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Approche comparative de la conception des droits de l'homme dans la philosophe africaine et dans la philosophie politique contemporaine en occident

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par Julien Rajaoson
Sciences Po Grenoble - Master 2008
  

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Sociologie historique de l'Etat et Politiques Publiques

Nous connaissons les travers d'une des ramifications de la Science Politique, à savoir celle qui a trait à l'analyse des Politiques Publiques. En effet dès la fin du XIX°siècle, il s'est constitué aux Etats-Unis une science de l'administration notamment, suite à l'appel de Woodrow Wilson en 1887 et à son étude de l'administration. Il étudiera celle-ci dans l'optique de montrer la perfection de l'objet. On part alors du principe que l'administration est rationnelle287(*), contrairement à la politique288(*). Et dans une perspective méthodologique en rupture avec la tradition sociologique antérieure, l'acteur est réintroduit dans l'étude de l'administration publique, car il n'est pas rationnel, et en même temps il n'est plus considéré comme un simple exécutant. Cette excessive modélisation inhérente à l'analyse des Politiques Publiques, a été prise en compte par l'approche de Mr Peter Knoepfel par l'introduction des « Ressources » et de leur utilisation par les acteurs, ceci a permis d'appréhender des réalités différentes comme celles relatives aux territoires post-coloniaux.

Longtemps, l'étude des sciences politiques furent réticentes aux sciences sociales, or avec Charles Tilly se met en place une sociologie historique de l'Etat, où l'on voit que ce dernier est un processus de domination politique et historiquement situé, et cette définition est aussi valable en Occident que dans le continent Africain289(*). D'où le recours important à des travaux de secondes mains (Badie et Birnbaum, sociologie de l'Etat). Dans une démarche très macro, portant sur de longues périodes, ces travaux vont nourrir le néoinstitutionnalisme historique, avec des réflexions sur ce qui détermine un Etat fort ou faible, d'après son degré de décentralisation ; mais par extension, « C'est le paradigme de la domination qui nous retiendra ici, parce qu'il règne presque sans partage dans les études politiques, parce qu'il est au coeur des postcolonial studies. »290(*). Si la politique publique que nous allons étudier dès à présent s'appuie sur le savoir produit par les études postcoloniales, quelle sera sa finalité ? La coopération décentralisée va-t-elle remettre en cause la domination Nord/Sud, ou reproduire ces schémas binaires hérités de la colonisation ?

Cette analyse vise à faire émerger des réponses éventuelles à deux questions principales. (I) Comment synthétiser l'histoire coloniale de manière à en saisir les éléments résiduels dont se servent les Etats en Afrique sub-saharienne. Secondement, au sein de cette même partie, nous nous demanderons dans quelle mesure le régime à parti unique, qui est une pratique politique courante en Afrique, procède de l'histoire coloniale en en perpétuant la mise en oeuvre.

(II) En usant du modèle théorique de Peter Knoepfel nous appréhenderons cette coopération décentralisée, son bilan et ses limites intrinsèques à travers le cas de la France et celui du Burkina-Faso.

* 287 Sous la direction de Marie-Claude Smouts, op. Cit, p. 364 dans Les séquelles de la colonisation dans les institutions étatiques : « L'Etat postcolonial apparaît ainsi marqué, comme l'ont montré depuis longtemps les travaux pionniers de Jean-François Bayart sur l'Etat africain, d'une irréductible spécificité, Etat néopatrimonial, dont la logique de fonctionnement se situerait aux antipodes de la rationalité wébérienne. »

* 288 Achille Mbembé, De la postcolonie. Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine, éd. Karthala, Paris 13ème, août 2000, p. 69 : « La pratique générale du pouvoir s'est cependant, globalement située dans la continuité de la culture politique coloniale et dans le prolongement des aspects les plus despotiques des traditions ancestrales, elles-mêmes réinventées pour la circonstance. C'est l'une des raisons pour lesquelles le potentat postcolonial était hostile à la délibération publique, et ses critères de jugement et d'action se souciaient peu de la distinction entre le justifié et l'arbitraire. ». Cela induit que les catégories d'analyse, les critères que l'on considère comme objectifs ainsi que le prisme proprement occidental qui module notre représentation doit intégrer les réalités locales et les coutumes afin que l'Action Publique ici présente ne finisse pas lettre morte.

* 289 Bertrand Badie, op. Cit, p. 203 dans La résistance des Etats : « Reflétant un modèle exogène, l'Etat en Afrique et en Asie est faible, coupé des réalités sociales qu'il essaye désespérément de capter par l'usage de techniques clientélistes. Il ne dispose que d'une allégeance citoyenne mesurée, tandis que ses liens avec les communautés qui le composent sont ténus et fragiles. Plongeant dans les profondeurs de l'histoire et des cultures multiséculaires, l'Etat occidental est, quant à lui, troublé par les territorialités multiples auxquelles il doit faire face, par les réseaux qui lui sont rebelles et par une mobilité qui met en échec les principes le fondaient. »

* 290 Sous la direction de Marie-Claude Smouts, op. Cit, p. 417 dans Quelle science politique pour les études postcoloniales ?

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