Conclusion Générale
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Dans le présent travail de recherche où l'accent
a été mis sur la comparaison de l'expression de l'aspect dans
deux systèmes temporels et aspectuels différents à savoir
le français et l'arabe, nous avons constaté que le traitement des
aspects et des temps diffère d'une langue à une autre. C'est
également ce que nous a donné l'idée de faire cette
étude comparative. Dans ce contexte, nous avons remarqué que,
malgré les convergences que nous avons dégagées notamment
sur les deux plans, c'est à dire le plan grammatical (structurel) et le
plan lexical (contextuel), les deux systèmes verbaux
étudiés présentent de nombreuses divergences.
En ce qui concerne les divergences, nous avons constaté
que le système verbal de l'arabe est très riche notamment par les
particules verbales. Celles-ci servent par excellence à transmettre des
valeurs aspectuelles et temporelles phrastiques, entre autres les verbes
déficients ajoutés aux verbes conjugués qui peuvent
exprimer des valeurs aspectuo-temporelles telles que la continuité, le
déclenchement, l'itérartion, etc. De plus, le système
arabe est riche aussi par les marqueurs temporels. Ceux-ci peuvent
confèrer des valeurs temporelles dans les trois dimensions,
l'antériorité, la simultaneité et la
postériorité. Le système arabe est également un
système dérivationnel par excellence. En effet, la langue arabe
est marquée par la richesse de son registre lexical. Cette richesse
intervienne grâce à la dérivation affixale. D'ailleurs, la
langue arabe peut exprimer l'inaccompli par de multiples compositions à
la différence de la langue française qui exprime l'inaccompli
principalement par les formes verbales simples des temps simples.
Certes le système verbal français est parfois
limité au niveau de l'expression de certains aspects, mais nous ne
pouvons pas nier sa richesse au niveau de sa morphologie verbale, puisqu'il est
caractérisé particulièrement par la diversité des
temps verbaux. D'ailleurs, la langue française semble très
stricte en matière de temps que la langue arabe. Cette dernière
n'est pas fondée sur l'expression de la temporalité, puisque le
temps semble comme un élément secondaire, marginal qui peut
être exprimé le plus souvent par l'emploi des indicateurs
temporels à titre d'exemple les adverbes de temps qui sont
employés dans l'environnement contextuel.
En guise de conclusion, nous pouvons dire que malgré
toutes ces divergences, les deux systèmes verbaux adoptent la même
méthode pour exprimer l'aspect. D'ailleurs, suite à
l'étude de notre corpus qui a prouvé d'une manière
très claire les points de convergence et de divergence entre les deux
systèmes linguistiques, nous avons déduit que les deux langues
ont réussi à expliquer et à traduire l'aspect en tant
qu'une catégorie lexicalisée et grammaticalisée à
la fois. L'objectif principal de notre travail était de mettre en regard
le fonctionnement de
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l'aspect dans deux systèmes linguistiques
différents. Cette comparaison était menée pour faire
connaissance de la spécificité de chaque langue apprise et cette
analyse nous a montré la complexité des études
contrastives qui portent des fins didactiques en se focalisant sur les
universaux langagiers et sur les convergences entre les langues avant
même d'en explorer les divergences. Et dans cette perspective, la
question qui se pose, est-ce que les études comparatives sont-elles
encore adoptées aujourd'hui comme une méthode scientifique
efficace à suivre pour découvrir les particularités des
langues étrangères ?
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