WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le paradigme de la relation banque - clients dans les services bancaires sur internet

( Télécharger le fichier original )
par Sébastien ENONGA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Option Quantitative de la Maitrîse en Economie de Gestion 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Une relation bancaire co-pilotée

Rappelons que la relation qui unit la banque à son client a pour objet la fourniture d'une prestation de services bancaires. Pour être de qualité, cette prestation suppose la mise en oeuvre d'un co-pilotage entre le client et le banquier afin de définir objectifs, moyens d'action et modalités de vérification. Cette collaboration permet la personnalisation de la prestation délivrée par la banque. La croissance des exigences de rentabilité et de maîtrise du risque ont eu pour effet d'accentuer la place de la logique commerciale dans l'activité des banquiers et de provoquer une « rationalisation industrielle », depuis l'informatisation de l'aide à la décision jusqu'au développement de la banque par Internet. La relation bancaire est plus que jamais une relation de pouvoir dans laquelle l'indispensable co-pilotage correspond à une négociation entre deux parties qui entendent toutes deux voir leurs intérêts satisfaits.

1. Cadre organisationnel de la prestation

La prestation de services bancaires met en présence un client qui n'a le plus souvent qu'une connaissance sommaire des services que la banque peut lui offrir, et un banquier, expert en matière bancaire. Qu'il le soit véritablement ou non importe peu dans la mesure où généralement le client n'a pas les compétences suffisantes pour l'évaluer. De cette différence réelle ou supposée d'expertise découle la première source de dissymétrie inhérente aux prestations de service. Dans le même ordre d'idée, la seconde est liée au cadre organisationnel dans lequel s'inscrit la relation bancaire, dont la centralisation s'est accentuée, accordant une place primordiale à la rentabilité des opérations ainsi qu'à la maîtrise du risque. La standardisation des produits, des techniques de vente, des modalités d'évaluation du risque et autre segmentation de clientèle sont autant de limites à l'autonomie des conseillers bancaires qui menacent la prise en compte personnalisée des besoins et demandes des clients, mais assurent une plus grande rentabilité aux organisations.

L'encadrement technique de la relation bancaire ne constitue pas la seule source de dissymétrie car les enjeux sociaux des prestations bancaires en créent d'autres. La consommation bancaire des particuliers est liée aux différentes sphères de leur vie et ce d'autant plus dans les moments où ils rencontrent leur banquier (pour le financement d'un projet, la valorisation de leur épargne, etc.). Leur demande excède le seul univers économique. Ainsi, la sollicitation d'un crédit immobilier échappe au strict registre financier pour empiéter sur les questions liées aux enfants, au statut social de propriétaire, à la retraite, etc. Il en va de même en matière d'épargne, laquelle est le plus souvent socialement marquée : ce sont les économies de toute une vie de labeur, le fruit de la vente de la maison familiale, un héritage, etc.

Le banquier réalise en revanche aisément cette distanciation en triant les informations fournies par le client afin de produire une analyse des projets soumis. L'inégale capacité à isoler la sphère du calcul économique des autres sphères liées aux services bancaires constitue une considérable dissymétrie. Une posture de sociologie critique consiste à dénoncer ce processus trompeur lors duquel, pour obtenir les informations nécessaires à une évaluation préalable à la mise en place d'une relation commerciale, le banquier crée avec son client une relation de confiance, donnant l'illusion d'une relation de personne à personne. La confusion entre les informations personnelles et les informations utiles à la banque achève de dissimuler au client le véritable déroulement de l'entretien du point de vue du banquier.

Cependant, même si le banquier dirige le plus souvent le déroulement de la relation et en a le dernier mot (décidant d'octroyer ou non les services demandés), il a face à lui des clients qui ne sont pas sans ressources pour inverser le rapport de force.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote