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l'information financière à la juste valeur risques et enjeux de la révolution : le cas tunisien

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par Sana Taboubi
IHEC Carthage - Master professionnel gestion et audit des risques 2007
  

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Section 2 

Limites et difficultés du modèle comptable à la juste valeur

2-1.Limites et difficultés pour l'investisseur

Du point de vue investisseurs et analystes financiers, les critiques accordées à la juste valeur concernent les points suivants :

L'abandon de la convention de prudence suite au traitement des gains latents de la même manière que les pertes latentes, en effet, une étude sur les réactions des cours boursiers à l'adoption du SFAS 115 montre que la comptabilisation des pertes et gains latents n'est utile qu'aux seuls organismes de régulation, à l'exclusion des autres utilisateurs26(*).

 À partir du moment où l'information financière existe et est en relation directe avec les données économiques, on peut effectivement dire que cette information est pertinente. Cependant est-elle pour autant fiable ?

Les fluctuations des valeurs de marché risquent de donner une impression de volatilité de l'information financière. « Dans un environnement incertain, on enregistre de fortes et rapides variations sur les hypothèses et projections utilisées pour déterminer la valeur d'utilité. Ces modifications se traduisent par des réévaluations des postes d'actif ou de passif en fin de période, ce qui entraîne des difficultés d'appréciation et de suivi. »27(*)

En outre, d'une entreprise à l'autre, le jugement et les préoccupations des dirigeants ont un impact déterminant sur les hypothèses. Il en est ainsi de la valorisation des actifs qui ne sont pas négociés sur des marchés efficients et dont l'estimation renvoie à des modèles internes. Ce qui engendre un manque d'objectivité et de neutralité de ces valorisations et met l'accent sur la réduction de la fiabilité et de la comparabilité engendrée par l'utilisation de modèles interne.

Complexité des méthodes mixtes d'évaluation applicables à certaines catégories d'instruments financiers ce qui rend difficile l'interprétation des méthodes d'évaluation par les utilisateurs.

La volatilité accrue des résultats qui est de nature à créer une certaine ambiguïté dans la perception de la performance de l'entreprise par les investisseurs.

L'excès d'information qui risque de mettre les investisseurs en ambiguïté, en effet, trop d'information tue l'information.

Enfin, il est à souligner qu'il existe un manque d'études et d'analyses portant sur les conséquences du modèle de la juste valeur sur le long terme.

2-2. Limites et difficultés pour l'entreprise

Les discussions actuelles relatives aux limites et difficultés que pose le modèle comptable à la juste valeur pour l'entreprise concernent notamment les problèmes de coûts, de sécurité et de pilotage d'entreprise.

Les problèmes de coût 

La production d'une information à la juste valeur, c'est-à-dire une information actuelle qui tient compte de toutes les tendances du marché, engendre des coûts jugés « prohibitifs au regard de son caractère plus subjectif et facilement contestable », comme le souligne CASTA (2003).Ces coûts sont dus notamment à :

-L'obligation de mettre en place des modèles d'évaluation continus dans le temps ainsi que le recours, dans certains cas, aux compétences de spécialistes en évaluation.

-Le développement du système d'information de l'entreprise pour tenir compte des nouvelles exigences du modèle en termes d'actualité de l'information.

-La nécessité de formation du personnel comptable.

Les problèmes de sécurité 

L'abondance de l'information peut nuire aux intérêts de l'entreprise. En effet, à vouloir fournir toujours plus d'informations, l'entreprise est enfin en train de trop informer les concurrents.

En fait, les entreprises sont contraintes de communiquer davantage sur les modèles de gestion qu'elles adoptent, sur lesquels reposent leurs décisions.

Cette communication, supportée par un reporting financier représentatif de l'entreprise, peut constituer une information considérablement précieuse pour les concurrents.

Les problèmes liés au pilotage de l'entreprise 

L'une des plus importantes critiques adressées au modèle de la juste valeur est la prégnance accrue des marchés financiers sur le pilotage des entreprises.

En effet, ce modèle s'inscrit dans une approche de marché caractérisé par une orientation court terme qui n'est pas adaptée aux mécanismes de pilotage de l'entreprise sur le long terme.

En outre, l'évaluation à la juste valeur repose sur la responsabilité des dirigeants dans le processus d'évaluation et de choix des hypothèses, ceci est de nature à engendrer des coûts de surveillance et à aggraver les problèmes de pilotage.

Egalement, l'évaluation à la juste valeur pose un problème dans l'estimation des actifs et passifs non côtés, en fait si la valeur de marché peut être considérée comme objective, il n'en va pas forcément de même lors du recours à un modèle pour l'estimation de la juste valeur des actifs non côtés.

Par ailleurs, pour les actifs échangés sur un marché, « qu'est ce que la vraie juste valeur compte tenu de la volatilité récente et parfois importante des marchés ? La valeur instantanée est elle la meilleure estimation de la juste valeur pour le détenteur de l'actif ?»

« Dès lors comment analyser la performance économique de l'entreprise et faire le tri entre ce qui ressort de l'action des dirigeants (performance intrinsèque) et ce qui relève de facteurs exogènes (évolution des marchés) ? » 28(*)

Encore, En cherchant à faire converger les valeurs comptables et les valeurs dites de marché, on devrait obtenir, une information plus pertinente d'un point de vue économique sur la valeur de l'entreprise, et une garantie de l'exhaustivité de mesure des performances. Ce qui constitue une aide considérable à la prise de décisions stratégiques et opérationnelles.

Toutefois, pour tendre vers la valeur de l'ensemble de l'entreprise, il convient aussi de tenir compte des actifs immatériels non comptabilisables comme le capital humain, le savoir-faire, les relations clients ou tout actif incorporel créé. Le modèle comptable de la juste valeur n'a pas pu apporter de solution à cette difficulté.

* 26 Jean-François CASTA (2003), «La comptabilité en « juste valeur » permet-elle une meilleure représentation de l'entreprise ?» Centre de recherche sur la gestion - CEREG, Université Paris Dauphine, p11.

* 27 Article co-rédigé par Christian Panetier (animateur du groupe de travail), Benoît Besson, Denis Cramazou, Didier Dumont, Olivier Delelis, Nathalie Lopes, Jacques Provost, Jean-Pierre Troué et Rainer Welfens(2007) « juste valeur : la recherche de la pertinence ». Comité Jacques Coeur, DFCG Île-de-France1, p57.

* 28 Extrait d'un article de la revue d'économie financière en ligne n°71 ; Association d'Economie Financière « Les nouvelles normes comptables en question ».

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld