I.2.2.2. Globules rouges
Les globules rouges (érythrocytes ou hématies)
sont des cellules anucléées, biconcaves, qui sont remplies
d'hémoglobine, et ces dernières transportent l'oxygène et
le dioxyde de carbone
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entre les poumons et les tissus. Les globules rouges sont
produits dans la moelle osseuse par un processus appelé
érythropoïèse (Anslem, 2024).
I.2.2.3. Globules blancs
Les leucocytes, couramment appelés globules blancs,
sont des cellules sanguines essentielles au bon fonctionnement du
système immunitaire. Elles permettent à l'organisme de se
défendre contre les infections causées par des bactéries,
des virus, des champignons et des parasites.
Ces cellules sont produites dans la moelle osseuse avant de
circuler dans le sang et les tissus lymphatiques. Il existe plusieurs types de
leucocytes, chacun ayant une fonction spécifique : les neutrophiles, les
lymphocytes, les monocytes, les éosinophiles et les basophiles (Coudrey,
2024).
? Lymphocytes (Montenon, 2024).
Elles représentent 20% à 40% des globules blancs.
Il en existe trois sous types :
? Les lymphocytes B possèdent une mémoire. Tels
des archers, ils produisent des anticorps spécifiques aux types de
pathogènes rencontrés.
? Les lymphocytes T possèdent une mémoire. Tels
des fantassins, ils détruisent les cellules contaminées à
travers un corps à corps
? Les lymphocytes NK ou natural killers, quant à eux,
n'ont pas de mémoire. Ils font partie de nos défenses
immunitaires innées.
- Monocytes
Les monocytes représentent 2 à 10% des globules
blancs. Ils sont produits dans la moelle osseuse et évoluent ensuite en
macrophages ou en cellules dendritiques.
Les macrophages participent à l'élimination des
cellules pathogènes en les «absorbant», c'est la phagocytose.
Les cellules dendritiques sont quant à elles impliquées dans le
déclenchement des réponses immunitaires.
- Granulocytes ou polynucléaires
Les granulocytes font partie du système immunitaire
inné. Ils se divisent en plusieurs catégories
:
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? Les neutrophiles: Ils représentent 40% à 75%
des globules blancs, et sont la première ligne de défense. Ils
ont aussi un rôle de phagocytes et sécrètent des
molécules qui amplifient la réaction inflammatoire.
? Les éosinophiles: Ils représentent 1% à
3% des leucocytes, ils régulent la réaction inflammatoire.
? Les basophiles: Ils représentent 1% des leucocytes,
ils activent la réaction inflammatoire.
I.2.2.4. Plaquettes
Les plaquettes sont des fragments circulants de cellules
jouant un rôle dans la coagulation. Nous avons la
thrombopoïétine qui contrôle le nombre de plaquettes
circulantes en stimulant la moelle osseuse à produire des
mégacaryocytes, qui à leur tour éliminent des plaquettes
à partir de leur cytoplasme. La thrombopoïétine est produite
dans le foie à un taux constant ; son taux circulant est
déterminé par son taux de fixation à des plaquettes
circulantes et éventuellement aux mégacaryocytes de la moelle
osseuse et par la mesure dans laquelle les plaquettes circulantes sont
éliminées. Les plaquettes circulent pendant 7 à 10 jours.
Près d'un tiers sont toujours séquestrées temporairement
dans la rate.
La numération plaquettaire est normalement comprise
entre 140 000 à 440 000/uL (140 à 440 × 109/L).
Cependant, ce taux peut varier légèrement selon les phases du
cycle menstruel, diminuer au cours de la grossesse près du terme
(thrombopénie gestationnelle) et augmenter en réponse aux
cytokines inflammatoires (thrombocytose secondaire ou réactionnelle).
Finalement, les plaquettes sont détruites par l'apoptose, un processus
indépendant de la rate (Kuter, 2024).
I.2.3. Traitement du sang
Le sang prélevé sur une solution anticoagulante
peut être stocké et transfusé à un patient dans un
état non modifié. Il s'agit là de transfusion de «
sang total ». Par contre, le sang peut être utilisé plus
efficacement s'il est séparé en ses composants, tels que les
concentrés de globules rouges, les concentrés de plaquettes, le
plasma et le cryoprécipité. Il peut ainsi répondre aux
besoins de plusieurs patients (OMS, 2023).
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I.3. Groupes sanguins
La connaissance des groupes sanguins a progressé en
lien étroit avec le développement de la transfusion sanguine.
Mais la découverte des premiers d'entre eux, les groupes du
système ABO, apparaît comme un des premiers succès de
l'immunologie naissante : très antérieure à l'essor de la
transfusion sanguine, elle est due à Karl Landsteiner et date de
1900-1901. Cette découverte lui vaudra le prix Nobel de Physiologie ou
Médecine en 1930 (Aymard, 2017).
I.3.1. Système ABO
Le système ABO est un système allotypique
de groupe sanguin défini par trois gènes-allèles :
deux allèles codominants A et B, et un allèle silencieux
(amorphe) O, situés sur le chromosome numéro 9 en position q34 et
qui définissent la présence ou l'absence de :
- Deux antigènes A et B sur les globules rouges, les
tissus et les sécrétions.
- Deux anticorps anti-A et anti-B « naturels » et
réguliers de type IgM dans le sérum (Khebri, 2020).
I.3.2. Étude génétique du
système ABO
Le gène du système de groupe sanguin ABO est
porté sur le chromosome 9, la transmission des génotypes
s'effectue selon la loi de Mendel.
Les gènes A et B ont une expressivité
phénotypique propre qui masque celle du gène O, alors les
gènes A et B ont une transmission dominante dans les groupes A et B, et
dans le groupe AB la transmission est codominante, dans le groupe O elle est
récessive (Khebri, 2020).
I.3.3. Système rhésus (RHD)
Le système RHD détermine quant à lui, la
présence ou l'absence de l'antigène D sur les globules rouges.
S'il est présent, l'individu est Rhésus D positif (+) ; s'il est
absent, l'individu est Rhésus D négatif (-). Les anticorps
anti-RHD sont des anticorps irréguliers de type IgG, acquis à
l'occasion d'un épisode transfusionnel ou d'une grossesse (CSCQ,
2017).
I.3.4. Groupage ABO-RHD
Pour définir à quel groupe ABO appartient un
individu, il existe deux techniques complémentaires : l'épreuve
globulaire et l'épreuve sérique. Cela pour éviter toute
erreur transfusionnelle. Pour définir le RHD, seule la technique
globulaire est utilisée.
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I.3.4.1. Epreuve globulaire (test de
Beth-Vincent)
Cette épreuve consiste à mettre en
évidence les antigènes à la surface des globules rouges du
patient à l'aide d'anticorps spécifiques par agglutination des
globules rouges (hémagglutination) afin de déterminer le groupe
sanguin du patient.
I.3.4.2. Epreuve sérique (test de
Simonin)
Cette épreuve consiste à mettre en
évidence les anticorps contenus dans le plasma du patient à
l'aide de globules rouges de groupe sanguins connus, également par
hémagglutination (CSCQ, 2017).
I.3.5. Principe du groupage sanguin : l'agglutination des
hématies ou hémagglutination
Un groupe sanguin se définit par la présence ou
l'absence de certaines molécules antigéniques à la surface
du globule rouge (ou hématie, ou érythrocyte) ; et pour le
système ABO particulièrement, il y a présence d'anticorps
« naturels » anti-A et anti-B dans le plasma (ou dans le
sérum, après coagulation).
Les antigènes des globules rouges et anticorps
plasmatiques sont mis en évidence par des réactions
d'agglutination (sur plaque, sur microplaque, en tube, en gel de
microfiltration) en présence de sérums-tests anti-A ou anti-B
(épreuves globulaires) ou d'hématies-tests A ou B
(épreuves plasmatiques).
À titre d'exemple, une personne de groupe O n'a sur ses
hématies ni antigène A, ni antigène B mais elle a dans son
plasma des anticorps « naturels » anti-A et anti-B.
Un anticorps est une molécule protéique,
produite par le système immunitaire pour se fixer à une
molécule étrangère, dite antigène (pour antibody
generator). Ce mécanisme de lien antigène-anticorps est
spécifique à chaque couple, de manière comparable à
une clef et une serrure (Aymard, 2017).
I.4. Indications de la transfusion sanguine I.4.1.
Indications de la transfusion de plaquettes
La transfusion de concentrés plaquettaires a pour but
de maintenir une hémostase efficace dans un contexte de
thrombopénie et ainsi de prévenir ou d'arrêter un
saignement.
Les seuils de numération plaquettaire justifiant la
transfusion dans un contexte périopératoire sont à
pondérer par l'existence de facteurs de risque hémorragique. En
curatif, la transfusion de
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plaquettes est indiquée en cas de saignement actif
lorsque la thrombopénie est considérée comme la cause du
saignement. En prophylactique, la transfusion de plaquettes doit être
prescrite chez l'adulte lorsque le taux est inférieur à 10 G/L,
seuil considéré comme à risque hémorragique. Des
seuils plus élevés seront à retenir en fonction du
contexte clinique (par exemple : thrombopénie centrale profonde avec
fièvre, seuil à 20 G/L). Par ailleurs, la Haute Autorité
de santé définit des seuils à visée prophylactique
en cas de chirurgie ou de geste invasif (par exemple : transfusion si
thrombopénie < 50 G/L pour un geste tel que la biopsie
ostéomédullaire ou seuil à 100 G/L pour chirurgie
ophtalmologique) (HAS-ANSM, 2015).
L'efficacité entre un concentré plaquettaire
d'aphérèse et un mélange de concentrés de
plaquettes issus de sang total est identique.
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