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Le paradigme de la relation banque - clients dans les services bancaires sur internet

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par Sébastien ENONGA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Option Quantitative de la Maitrîse en Economie de Gestion 2006
  

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2. Diversité des types de relations bancaires

La domination du banquier, assise sur un différentiel d'expertise et de compréhension de la logique commerciale de la relation établie, est progressivement remise en cause par l'acquisition de ces éléments par une partie croissante de la population. Détenues majoritairement par les clients ayant un niveau de capital culturel, social ou économique élevé, ces « compétences » permettent d'une part de faire jouer la concurrence entre les enseignes en cas d'insatisfaction ou de difficultés à se faire entendre et d'autre part, d'inverser potentiellement la dissymétrie en utilisant la banque uniquement comme un prestataire de services dépourvu de tout pouvoir de domination psychologique ou culturel potentiel (par exemple, en couplant multibancarisation et utilisation quasi-exclusive de la banque en ligne).

Toutefois, pour reprendre l'argumentation d'Hirschman (1982), l'efficacité de ces prises de parole des clients est dépendante de la crédibilité de leur menace de « défection », et de l'importance qu'y accordent les banques car le départ des clients aux ressources modestes ne provoque qu'un faible impact économique. Cependant, eux non plus ne sont pas dépourvus de tout pouvoir de négociation. Le corset organisationnel qui pèse sur leur action, ainsi que la maîtrise croissante (bien que très inégale) des nouvelles règles de l'univers bancaire s'avèrent particulièrement déstabilisante pour les banquiers.

À l'exception des relations dites de proximité où les effets de la dissymétrie parviennent à être maîtrisés, trois types de relations peuvent émerger et nuire à l'établissement d'un copilotage de qualité : la sujétion, l'instrumentalisation et le conflit (Guérin, 2000).

Dans le premier cas, le client dominé par le banquier se soumet à son autorité à la fois parce qu'il ne peut la contester, mais également par déférence devant une institution redoutée. L'absence de confiance dans ce type de relation peut induire des comportements inadaptés. Dans le deuxième cas, le client renonce à utiliser les services qu'il estime risqués, par exemple en retirant l'intégralité de ses ressources de son compte bancaire dès leur versement, maîtrisant mieux la gestion en espèce. Cette auto-exclusion peut ressembler en partie aux pratiques de clients autonomes qui cherchent à se soustraire à l'imposition des normes et autres jugements moraux issus du monde bancaire. Cependant, ces derniers choisissent ce fonctionnement qu'ils maîtrisent, alors que les précédents s'auto-excluent pour éviter des risques et coûts plus grands encore. Enfin, le dernier type de relation décrit des clients qui veulent se faire entendre par leur banque sans nécessairement disposer des préalables nécessaires à la réussite de leur démarche (principalement l'intérêt commercial). Ces manques se traduiront le plus souvent par l'inefficacité des démarches et leur transformation en revendication agressive empêchant, si cela était encore possible, tout dialogue.

La prestation de services bancaires, qui met en présence un client et un expert est fondamentalement dissymétrique. Cependant, la recherche accrue de rentabilité nuit au copilotage lorsque les clients ont des profils peu recherchés par les banques. Cela se traduit alors par des types de relation qui nuisent aux intérêts de l'une ou l'autre des parties (plus souvent le client) quand ce n'est pas aux deux. Ce sont précisément ces difficultés qui alimentent le processus d'exclusion bancaire.

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