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l'information financière à la juste valeur risques et enjeux de la révolution : le cas tunisien

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par Sana Taboubi
IHEC Carthage - Master professionnel gestion et audit des risques 2007
  

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1-2.Utilité pour l'entreprise

Selon CASTA (2003), «L'évaluation à la juste valeur peut être le fondement d'un nouveau modèle de représentation comptable de l'entreprise dont l'objectif serait de mieux traduire dans les états financiers l'incertitude affectant les prévisions de cash-flows et les opportunités d'investissement ».17(*)

Partant de cette citation, une question fondamentale se pose :

L'utilisation de la juste valeur comme modèle comptable d'évaluation permet-il de donner une meilleure estimation de la valeur de l'entreprise et de mesure de performance ?

1-2-1.corrélation entre juste valeur et valeur de l'entreprise 

La valeur de l'entreprise n'est autre que le produit de la valeur de l'action et du nombre total des actions émises.

Toutefois, « La relation entre la valeur d'une entreprise et son prix sur le marché n'est pas toujours vérifiée, il existe en effet d'autres facteurs influençant cette relation que la finance a essayé d'étudier et de modéliser18(*) ».

Ces études avaient confirmé que le lien entre le cours boursier d'une entreprise et l'information financière est tributaire des informations de base à savoir le résultat et les capitaux propres.

Par conséquent, une question fondamentale se pose : quel type d'information comptable peut s'avérer pertinent pour l'évaluation de la valeur de l'entreprise ? L'information comptable présentée au coût historique ou bien celle présentée à la juste valeur ?

Les travaux récents de FAMA et FRENCH (1992) ont exposé plusieurs variables pouvant expliquer la relation entre la valeur de l'entreprise et l'information financière dont principalement le Price Earning Ratio :

PER = cours de l'action / le bénéfice par action

Le PER est un ratio qui juge la rentabilité intrinsèque de l'entreprise, il fait référence ainsi au résultat et sera impacté, par conséquent, par toute volatilité de ce dernier.

Prenons, dans ce même ordre d'idées, l'exemple des produits dérivés.

En fait, selon le but auquel l'opération sur les dérivés est effectuée, l'effet sur l'évaluation de l'entreprise traduit par le PER diffère.

Si l'entreprise détient le dérivé en question pour des fins de spéculation, la prise en compte du dérivé en comptabilité aura pour conséquences d'augmenter la variabilité des bénéfices, du fait qu'ils augmentent l'exposition de l'entreprise à l'impact des fluctuations du marché.

Par contre, la comptabilisation des dérivés utilisés à des fins de couverture réduit la variabilité des bénéfices car ils atténuent les fluctuations des marchés.

Il est à conclure, ainsi, que la comptabilité à la juste valeur permet de refléter fidèlement les implications économiques des opérations sur les dérivés sur la valeur de l'entreprise.

1-2-2.Corrélation entre Juste valeur et mesure des performances 

L'objectif ultime des états financiers, sur lequel s'accordent les cadres conceptuels international, américain et tunisien est de fournir une information utile et pertinente sur la performance de l'entreprise, sur sa situation financière ainsi que sur la variation de celle-ci. Cependant, « La comptabilité financière a traditionnellement pour rôle de produire une information à caractère historique relative à la mesure du patrimoine de l'entreprise et à son évolution ». 19(*)

Cette information à caractère historique, s'avère actuellement inadaptée pour fournir à ses utilisateurs, dont principalement les managers de l'entreprise, une information comptable et financière pertinente pour la prise de décision.

C'est dans un souci de remédier à cette limite et d'accroître la pertinence de l'information sur la performance de l'entreprise que la notion de juste valeur est introduite, bien que non encore généralisée, dans le système comptable international.

Dans les modèles comptables classiques, le résultat net constitue un bon indicateur de mesure des performances d'une entreprise.

Néanmoins, les évolutions récentes dans ce domaine se trouvent cohérentes avec l'approche générale des normes IFRS privilégiant le bilan, en fait, « la performance se mesure dans comptes de l'entreprise, les quels décrivent parfois assez parfaitement toutes les forces et vulnérabilités d'une firme. »20(*)

Les utilités de la notion de juste valeur dans la mesure de la performance de l'entreprise peuvent être appréhendées en distinguant entre les deux cas suivants :

-Comparaison des performances inter entreprises

-Comparaison des performances intra entreprises

Comparaison des performances inter-entreprises :

L'adoption de la méthode de juste valeur permet une harmonisation des méthodes d'évaluation et de présentation de l'information financière pour toutes les entreprises d'un même secteur ou de secteur différents, ceci rend la comparaison des performances plus aisée.

Dans ce même ordre d'idées, CASTA (2003) affirme que : « Au plan de la comparabilité des états financiers, en présentant des valorisations équivalentes pour un même instrument financier, quelle que soit sa date d'acquisition, la juste valeur enlèverait tout intérêt aux pratiques opportunistes de gestion du résultat (cherry picking) dues à une utilisation perverse du principe de réalisation. Au-delà, elle assurerait l'exhaustivité de la mesure de performance : intégrant les gains et les pertes de transaction, mais aussi de détention, le modèle d'évaluation à la juste valeur rendrait compte de façon identique de la stratégie adoptée -- cession versus conservation -- d'instruments financiers. De plus, elle garantirait l'exhaustivité de la comptabilisation de la valeur, plus particulièrement pour les produits dérivés ayant un coût initial nul ».

En outre, cet auteur assure que cette approche facilite la réconciliation du résultat comptable et du résultat économique du fait qu'elle se réfère à des données exogènes et facilement accessibles (les valeurs de marché ou, à défaut de marché actif, les valeurs de modèle reposant sur des paramètres externes). Ceci est de nature à assurer la neutralité et l'unicité de l'information produite par les entreprises et à redonner plus d'exhaustivité à la mesure des performances.

Comparaison des performances intra-entreprises :

Nous proposons de juger l'utilité de la notion de juste valeur dans cette comparaison verticale de la performance d'une même entreprise à partir de l'exemple du goodwill21(*).

Prenons l'exemple d'une entreprise qui comptabilise son goodwill à son coût historique, puis l'amorti selon une durée déterminée.

Cette pratique ne prend pas en considération les écarts d'acquisitions entre les éléments du goodwill qui peuvent être identifiables et les autres éléments non identifiables. Ceci risque d'altérer l'exhaustivité et la pertinence des comptes de bilan et de la valeur de l'entreprise. De plus, les actionnaires se trouvent dans l'impossibilité de juger la performance des choix et des acquisitions faites par les dirigeants.

Par ailleurs, le modèle de la juste valeur proposé par les IFRS, impose aux entreprises de décomposer de manière exhaustive l'écart d'acquisition en autant d'actifs et de passifs acquis et identifiables.

Le solde des éléments non identifiables (marques, relations clients...) est alors comptabilisé en goodwill, non amortissable, mais qui fait l'objet d'un test annuel de dépréciation ajustant cet actif en fonction de sa juste valeur. La réduction de valeur du goodwill est, par ailleurs, irréversible.

Les actionnaires ont ainsi l'opportunité de juger de la performance des décisions et acquisitions faites par les dirigeants.

* 17Jean-François CASTA (2003), «La comptabilité en « juste valeur » permet-elle une meilleure représentation de l'entreprise ?» Centre de recherche sur la gestion - CEREG, Université Paris Dauphine, p1.

* 18 Anis WAHABI (2005), « La comptabilisation à la juste valeur enjeux théorique et pratiques », mémoire d'obtention du diplôme d'expertise comptable, IHEC Carthage, p41.

* 19 Yves SIMON, Patrick JOFFRE (1997), Encyclopédie de gestion, 2ème édition, tome1, p549.

* 20 Christian MARMUSE, « performance », Encyclopédie de gestion, 2ème édition, tome 2, p2195.

* 21 Exemple inspiré de l'article : « juste valeur et la recherche de la pertinence » (2007).Comité Jacques Coeur, DFCG Île-de-France1, p57.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote