 118 Le Pain Nu p 14 119 Le Pain Nu p30 55 Donc, L'emploi du (passé récent: ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) marque le prolongement d'une action qui s'est terminée déjà au passé dans le présent. En d'autres termes, l'action n'est pas totalement coupée du présent, mais elle est envisagée par le locuteur à partir du moment de l'énonciation avec « une certaine proximité psychologique 120». De plus, le passé récent (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) établit un lien vivant entre l'action passée et le présent ou son évocation trouve place. ?Le passé Lointain (le parfait) en (Fr) qui équivaut au (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb): Le passé lointain ou (le parfait) est exprimé dans la plupart des cas par l'emploi du (plus que parfait) et en arabe par l'emploi de (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ): Exp3121: « ÉÏÆÇ ÖÈÞ äÚ ìáÎÊ ÏÞ äÇß » « Il avait renoncé à recevoir d'intérêt ». Nous déduisons que, le passé lointain ou (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ) vise dans les deux langues à situer le procès par rapport un repère temporel passé, puisqu'il exprime « l'achèvement de l'action » au point de référence passé. Par ailleurs, son emploi est le plus souvent indiqué par un verbe (perfectif : ãÇÊ áÚ), c'est-à-dire l'accent est mis sur le résultat découlant de l'achèvement du procès. Il marque aussi « l'antériorité » par rapport à un repère passé que se soit explicite ou implicite. C'est pour cela, le passé lointain ou (le plus que parfait) est indiqué dans le système verbal français par la corrélation avec un verbe (à l'imparfait, au passé composé ou au passé simple) comme le montre l'exemple précédent « avait renoncé ». Et en Arabe par l'emploi de la particule verbale (kana qad : ÏÞ äÇß) préfixée avant le verbe de base (Faala : áÚ) comme dans l'exemple(3): « ìáÎÊ ÏÞ äÇß ». ?Le passé continu en (Fr) qui équivaut au (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb): Le passé continu est exprimé en français le plus souvent par l'emploi de l'imparfait et en arabe par l'emploi de (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) comme dans l'exemple suivant122 : Exp1:ãæÄÔãáÇ ËÏÇÍáÇ äÚ ËÏÍÊä ÇäááÙ « Nous n'arrêtions de parler du malheureux accident ». Par conséquent, le passé continu ou (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) se manifeste dans les deux systèmes comme un temps analytique exprimant « l'aspect sécant123 ». En effet, le passé continu avec 120 Imbs 1960. 121 Le Pain Nu, p119 122 Le Pain NU, p131 123 L'aspect sécant caractérise les verbes à l'imparfait et s'oppose à l'aspect global du passé simple (voir site web : maxicours.com 56 l'emploi de l'imparfait, le procès est perçu « de l'intérieur », ce qui permet de le séparer en deux parties et de distinguer ce qui est effectivement réalisé et ce qui ne l'est pas encore. IL oppose « à un certain point du temps, une partie du procès déjà accomplie à une autre qui reste à accomplir124 ». D'ailleurs l'emploi de l'imparfait comme un passé continu permet de situer le procès exprimé comme inachevé (sans limites). De plus, l'emploi de l'imparfait marque par excellence la continuité de déroulement du procès sans avoir terme final marqué. Et dans le système verbal du français l'imparfait est exprimé par une forme verbale simple (verbe+terminaisons de l'imparfait) comme dans l'exemple précédent « arrêtions ». Et dans le système arabe le passé continu ou (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) est indiqué par l'emploi de la particule préverbale (dhala : J) employée avec le verbe (Yafaalu : áÚí). Autrement dit avec un (verbe imperfectif : ãÇÊáÇ ÑíÛáÇ) comme le montre l'exemple précédent : « `ia-Êä 1äááÙ ». ?Le présent en (Fr) qui équivaut au: (ÑÖÇÍáÇ) en (Arb) L'emploi du présent dans les deux langues (Le Français et L'Arabe) sert à montrer que l'événement se déroule au moment où le locuteur parle (MP). En effet, dans le système verbal du français la forme verbale du présent est le plus souvent trouvée (unique /simple). Et dans la langue arabe le présent (ÑÖÇÍáÇ) est indiqué par la forme verbale (Yafaalu : áÚí) et parfois par l'emploi de la particule préverbale (Yakunu :äæßí ) avec un verbe (imperfectif : áÚí) comme dans les deux exemples suivants : Exp1125 : åÓÏÓã ÇÑåÇÔ c,5.Ì» « Il brandit son arme » Exp2126 : äÇßÏáÇ í íã a014-4:1 Û.9s» « Il aide ma mère dans le magasin » Donc, le présent (ÑÖÇÍáÇ) est employé dans les deux langues pour indiquer un événement ou un état de choses contemporaines de l'acte d'énonciation. En d'autres termes, le procès est marqué comme vrai par le locuteur au moment de l'énonciation (ME). 124 R.Martin 1971, 70. 125 Le Pain Nu, p 124 126 Le Pain NU, p 100 57 ? Le futur simple en (Fr) qui équivaut au (áÈÞÊÓãáÇ) en (Arb): L'emploi du futur (áÈÞÊÓãáÇ) sert dans les deux langues à exprimer un fait se passera dans l'avenir. D'ailleurs dans le système verbal du français, la forme verbale du futur est le plus souvent trouvée (simple/ unique). Et dans le système arabe, l'emploi du futur (áÈÞÊÓãáÇ) est indiqué à l'aide de l'emploi de quelques particules préverbales comme (sa (wfa) : æÓ) ou avec (le(S) :äíÓáÇ ) et un verbe à la forme verbale de (Yafaalu : áÚí). Et parfois, l'emploi de la forme verbale (Yafaalu : áÚí) est suffisante pour exprimer le futur. Comme dans les exemples suivants127 : Exp1:íäÞáÊí æ áÒäãáÇ äã ÌÑÎíÓ « IL sortira de la maison et viendra me chercher ». Exp2: ÎæßáÇ í ÉÚÇÓ ÏÚÈ ßÏÌ æÓ « Je te trouverai après une heure dans la hutte ». Dans ce contexte, nous constatons que le futur (áÈÞÊÓãáÇ) vise à situer l'événement dans l'avenir. C'est-à-dire après le moment de l'énonciation(ME). En plus, la projection du procès dans l'avenir par rapport au présent de l'énonciation peut être marquée par la seule forme verbale au futur comme dans l'exemple (2) « trouverai » et dans l'exemple (1) par « sortira/ viendra ». Et la valeur du futur peut être aussi confirmée par l'emploi d'un adverbe ou un complément circonstanciel comme dans l'exemple (2) « après une heure » (ÉÚÇÓ ÏÚÈ). D'ailleurs, nous avons remarqué que les deux langues peuvent employer des adverbes de temps afin de préciser le moment de l'événement. ?Le futur proche en (Fr) qui équivaut au (ÈíÑÞáÇ áÈÞÊÓãáÇ) en (Arb): L'emploi du futur proche (ÈíÑÞáÇ áÈÞÊÓãáÇ) est exprimé dans les deux systèmes par l'utilisation des indications temporelles dans le contexte de la phrase à côté de la forme verbale du futur. Comme le montre l'exemple suivant128 : Exp1: ÉÌäØ ìáÅ ÇÏÛ ÑÇÓ æÓ « Je voyagerai demain à Tanja » En conséquence, nous déduisons que l'emploi du futur proche dans l'exemple plus haut est indiqué pour marquer que l'action va se passer dans un futur trés proche du présent (le présent ou le locuteur parle). 127 Le Pain Nu, p 94 128 Le Pain Nu, p 97 58 ?Le futur continu en (Fr) qui équivaut au (ÑãÊÓãáÇ áÈÞÊÓãáÇ) en (Arb): Le futur continu (ÑãÊÓãáÇ áÈÞÊÓãáÇ) vise à indiquer dans les deux systèmes verbaux « la continuité de l'action » dans le futur. Comme dans cet exemple: Exp1129 : ìæÇåÊ ìÊÍ íÑÌ áÙÓ « Je continuerai à courir jusqu'à ce que m'effondre ». Nous remarquons que, le futur continu dans le système verbal français est employé dans l'exemple précédent par un verbe auxiliaire conjugué au futur simple+verbe à l'infinitif « continuerai à courir ». Et dans le système arabe le futur continu (ÑãÊÓãáÇ áÈÞÊÓãáÇ) est exprimé par la particule préverbale áÙÓ /sa (adhalu) employée avec un verbe à la forme verbale de (Yafaalu: áÚí) pour exprimer « la continuité » : « íÑÌ áÙÓ ». Pour résumer ce que nous avons étudié précédemment, nous constatons que les deux systèmes verbaux (le Français et l'Arabe) disposent d'un ensemble de « verbes auxiliaires de temps » dont nous pouvons citer les suivants:
Et dans la même direction, nous pouvons remarquer aussi que les deux langues utilisent « des indications temporelles » (ÉíäãÒ äÆÇÑÞ) afin de bien situer l'action par rapport à la situation d'énonciation don't nous mentionnons les suivants:
129 Le Pain Nu, p 95 59 1.1.2-Les concepts aspectuels équivalents: Les deux langues ont réussi à exprimer l'aspect comme une catégorie grammaticale en s'appuyant à ce propos sur de nombreux procédés grammaticaux qui servent à exprimer l'aspect comme la préfixation/ les semi-auxiliaires aspectuels / les adverbes d'aspect/, les temps verbaux ...et dans ce cadre nous allons mettre en regard les deux systèmes verbaux en essayant de dégager les cas d'équivalences entre les deux systèmes. ?L'aspect accompli (ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ): En français, L'accompli est exprimé par l'emploi des temps du passé. Quant à la langue arabe, l'accompli (ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ) est marqué aussi par la forme verbale (Faala: áÚ) qui indique le (passé : íÖÇãáÇ). ?L'emploi du passé simple en (Fr) qui équivaut au (ØíÓÈáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb): Dans les deux systèmes, le passé simple (ØíÓÈáÇ íÖÇãáÇ) sert à exprimer « l'aspect accompli », car ce dernier situe le procès dans le passé. Du fait qu'il donne une vision synthétique et compacte du procès et il l'envisage : « comme un noyau indivis, comme un tout fermé sur lui- même et en offre une vision globale indifférenciée, non-sécante130 », c'est-à-dire le processus de la conquête est perçu dans sa globalité .L'emploi de ce temps soit dans le français ou l'arabe indique toujours l'aspect comme « accompli » et non-sécant131 ». Comme dans l'exemple suivant: Exp1132 : ìåÞãáÇ äã áÌÑáÇ Lsà « L'homme sortit du café ». ?L'emploi du passé lointain en (Fr) qui équivaut au: (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb): Le passé lointain ou (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ) dans les deux systèmes sert à marquer « L'aspect Accompli », Puisqu'il situe le procès comme totalement coupé du présent. C'est-à-dire le procès est terminé au passé comme le montre l'exemple suivant: Exp1133: ÉØíÓÈ ÉÆÇãËáÇË e,.J A uts « Il avait gagné trois cent simples ». 130 R.Martin 1971, 70. 131 Voir site web maxicours.com. 132 Le Pain Nu, p 114 133 Le Pain Nu : p 118 60 Dans l'exemple qui précède, l'aspect « accompli » est exprimé en français par l'emploi de « plus que parfait » (avait chuchoté). Et dans la langue arabe indiqué par la formule suivante (Óãå ÏÞ äÇß). ?Le passé proche en (Fr) qui équivaut au (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb): Le passé proche ou (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) dans les deux systèmes linguistiques sert à exprimer que le procès est accompli au passé, c'est-à-dire marque l'aspect comme « accompli » dans un moment passé. Comme dans l'exemple suivant: Exp1134: íäØÈ ÑíÇÕÚ ÊßÓ ÏÞá « Il a fait taire mes oiseaux d'estomac » Nous constatons que, le passé proche ou (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) dans le système verbal français est exprimé par l'emploi du (passé composé) comme le montre l'exemple plus haut « a fait ». Et dans le système verbal arabe par l'emploi de la particule préverbale (qad+ Faala: ãÇÊáÇ + ÏÞ) « ÏÞá ÊßÓ » pour marquer que l'événement est décalé avant le moment de l'énonciation. Donc, l'aspect accompli dans la langue française et la langue arabe est toujours exprimée à l'aide de l'emploi des temps du passé comme (le passé simple /ØíÓÈáÇ íÖÇãáÇ / le passé lointain/ ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ / le passé proche ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) .Mais aussi, nous trouvons que ce n'est pas suffisant d'exprimer l'accompli par les temps du passé. Par ailleurs, nous remarquons que les deux langues utilisent d'autres moyens grammaticaux à titre d'exemple les adverbes de temps / les particules préverbales .... ?L'emploi des adverbes de temps (ÉíäãÒ äÆÇÑÞ) qui marquent « l'aspect Accompli » (ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ) : L'accompli peut aussi indiquer par l'emploi « des adverbes de temps (ÉíäãÒ äÆÇÑÞ) » dans les deux langues, comme dans l'exemple suivant135 : Exp1: «. ÉíÑæÏ äã Óã Éáíá íäÖÞä íÐáÇ ÞíÑáÇ í ÊÑß » « J'ai pensé au camarade qui m'a sauvé hier soir de la patrouille ». Pour résumer, selon les exemples qui nous avons étudiés, nous pouvons déduire que « l'accompli » dans les deux langues est exprimé par de multiples procédés grammaticaux comme (Les particules préverbales/les temps du passé/ Les adverbes de temps....). D'ailleurs les deux langues se ressemblent en exprimant « l'aspect accompli » sur le plan grammatical. Et dans cette perspective, nous allons classer les convergences au niveau des procédés 134 Le Pain Nu : p105 135 Le Pain Nu, p 101 61 grammaticaux utilisés dans les deux langues en exprimant « l'Accompli » dans un tableau comme suit:
?L'aspect inaccompli en (Fr) qui équivaut au (ãÇÊáÇ ÑíÛáÇ) en (Arb): En français, l'inaccompli est exprimé par l'emploi de « formes verbales simples ». Celles-ci indiquent « la continuité de l'action ». Et en arabe, cet aspect est marqué par « la forme verbale simple (Yafaalu: JÚí) » qui sert à exprimer une action est « en cours de déroulement ». ?L'emploi du passé continu en (Fr) qui équivaut au (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb): Le passé continu ou (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ ) sert à indiquer que l'action est en cours de déroulement. En effet, nous remarquons que dans le système verbal français, le passé continu est employé le plus souvent avec (l'imparfait) comme un (temps simple employé par une forme verbale simple). D'ailleurs, l'imparfait exprime « l'aspect sécant ». Ce dernier n'envisage pas les limites du procès (exprime le duratif). Et dans la langue arabe, nous trouvons le passé continu ( ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ ) est toujours employé avec la particule préverbale (áÙ) préfixée avant la forme verbale de (Yafaalu )áÚí). Comme dans cet exemple : Exp1: íäãáÄí íãÓÌ JÙ « Mon corps n'arrêtait pas de me faire mal ». Donc, L'emploi du passé continu sert dans les deux systèmes à présenter une action n'est pas achevé. Autrement dit, une action qui a commencé au passé et elle se prolonge encore au moment de l'énonciation (le présent de l'énonciation). 62 ?L'emploi du présent en (Fr) qui équivaut au (ÑÖÇÍáÇ) en (Arb): Le présent vise à exprimer dans les deux langues une action qui se déroule au moment où le locuteur parle (Moment de la parole). De cette manière le présent marque l'aspect « inaccompli ». En outre, dans le système verbal français, le présent est exprimé par une forme verbale simple et en arabe dans la plupart des cas par la forme verbe (Yafaalu: áÚí) comme dans les deux exemples suivants136 :
« Le diable danse maintenant dans son corps ». Par conséquent, nous constatons que le présent (ÑÖÇÍáÇ) sert à exprimer l'inaccompli, et son emploi vise à expliquer que l'action est en déroulement au moment de l'énonciation (ME). ?L'emploi du futur en (Fr) qui équivaut au (áÈÞÊÓãáÇ) en (Arb): Le futur simple dans les deux systèmes verbaux est indiqué pour souligner un fait qui se passera ultérieurement et qui peut être dans un futur proche ou futur lointain. En outre, son emploi dans le système verbal français est toujours marqué par « une forme verbale simple ». Et dans le système verbal arabe est indiqué par l'utilisation « des particules verbales » à titre d'exemple (sa (wfa) æÓ / le (Syn)äíÓáÇ ) préfixées avant la forme verbale de base (Yafaalu : )áÚí) .Comme dans les exemples suivants137:
« J'essaierai avant que mon solde ne soit épuisé » 136 Le Pain Nu, p 86/131 137 Le Pain Nu, p 89/109 63 Dans ce cadre, nous ne déduisons que l'emploi du futur (áÈÞÊÓãáÇ) exprime dans les deux langues l'aspect Inaccompli (ãÇÊáÇ ÑíÛáÇ). En plus, L'aspect inaccompli peut être exprimé dans les deux systèmes linguistiques par les aspects suivants (l'inchoatif/ L'itératif/ le Progressif/ le Duratif...). ?L'aspect itératif en (Fr) qui équivaut au (ÉÏÇÚáÇ ÉåÌáÇ) en (Arb): L'itératif dans les deux langues exprime « l'inaccomplissement de l'action ». En effet, cet aspect vise à exprimer une action itérative, habituelle. Par ailleurs, dans le système verbal du français, cette itération est exprimée notamment par l'emploi de l'imparfait d'habitude. Cet emploi est associé comme le présent, notamment avec l'illustration « des adverbes de temps » qui servent à souligner (la fréquence). Et dans la langue arabe, l'itératif est employé par la particule préverbale de (Kana: áÚí + äÇß) et l'association « des indicateurs temporelles » pour renforcer la valeur de « répétition » comme dans cet exemple138 : Exp1: ÁÇÓã áß ÏæÚí íÈ äÇß «Mon père revenait tous les soirs » Conséquemment, l'aspect itératif dans les deux systèmes verbaux sert toujours à marquer « l'inaccomplissement de l'action » et son déroulement d'une « manière fréquente ». ?L'aspect inchoatif en (Fr) qui équivaut au (ÏÈáÇ ÉåÌ) en (Arb): L'inchoatif (ÏÈáÇ ÉåÌ) dans les deux langues annonce le « déclenchement de l'action ». En effet, l'inchoatif est défini comme : « l'expression du commencement de l'action139 », c'est-à-dire « saisit le procès immédiatement à son début 140». À cet égard, nous trouvons l'inchoatif dans le système verbal du français exprimé par les deux formules suivantes (se mettre à+v.inf/ commence à+v.inf), et dans le système de l'Arabe par un verbe comme (ÏÈ/ ÐÎ) qui est préfixé avant la forme verbale de base (Yafaalu áÚí) en citant à ce propos l'exemple suivant141 : Exp1: äÇßÏáÇ í íã ÏÚÇÓ ÊÏÈ « J'ai commencé à aider ma mère dans le magasin » Donc, l'inchoatif soit en français soit en arabe toujours garde sa valeur aspectuelle comme un aspect qui mentionne « le commencement de l'action » et l'aspect « inaccompli ». 138 Le Pain Nu, p26 139 Marque Pucheu 1998,236. 140 Riegel et al 1994,295. 141 Le Pain NU, p 81 64 ?L'aspect Progressif en (Fr) qui équivaut au (íÌíÑÏÊáÇ) en (Arb): Le Progressif dans les deux systèmes linguistiques sert à montrer que l'action est « en cours de déroulement ». Et nous trouvons le progressif se manifeste en deux sortes dans le système verbal du français. D'un côté, le progressif peut se manifester par cette périphrase aspectuelle (être en train de +v.inf) .Et de l'autre côté, le progressif ou(le durat if142 ) peut être exprimé par l'emploi de « l'imparfait » qui marque « la continuité de l'action ».Et en arabe, cet aspect est développé par les deux verbes (áÙ) / (áÇÒÇã) qui sont préfixés avant la forme verbale de base (Yafaalu: áÚí) comme dans les deux exemples suivants143: Exp1: ãæÄÔãáÇ ËÏÇÍáÇ äÚ ËÏÍÊä ÇäááÙ « Nous n'arrêtions de parler du malheureux accident » Exp2... åÊÞæ ãÙÚã íÖÞí áÇÒÇã íÈ « Mon père passait encore la plupart de son temps dans le café » Donc, l'aspect progressif de façon générale dans les deux langues sert à exprimer la continuité et l'inaccomplissement de l'action. En ajoutant aussi que, l'aspect inaccompli dans les deux langues peut être exprimé par l'emploi « des adverbes temporels » qui servent à situer l'action dans un moment précis. Et dans ce cadre nous illustrons ces exemples144 comme suit: Exp1: ÇåÏÓÌ í äáÂÇ ÕÞÑí äÇØíÔáÇ « Le diable danse maintenant dans son corps »
142 L'aspect progressif est nommé par Marc Wilmet (aspect Duratif): grammaire critique du français 2003. 143 Le Pain Nu, p 131/70 144 Le Pain Nu, p 86 65 Pour conclure, nous avons constaté qu'il s'agit de nombreux points de convergences entre les deux langues l'Arabe et le Français. Du fait que les deux langues ont effectivement réussi à exprimer l'aspect du point de vue formel en s'appuyant quasiment sur les mêmes outils formels. Et dans cette perspective, nous voudrions aussi à mettre l'accent sur les convergences entre les deux langues en exprimant l'aspect du point de vue lexical. 2.1-Les convergences sur le plan lexical: 2.1.1-Le critère de dynamicité en (FR) qui équivaut au Éíßí-41-1:1 11 J 4-4 en (Arb): Nous avons remarqué que les deux langues ont adopté « le critère de dynamicité145 » dans la classification lexicale des verbes. En effet, la langue française a suivi cette dynamique et elle classifie les verbes en quatre types comme suit (verbes d'Etat/ verbes d'Activité/verbes d'Accomplissement/verbes d'Achèvement). Par ailleurs, la langue arabe applique aussi la même classification, parce qu'il s'agit des verbes arabes (+ dynamique) et d'autres (dynamique) et dans ce contexte nous pouvons trouver en arabe (ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ/ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ/ ÊÇãÇãÊáÅÇ áÇÚ/ áÇãÊßáÅÇ áÇÚ). ?Les verbes d'état en (Fr) qui équivaut au ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ en (Arb): Les verbes d'état (ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ) sont un type sémantique du verbe dont le procès indique que son sujet possède une « certaine propriété particulière » à titre d'exemple (L'état/ Le devenir/ la façon d'être). Généralement ils n'expriment aucune action, ni progression comme le montre l'exemple suivant146 : Exp1: íã íá ÇåÊÕæ íÊáÇ áæÞÈáÇ 41i49 « J'ai trouvé les légumineuses que ma mère m'a décrits ». ?Les verbes d'activité en (Fr) qui équivaut au ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ en (Arb): Les verbes d'activité (ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ) sont un type sémantique du verbe dont le procès indique un acte, une opération ou une activité. Egalement, ce sont des verbes (- ponctuel) comme dans cet exemple147 : Exp1: áãÑáÇ æ ÑÍÈáÇ ÈáÇÍØÈ íãÓÌ J,}ql ÊÏÈ « J'ai frotté mon corps avec des algues de la mer et du sable ». 145 Voir chapitre II de ce document: Z.Vendler: critère de dynamicité. 146 Le Pain Nu, p 17 147 Le Pain Nu, p 102 66 ?Les verbes d'accomplissement en (Fr) qui équivaut au ÊÇãÇãÊáÅÇ áÇÚ en (Arb): Les verbes d'accomplissement expriment que l'événement « commence à se produire ». Mais le point de commencement et le point de l'accomplissement sont approximativement « proches » (äíÈÑÇÞÊã) comme dans cet exemple148 : Exp1: ÑÎáÇ íÕÑáÇ ìáÅ j..iai Êäß « Je traversais vers l'autre trottoir ». ?Les verbes d'achèvement en (Fr) qui équivaut au áÇãÊßáÅÇ áÇÚ en (Arb): Les verbes d'achèvement présentent le résultat final de l'action. Du fait que , le procès est « terminé » ou « achevé » (ìåÊäÇ ËÏÍáÇ). Comme dans l'exemple suivant149 : Exp1: « áÓÚãáÇ ÒÈÎáÇ íäÊLei » « Elle m'a donné du pain au miel ». 2.1.2 - Les verbes perfectifs et imperfectifs: ?Les verbes perfectifs en (Fr) qui équivaut au ÉÒÌäãáÇ áÇÚáÇ en (Arb): Les verbes perfectifs (ÉÒÌäãáÇ áÇÚáÇ) sont exprimés comme des verbes ponctuels qui portent en eux-mêmes une limitation temporelle. En effet, ils indiquent le résultat final du procès et servent à présenter ce dernier comme totalement coupé du présent énonciatif. Dans ce cadre nous citons ce qui a mentionné David Cohen dans son ouvrage «l'aspect verbal» concernant le perfectif : « résultatif qui ajoute la notion supplémentaire de terme au sens du verbe150 » comme dans montre les deux exemples suivants151 :
« Il a ouvert le radio ». 148 Le Pain NU, p 23 149 Le Pain NU, p 27 150 David Cohen: L'Aspect Verbal p 185. 151 Le Pain Nu, p86/107 67 ?Les verbes imperfectifs en (Fr) qui équivaut au (ÉÒÌäã ÑíÛáÇ áÇÚáÇ) en (Arb): Les verbes imperfectifs envisagent l'action dans sa durée. En outre, ils présentent l'action comme « un processus152 » en cours de déroulement. L'imperfectif est définit par David Cohen comme suit: « L'aspect imperfectif ou duratif ou continu qui exprime l'action dans sa durée ininterrompue ou sa continuité153 ». Comme dans les exemples suivants154: Exp1: æØÊ æ ÕæÛÊ « Elle plongeait et flottait comme un canard ». Exp2: ÉßãÓ áËã ÍÈÓÊ « Elle nageait comme un poisson ». Exp3: áÇáÇÛ æ ÇÑÖÎ íÑÊÔÓ « J'achèterai des légumes et des fruits ». 2.1.3 Les interprétations contextuelles en (Fr) qui équivalent au ( ÉíÞÇíÓáÇ ÊÇÑíÓÊáÇ ) en (Arb): Les interprétations contextuelles (ÉíÞÇíÓáÇ ÊÇÑíÓÊáÇ) sont des moyens lexicaux qui sont constitués autour du contexte et qui servent à donner des valeurs temporelles et aspectuelles à la fois. Et parmi ces moyens nous pouvons citer comme exemples (les adverbes de temps/ les périphrases aspectuelles/ la dérivation affixale ...). ?Les adverbes de temps en (Fr) qui équivaut au (ÉíäãÒáÇ áÇæÍáÇ) en (Arb): Les adverbes de temps (ÉíäãÒáÇ áÇæÍáÇ) indiquent la manière dont l'action exprimée par le verbe est envisagée dans sa durée, son développement ou son achèvement comme le montrent les exemples suivants155 :
152 David Cohen , L'aspect verbal p 55. 153 David Cohen, L'Aspect Verbal p185. 154 Le Pain NU, p 34/18 155 Le Pain Nu, P90 68 « Après environ un quart d'heure de silence d'autres signes ont été envoys depuis le bateau ». Exp3: ÆØÇÔáÇ ÉÇÍ ìáÅ ÞÑæÒáÇ äæÚÏí ÇæÐÎ « Ils ont commencé de pousser le bateau au bord de la mer » . Et dans ce cadre, nous proposons le tableau suivant pour indiquer la valeur aspecto-temporelle de chaque adverbe de temps utilisé dans les exemples qui précedent:
?L'emploi de périphrases Aspectuelles en (Fr) Qui équivaut au ÉíåíÌáÇ ÊÇÑÇÈÚáÇ en (Arb) : Les périphrases aspectuelles (ÉíåíÌáÇ ÊÇÑÇÈÚáÇ) visent à exprimer la manière par laquelle nous voyons l'action. En outre, les périphrases verbales (Aspectuelles) sont exprimées par une forme verbale complexe dans les deux systémes verbaux. De plus, cette forme complexe constituée d'un semi-auxiliaire conjugué et d'une forme non conjugué (verbe à l'infinitif) dans le but d'indiquer l'état de l'action (commencement ÏÈ / déroulement äÇÑæÏ / achèvement ÁÇåÊäÅ ). Comme dans les exemples suivants156: 156 Le Pain Nu, p 35 69 Exp1: ÌäÑØÔáÇÈ ÈÚááÇ ÊÏÈ ÇãÏäÚ « Quand j'ai commencé de jouer par le domino ».
Dans ce contexte, nous allons classifier les périphrases aspectuelles précédentes dans le tableau suivant pour exprimer la valeur aspectuelle de chaque périphrase verbale utilisée:
?La dérivation Affixale en (Fr) qui équivaut au ÞÍáÇáÇ ÞÇÞÊÔáÇÇ en (Arb): La dérivation est un phénomène grammatical qui semble comme « un processus fondamental », qui vise à enrichir le register lexical de deux langues .En effet, la dérivation confère naissance d'un nouveau mot qui est déjà dérivé de la forme de base. À cet égard, nous pouvons dire que dériver c'est de tirer une expression nouvelle d'une autre expression par 70 suffixation ou préfixation. Ce phénomène linguistique a joui un rôle important puisqu'il peut marquer la valeur aspectuelle d'une forme verbale. Comme dans les exemples suivants157 : Exp1: Je revoyais le jardin d'Ain Khabbaz. « Dérivation par Préfixation (Re) ».
Dans cette perspective, nous remarquons que dans les trois exemples précédents (1/2/3), la forme verbale de base est assujettie à la dérivation préfixale. Mais, les formes dérivées gardent la même valeur aspectuelle de la forme de base. -Voyais: l'aspect inaccompli « Revoyais »: L'aspect inaccompli -Brouillais: L'aspect inaccompli « Débrouillais »: L'aspect inaccompli -Tournai: L'aspect inaccompli « Retournai »: l'aspect inaccompli 157 Le Pain Nu, p 100/85 71 Donc, nous constatons que dans l'exemple (1) la forme verbale de base est exprimée à l'inaccompli, c'est à dire l'action est durative. En d'autres termes, nous déduisons qu'avec l'addition de (Re) préfixée juste avant la forme de base a changé le sens du verbe et non pas sa valeur aspectuelle. Du fait que cette forme dérivée insiste sur l'idée de répétition (L'itération / la fréquence).Et dans l'exemple (2) l'ajout de (Dé) préfixée avant la forme de base, nous obtenons le contraire du mot de base sans toucher la valeur aspectuelle de la forme principale et dans le dernier exemple, nous constatons qu'avec la préfixation nous avons expliqué la valeur aspectuelle (d'itération/ d'habitude) à coté de la valeur de l'inaccomplissement. Et dans ce contexte, nous déduisons que la préfixation dans les trois exemples ne joue aucun rôle, car les verbes de base comme les verbes dérivés sont généralement du même type aspectuel. D'ailleurs, dans la langue arabe aussi, nous trouvons la forme verbale de (Faala : áÚ) par exemple vise à exprimer toujours l'accompli.En effet, cette forme de base peut être dérivée à d`autres formes verbales. Malgré cette opération dérivationnelle les formes dérivées gardent le plus souvent la valeur aspectuelle de la forme radicale comme dans les exemples suivants158 :
(áÚäÇ) « Il a souri et il est parti ». Donc, nous constatons à travers les exemples qui précédent, que la forme verbale de base (Faala: áÚ) qui sert à exprimer « L'accompli ». Cette forme est assujettie à la dérivation 158 Le Pain Nu, p 25/36/43 72 préfixale, puisque, la forme verbale de base (JÚi) est dérivée à d'autres formes verbales entre autres ((JÚiÇ) (JÚ1) (JÚÊÓi)). Et malgré cette opération dérivationnelle, les formes dérivées gardent la même valeur aspective de la forme radicale (JÚi) c'est-à-dire la valeur de l'accompli (É_4ÊIÇ Éå~IÇ). En somme, l'aspect apparaît dans les deux langues étroitement lié au temps, de sorte que le les deux notions jouent un rôle essentiel dans la détermination temporelle de l'événement. D'ailleurs, le temps et l'aspect dans les deux systémes verbaux peuvent être expimés au niveau Formel de différentes manières, c'est-à-dire non pas seulement par la « forme verbale » mais aussi par d'autres moyens grammaticaux qui accompagnent le verbe dans l'énoncé à titre d'exemple l'emploi de particules préverbales en arabe et les semi-auxiliaires en français. En effet, les particules préverbales et les semi-auxiliaires peuvent donner des valeurs à la fois temporelles et aspectuelles. De plus, l'ajout des adverbes de temps qui servent à situer l'événement dans un moment précis. Et au niveau lexical par le sens du verbe lui-même ou l'environnement contextuel. Et malgré cette convergence entre les deux systémes aux niveaux formels et lexicaux, nous remarquons qu'il existe également des divergences ce que nous efforcerons de mettre en évidence dans notre deuxième partie en s'accentuant à ce propos sur les deux plans « Formel et lexical ». 73 2-Les divergences entre les deux systèmes verbaux: 2.1-Les divergences sur le plan grammatical: ÉíáßÔáÇ ÉíÍÇäáÇ äã ÊÇáÇÊÎáÇÇ Dans la première partie de ce chapitre, nous avons étudié les convergences entre les deux systèmes verbaux concernant l'étude de l'aspect sur les deux plans (formel et lexical). Mais après avoir les propriétés de chaque système de deux, nous trouvons qu'il avait aussi de nombreuses divergences. Cela est dû aux origines différentes de chaque langue. En effet, la langue française est une langue d'origine romane et la langue arabe est une langue d'origine sémitique et le fait que ces deux langues n'appartiennent pas aux mêmes familles linguistiques nous faisons penser aux divergences. 2.1.1-Les concepts Temporels divergents: ÉáÊÎãáÇ ÉíäãÒáÇ ãíåÇãáÇ L'expression de la « Temporalité » diffère dans les deux systèmes linguistiques. En effet, le système verbal du français se distingue par sa richesse morphologique. Cette richesse morphologique est assurée par la multiplicité des marqueurs temporels. D'ailleurs, le système flexionnel en français comporte une forme de conjugaison pour chaque temps, alors que le système verbal arabe dispose uniquement deux paradigmes temporels et aspectuels à la fois, c'est-à-dire nous conjuguons un verbe par un paradigme de deux soit l'accompli ou l'inaccompli. C'est pour cela, nous trouvons que l'expression de la temporalité en arabe n'existe pas comme dans le système du français. Puisque, la notion du temps en arabe n'existe pas pour elle-même mais pour ses proprieties. C'est pour cela nous avons constaté que la morphologie des formes verbales en arabe est le plus souvent indiquée selon les deux grands paradigmes qui sont « L'accompli et L'inaccompli », c'est-à-dire « íåÊäã ÑíÛáÇ æ íåÊäãáÇ » ou le premier sert à exprimer le passé avec ses dérivés et le second vise à indiquer simultanément le présent et le futur avec ses dérivés. Par ailleurs nous trouvons que ces deux formes verbales se construisent sur un même radical « lexème » avec quelques modifications de (voyelle ou consonne / préfixe ou suffixe) dans le but d'exprimer (le genre / la personne / le temps..). Et dans cette perspective, nous allons proposer deux schémas pour clarifier cette différence au niveau de l'expression de la temporalité entre les deux systèmes verbaux. 74 Schéma8159: « Répartition des temps verbaux en Français » Schéma9160: « Répartition des temps verbaux en Arabe » Selon les deux schémas qui précédent,
nous constatons plus vite cette différence radicale entre les deux
systèmes linguistiques au niveau de l'expression de la
temporalité. En fait, le système du francais est très
riche morphologiquement grâce à la diversité des temps
verbaux. Et il est très remarquable aussi d'observer le grand
écart qui existe notamment entre les formes du temps et leurs marqueurs
morphologiques. Tandis que le système de l'Arabe ne montre que deux
marqueurs de temps à savoir les deux paradigmes. En commençant
par l'accompli qui renvoi principalement au passé : {El-Madhi} et
deuxiémement l'inaccompli qui englobe le présent et le futur :{
El-Moudharaa}. Dans ce cadre, nous allons expliquer cette différence en
ce qui concerne la structure temporelle dans les deux systèmes dans ce
tableau qui comporte des structures temporelles en arabe et français
. 159 Le conjugueur.le Figaro.fr 160 http://aleph.edinum.org/1417 75
Nous déduisons selon le tableau précédent, que la langue arabe est fondée sur un système un peu complexe, car le système verbal de l'Arabe exprime les temps verbaux à l'aide des particules verbales. Ces particules sont le plus souvent trouvées avant la forme verbale de base qui peut être à l'accompli (íåÊäãáÇ) ou à l'inaccompli (íåÊäã ÑíÛáÇ). Contrairement au système verbal du français qui est plus strict au niveau de la détermination temporelle par rapport à l'arabe .D'ailleurs le linguiste Marcel Cohen a ajouté en ce qui concerne la notion du temps en arabe : « Il s'y rencontre deux formes qu'on dénomme en général d'une manière impropre des temps, ces deux formes servent à distinguer deux aspects de l'action l'accompli et l'inaccompli 161» et dans le même sens David Cohen a déclaré : «De manière générale, le contexte au sens le plus général du terme peut fournir par lui même les indications d'ordre temporel et permette éventuellement de référer le procès à un moment ou une situation données162 » . Et par conséquent, nous constatons que le temps dans la langue arabe n'avait pas une place importante par contre, dans la langue française le temps se manifeste comme un pilier fondamental de son système verbal. 161 Marcel Cohen, Chapitre II, 162 David Cohen, L'Aspect Verbal, p183. 76 2.1.2-Les concepts aspectuels divergents: ÉáÊÎãáÇ ÉíåíÌáÇ ãíåÇãáÇ À la lumière de ce que nous avons vu précèdemment, nous remarquons que les deux langues ne suivent pas les mémes démarches sur le plan formel pour exprimer l'aspect du verbe. En effet après avoir décrit le système verbal du français qui se caractérise essentiellement par le grand écart qui existe entre les notions de temps et leurs marqueurs formels comme par exemple le passé qui englobe (Le passé simple! le passé composé! le plus que parfait ..) quant au futur (le futur simple ! le futur antérieur). Et seulement le présent apparaît unique dans ce système linguistique. Cela nous fait comprendre que le système verbal du français est caractérisé notamment par la richesse des marqueurs du temps, parce qu'à l'intérieur d'une même notion nous trouvons plusieures formes différentes. De plus, la notion d'aspect en français est liée étroitement par celle du temps. Du fait que, l'étude de l'aspect comme une catégorie grammaticale est le plus souvent exprimée à l'aide de la détermination temporelle et nous trouvons également que les temps composés avec leurs formes verbales composées marquent toujours « l'aspect accompli » et les temps simples avec leurs formes simples expriment « l'aspect inaccompli ». Alors que le système verbal de l'Arabe est totalement différent du français, puisque le système verbal de l'Arabe repose principalement sur deux grands paradigmes de nature purement « aspective » qui sont « L'accompli et L'inaccompli ». Et à ce propos nous pouvons citer ce qui a déclaré David Cohen dans son ouvrage concernant le système verbal arabe: «Ainsi dans son fonctionnement, le système verbal de l'arabe classique se manifeste fondamentalement dans une opposition simple, celle de l'accompli à un inaccompli, il apparait fondé sur la pure expression de l'aspect163.. ». Et par conséquent,le verbe arabe ne présente à l'indicatif que deux formes verbales celle de (Faala : JÚ ) avec l'accompli et celle de (Yafaalu : JÚí ) avec l'inaccompli et les formes verbales de l'arabe ne paraissent pas déterminées par le temps comme les formes verbales du français, puisque le système verbal de l'arabe exprime la notion de temps et le nuances temporelles grâce aux particules préverbales et aux adverbes de temps ou l'accompli porte une valeur (de passé : El-Madhi) et l'inaccompli a une valeur de (présent ! futur : El-Moudharaa). Ce qui sert à marquer que chacune de trois époques (passé ! présent!futur) se trouver simultanément couverte par les deux seules formes verbales de (l'accompli : JÚi) et de (l'inaccompli : JÚí) et dans ce cadre nous citons ce qui a mentionné Fleisch concernant l'expression de l'aspect dans le système verbal arabe: 163 David Cohen, L'Aspect Verbal p91. 77 La forme du verbe arabe est suffisant de nous montrer c'est l'action est achevé ou en cours de déroulement sans tenir compte dans ce contexte à la relation qui existe entre la temporalité du procès et le locuteur, l'arabe pour lui est une langue aspective ou elle sert à exprimer les différents temps à partir de les formes verbales 164 . ?L'accompli et L'inaccompli en (Fr) ? íåÊäã ÑíÛáÇ æ íåÊäãáÇ en (Arb): Ces deux aspects sont exprimés différemment dans les deux systèmes verbaux, puisque l'Arabe exprime l'accompli et l'inaccompli par des conjugaisons distinctes du même verbe (même lexème), c'est-à-dire par la conjugaison suffixale ou préfixale du même verbe et à ce propos nous pouvons citer ce qui a mentionné David Cohen dans son ouvrage l'aspect verbal: « Le système verbal de l'arabe classique est d'une absolue régularité à cet égard. Structuralement dans tous les types de verbes, l'opposition inaccompli-accompli se marque pareillement par la différence des thèmes par la place et par la forme des autres morphèmes165 ». Par contre le système verbal du français exprime l'accompli et l'inaccompli notamment par les formes verbales composées et les formes simples des temps comme dans les exemples suivants166 :
[Je me suis levé et j'ai regardé par la fenêtre] . Donc, selon les deux exemples qui précedent, l'accompli (íåÊäãáÇ) est exprimé à l'aide de « la conjugaison suffixale » avec la forme verbale de (áÚ) qui vise à exprimer « l'accomplissement de l'action » (,4iiÇ ËÏÍáÇ ). Néanmoins au français, l'accompli est exprimé principalement par « les formes verbales composées » qu'indiquent « l'accomplissement de l'action » dans le passé. Comme dans les deux exemples suivants. 164 Fleisch, L'arabe classique: Esquisse d'une structure linguistique /Beirut Dar El Mashreq, 1968, p111. 165 David Cohen, L'Aspect Verbal, p32. 166 Le Pain NU, p 90 78 Exp1167 : Il m'avait parlé de cet homme. Exp2168 : Je ne l'ai pas vu la frapper. De même, L'accompli dans le système verbal arabe peut être indiqué par l'utilisation « des particules préverbales » qui sont préfixées avant la forme verbale de base (áÚ) comme dans les exemples suivants169 :
{Je me suis battu avec lui}. Nous remarquons selon les exemples plus haut, que l'accompli en arabe est exprimé par l'ajout de « particules verbales » qui sont préfixées avant la forme de base comme le montrent les exemples précédents. En commençant par l'exemple (1), la valeur d'accompli est indiquée par cette composition (V. kana +la particule (qad) +v. accompli) et dans l'exemple (2) par (La particule préverbale (qad) +v. accompli). Et par conséquent, nous déduisons que chaque langue a son propre style pour exprimer l'accompli et aussi pour exprimer l'inaccompli comme le montrent les exemples suivants170 :
{Nous essaierons d'arriver en toute sécurité}. 167 Le Pain NU, p 93 168 Le Pain NU, p 87 169 Le Pain Nu, p86 170 Le Pain Nu, P 13/25/28/80. 79 Exp5: ÉÌäØ ìáÅ ÇÏÛ ÑÇÓ æÓ {Je voyagerai demain à Tanger}. Nous remarquons à travers les exemples précédents, que l'inaccompli en arabe est exprimé par multiples manières. En effet, nous remarquons dans l'exemple (1) l'inaccompli est souligné par l'emploi du verbe (Kana:äÇß) + un verbe inaccompli (Yafaalu : áÚí). Et dans l'exemple (2) par l'emploi de trois verbes à la forme verbale (Yafaalu : áÚí) qui porte la valeur de présent (l'instantanéité). De plus, dans l'exemple (3) la particule préverbale (qad : ÏÞ) est employée avec un verbe inaccompli (Yafaalu : áÚí) et dans l'exemple (4) nous insistons particulièrement sur l'emploi de (Syn : äíÓáÇ) préfixée juste avant la forme verbale de base (Yafaalu : áÚí) qui renvoie au futur et à l'inaccomplissement de l'action (íåÊäã ÑíÛáÇ). Et dans le dernier exemple la valeur de l'inaccompli est exprimée par la particule verbale (sa (wfa) : æÓ) fixée avant la forme de base (Yafaalu : áÚí). En conséquence, nous déduisons que la langue arabe semble capable à exprimer l'inaccompli par de nombreux procédés grammaticaux soient par l'emploi d'une forme verbale simple, unique comme (Yafaalu : áÚí) ou par l'emploi des particules verbales qui sont trouvées employer avant le verbe (la forme de base). Ainsi que cette forme de base (JÚí) peut être dérivée en d'autres formes verbales à titre d'exemple (Tafaala : áÚÇÊ / Faalala : ááÚ) (voir chapitre II, p45). Et ces formes verbales gardent toujours» l'aspect» de la forme verbale de base. Dans ce cadre nous pouvons citer ce qui a affirmé David Cohen concernant le système verbal de l'arabe : Comme tout lexème, une forme verbale est toujours fondée, en arabe sur ce qu'on appelle une racine, c'est-à-dire une base commune à l'ensemble du paradigme. Elle est constituée dans l'immense majorité des cas par trois consonnes parfois par quatre.la forme verbale inclut cette racine dans une unité complexe qui comprend en outre divers morphèmes représentent les marques propres par lesquelles elle est identifiées171... En comparant le système verbal de l'Arabe par le système verbal du français, nous trouvons que ce dernier exprime « l'inaccompli » notamment par l'emploi « des formes verbales simples » qui renvoient aux temps simples. Comme dans les trois exemples suivants172: 171 David Cohen, L'Aspect Verbal p 31/32. 172 Le Pain NU, p 33/25/55 80
En définitive, nous constatons à partir de ce que nous avons vu précédemment, qu'il s'agit d'une nette divergence entre les deux systèmes linguistiques comme le montre le tableau suivant en ce qui concerne les points de divergences entre l'arabe et le français:
2.2-Les divergences sur le plan Lexical: ÉíãÌÚãáÇ ÉíÍÇäáÇ äã ÊÇáÇÊÎáÇÇ 2.2.1 -L'emploi de particules verbales ( ÉíÙááÇ ÊÇãíÓÌáÇ ): Le système verbal de l'arabe est bien marqué par sa richesse lexicale. En effet, il rajoute au verbe un grand nombre de particules, ce qui fait qu'un seul verbe peut être l'équivalent de toute une phrase française. D'ailleurs, le système de particules aboutit à l'apparition de valeurs aspectuo-temporelles. Ces particules sont le plus souvent attachées aux verbes essentiels de la phrase pour leur donner une autre signification lexicale, comme (la continuité, 81 le déclenchement, la fréquence...). Par contre, dans le système du français, malgré l'existence des particules. Celles-ci jouent un rôle extérieur au verbe, c'est-à-dire le verbe français garde toujours ses valeurs temporelles propres. Et dans ce cadre, nous remarquons que les particules verbales dans le système de l'arabe portent des nuances temporelles et aspectuelles, puisqu'elles servent à exprimer (le perfectif/ l'accompliíåÊäãáÇ ) ou (l'imperfectif/ l'inaccompli íåÊäã ÑíÛáÇ) comme le montre ce tableau.
2.2.2-L'emploi de la dérivation affixale: ÞÍáÇáÇ ÞÇÞÊÔáÇÇ Le système verbal de l'arabe est un système « dérivationnel » par excellence. En fait, la langue arabe est marquée notamment par la richesse de son champ lexical grâce au phénomène de la dérivation (ÞÇÞÊÔáÇÇ). Ce dernier se fait par « les affixes » qui s'ajoutent au radical (F.B). Et lorsque cet affixe est placé avant la forme de base, il est appelé « préfixe » Et quand il est fixé après cette base, il est appelé « suffixe ». Cela résulte forcément un mot « dérivé ». D'ailleurs, « la dérivation affixale » est marquée dans le système arabe à partir de la forme verbale de base (Faala : áÚ), puisque, cette forme est dérivée sous plusieurs autres formes verbales comme par exemple (Istafaala : áÚÊÓÅ / Infaala : áÚäÇ / Afaala : áÚ). De même, pour la forme verbale (Yafaalu : áÚí) qui est dérivée aux autres formes verbales à titre d'exemple (Tafaala :
áÚÇÊ / Faalala : ááÚ
...). En outre, ces formes verbales
dérivées 82 dérivées marquent l'inaccompli de la forme de base : íåÊäã ÑíÛáÇ ). En plus, nous remarquons que la langue arabe repose essentiellement sur la dérivation dans son système verbal avec d'autres catégories comme (les adjectifs, les adverbes....). Contrairement au système verbal du français qui garde le même radical avec quelques changements au niveau de terminaisons des conjugaisons de temps à l'autre pour marquer la valeur de l'accompli ou l'inaccompli. 2.2.3-L'emploi des adverbes de temps (ÉíäãÒáÇ äÆÇÑÞáÇ): La langue arabe s'appuie fondamentalement sur un emploi intensif « des adverbes de temps » qui se situent dans diverses places dans l'environnement contextuel (au début / au milieu ou à la fin). Les adverbes et ses dérivés sont des moyens lexicaux qui auront pour rôle de conférer un temps précis au verbe. Ceux-ci pourront indiquer des valeurs aspectuo-temporelles. De plus l'arabe a employé « des semi-auxiliaires temporels » qui servent à exprimer (La continuité ÉíÑÇÑãÊÓáÇÇ) comme (dhala áÙ / Baqiya íÞÈ / / mazala áÇÒÇã ....). Et des adverbes de temps comme par exemple (demain ÇÏÛ / le lendemain : ÏÛ ÏÚÈ / hier Óã / avant-hierÓã áæ / l'année précédente íÖÇãáÇ ãÇÚáÇ / l'année suivante áÈÞãáÇ ãÇÚáÇ). Ces adverbes visent à situer l'événement par rapport aux trois dimensions temporelles (passé/ présent, futur). Malgré le système français repose aussi sur l'emploi des adverbes temporels, nous trouvons la langue arabe au niveau de sa construction interne est plus riche que le français par les indicateurs temporels. D'ailleurs, les particules et les adverbes contribuent par excellence à construire autour de verbes de sémantismes précis des valeurs complexes. Pour résumer, nous avons étudié le français et l'arabe particulièrement sur le plan de la morphologie verbale pour les mettre en regard au niveau de traitement des aspects et des temps. Dans cette perspective, nous avons remarqué l'existence d'une différence radicale entre les deux systèmes. Du fait que, quand nous plaçons vis-à-vis de deux systémes temporels et aspectuels comme le français et l'arabe, la première divergence à noter c'est la différence dans les constructions syntaxiques et l'emploi des temps et des aspects. D'un coté, le français a un emploi stable, régulier dans une très large mesure. De l'autre coté, l'arabe place des différences d'emplois des temps dans ses structures de telle façon que des règles d'utilisation semblent difficiles à dégager. Par ailleurs, le système arabe est riche en combinaisons. Celles-ci confèrent à la fois de multiples valeurs aspectuelles et temporelles. Et par conséquent, nous constatons que le système verbal arabe limité « morpho-syntaxiquement » est fortement « sémantique ». Par contre le systéme français s'accentue sur une morphologie très « developpée » qui consacre essentiellement la matiére de « Temps ». 83 |
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