WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

enjeux et limites de la microfinance dans un contexte de lutte contre la pauvreté: Etude à partir du CPS Diourbel

( Télécharger le fichier original )
par Serigne Cheikh FALL
Ecole Nationale des Travailleurs Sociaux Spécialisés- Dakar - Diplôme d'Etat en Travail Social 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3-1-2 L'identification des besoins des "sociétaires" enquêtés.

Les besoins des sociétaires fera l'objet d'une présentation en deux aspects : les besoins financiers et les besoins non financiers.

3-1-2-1 Les besoins financiers

Le dépouillement des résultats a permis de faire apparaître quatre types de besoins que sont le crédit, l'épargne, le transfert d'argent et enfin l'épargne.

· Le crédit

A la question « quels sont vos besoins prioritaires en matière de services financiers ? », 31 promoteurs enquêtés déclarent le crédit comme leur besoin prioritaire, ce qui fait un pourcentage de 86%. Les clients déclarent en effet que le crédit est la base de leur partenariat avec le CPS et par conséquent, c'est pour pouvoir financer leurs activités génératrices de revenus qu'ils font appel à la banque. Pour eux, vouloir lancer une affaire sans avoir les moyens de le faire constitue en général la seule raison d'adhésion au CPS. Néanmoins, les interrogés n'excluent pas l'épargne car pour beaucoup la réponse à la question n'a pas été aisée du moins si l'on en juge par les hésitations et les réponses du genre... « le crédit mais l'épargne est aussi importante pour un travailleur car on a parfois des problèmes pour garder notre argent en des lieux sûrs... ».

On voit donc que s'il peut paraître parfois embarrassant pour les sociétaires de hiérarchiser entre crédit et épargne, il l'est moins pour le montant. A la question de savoir « Comment trouvez vous les montants des crédits ? », 29 les jugent insuffisants, 4 les trouvent acceptables et 3, très insuffisants. Ces pourcentages sont donc respectivement de 80.6%, 11.1% et 8.3%.

De plus, les bénéficiaires avancent que les montants des crédits sont déterminés par les responsables du CPS. Ce qui fait qu'à plusieurs fois des demandes formulées par les clients ont été révisées à la baisse par les soins des responsables.

Mais à la question « Adhérez vous à d'autres structures mutualistes ? » 18 ont répondu par la négative soit 50% de l'échantillon. Ce qui semblait pour nous un paradoxe entre la tendance générale des complaintes sur les montants et le non recours à d'autres structures, ne l'est pas pour la moitié de l'échantillon qui avance que la multiplication des crédits occasionne l'instabilité surtout dans un contexte où près de 44% s'adonnent au commerce aléatoire selon eux.

Face à cette situation, nous ne pouvions nous manquer de soulever des interrogations de fonds sur la nécessaire conciliation entre besoins croissants de crédits, saturation de marché et manque de formation pour en explorer de nouveaux.

En définitive, retenons avec les enquêtés de l'échantillon que le crédit constitue leur besoin prioritaire mais qu'ils le jugent somme toute insuffisants.

· L'épargne

L'épargne constitue le deuxième besoin en terme de priorité pour notre échantillon. Elle est classée première par 5 interrogés sur 36, soit un pourcentage de 13.9%.

On ne peut manquer de convoquer le contexte socioéconomique de l'univers de l'étude pour comprendre une telle configuration. Car la région de Diourbel fait partie des régions les plus pauvres du Sénégal ; or, l'épargne étant définie comme la part du revenu qui n'est pas consacrée à la consommation, il est alors compréhensible que le crédit soit préféré à l'épargne dans l'ordre des priorités. Mais si on s'arrêtait simplement à cette définition de l'épargne, on ne comprendrait peut être pas pourquoi une part même congrue de l'échantillon donne l'épargne comme prioritaire. En réalité, l'épargne c'est aussi le processus par lequel un revenu courant est conservé en vue d'une utilisation future. Ce processus aboutit à l'accumulation d'un certain nombre de biens physiques et financiers au cours d'une période donnée. C'est sans doute à travers l'épargne que certains, surtout les commerçants dans l'attende d'un voyage d'affaire, gardent une partie du revenu courant pour ne pas l'utiliser à d'autres fins non autorisées par les responsables du CPS.

A propos de cette épargne toujours, la majorité des interrogés regrettent cependant l'épargne obligatoire que le CPS a imposée depuis quelques temps comme condition à l'octroi d'un crédit. Car pour la plupart d'entre eux, l'épargne ne doit pas être une obligation ni ne doit conditionner le crédit mais doit simplement suivre l'investissement.

Comme on le voit donc, le pourcentage très faible des sociétaires qui placent l'épargne comme une priorité dans les services financiers (de l'ordre de 13.9%) montre à quel point elle n'est pas préférée au crédit.

· Le transfert d'argent

Le transfert d'argent n'est classé nullement comme priorité par les enquêtés ; mais cela ne signifie pas pour autant qu'ils n'en font pas un besoin comme en atteste le nombre assez significatif de clients qui le citent parmi leurs besoins (10/36). Ce nombre de clients interrogés qui placent le transfert d'argent parmi les priorités constituent une proportion de 27.8%.

Les mouvements migratoires sont considérables dans la région. En effet, la région est une vaste zone de départ. Ce phénomène qui affecte plus les effectifs masculins de jeunes en particulier des zones rurales s'explique dans une certaine mesure par la précarisation continue des conditions de vie et le manque d'emplois et d'équipements viables dans les campagnes. Ils se dirigent essentiellement vers Dakar (47,7 %), Kaolack (13 %), Thiès (12,8 %), Fatick (11,6 %) et l'étranger (source : PRDI, Diourbel, 2000).

Devant une telle situation et dans l'absence de perspectives du fait d'un tissu industriel évanescent et des contraintes naturelles (effets de l'aridité et insécurité pluviométrique), la population émigre vers l'Europe aussi à la recherche de mieux être. C'est ce qui vaut à la région de Diourbel l'étiquette de région à fort taux d'émigrés.

Il n'est pas certes toujours facile de déterminer avec exactitude les effectifs des migrants vers l'Europe du fait notamment de l'instabilité du phénomène dans le temps et dans l'espace et surtout du caractère clandestin que prend le phénomène.

Néanmoins, son incidence sur le processus de développement à travers le transfert monétaire mais aussi la modification de l'image de la région par l'existence d'un nouveau potentiel d'investissement des migrants reste faible.

Mais l'immigration en général au Sénégal reste certes une immigration temporaire dans la mesure où les émigrés gardent encore leur attache avec leurs familles restées au pays par de substantiels envois d'argent, mais elle ne répond pas encore aux besoins en investissements structurants.

Ce n'est donc pas étonnant que notre zone d'étude se situe ne fasse pas exception par rapport aux tendances jusque là enregistrées.

· La micro-assurance

Les risques inhérents à l'activité professionnelle en général et au métier du commerce en particulier dans un contexte de défaillance du système assurantiel au Sénégal font prendre conscience à la population enquêtée de la nécessité de recourir à l'assurance.

L'assurance étant le contrat passé entre une personne et une société qui la garantit contre les risques éventuels, 9 enquêtés sur 36 déclarent que l'assurance est très utile à une personne qui s'active dans le secteur du commerce et particulièrement dans le commerce de tissus, souvent exposé aux incendies ou autres calamités imprévisibles et destructrices. Ce nombre évalué en valeur relative à 25% n'est pas négligeable.

Il faut cependant noter que pour la plupart des interrogés acquis à la cause de la micro-assurance, ce service n'est certes pas comparable au crédit ni à l'épargne mais que suivant les circonstances elle peut s'avérer essentielle surtout quand on sait que les ressources se font de plus en plus rares.

Ils avancent même la nécessité de la mise sur pied d'une mutuelle de santé qui servirait de micro-assurance face aux risques de maladies multiples et aux capacités financières très limitées. La condition pour eux c'est le montant de la souscription qui ne doit pas être insupportable pour leurs faibles bourses.

Il est intéressant d'approfondir la réflexion sur les conditions de mise en oeuvre de la micro-assurance en s'inspirant peut êtrede modèle de PROFEMU (Programme des Femmes en Milieu Urbain) dont les actions dans ce domaine sont fort appréciées par les sociétaires.

3-1-2-2 Besoins non financiers

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon