Pôle Sciences du travail et de la
société Spécialité Hommes et
organisations Chaire de Fonction personnel, gestion et
développement/AGP 82, boulevard Sébastopol - 75003
PARIS
Titre RNCP Niveau II, Responsable des Ressources
Humaines
MISE EN PLACE D'OUTILS DE CLASSIFICATION DES
EMPLOIS
Rédigé par :
|
Paul GOMIS, auditeur au CNAM de Paris
|
Sous la direction de :
|
Béatrice DAUBERVILLE, maître de
conférences au CNAM
|
Maître de stage :
|
Régine DIEFENTHAL, directrice des Ressources
humaines
|
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS 1
INTRODUCTION 2
1. L'ASSOCIATION ET SON SECTEUR D'ACTIVITE 3
1.1. LE SECTEUR DU TRAVAIL SOCIAL 3
1.2. L'ASSOCIATION PAR RAPPORT AU SECTEUR EN REFERENCE 6
1.2.1. Historique de l'Association Emmaüs 6
1.2.2. L'Association Emmaüs, aujourd'hui 6
2. LE CADRE DE LA STRUCTURE FONCTIONNELLE DU STAGE
13
2.1. PRESENTATION SOMMAIRE DE LA DIRECTION RH 13
2.2. MISSIONS DE LA DIRECTION RH ET ORGANISATION INTERNE 14
3. LES TRAVAUX EFFECTUES ET LES APPORTS DU STAGE
15
3.1. ACCOMPLISSEMENT DES MISSIONS ET ACTIVITES 15
3.1.1. Les outils de classification des emplois 15
3.1.2. Tâches périphériques 24
3.2. LES APPORTS DU STAGE 26
3.2.1. Compétences nouvellement acquises 26
3.2.2. Difficultés rencontrées et solutions
apportées ou envisageables 26
3.2.3. Vie en société 28
CONCLUSION ET PRECONISATIONS 29
BIBLIOGRAPHIE 31
DOCUMENTS ANNEXES 32
REMERCIEMENTS
Avant tout développement sur cette expérience
professionnelle, il apparaît opportun de commencer ce rapport de stage
par des remerciements, à celles et ceux qui m'ont beaucoup appris et
encouragé avant et pendant la période de notre stage, et
même à celle et ceux qui ont eu la gentillesse de faire de cette
expérience professionnelle un moment très profitable en notre
faveur.
Aussi, nous remercions spécialement notre professeur au
CNAM, Béatrice DAUBERVILLE, dont la rigueur intellectuelle et la
pédagogie nous ont énormément apporté durant toute
l'année de notre formation au « Titre RNCP, niveau II - Responsable
des Ressources Humaines ». Elle fut d'ailleurs à l'origine de notre
entrée en ce stage, puisque c'est elle qui nous a si gentiment transmis
l'annonce de l'offre du stage en question.
Nous tenons également à dire merci à
Régine DIEFENTHAL, notre maître de stage à l'Association
Emmaüs, qui nous a guidés, voire accompagnés, durant tout le
stage, avec beaucoup de patience et d'attention. Sa compréhension, sa
disponibilité et son esprit d'ouverture ont été
très bénéfiques pour nous, puisque nous ayant permis de
travailler de façon autonome et avec beaucoup d'initiatives de notre
part.
Enfin, nous remercions l'ensemble des salariés du
siège de l'Association Emmaüs pour le soutien moral et les
encouragements à des moments difficiles au cours de ces trois mois de
travail que nous avons vécus avec eux. Qu'ils trouvent ici l'expression
de notre très sincère reconnaissance.
Aux nôtres que nous aimons tant, nous voudrions dire ici
tant de belles choses, pour leur patience et leur compréhension,
relativement au temps que nous avons à consacrer à ce travail,
n'ayant pu ainsi partager certains moments familiaux avec eux.
INTRODUCTION
Du 1er juillet au 30 septembre 2008, nous avons
effectué un stage au sein de l'Association Emmaüs1, sise
au n° 32 de la rue des Bourdonnais, à Paris 1er. Au
cours de ce stage, au sein de la direction des Ressources humaines (DRH), nous
avons pu nous occuper du projet de mise en place d'outils de classification des
emplois.
Notre stage à la direction des Ressources humaines de
l'Association Emmaüs a consisté essentiellement, comme ci-dessus
mentionné, en la mise en place d'outils de classification des
emplois2. Cette mission implique naturellement la conception et
l'élaboration de tels outils. Par ailleurs, force est de
reconnaître que les emplois en vigueur dans l'Association Emmaüs ont
jusqu'ici été classés sans avoir recours à une
méthode de classification « poste par poste ». Du coup, les
nouvelles missions et activités attribuées aux emplois existants
ne peuvent être facilement encadrées, aujourd'hui, selon la
réalité des situations professionnelles. Il va donc falloir
prendre en compte la Convention collective nationale de la FEHAP3
pour reprendre l'ensemble des métiers existants et appliquer outils et
méthodes aux fins d'une classification reconnue par tout le personnel de
l'Association Emmaüs.
La classification des emplois est un aspect fondamental pour tout
système de gestion des ressources humaines. Dans une organisation
complexe de grande taille, comme l'Association Emmaüs, la classification
peut procurer un moyen de regrouper les types d'emplois similaires, de
façon à ce qu'ils puissent être classés par niveaux
de difficulté et être distingués d'autres emplois de nature
différente. Lorsque les emplois en question auront finalement
été définis et classifiés de façon
adéquate, les différents acteurs de la gestion des ressources
humaines seront mieux outillés pour déterminer quelles sont les
compétences nécessaires pour exécuter tel ou tel autre
travail.
L'élaboration de ce rapport a pour principale source les
différents enseignements tirés de la pratique
journalière des tâches auxquelles nous étions
affectés. Enfin, les entretiens que nous
1 C'est une association régie par la loi du
1er juillet 1901. Sa constitution a été publiée
au Journal officiel du 17 mars 1954.
2 C'est la « hiérarchie des emplois
et, en règle générale, des postes, établie le plus
souvent en référence à une grille construite a priori. Les
classifications sont définies par une convention collective, pouvant
aussi résulter d'une évaluation par le biais d'une
méthode », in DONNADIEU G. & DENIMAL Ph.,
Classification- qualification : de l'évaluation des emplois à
la gestion des compétences, 2ème éd. Editions
Liaisons, Rueil- Malmaison, 1994.
3 Fédération des établissements
hospitaliers et d'assistance privés à but non lucratif, sise au
n° 179 de la rue de Lourmel, à Paris 15e.
avons pu avoir avec certains salariés des
différents services de l'association nous ont par ailleurs permis de
mettre ce rapport en cohérence.
En vue de rendre compte, de manière plus ou moins
fidèle et détaillée, des trois mois passés au sein
de l'Association Emmaüs, il apparaît logique de présenter,
à titre préalable, l'environnement économique du stage,
à savoir le secteur du travail social (1), puis
d'envisager le cadre du stage, soit la DRH, tant du point de vue structurel que
fonctionnel (2). Enfin, il sera précisé les
différentes missions et tâches que nous avons pu effectuer au sein
de cette même direction, ainsi que les nombreux apports que nous en avons
tirés (3).
1. L'ASSOCIATION ET SON SECTEUR D'ACTIVITE
Avant toute présentation de l'organisme qui a bien voulu
nous accueillir en stage (1.2), nous nous proposons d'aborder,
en premier lieu, son secteur d'activité professionnelle
(1.1).
1.1. LE SECTEUR DU TRAVAIL SOCIAL4
Dans une conception purement formelle, les pratiques
professionnelles des acteurs associatifs du travail social et la place qu'ils
occupent dans le champ social, en particulier, auprès des personnes
vivant dans la pauvreté et l'exclusion, ont beaucoup
évolué en fonction des politiques publiques successives et des
missions qui sont les leurs.
En effet, le secteur du travail social a toujours
été, depuis de très nombreuses années,
un spectre d'intervention d'urgence sociale5, à charge des
associations d'accueil et de réinsertion sociale, qui, par ailleurs,
sont essentiellement tributaires des subventions publiques. On peut
4 Ce secteur s'entend naturellement ici de son
caractère privé à but non lucratif.
En 1959, les Nations-Unies définissent la notion de
travail social comme étant « une activité visant
à aider à l'adaptation réciproque des individus et de leur
milieu social, cet objectif est atteint par l'utilisation de techniques et de
méthodes destinées à permettre aux individus, aux groupes,
aux collectivités de faire face à leurs besoins, de
résoudre les problèmes que pose leur adaptation à une
société en évolution, grâce à une action
coopérative, d'améliorer les conditions économiques et
sociales », in
http://fr.wikipedia.org/wiki/Travail_social.
5 Pour Xavier EMMANUELLI, qui en est le premier
définisseur, « l'urgence sociale qualifie toutes les
opérations entreprises comme des sauvetages, lorsque la personne est
considérée comme une victime en perdition et que sa vie semble en
danger, à court ou à moyen terme », in Stéphane
RULLAC, éducateur spécialisé, responsable de projet
à BUC Ressources et docteur en anthropologie : « Place et missions
des professionnels de l'accueil de nuit dans les secteurs d'hébergement
d'urgence », Les Cahiers d'UNIFAF, Paris, décembre 2007 (p. 7).
citer, parmi ces organismes, notamment à titre d'exemple,
le Secours catholique, l'Association Emmaüs et l'Armée du Salut.
La lutte contre l'exclusion est une question de
solidarité nationale. Dans un pays développé [comme la
France], l'attention portée aux plus démunis est le
révélateur du niveau de solidarité d'une
société. A ce titre, elle relève avant tout d'un choix
politique.
Aussi, l'actuel gouvernement Fillon s'accorde avec un certain
nombre d'associations6, pour ne pas admettre que, dans la France
d'aujourd'hui, il y ait des personnes vivant dans la rue, dans des
hébergements inadaptés ou dans des logements indignes. Un
engagement fort, en partenariat, tant en matière d'hébergement
qu'en matière de logement, est imminemment nécessaire pour faire
face à la situation on ne peut plus déplorable de ces personnes
en cause.
D'un point de vue juridique, la refonte du Code de la famille
et de l'aide sociale (CFAS)7, opérée en 1999-2000, se
traduit par l'achèvement de la codification8 de l'ensemble
des lois et règlements, et par le changement de son intitulé,
soit Code de l'action sociale et des familles.(CASF), qui traite, dans son
livre II, de la pauvreté et des exclusions.
La loi du 2 janvier 2002 vient traduire et conforter la
nouvelle place qu'ont prise les notions de pluridisciplinarité, de
réseau et d'évaluation. Elle reconnaît « des
champs institutionnels visant tout à la fois des interventions de
qualité sur des missions spécifiques, et des articulations
effectives au service de la personne, dans des perspectives très larges
de soins et d'amélioration de la qualité de vie ».
Mais, il a fallu attendre, de façon particulière
mais non moins curieuse, la survenance de récents bouleversements
sociaux9 pour que les pouvoirs publics se mobilisent davantage,
en
6 Ces organismes s'entendent plus
particulièrement ici de ceux d'entre eux qui intègrent la FNARS
(fédération nationale des associations de réinsertion
sociale).
En tant que collectif, ces associations ont proposé «
une série de mesure comprenant des principes fondamentaux, des
conditions pour réussir et des engagements », in Etienne
PINTE, député des Yvelines,
« Propositions pour une relance de la politique de
l'hébergement et de l'accès au logement », rapport de
mission au Premier-ministre, du 29 janvier 2008 (p. 2).
7 La première édition de ce code datait
de 1938.
8 La codification permet notamment de créer un
document unique dans une matière du droit, de rassembler des normes
dispersées, législatives et réglementaires, qu'elle
coordonne, et de clarifier le droit et l'actualiser en abrogeant les textes
obsolètes, incompatibles ou contraires à la Constitution, aux
engagements, communautaires ou internationaux.
9 L'on sous-entend ici les récentes actions
menées, notamment, par l'association « Les Enfants de Don Quichotte
» et le mouvement du Canal Saint-Martin.
vue de l'amélioration des conditions de vie des personnes
vivant dans la pauvreté et dans l'exclusion.
C'est ainsi que le gouvernement français a mis en
oeuvre le PARSA10, signé le 8 janvier 2007. Ce dispositif
priorise, de ce fait, l'accueil et l'hébergement des personnes sans abri
: « Toute personne accueillie dans un centre d'hébergement
d'urgence devra se voir proposer, en fonction de sa situation, une solution
pérenne, adaptée et accompagnée si nécessaire, dans
le parc public social, dans le parc privé conventionné, dans un
CHRS11, un CADA12, un LogiRelais (résidence
hôtelière à vocation sociale), une maison
relais13 ou un hébergement de stabilisation14
».
De même, le Parlement a voté, dès le
premier trimestre de 2007, la loi DALO15, instituant le droit au
logement et à l'hébergement opposables : « Toute
personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit
pouvoir y demeurer, dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce
qu'une orientation lui soit proposée. Cette orientation est
effectuée vers une structure d'hébergement stable ou de soins, ou
vers un logement, adaptés à sa situation
»16.
10 Id est, plan d'action renforcé pour
les sans-abri.
11 Id est, centre d'hébergement et de
réinsertion sociale. En ce qui concerne l'association Emmaüs, ces
types de centre disposent de projets d'établissement spécifiques.
Les locaux y sont adaptés pour des durées de séjour
relativement longues ; l'admission s'y fait sur entretien et repose sur un
contrat de séjour, l'accompagnement social y étant
conséquent. Il y en a six (4 à Paris, 1 au Pré
Saint-Gervais, et 1 en Loir-et-Cher).
12 Id est, centre d'accueil de demandeurs
d'asile. Ce type d'établissement offre un lieu d'accueil aux demandeurs
d'asile, pendant la durée de l'étude de leur dossier de demande
de statut de réfugié. Cet accueil prévoit leur
hébergement, ainsi que leur accompagnement administratif, social et
médical.
13 Anciennement appelée « pension de
famille », une maison relais est une petite structure adaptée,
d'une moyenne de 17 logements privatifs associés à des espaces
collectifs, dans lesquels les résidents habitent sans limitation de
durée (cf. également, circulaire DGAS/SDA, n°
2002-595 du 10 décembre 2002). Il en existe, pour l'association
Emmaüs, 6 à Paris, 1 à la Courneuve, et 1 à Blois.
14 Relativement à l'association Emmaüs,
l'on parlera plutôt de « centre d'hébergement d'urgence et de
stabilisation », lequel est ouvert 24 heures sur 24 et où les
personnes hébergées peuvent cheminer pour élaborer un
projet individuel d'insertion sociale. L'on en compte 3 à Paris, 2
à Epinay-sur-Orge, 1 à Créteil, et 1 à
Vincennes.
15 Loi n° 2007-290, du 5 mars 2007.
16 D'après le « Rapport public
thématique sur les personnes sans domicile », rédigé
par la cour des Comptes et publié le 8 mars 2007, le droit au logement
se distingue ainsi du droit à l'hébergement : « Dans
l'hébergement, l'occupant n'a pas de titre d'occupation. Une
participation aux frais d'hébergement peut lui être
demandée, fixée en fonction des ressources, mais les aides
personnelles au logement sont rarement mobilisées ; il n'a pas droit non
plus au maintien dans les lieux. Dans le logement, en revanche, les occupants
ont un titre d'occupation (bail, contrat de résidence) avec une garantie
de maintien dans les lieux ; ils paient un loyer ou une redevance et
bénéficient des aides personnelles au logement. Les limites
juridiques entre hébergement et logement ne coïncident pas avec les
frontières des dispositifs... », in Stéphane
RULLAC, op. cit. p. 10.
1.2. L'ASSOCIATION PAR RAPPORT AU SECTEUR EN REFERENCE
1.2.1. HISTORIQUE DE L'ASSOCIATION
EMMAÜS
C'est pendant la Résistance qu'Henri GROUES prend le
surnom d'abbé Pierre. En 1949, alors député de
Meurthe-et-Moselle, il vit dans une maison délabrée qu'il
restaure à NeuillyPlaisance17. Cette maison, lieu de
rencontres, devient une auberge de jeunesse internationale qu'il baptise «
Emmaüs ». Le mouvement Emmaüs18 naît de cette
initiative, dont le but est « d'agir pour que chaque homme, chaque
société, chaque nation, puisse vivre, s'affirmer et s'accomplir
dans l'échange et le partage, ainsi que dans une égale
dignité »19.
En novembre 1949, Georges LEGEAY est accueilli à
l'auberge ; il devient le premier « compagnon d'Emmaüs ». C'est
la naissance de la première communauté et du mouvement
Emmaüs. L'Association Emmaüs20 est créée
dans la foulée. Elle s'installe, en 1954, au n° 32 de la rue des
Bourdonnais, dans le 1er arrondissement de Paris, son siège
actuel.
1.2.2. L'ASSOCIATION EMMAÜS, AUJOURD'HUI
L'Association Emmaüs, membre du mouvement Emmaüs,
d'Emmaüs France21 et d'Emmaüs International22,
se veut engagée, à son échelle, dans la lutte contre la
pauvreté et la misère, contre l'oppression et l'exclusion. Elle
revendique une place libre et digne pour chacun dans la société.
Elle agit par l'accueil et le soutien aux personnes les plus socialement
exclues, par la rencontre interpersonnelle et par tous les moyens
institutionnels à sa disposition, afin de promouvoir une
société [plus]fraternelle.
Pour faire face à l'augmentation très
conséquente de ses activités et pour s'inscrire dans les
orientations décidées, lors de l'assemblée
générale de ses adhérents, en 2007, l'Association
Emmaüs a alors engagé un processus de réorganisation
interne.
17 C'est une commune du département de
Seine-Saint-Denis (93).
18 Il s'agit d'un ensemble d'associations locales,
animées des mêmes valeurs et de la même force militante et
regroupées au sein d'Emmaüs International. Toutes agissent
auprès de personnes en situation d'exclusion.
19 Extrait du manifeste universel du mouvement
Emmaüs.
20 L'Association Emmaüs fait « partie de
la branche des structures d'action et logement d'Emmaüs France, qui
regroupe les structures qui fondent principalement leur activité dans
les domaines du logement et de l'habitat au service des sans-logis et
mal-logés et de la lutte solidaire contre l'exclusion sociale et les
atteintes à la dignité humaine liées à la
pauvreté », note de Stéphane RULLAC, op. cit.,
p. 7 (extrait du projet associatif de l'Association Emmaüs).
21 Cet organisme fédère l'ensemble des
associations du mouvement, en France.
22 Elle est fondée par l'Abbé Pierre, et
se constitue en mouvement laïque de solidarité pour la justice,
dont les racines se trouvent dans les communautés d'accueil de personnes
blessées par la vie.
La nouvelle organisation, qui s'est déjà mise en
place en 2008, permet de renforcer le pilotage de proximité, afin
d'assurer une présence plus grande sur les territoires23,
tant vis-à-vis des personnes accueillies que des interlocuteurs et
partenaires locaux. Elle vise également à assurer une meilleure
gestion des ressources humaines et une conduite du projet associatif et de ses
activités transversales24, et, enfin, à mieux
intégrer la démarche qualité, conçue comme une
stratégie globale. Sa traduction concrète, qui est actuellement
en train de se formaliser, passe par plusieurs transformations (voire par
l'embauche de certains cadres dirigeants) pour la mise en place de ses sept
directions de territoire, d'une direction administrative et financière
(DAF), d'une direction des Ressources humaines, d'une direction des
Interventions sociales et solidaires (DISS), en sus des postes de
délégué général, de
délégué général-adjoint et de
délégué à la Vie associative.
Il reste à mettre en place, en ce second semestre 2008,
l'accompagnement indispensable à tout changement organisationnel, ainsi
que les adaptations rendues nécessaires dans certains services, afin
d'être en conformité avec le nouveau contexte. Ce lourd «
chantier » devrait être finalisé avec une redéfinition
des procédures de fonctionnement et de décision avant la fin de
l'année 2008.
S'étant donnée comme ambition de conduire un
programme de travail global sur la qualité, l'Association Emmaüs
est en phase de mettre en place les outils opérationnels pour atteindre
et évaluer les orientations qu'elle s'est fixées, notamment en ce
qui concerne les ressources humaines. L'objectif, ici, est de mobiliser toutes
les compétences pour répondre aux missions sociales et
associatives de l'établissement.
Ainsi, en matière de gestion des ressources humaines de
l'Association Emmaüs, il va donc s'agir, grosso modo, de :
o mettre en oeuvre une politique de gestion des ressources
humaines, salariées et bénévoles ;
o développer une gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences ;
o avoir une politique sociale dynamique ;
o assurer un management des équipes de salariés, de
bénévoles, de compagnons, de stagiaires ;
23 L'Association Emmaüs compte actuellement sept
directions de territoire (cf. organigramme, en annexe IV).
24 Ces activités dépendent de la
direction des Interventions sociales et solidaires (cf. liste des
services et activités par direction, en annexe V).
o développer le dialogue social et favoriser
l'écoute et l'expression des équipes. Les ressources humaines
Nombre de salariés au 31/12
|
2005
|
2006
|
2007
|
|
|
|
|
Total Salariés, CDI & CDD
|
338
|
338
|
431
|
|
0,3%
|
0%
|
27,5%
|
...dont
|
|
|
|
CDI
|
261
|
263
|
341
|
CDD
|
77
|
75
|
90
|
...dont
|
|
|
|
CIE
|
3
|
2
|
3
|
CEC
|
4
|
2
|
0
|
CAE
|
35
|
23
|
25
|
CAV
|
1
|
1
|
1
|
PROF
|
1
|
1
|
1
|
COP
|
1
|
1
|
1
|
VAC
|
1
|
1
|
|
CRE
|
|
2
|
1
|
|
|
|
|
Parité hommes/femmes
|
|
|
|
Sur total
|
66/34
|
62/38
|
56/44
|
Sur encadrement
|
5 3/47
|
5 3/47
|
51/49
|
(Source Association Emmaüs : Rapport à
l'Assemblée générale du 13 mai 2008)
Le tableau ci-dessus montre l'évolution des effectifs de
l'Association Emmaüs, entre les années 2005 et 2007 ; il affiche
également la répartition du personnel par type de contrat de
travail durant cette plage temporelle. Toutefois, le récapitulatif
d'informations sur l'ensemble du personnel, au 30 juin 2008, que nous avons
élaboré et fait évoluer, du point de vue qualitatif et
quantitatif, et qui nous a servi de document de travail de base durant notre
stage, les salariés de l'Association Emmaüs, sous contrat à
durée indéterminée (CDI), constituent un nombre de 366,
soit 79,22% de l'effectif total de l'établissement, alors que le
personnel sous contrat à durée déterminée (CDD)
représente 96 salariés, soit 20,78% du même effectif
total.
EMMAUS EFFECTIF 2007
450 440 430 420 410 400 390 380 370 360 350
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
437
434
430 431
|
|
|
|
|
|
426
423
|
|
|
|
416
|
413
|
419
|
|
|
405
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
381
|
387
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
janv-07 févr-07 mars-07 avr-07 mai-07 juin-07 juil-07
août-07 sept-07 oct-07 nov-07 déc-07
Source : Association Emmaüs, in dossier «
Effectif par année, suivi graphique ».
En comparant les données du tableau sur les ressources
humaines à celles du graphique ci- dessus, l'on peut constater que, de
2006 à 2007, l'Association Emmaüs a connu une augmentation
considérable de son effectif budgétaire, soit d'une moyenne de
11,20%. Cet effectif budgétaire représente l'ensemble des emplois
autorisés par la délégation générale de
l'Association Emmaüs, et est voté, en assemblée
générale, par le conseil d'administration. En effet, ce sont 84
emplois qui ont été créés pendant cette
période, sachant, par ailleurs, que, au 30 juin 2008, l'Association
Emmaüs comptait 462 salariés, dont 96 sous contrat à
durée déterminée (soit 20,77% de l'effectif total). Sur ce
total du personnel, 61 salariés font partie de l'encadrement de
l'établissement, soit 13,2 1% de l'effectif total, dont 13 postes de
cadre dirigeant (y compris ceux qui, quoique déjà nommés,
n'avaient encore pas effectivement pris fonction).
L'Association Emmaüs affiche une bonne politique de
parité hommes-femmes, en ce sens que son taux de féminisation est
de 45,89% pour 212 femmes salariées, contre 54,11% chez les 250 hommes
de l'établissement. La classe d'âge des 40-50 ans est la plus
représentée dans la structure de la pyramide des âges du
personnel ; elle se caractérise par une faible
représentativité féminine et d'une moyenne d'âge
d'environ 47 ans.
Les emplois opérationnels, comme d'ailleurs ceux
occupés par les cadres de l'Association Emmaüs, sont
répartis par métier, par regroupement de métiers et par
filière (ou famille professionnelle), en vertu de la convention
collective nationale de la FEHAP, du 31 octobre 1951, révisée en
2003.
Il s'agit ici de faire mention des emplois des salariés
non cadres, et exclusivement ceux du coeur de métier de l'Association
Emmaüs, c'est-à-dire la filière éducative et
sociale25. La grande part représentée par ce personnel
en l'espèce est de 86,79% du total de l'effectif, soit 401
salariés au statut d'employé, au 30 juin 2008. Dans ladite
filière éducative et sociale, nous comptons 9 intitulés
d'emplois : animateur d'activités culturelles et loisirs, aide
médicopsychologique, animateur socio-éducatif (niveau 1, puis
niveau 2), moniteur éducateur, moniteur d'atelier (niveaux 1, 2, puis
3), éducateur technique, assistant [de service] social, conseiller en
économie sociale et familiale, éducateur
spécialisé.
D'après les dernières statistiques de l'Association
Emmaüs, en 2007, celle-ci compte 219 adhérents, 431
salariés26, 113 compagnons, 416 bénévoles et 30
436 donateurs.
Les adhérents constituent la personne morale
associative. Ils règlent une cotisation annuelle, déterminent la
politique générale de l'association et élisent entre eux
les membres du Conseil d'administration.
Les salariés contribuent à l'action sociale et
au fonctionnement de l'association. La réorganisation en vigueur de
cette dernière va permettre une structuration organisationnelle beaucoup
plus professionnelle, ainsi qu'une utilisation et une amélioration des
compétences par le biais d'une politique active de formation collective.
Les salariés de l'Association Emmaüs sont juridiquement
régis par la Convention collective nationale de la FEHAP27,
du 31 octobre 1951.
La notion de compagnon est une notion statutaire propre au
mouvement Emmaüs. Les compagnons constituent le centre
d'activité de l'association ; ils sont logés, nourris et
éclairés,
25 De ce fait, nous ne prétendons sous-estimer
ici l'intérêt que portent, sans nul doute, les emplois des
personnels cadres et non cadres des autres filières, ainsi que celui de
chef de service éducatif (emploi de cadre).
26 D'après les données obtenues du
Service Paie, l'Association compte, en fin août 2008, un nombre de 447
salariés - tous contrats de travail confondus -, dont 204 femmes. A
noter, de passage, au travers de ce nombre du personnel féminin,
l'aspect quantitativement paritaire entre les femmes et leurs collègues,
hommes.
27 Cette convention a été
modifiée en 2003.
tout en bénéficiant d'une allocation
financière et d'un accompagnement. Ils sont tous déclarés
à l'Urssaf, indépendamment de leur situation administrative.
Spécialistes dans des secteurs d'activité divers
et variés, ou généralistes, ou encore simples
représentants de la société civile, les
bénévoles donnent de leur temps à titre gratuit, en
agissant directement dans de nombreux domaines d'intervention. Leur volontariat
peut être, soit occasionnelle, soit régulière, soit
permanente.
Afin de témoigner de leur solidarité en faveur
des personnes sans-abri, les donateurs sont pour le mouvement Emmaüs, en
général, et pour l'association, en particulier, un
élément essentiel. En effet, leurs dons permettent de
développer des actions et opérations non financés par les
pouvoirs publics, mais aussi de faire des aides individuelles et
personnalisées. En complément des legs et donations, les dons en
question sont investis dans l'optimisation de la qualité des centres
d'accueil ou d'hébergement.
Avant de terminer cette description sommaire des acteurs, nous
nous permettons ici de mentionner, non dans une moindre mesure, les personnes
accueillies dans les centres susvisés, puisqu'elles constituent la
raison d'être de l'Association, le carrefour de son projet. Leur
implication et leur expression sont favorisées, afin que ces personnes,
généralement appelées « sans-abris », puissent
conquérir leur autonomie et [re]devenir, elles-mêmes, actrices de
leur vie personnelle.
L'Association Emmaüs est actuellement en phase finale de
sa réorganisation, son équipe de direction étant
officiellement et totalement mise en place depuis le 1er septembre
2008. Nous distinguons les directions stratégiques, d'une part, et les
directions opérationnelles, d'autre part.
> Les directions stratégiques, qui se
trouvent toutes au siège de l'établissement, sont les suivantes
:
· la délégation
générale, qui fait autorité directe sur le service
Communication, est dirigée par Didier CUSSERNE ;
· la délégation générale
adjointe, qui a en charge la mission Qualité, est sous la
responsabilité de Patrick ROUYER ;
· la délégation à la Vie
associative, elle, est occupée par Xavier VANDROMME ;
· la direction administrative et
financière : elle intègre différents services :
Comptabilité, Contrôle de gestion, Patrimoine et travaux, et,
enfin, Informatique ; Laurent LEFLOND en est le directeur ;
· la direction des Ressources humaines se compose
du service Paie, du Bénévolat, de la Formation, et, finalement,
de l'Accueil ; Régine DIEFENTHAL28 , notre maître de
stage, en est la directrice ;
· la direction des Interventions sociales et
solidaires29, qui chapeaute les missions Logement, Emploi,
Santé, Culture et Citoyenneté, ainsi que l'atelier Formation de
base, le service Accompagnement RMI et la Communauté des services. Cette
direction est occupée par Dominique LELIEVRE.
> Les directions opérationnelles,
elles, supervisent directement les différents centres30 de
l'association :
· la direction du Territoire Paris-Sud,
dirigée par Rachid BENFERHAT, se situe au 26 de l'avenue de
l'Observatoire, à Paris 14e ;
· la direction du Territoire Paris-Est,
dirigée par Maurice GARREAU, se trouve au 21 de la rue Le Bua, à
Paris 20e ;
· la direction du Territoire Paris 10/11,
dirigée par Frédérique KABA, est située au 52 de la
rue des Vinaigriers, à Paris 10e ;
· la direction du Territoire Paris-Centre, sous la
responsabilité de Pascale GAUTIERGUALINO, se trouve au 32 de la rue des
Bourdonnais, à Paris 1er ;
· la direction du Territoire Paris-Ouest/92, sous la
responsabilité de Jean-Michel MAUCOLIN, est située au 63 de la
rue de la Chapelle, à Paris 18e ;
· la direction du Territoire Val-de-Marne,
dirigée par Maryse VARET, se trouve au 14 de la rue Docteur Ramon,
à Créteil (94) ;
· la direction des Territoires en
développement, sous la responsabilité de Jean SOULEYREAU, se
situe au 64 de l'allée Monthion, aux Pavillons-sous-Bois (93).
28 Elle est, depuis le 1er . avril 2008,
la première directrice des Ressources humaines, à l'Association
Emmaüs. Avant elle, c'est l'actuel chargé de mission Logement qui
faisait fonction de responsable des Ressources humaines et dépendait
alors de la direction administrative et financière.
29 La DISS peut, à notre sens, être
considérée comme une direction de nature hybride, compte tenu de
ses dimensions non seulement stratégique mais aussi hautement
opérationnelle.
30 Il s'agit des maraudes, des centres d'accueil, des
centres d'hébergement d'urgence précaire (CHUP), des centres
d'hébergement d'urgence et de stabilisation (CHUS), des centres
d'hébergement d'urgence et de réinsertion sociale (CHURS), des
centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), des
centres d'hébergement spécifiques, des hôtels sociaux, des
maisons-relais, et des résidences et appartements d'insertion.
Pour terminer cette présentation de l'équipe de
direction, administrativement dénommée CODIR (comité de
direction), soulignons qu'elle se réunit, en principe, tous les lundi
matin, au siège de l'établissement.
2. LE CADRE DE LA STRUCTURE FONCTIONNELLE DU STAGE
Notre expérience professionnelle au siège de
l'Association Emmaüs a été essentiellement vécue au
sein de la direction des Ressources humaines, que nous allons
immédiatement présenter ci-après (2.1)
avant de décrire sommairement les missions qui lui sont
attribuées et la façon dont elle est organisée
(2.2).
2.1. PRESENTATION SOMMAIRE DE LA DIRECTION RH
Très récemment créée par le
conseil d'administration, la direction des Ressources humaines (DRH) est une
fonction dont la mission est de faire en sorte que, dans le cadre de la
réorganisation en cours de l'association, cette dernière puisse
toujours être au maximum de sa performance. La réalisation de
cette finalité peut se traduire par trois principales missions, à
savoir : avoir à chaque instant la bonne personne à la bonne
place31, maîtriser les coûts humains, faire vivre une
culture32. Pour ce faire, toutes les politiques de
gestion des ressources humaines sont orientées vers un seul but : avoir
un nombre adapté d'effectifs, qui possèdent les qualifications
adéquates pour assurer la pérennité opérationnelle
des différentes structures de l'association.
Dirigée par une jeune femme d'une quarantaine
d'années33, entrée en fonction depuis avril 2008, la
DRH doit à la fois, c'est-à-dire au-delà même de sa
propre mission, prendre en compte les contraintes économiques de
l'établissement et ses exigences financières et comptables, ainsi
que les caractéristiques inhérentes à la nature humaine
des salariés, voire des bénévoles.
31 La locution anglicisée est : « The
right man at the right place ».
32 Eléonore MARBOT, in «
Fonctions RH. Politiques, métiers et outils des ressources humaines
», Pearson Education, Paris, 2007.
33 Dans le cadre de notre stage, nous sommes
directement rattachés à la directrice des ressources humaines.
L'activité
· Gestion du personnel : salaires, horaires, congés,
formation...
· Préparation et saisie de la paie
· Instruction des embauches et préparation des
contrats de travail
· Préparation du plan de formation
· Préparation et mise en oeuvre de la politique
salariale et suivi budgétaire
· Prospective sur le développement du personnel et
des compétences
· Suivi et mise en oeuvre des dispositions légales
et conventionnelles
|
En 2007 :
· Gestion de la forte croissance des effectifs (+ 27,5%)
· Recrutement et accompagnement de la transformation des
métiers de l'urgence
· Réalisation du bilan social
· Développement de la politique de formation
collective, et accompagnement des nouveaux cadres, chefs de service
· Accord sur le congé individuel de formation
· Gestion de litiges et de conflits
· Consolidation des entretiens annuels
personnalisés
|
|
(Source Association Emmaüs : Rapport à
l'Assemblée générale du 13 mai 2008)
2.2. MISSIONS DE LA DIRECTION RH ET ORGANISATION INTERNE
La DRH assure la coordination des règles statutaires et
la mise en oeuvre des orientations de gestion arrêtées par la
délégation générale de l'Association Emmaüs. A
ce titre, elle a en charge, en particulier, l'ensemble des activités de
base de la gestion des ressources humaines : planification des effectifs,
analyse et évaluation des emplois, rémunération directe et
avantages sociaux, recrutement et sélection, évaluation de la
performance, formation professionnelle continue, gestion des
carrières34.
La DRH anime les relations sociales dans le cadre
institutionnel par la gestion des instances consultatives du siège
associatif (comité d'établissement, délégation du
personnel, délégation syndicale, etc.).
Du point de vue organisationnel, la direction des ressources
humaines de l'Association Emmaüs est actuellement constituée de
:
~ un service Ressources humaines, qui est composé de
six salariés, dont un cadre. Ce dernier est le responsable de la paie ;
il est secondé dans ses fonctions par un gestionnaire de la paie.
Ensuite, il y a une gestionnaire des ressources humaines, qui,
34 In « Gestion des ressources humaines
», 2ème éd., De Boeck Université, Les
Editions 4L Inc., Montréal, 2001.
elle, s'occupe des aspects tant administratifs, quant à
la rédaction des contrats, qu'opérationnels, notamment en appui
juridique pour les chefs de service. Enfin, la chargée de formation
participe à l'élaboration du plan de formation de
l'établissement et organise la mise en oeuvre des actions de formation y
découlant ;
> une secrétaire de direction, chargée de la
gestion administrative des arrêts de travail ; > une chargée de
bénévolat35.
3. LES TRAVAUX EFFECTUES ET LES APPORTS DU STAGE
Force est, d'abord, de relater ici, de façon plus ou moins
détaillée, le travail que nous avons pu faire, à la DRH de
l'Association Emmaüs, durant ces trois mois de stage de formation
(3.1), et, ensuite, d'envisager de partager avec notre lecteur
quelques faits de vie que nous avons jugé intéressants d'inclure
dans le présent rapport (3.2).
3.1 . ACCOMPLISSEMENT DES MISSIONS ET ACTIVITES
Au cours de ce stage, nous avons eu l'opportunité de
découvrir un métier très intéressant, dans la
mesure où celui-ci nous a permis de comprendre, de manière
globale, les difficultés que les acteurs de la gestion des ressources
humaines pouvaient rencontrer dans l'exercice de leurs fonctions. Pour une
meilleure compréhension des tâches que nous avons pu effectuer, il
apparaît approprié de traiter, en premier lieu, des outils
liés aux missions qui nous ont été confiées
(3.1.1), et, dans un second temps, de certaines autres
tâches, accessoires mais non moins importantes que celles qui
s'inscrivaient directement dans notre responsabilité
(3.1.2).
3.1.1. LES OUTILS DE CLASSIFICATION DES EMPLOIS
Durant le premier mois du stage, nous avons passé le
plus clair de notre temps à approfondir nos recherches, notamment
documentaires. Ce n'est donc qu'à partir du début des quinze
premiers jours du stage que notre opérationnalité a
commencé à se mettre en relief. En effet, nous entamions une
nouvelle étape de l'expérience : celle de l'identification des
emplois existants et du choix de la méthode d'analyse de ces emplois que
nous allions proposer à notre maître de stage. En d'autres termes,
nous avons spécifié toutes les catégories d'emploi en
35 Ce poste est actuellement occupé dans
l'attente de l'arrivée d'une autre personne embauchée sous
contrat à durée indéterminée mais qui ne pouvait
alors être disponible immédiatement.
vigueur, les représentant sur une liste, en fonction de
leur filière (ou famille professionnelle), de leur regroupement de
métiers et de leur métier proprement dit, voire du statut et des
coefficients de référence conventionnellement dictés. Ce
document simple permet quand même d'avoir une vue d'ensemble sur les 37
emplois dénommés à l'Association Emmaüs. En ce qui
concerne la technique utilisée, nous avons opté, en accord avec
notre maître de stage, pour élaborer un questionnaire d'analyse
d'emploi, auquel nous allons ici faire largement référence plus
tard.
Il s'est également agi de conceptualiser les moyens
à utilisés dans l'association, ainsi que notre interaction avec
les différents services de direction. Aussi, est-il ici envisageable de
procéder à la définition et aux modes d'utilisation des
outils que nous avons personnellement élaborés36.
En matière de classification proprement dite, il
était question, entre autres activités, d'élaborer un
tableau récapitulatif des types d'emploi
conventionnellement prévus (et métiers respectifs),
à partir de la CCN-FEHAP 1951. Ce tableau pourrait permettre, le cas
échéant, de procéder à une confrontation desdits
emplois à ceux en vigueur dans l'Association Emmaüs, en vue
d'ajuster les différences terminologiques entre eux et de recaser chaque
emploi dans le coefficient de référence hiérarchique
correspondant. Le tableau en l'espèce servirait également de base
à la redéfinition de la grille des salaires,
postérieurement à la validation, par voie hiérarchique, de
la qualification des emplois et, en conséquence, de la
rémunération directe des compétences professionnelles des
salariés.
Qu'il nous soit loisible de souligner ici que, avec
l'appréciation concordante de notre maître de stage, ce document a
été celui sur lequel nous avons beaucoup travaillé, compte
tenu du fait qu'il affiche, en plus de son caractère analytique en
termes de données qualitatives, la quasi-totalité d'informations
dont il y avait besoin. Disons-le tout simplement : c'était notre «
source d'informations » de prédilection.
Relativement à la question de formation
professionnelle continue, nous nous sommes attelés à
renseigner un certain nombre d'informations dans le tableau
récapitulatif des types d'emploi susvisé, en ce qui concerne les
salariés. Sont, de ce fait, saisis, d'une part, le plus haut niveau de
formation acquis par chaque salarié, et, d'autre part, le niveau minimal
de formation
36 Sans aucune prétention démagogique,
de notre part, nous tenons à souligner qu'aucun outil de gestion RH,
digne de ce nom, ne nous a été remis, les moyens décrits
dans le cadre de notre travail ayant fait l'objet de notre propre initiative
créatrice, à partir d'une documentation diverse et variée,
notamment l'internet.
requis37 pour la tenue de chaque poste alors
considéré, et ce, en vertu des dispositions de la CCN-FEHAP
1951.
Nous avons également conçu et
élaboré un questionnaire d'analyse
d'emploi-type38, aux fins des entretiens individuels
à tenir ultérieurement, quant à la définition des
fiches de poste. Le questionnaire dont il est ici question se présente,
sous forme de grille, et est conçue pour recueillir, le cas
échéant, des informations sur l'emploi occupé
individuellement par les salariés de l'Association Emmaüs. Il
pourrait39 servir à produire une description de poste concise
et représentative, qui, à son tour, permettrait de mesurer la
juste valeur du poste considéré, à partir d'une
méthode d'évaluation fiable et rigoureuse. Par ailleurs, il est
important de comprendre que ce questionnaire porte sur les seules exigences de
poste, et non sur la personne des salariés de l'Association.
Quoique la structure matérielle de ce questionnaire soit,
à l'esprit du lecteur que vous êtes, difficile à imaginer,
nous jugeons intéressant toutefois de procéder, hic et
nunc, à son explication formelle et brève. En effet, ce
dernier comprend sept grandes parties, en sus de l'intitulé du poste, du
métier, du statut, de la filière professionnelle et du lieu
d'affectation du salarié. Ces parties, constituées de plusieurs
questions spécifiques, feraient l'objet de réponses qui serviront
d'outils de communication ou, mieux, de dialogue, dans le cadre,
éventuellement, des entretiens individuels
mentionnés plus haut.
Ces parties du questionnaire en considération sont les
suivantes :
1. la nature du travail : pourquoi le poste
en cause existe-t-il et quels en sont les résultats-clés
?
2. la compétence : quelles sont les
aptitudes et connaissances requises pour exécuter le travail avec
compétence ?
37 Quelques intitulés de diplôme de
qualification dans le travail social : CAFME (certificat d'aptitude aux
fonctions de moniteur-éducateur, niveau IV), DEES (diplôme d'Etat
d'éducateur spécialisé, niveau III), DEASS (diplôme
d'Etat d'assistant de service social, niveau III).
A noter, par ailleurs, que le permanent de nuit, dont la fonction
ne requiert pas une qualification particulière, est aujourd'hui
appelé à se former (au niveau V), eu égard à la
reconnaissance en cours de ses compétences indispensables qui sont
implacablement au carrefour des métiers du travail social.
38 Cf. l'annexe correspondant, dans lequel
nous avons éliminé les espaces prévues pour les
réponses aux questions.
39 Que notre lecteur soit d'ores et déjà
avisé du temps conditionnel que nous employons, de façon
régulière, dans cette partie du présent rapport - ceci
pour justifier le caractère propositif des résultats des travaux
auxquels nous y faisons référence, sous réserve, bien
évidemment, que ces derniers viennent à faire l'objet d'adoption
et de validation, de la part de notre maître de stage.
3. l'initiative créatrice : quel est
le degré de réflexion nécessaire au travail et le type de
défis et de problèmes éprouvés ?
4. les conditions de travail : dans quelles
conditions psychologiques le travail est-il exécuté ?
5. les modes de coordination du travail :
par quels types d'activité le travail est-il
fonctionnellement harmonisé ?
6. Autres informations : celles qui ne sont
pas couvertes par le questionnaire.
7. les signatures : indiquant que le
supérieur hiérarchique direct du salarié et celui-ci ont
préalablement discuté et convenu des informations contenues dans
le questionnaire.
Après que le questionnaire aura été rempli
en bonne et due forme, il serait remis au supérieur hiérarchique
direct du salarié, pour commentaires et ratification. Après quoi,
le document devrait être acheminé, par ce dernier, à la
DRH.
La fiche descriptive
d'emploi-type40 : outil indispensable de gestion des
ressources humaines et cadre de référence commun, la fiche
d'emploi-type (de cadre social et éducatif, en particulier, en guise de
modèle) décrit les éléments constitutifs d'une
situation professionnelle, à savoir, notamment, l'intitulé du
poste, son contexte et sa finalité, les missions et activités de
l'emploi, les compétences requises.
Inscrite dans une démarche de gestion qualitative des
ressources humaines, la mise en place de cette fiche d'emploi permettrait :
· une identification claire des domaines et niveaux de
compétences requis pour l'emploi correspondant ;
40 Il paraît intéressant de rappeler ici
une définition [libre, de notre part] de la notion d'emploi, en
distinction de celle de poste, voire de celle de métier. En premier
lieu, un emploi correspond généralement à plusieurs postes
possibles dans une organisation donnée. C'est un regroupement de postes
très proches les uns des autres, dès lors que l'on
considère les activités qui sont réalisées ou les
compétences mises en oeuvre (exemple : secrétaire de direction,
secrétaire de bureau, chef de cuisine, etc.). Alors, un emploi-type,
parfois appelé « métier », est un concept dû au
CEREQ, et désigne un ensemble homogène de situations de travail
suffisamment proches du point de vue des activités mises en oeuvre pour
être considérées globalement. L'emploi-type agrège
plusieurs postes de travail. En deuxième lieu, un poste correspond
à une situation de travail réelle, à un moment
donné et dans un endroit donné. Il y a, dans une organisation,
autant de postes que d'agents. Enfin, un métier correspond à un
ensemble d'emplois qui sont également regroupés, puisqu'ils
présentent un certain nombre de points communs, en termes
d'activités à exercer et de compétences nécessaires
pour les occuper (exemple : assistant social, psychologue, etc.).
· de délimiter précisément le champ
d'action de la personne susceptible d'occuper l'emploi en question ;
· à toute personne, évoluant ou souhaitant
évoluer au sein d'une structure organisationnelle donnée, d'avoir
un repère, relativement à un entretien, soit de recrutement
(interne ou externe), soit d'appréciation, etc.
L'intéressé pourra ainsi recenser ses points forts et les aspects
à améliorer sur l'emploi en considération ;
· de se rendre compte des besoins en formation
professionnelle continue, nécessaires à toute évolution
professionnelle.
Il s'est également agi de concevoir et d'élaborer
un tableau synoptique pour la classification des emplois, ou grille
à critères classants41. Cette dernière
serait nécessairement accompagnée d'un guide pratique
pour la classification. Force est de reconnaître que ces deux
outils ont été réalisés de notre propre initiative
et, partant, proposés à l'appréciation de la DRH. Ce guide
pratique pour la classification serait applicable à l'ensemble des
salariés de l'Association Emmaüs, en vertu de la CCN-FEHAP 1951.
L'objectif de ce guide serait d'aider l'Association Emmaüs, notamment ses
acteurs en matière de gestion des ressources humaines, à mieux
reconnaître les compétences, requises et acquises, de chacun de
ses salariés, dans une optique de valorisation de leurs métiers,
en vue d'optimiser, en son sein, la gestion de leur carrière
professionnelle, par l'application de politiques d'ajustement de GRH, notamment
la rémunération42 des compétences
susvisées.
Le système de classification que nous avons
adopté se traduit matériellement par l'élaboration d'une
grille à critères classants. Ces critères classants, dont
la déclinaison par niveaux de classification permettrait de
déterminer des plages de coefficients, en constituent la base
conceptuelle.
A défaut d'accord d'établissement, quant à
la classification des emplois, nous avons proposé un système
multicritères fondé sur une approche objective et complète
des emplois en vigueur
41 Selon DENIMAL Ph., « l'idée des
critères classants naît dans l'esprit des négociateurs
à la suite des expériences réalisées aux
Etats-Unis, à partir des années 20, d'abord par l'American
Management Association, puis par d'autres associations corporatives dans
la décennie suivante. », in « Les classifications
professionnelles, 1ère. éd., Que sais-je, n°
3108, Paris, 1996 ».
42 La nouvelle grille de classification n'aura,
toutefois, pas d'impact direct sur les niveaux de rémunération
actuels, en ce sens qu'elle n'entraîne aucune diminution de la
rémunération, à l'exception de la vérification des
minima garantis, pour actualisation. En effet, l'objectif de la démarche
serait éventuellement de positionner les emplois - et pas leurs
titulaires respectifs - les uns par rapport aux autres.
Par ailleurs, force est de souligner clairement qu'il ne
pourrait, en aucun cas, y avoir de diminution de salaire réel.
dans l'Association. La grille de classification, dont il est
ici question, tiendrait compte de cinq critères de classement, à
savoir : le contenu de l'activité, la technicité de l'emploi, la
formation et/ou l'expérience, l'autonomie et l'initiative, et, enfin,
l'animation et l'encadrement.
Contenu de l'activité : il s'agit de la
part de production de l'Association prise en charge par le salarié. En
d'autres termes, cette part consiste dans le volume de travail que
l'Association confie au salarié pour l'accomplissement de sa mission.
Elle s'apprécie par la nature et le volume de l'activité du
salarié.
Technicité de l'emploi : inhérent au
poste occupé par le salarié, ainsi qu'aux moyens techniques et/ou
intellectuels mis à disposition de celui-ci pour effectuer les
différentes tâches lui étant confiées, ce
critère classant s'entend du degré de complexité et de
diversité des problèmes à résoudre, du type de
réflexions à conduire et de solutions à mettre en oeuvre,
en vue de traiter les situations diverses et variées, rencontrées
dans l'exercice de l'emploi.
Formation et/ou expérience : il est ici
question, d'une part, du niveau de connaissances théoriques (formation
initiale, formation professionnelle continue) du salarié, et, d'autre
part, de son savoir-faire acquis reconnu pour tenir l'emploi. Les niveaux du
diplôme et/ou de l'expérience correspondent à ceux qui
seraient requis dans le cadre d'un recrutement externe.
Autonomie et initiative : le critère
d'autonomie s'entend ici de l'aptitude du salarié à
s'intégrer de manière individuelle dans ses missions et
activités quotidiennes et à moyen terme.
Généralement proposée dès l'embauche du
salarié par l'employeur, l'autonomie se traduit en termes de niveaux de
directive, de délégation et de contrôle.
L'initiative, elle, résulte du fait de l'autonomie
et est mesurée selon le déroulement effectif du travail
confié au salarié. Cette mesure de l'initiative du salarié
a souvent lieu dans le cadre de l'entretien d'appréciation
professionnel, annuel ou intermédiaire.
Animation et encadrement : ceux-ci
caractérisent, respectivement, la notion de liaisons fonctionnelles
et/ou d'activités pédagogiques permanentes (conseil, formation,
tutorat, etc.)
auprès du personnel de l'établissement, et la
responsabilité hiérarchique par rapport à la dimension des
équipes de collaborateurs encadrées et à leurs
activités professionnelles.
A chaque emploi correspondrait un niveau de classification,
dont la détermination repose exclusivement sur l'analyse des
caractéristiques de l'ensemble des missions et activités de
l'emploi, cette responsabilité étant à charge de
l'employeur.
Déjà inscrits dans le cadre de l'accord de
branche, les métiers étant définis par la CCNFEHAP 1951
sont regroupés par filières d'activité, celles-ci
étant, à leur tour, organisées autour de la relation avec
les personnes sans-abri et les personnes accueillies, lesquelles constituent le
coeur de l'activité de l'Association Emmaüs.
Les niveaux de classification seraient au nombre de trois et
sont, à leur tour, subdivisés en positions hiérarchiques,
comme suit :
· le niveau « E » serait celui des
employés. Il serait réparti en quatre positions, soit de «
E1 » à « E4 » ;
· le niveau « CM » serait celui correspondant aux
cadres43 « managers ». Il se compose de trois positions,
allant de « CM5 » à « CM7 » ;
· le niveau « CD », enfin, regrouperait les
cadres dirigeants. Il se subdiviserait en deux positions suivantes : la «
CD8 » et la « CD9 ».
L'Association Emmaüs se réserverait le droit de se
conformer à l'esprit de la CCN-FEHAP 1951, et, partant, devrait prendre
en compte, pour le classement des emplois, les différentes étapes
suivantes :
1. définir chaque emploi et le rattacher à un
niveau de classification
d'appartenance. Pour ce faire, il y aurait lieu d'identifier,
de décrire et d'analyser l'emploi considéré, en listant
l'ensemble des missions et activités à réaliser dans le
cadre de l'emploi en considération ;
43 Le statut acquis de cadre ne peut être remis
en cause, étant considéré comme un droit acquis par les
salariés en question, à titre individuel, au sein de
l'Association Emmaüs. Le positionnement du cadre se situe dans les
qualifications à partir d'un coefficient de référence
moyen de 508, dès lors que toutes les conditions sont remplies.
2. analyser les critères classants indiqués
dans le tableau synoptique de la grille, en référence aux
définitions générales des niveaux de classification y
étant données ;
3. déterminer le niveau de classification correspondant
à l'emploi en question.
La grille à critères classants permettrait de
déterminer, pour chaque emploi recensé et décrit, la
correspondance de ce dernier à l'un des niveaux de classification, eu
égard aux cinq critères de classement prédéfinis.
Il s'agirait donc de déterminer, de manière objective et non
subjective, la position hiérarchique de l'emploi dans cette même
grille de classification.
Cette analyse de l'emploi devrait être faite en se
référant exclusivement à la fiche de description d'emploi
correspondante, telle que celle-ci aura été
élaborée au sein de l'Association. L'on éviterait ainsi la
surqualification professionnelle mal rémunérée ou,
à l'inverse, la dévalorisation des compétences
nécessaires pour un emploi donné et inéquitablement
rémunéré.
De ce fait, et à titre d'exemple, deux emplois ayant le
même intitulé, au sein de deux structures de service distinctes,
pourraient relever de positions hiérarchiques différentes pour un
ou plusieurs critères classants et, partant, être affectés
à une classification différente. Aussi, aura-t-il fallu que le
contenu de leur activité diffère de façon sensible, en
raison d'une organisation également différente du travail en
considération.
Dans l'hypothèse où la situation ci-dessus
décrite se vérifierait dans une seule et même structure de
service, il serait recommandable de distinguer ces emplois en question, par la
création d'un autre intitulé pour l'un d'eux, et ce, en fonction
du contenu réel de l'emploi.
Le tableau synoptique44 de la grille à
critères classants devrait être lu :
· horizontalement, de gauche à droite, dans une
même position, les cinq critères se complétant dans leur
prise en compte, sans priorité ni hiérarchie entre eux ;
· verticalement, révélant ainsi un
échelonnement croissant de l'importance des critères selon les
niveaux de classification ou les positions hiérarchiques.
44 Elaboré sous Excel, ce tableau, qui est un
document annexe, n'est autre que la grille de classification proprement
dite.
Il ne pourrait y avoir de concordance « forcée
» entre l'actuel coefficient de référence d'un emploi et le
nouveau à attribuer. De même, la rémunération
actuelle ne devrait pas être prise en compte pour la détermination
du niveau de classification ou de la position hiérarchique.
La formation et/ou l'expérience professionnelle,
acquises par le salarié, constitueraient des éléments
prépondérants, quant aux effets de classification. Aussi, tout
salarié, occupant ordinairement des fonctions et/ou effectuant des
missions et activités permanentes relevant d'un niveau de classification
ou d'une position hiérarchique supérieurs à ceux du
classement de l'emploi qu'il occupe réellement, devrait voir son statut
positionné dans le niveau ou la position correspondant à ce type
de travail.
Plusieurs coefficients de référence
intègreraient chacune des positions hiérarchiques de la grille
à critères classants, lesquels, à leur tour, feraient
l'objet de la détermination de leur moyenne45 dans la
position considérée. Cette pluralité de coefficients
permettrait une certaine souplesse de positionnement des emplois.
L'objectif de la démarche de classification, en dehors
de l'aspect rémunératoire, serait de fixer la position
hiérarchique de chaque emploi selon les critères classants, les
positions étant indépendantes les unes des autres ; d'où
l'intérêt téléologique du dialogue entre le
salarié et l'employeur, pour chaque emploi faisant objet de
classification.
Ainsi, le coefficient de référence final
à attribuer à l'emploi en analyse devrait s'obtenir par une
simple application de la règle de trois46, en fonction de
chaque coefficient unanimement décidé par les parties, pour
chaque critère classant de la grille.
45 Cette moyenne de coefficients de
référence ne serait là qu'à titre indicatif.
46 Prenons, pour exemple, la classification de
l'emploi de moniteur éducateur. L'on suppose que les coefficients
intermédiaires, selon les critères classants, sont,
respectivement, de 378 (contenu de l'emploi), de 392 (technicité de
l'emploi), de 420 (formation et expérience), de 352 l'un
(autonomie/initiative, et animation/encadrement).
La somme de ces coefficients étant égale à
1894, le coefficient de référence final pour l'emploi en question
s'obtiendrait donc par la moyenne, soit 1894 / 5 = 378,8 (arrondi à
379).
Notre moniteur éducateur, de statut d'employé,
verrait sa qualification classée dans la troisième position,
selon l'ordre croissant, du niveau correspondant aux employés.
3.1.2. TACHES PERIPHERIQUES
L'élaboration de ce rapport a pour principale source
les différents enseignements tirés de la pratique
journalière des tâches auxquelles nous étions
affectés. A ce titre, nous avons également eu à
réaliser d'autres tâches, qui n'étaient pas qualitativement
moindres, puisqu'elles se rattachent aux activités courantes de la
fonction RH, contribuant ainsi à la mise en cohérence de notre
travail de stagiaire et, partant, du présent rapport.
De ce fait, il nous a été confié la
mission de traiter, en assistance au service de gestion du personnel, de
documents de contractualisation de salariés, les uns
devant alors être nouvellement intégrés dans l'Association
Emmaüs, les autres faisant déjà partie des effectifs du
personnel de l'organisme et, partant, devant être affectés
à d'autres structures de service. Il était question ici de
rédiger, à partir de modèles existants, des contrats de
travail individuels, d'une part, adaptés à la situation de ces
salariés, ainsi que des avenants à contrat, d'autre
part47.
De passage, nous voudrions faire mention ici de la typologie
de contrats de travail utilisés dans et par l'Association Emmaüs.
En effet, il y a, classiquement, les deux contrats très «
populaires », à savoir le CDI et le CDD. A l'intérieur de
cette dernière catégorie de contrat, il faut également
compter d'autres, différents tant de par leur appellation que par leur
juridicité.
Il s'agit de :
· le contrat d'accompagnement dans l'emploi (CAE) ;
· le contrat d'avenir (CAV) ;
· le contrat de professionnalisation (CPRO) ;
· le contrat d'apprentissage (CAPP) ;
· le contrat initiative-emploi (CIE) ; et,
· le contrat retour-emploi (CRE).
Il nous semble que cette pluralité de contrat est tout
simplement un reflet partiel de l'augmentation quasi exponentielle du taux
de recrutement du personnel pendant ces toutes
47 Cette éphémère
expérience, mais ô combien intéressante, du point de vue
professionnel, a été vécue à une période
où le maître de stage et la gestionnaire du personnel
étaient, toutes les deux, absentes, pour motifs de congés,
pendant deux et une semaines, respectivement.
dernières années. En effet, ce
développement quantitatif des effectifs de l'Association pourrait
également être traduit par le grand volume des activités du
métier de celle-ci à cette même période.
Ainsi, nous avons pu, en une semaine, présenter au
service du personnel une trentaine de contrats initiaux et avenants. Ces
derniers sont relatifs, d'une part, à une mobilité interne,
à caractère horizontal, d'un certain nombre de salariés
déjà en fonction dans l'Association Emmaüs, et ce, dans le
cadre de la récente restructuration administrative de l'Association, et,
d'autre part, à une augmentation de salaire d'une autre strate de
personnel, par le biais de points CA attribués. Enfin, les contrats
initiaux se référent à des entrées, au sein de
l'Association, de personnes nouvellement embauchées dans leurs fonctions
respectives.
Comme il est loisible de le remarquer, cette tâche
concernant ces contrats de travail et avenants n'en était principalement
pas une, eu égard aux missions et activités qui nous ont
été confiées. Mais, force est de reconnaître que ce
fut avec rigueur professionnelle que nous l'avons efficacement
réalisée et en avons présenté le résultat
attendu à la gestionnaire du personnel, qui en était
responsable.
Il nous a été ponctuellement demandé de
procéder au classement de documents. Ceux-ci, relatifs
au personnel, devaient être rangés dans le dossier administratif
individuel des salariés en question. Il s'agissait, grosso modo, de
correspondances épistolaires entre services administratifs de l'Etat et
l'Association Emmaüs, concernant les situations diverses et variées
desdits salariés, mais aussi de courrier ordinaire émis par ces
derniers à l'adresse de leur employeur, etc.
Nous tenons à souligner ici que les deux
dernières activités ci-dessus décrites nous ont permis, en
quelque sorte, de mettre un visage sur certains noms de salariés de
l'Association, et ce, d'autant plus que la plupart d'entre eux nous ayant
été personnellement présentés, dès les
premiers jours de notre stage, ne nous ont été alors
forcément pas familiers.
Par ailleurs, il est arrivé, plusieurs fois, que la
directrice des Ressources humaines nous consulte sur des questions non
inscrites dans le cadre des missions nous ayant été
confiées. Il est vrai que, dès les premiers jours de notre stage,
une relation de confiance paraissait tacitement établie entre notre
maître de stage et nous - ce qui était, de toute évidence,
bon signe. Force est de souligner, de passage, l'autonomie avec laquelle notre
maître de stage
nous a permis d'effectuer notre travail, et ce, durant tout
le long de cette expérience professionnelle. Des rencontres
irrégulièrement espacées étaient fixées,
à ce propos, afin de faire le point de l'évolution de notre
travail.
3.2. LES APPORTS DU STAGE
Nous avons beaucoup appris au cours de ce stage. Aussi, les
apports que nous avons tirés de cette expérience professionnelle
peuvent être regroupés autour des trois idées principales
ci- dessous décrites :
3.2.1. COMPETENCES NOUVELLEMENT ACQUISES
Durant tout le stage, nous avons pu acquérir des
compétences spécifiques, liées à la gestion des
ressources humaines. Ce fut réellement tout un ensemble de savoir-faire,
dont nous avons pu bénéficier au cours de cette
expérience, unique, puisqu'étant la première dans tout
notre parcours professionnel, en particulier dans le domaine des ressources
humaines.
En effet, nous avons pu acquérir des connaissances
théoriques et pratiques spécifiques en gestion des ressources
humaines, notamment dans ses activités de base, telles que l'analyse et
l'évaluation des emplois, la rémunération, notamment. A
force d'avoir recherché des informations de nature diverse et
variée, nous sommes aujourd'hui capables d'assurer une veille juridique
et sociale et documentaire des ressources humaines, quant à l'obtention
de données d'ordre qualitatif et quantitatif. Nous avons
également la capacité, le cas échéant,
d'émettre des propositions et conseils, auprès d'une direction
RH, sur certains aspects de dossiers traitant de ressources humaines. Dans la
pratique informatique, l'aide qui nous a été occasionnellement
apportée nous a tant bien que mal permis d'élargir nos aptitudes
en la matière, en particulier dans l'utilisation du logiciel
Excel.
3.2.2. DIFFICULTES RENCONTREES ET SOLUTIONS APPORTEES OU
ENVISAGEABLES
Durant toute cette expérience professionnelle, nous
avons rencontré des difficultés, liées essentiellement
à une certaine insuffisance d'outils de gestion des ressources humaines.
En
effet, nous trouvions d'autant regrettable cette insuffisance
d'outils que, à notre avis, ils auraient pu, s'ils avaient
été mis à notre disposition dès le début de
notre stage, enrichir davantage celui-ci, et, par voie de conséquence,
la qualité du présent rapport.
Ces outils de GRH auraient pu être, entre autres, les
suivants :
· quant aux procédures d'adéquation : analyse
de poste, nomenclature des emplois, évaluation des emplois,
système de rémunération, etc. ;
· quant à l'aspect documentaire : données
statistiques officielles, revues spécialisées (Liaisons
sociales, entre autres), études réalisées sur
l'Association Emmaüs, notes des instances de représentation du
personnel, etc.
En sus des outils ci-dessus indiqués, il était
alors souhaitable si, en amont de notre stage, nous disposions d'autres outils,
mais cette fois-ci, de pilotage de la gestion des ressources humaines, à
savoir, notamment : un tableau de bord social48 ; un bilan
social49 ; un audit social50.
Une autre difficulté se réfère aux
structures de la classification des emplois. En effet, la direction des RH
aurait dû, avant notre entrée en stage, définir clairement
les règles, les procédures et les actions de la démarche
de classification des emplois. Cela aurait pu permettre d'assurer la
convergence avec les orientations stratégiques arrêtées par
la délégation générale de l'établissement et
déterminer une méthodologie à utiliser et outils de
gestion RH à mettre à disposition.
Dans cet ordre d'idées, il nous paraît important
de souligner que l'on aurait dû formaliser, en amont, l'implication
directe d'un comité de pilotage « Classification ». Cette
instance ad hoc aurait pu être constituée, par exemple,
de la directrice RH, du directeur administratif et
48 Il présente, d'une part, des indicateurs de
situation (effectif, masse salariale, budget de formation, etc.) et, d'autre
part, des indicateurs de mouvement (taux de croissance des effectifs, le «
turn-over », le taux de promotion, etc.), et ce, en matière
d'emploi et de démographie des ressources humaines, de
rémunération, de conditions de travail.
49 Il permet aux acteurs d'une organisation de faire
face aux changements environnementaux, grâce à des indicateurs
relatifs à l'emploi, aux rémunérations et charges
sociales, aux conditions d'hygiène et sécurité, à
la formation, aux relations professionnelles, aux autres conditions de travail
et de vie dans l'organisation.
50 Outil de contrôle et de pilotage de la
gestion sociale, il est voué à la conformité, à la
pertinence et à l'efficacité des mesures prises par la
hiérarchie de l'organisation ; sa finalité est aussi de
suggérer des correctifs éventuels, ainsi que des orientations
pour l'adaptation optimale des procédures et des actions, en vue du
développement des structures organisationnelles et du personnel. En ce
qui concerne le cadre de notre stage, il aurait été souhaitable
d'avoir, en particulier, un audit des emplois et un audit des
rémunérations.
financier, du responsable Paie, d'un membre du comité
d'entreprise, d'un délégué syndical, d'un
délégué du personnel et, enfin, du stagiaire RH. La
mission dudit comité
« Classification » aurait pu être, notamment, de
définir les modalités de passage du système de
classification actuellement en vigueur au nouveau, d'apprécier les
situations individuelles, de réviser conséquemment les
rémunérations.
Sans prétendre stigmatiser qui ou quoi que ce soit, il
était regrettable de constater une stagnation de notre travail, entre le
25 août et le 19 septembre 2008. En effet, il aurait fallu trouver du
temps nécessaire pour donner suite aux résultats de notre
activité et, en conséquence, en définir des perspectives
finales pour la durée restante du stage. Or, notre maître de stage
a manqué de cette disponibilité temporelle, compte tenu des
effets directs de la réorganisation structurelle dans laquelle se trouve
l'établissement, c'est-à-dire, notamment, sa présence
obligatoire à une myriade de réunions, . ses multiples entretiens
avec les candidats à sélectionner pour les emplois alors à
pourvoir, etc.
3.2.3. VIE EN SOCIETE
Notre stage à l'Association Emmaüs a
été très instructif. Au cours de ces trois mois
d'expérience, nous avons ainsi pu observer de près le
fonctionnement d'un organisme de ce type. Au-delà, de l'activité
de chacune des directions, nous avons pu mieux comprendre comment s'articulent
leurs différents services opérationnels. Par ailleurs, les
relations humaines entre les salariés de l'Association Emmaüs,
indépendamment de l'activité exercée par chacun d'eux,
nous ont beaucoup appris sur le comportement à avoir en certaines
circonstances.
En revanche, et selon l'avis général des
salariés avec qui nous avons tenu, de façon informelle et
irrégulière, des discussions de « couloir »,
l'Association Emmaüs traverse une période un tant soit peu
difficile, dans la mesure où le personnel est en train de revendiquer
tacitement une clarification des rôles et missions de chacun des
salariés et, partant, une redéfinition des tâches à
charge. En d'autres termes, les salariés aspirent, entre autres,
à une authentique réorganisation du travail au sein de
l'établissement et aux effets susceptibles de se produire dans leurs
sphères situationnelles socio-économiques, tant individuelles que
collectives.
La réponse à un questionnement pareil ne pourrait
venir, à notre sens, que de la volonté politique du sommet
hiérarchique de l'établissement, c'est-à-dire de
l'ensemble de l'équipe de
direction associative et du conseil d'administration, de
mettre en oeuvre une forte action de communication interne forte. qui, de toute
évidence, ont lancé le processus de réorganisation interne
des structures de l'Association Emmaüs.
CONCLUSION ET PRECONISATIONS
Plus largement, ce stage a été
l'opportunité pour nous d'apprendre en partie la pratique de la gestion
des ressources humaines, et, de surcroît dans le secteur associatif.
Là, il a été question de travailler dans un cercle de
personnes qui luttent, de près ou de loin, directement ou indirectement,
pour la dignité des plus défavorisés. Au-delà
d'avoir enrichi nos connaissances et aptitudes professionnelles, dans le
domaine précis du stage, ce dernier nous a permis de comprendre dans
quelle mesure nous pourrions élargir notre employabilité dans la
fonction RH. En effet, nous sommes convaincus que cette expérience
professionnelle va avoir à court terme une importante influence sur
notre parcours professionnel.
Ce rapport de stage consacré à la classification
a montré quelques enjeux majeurs que la direction des ressources
humaines de l'Association Emmaüs devrait, à notre avis, prendre en
compte dans son management par les compétences. La question est certes
complexe, car elle comprend plusieurs niveaux d'action, avec des
problématiques spécifiques qu'il convient de gérer de
façon cohérente. L'Association Emmaüs serait, à ce
propos, appelée à être en mesure de relever ces
différents défis, en vue de pouvoir disposer incontestablement
à l'avenir d'un avantage compétitif majeur. La DRH de
l'association, qui saura mener à bien ce grand chantier, augmenterait
sensiblement son influence et sa crédibilité au sein de toutes
les structures de service de direction.
Il semble intéressant de mettre en évidence les
questions actuelles qui se posent sur l'avenir du secteur du travail social de
l'Association Emmaüs, de savoir comment l'ensemble des acteurs intervenant
dans le domaine en question vont quotidiennement mettre leurs forces à
contribution pour relever les grands défis qui s'imposent à eux,
dans le cadre de leur travail. Au centre de cette question se trouve
naturellement le problème de l'harmonisation des emplois à la
réalité des missions et activités respectifs. Notre stage
a été en effet très bénéfique à cet
égard : il aura permis le déclenchement de cette recherche
d'harmonisation en fonction des dispositions conventionnelles et de certaines
initiatives créatrices que
l'Association aurait, à titre complémentaire, bien
voulu avoir, voire réaliser, pour le développement de ses
ressources humaines.
Dans les mois à venir, l'Association Emmaüs devra
faire face à un choix d'une méthode d'évaluation des
postes de l'ensemble de ses salariés, individuellement. Ce choix
dépendra alors essentiellement de l'analyse de sa situation actuelle,
des points de vue organisationnel, stratégique, culturel,
managérial, etc.
A partir et sur le fondement de notre expérience au
sein de l'Association Emmaüs, nous nous permettons, somme toute, de faire
ici quelques recommandations ci-dessous, relativement à la continuation
de la démarche de classification déjà amorcée :
y' constituer une commission « Classification » qui,
en étroite collaboration avec la directrice RH, s'occuperait de
l'évaluation des emplois-types dans l'ensemble des structures de
l'établissement. Il est bien entendu que les membres de cette commission
devraient être représentatives de toutes les instances
associatives.
y' analyser, de façon approfondie, les postes, tels
qu'ils reflètent la réalité des situations
professionnelles, et, en conséquence, les regrouper en emplois-types
qui, par ailleurs, feraient l'objet de [re]définition et
d'hiérarchisation, en vue d'en établir une grille de
classification équitable ;
y' rémunérer directement les compétences,
en tenant compte de la qualification professionnelle51 et de la
performance (ou résultats) des salariés. Facteur essentiel de
motivation et de fidélisation du personnel, cette forme de
rémunération devrait impacter positivement sur le comportement
nouveau des salariés, tout en tenant compte de la masse salariale
disponible, c'est-à-dire des ressources financières (salaires
bruts et charges sociales patronales) que l'Association Emmaüs lui
consacre.
51 La qualification résulte du truchement de la
formation initiale ou continue et de l'expérience acquise durant le
parcours professionnel du salarié. Elle est aussi un effet technique de
la classification des emplois, par le biais de l'attribution d'un coefficient
hiérarchique. Elle « peut être définie comme un
attribut de l'individu lié à un ensemble de capacités,
savoirs et savoir-faire pouvant être socialement reconnus. Elle est
essentiellement utilisée pour rendre compte des processus de
négociation collective qui concourent à la reconnaissance des
individus à travers les salaires », in Loïc
CADIN & autres, op. cit.
BIBLIOGRAPHIE
I. LES GENERALISTES
u CADIN L. & autres, Gestion des
ressources humaines : pratiques et éléments de
théorie, Dunod, Paris 2004.
u DENIMAL P., Classification,
qualification, compétences, Editions Liaisons, Paris,
2004.
u DONNADIEU G. (sous la direction de Weiss
S.), Classification, qualification dans
les ressources humaines, Editions d'Organisation,
Paris, 2001.
u GUERRERO S., Les outils RH : les
savoir-faire essentiels en GRH, Dunod, Paris, 2004.
u PERETTI J.-M., Ressources humaines,
Vuibert, Paris, 2006.
u THEVENET M. & autres, Fonctions RH -
Politiques, métiers et outils des ressources humaines, Pearson
Education France, Paris, 2007.
II. DOCUMENTS DE BASE
u ASSOCIATION EMMAÜS, Rapport du
Conseil d'administration, Assemblée générale du 13 mai
2008.
u FEHAP, Convention collective nationale du
31 octobre 1951
III. SITES INTERNET
u
http://www.emmaus.asso.fr u
http://www.manager-go.com
u
http://www.e-rh.org
u
http://www.rhinfo.com
u
http://www.ressources-web.com
DOCUMENTS ANNEXES
u Annexe I, Lettre de motivation de candidature
;
u Annexe II, Convention de stage tripartite ;
u Annexe III, Manifeste universel du mouvement
Emmaüs ;
u Annexe IV, Organigramme de l'Association Emmaüs
;
u Annexe V, Liste des services et activités par
direction.
Paul GOMIS
29, allée du Buisson Cocher 77700
SERRIS
01.64.17.49.80 - 06.13.80.49.30
pamgomis@hotmail.com
Association Emmaüs Direction des Ressources
humaines Att. : Mademoiselle Lydie GASPAR, GRH 32, rue des
Bourdonnais 75001 PARIS
Serris, le 21 mai 2008
Objet : candidature à stage en ressources humaines.
Mademoiselle GASPAR,
Dans le cadre de ma formation continue (Titre RNCP -
Niveau II, Responsable Ressources Humaines), en cycle de cours du soir, au
CNAM de Paris, je me permets ici, sur la recommandation de Madame
Béatrice DAUBERVILLE, maître de conférences à
l'établissement précité, de vous proposer, par la
présente, ma candidature au poste de stagiaire en ressources humaines,
au sein de l'Association Emmaüs. Elément obligatoire pour
la validation finale de ladite formation, le stage en question sera
sanctionné par un rapport que je rédigerai et soutiendrai.
Je justifie d'un D. U. Direction Ressources Humaines
(Université Paris-Est Marne-la-Vallée) et d'un niveau de
maîtrise de droit privé des affaires (Université de
Lisbonne, puis de Paris XII Val-de-Marne). Dans le cadre de ma formation en
cours de finalisation, j'attends de soutenir, le 10 juin prochain, mon
mémoire sur « l'entretien annuel d'évaluation, outil au
service de la GPEC », d'une part, et de passer, au même mois,
trois autres épreuves d'examen final, d'autre part.
Tout au long de ma vie active, j'ai acquis des
éléments de connaissances générales, sur les plans
administratif, juridique, économique et organisationnel. Il convient
d'ajouter à cela mon expérience, d'une dizaine d'années,
dans la gestion administrative de projets de développement social (Fonds
européen de développement), au sein de la
Délégation de la Commission européenne en
Guinée-Bissau. J'ai, par ailleurs, quelque autre expérience dans
le domaine associatif, en ce sens que je militais, à Lisbonne, où
j'ai vécu pendant cinq années, à « Solidariedade
Imigrante », association pour la défense des droits des
étrangers (communication et appui juridique). A Dakar, ma ville natale,
j'étais alors également membre des antennes locales du
Mouvement international ATD Quart-Monde et de Caritas Secours
Catholique. Je voudrais donc mettre à profit toutes ces
connaissances, théoriques et pratiques, en les appliquant dans des
situations de travail en entreprise, notamment en ce qui concerne
l'élaboration d'outils de gestion des ressources humaines et
l'accompagnement de votre direction dans sa mission.
Ambitieux, polyvalent et pluriculturel de par mes parcours
professionnel et de formation, je fais preuve de rigueur et de pragmatisme. Je
possède, par ailleurs, des qualités d'écoute,
intrinsèquement liées à mon aisance relationnelle et
à mon sens du service, ainsi qu'à ma discrétion. Ma
capacité d'adaptation et d'organisation, mon dynamisme et mes sens de
responsabilités et du travail en équipe, sont également
d'autres atouts dont je souhaiterais mettre à contribution au
bénéfice de l'Association Emmaüs.
J'espère vivement que ma candidature retiendra
particulièrement votre attention.
Me tenant à votre entière disposition pour un
entretien d'informations complémentaires que vous jugeriez utile
d'obtenir, je vous prie de croire, Mademoiselle GASPAR, en l'assurance de mes
considérations très distinguées.
P. GOMIS
Pièce jointe : curriculum vitae
Manifeste universel du Mouvement Emmaüs
Préambule
Notre nom Emmaüs est celui d'une localité où
des désespérés retrouvèrent l'espérance. Ce
nom évoque pour tous, croyants ou non croyants, notre commune conviction
que seul l'amour peut nous lier et nous faire avancer ensemble.
Le Mouvement Emmaüs est né en novembre 1949 par la
rencontre d'hommes ayant pris conscience de leurs situations
privilégiées et de leurs responsabilités sociales devant
l'injustice, et d'hommes qui ne possédaient plus de raison de vivre. Les
uns et les autres décidant d'unir leurs volontés et leurs actes
pour s'entraider et secourir ceux qui souffrent, dans la conviction que c'est
en devenant sauveur des autres que l'on se sauve soi-même.
Pour ce faire se sont constituées des communautés
qui travaillent pour vivre et donner. En outre, des groupes d'amis et de
volontaires qui luttent sur les plans civique et privé.
Manifeste
I
Notre loi est celle de laquelle dépend, pour
l'humanité entière, toute vie digne d'être vécue,
toute vraie paix et joie de chaque personne et de chaque
société."Servir avant soi qui est moins heureux que soi". "Servir
premier le plus souffrant".
II
Notre certitude est que le respect de cette loi doit animer toute
recherche de justice et donc de paix entre les hommes.
III
Notre but est d'agir pour que chaque homme, chaque
société, chaque nation puisse vivre, s'affirmer et s'accomplir
dans l'échange et le partage, ainsi que dans une égale
dignité.
IV
Notre méthode consiste à créer, soutenir,
animer des milieux dans lesquels tous, se sentant libres et respectés,
puissent répondre à leurs propres besoins et s'entraider.
V
Notre premier moyen, partout où cela est possible, est le
travail de récupération qui permet de redonner valeur à
tout objet et de multiplier les possibilités d'action d'urgence au
secours des plus souffrants.
VI
Tous autres moyens réalisant l'éveil des
consciences et le défi doivent aussi être employés pour
servir et faire servir
premiers les plus souffrants, dans un partage de leurs peines et
de leurs luttes, privées et civiques, jusqu'à la destruction des
causes de chaque misère.
VII
Notre liberté : Emmaüs n'est subordonné, dans
l'accomplissement de sa tâche, à aucun autre idéal que
celui exprimé dans le présent Manifeste, et à aucune autre
autorité que celle constituée en son sein selon ses propres
règles d'organisation. Il agit en conformité avec la
déclaration des droits de l'homme, adoptée par les Nations Unies,
et les
lois justes de chaque société, de chaque nation,
sans distinction politique, raciale, linguistique, spirituelle ou autre. Rien
d'autre ne peut être requis de quiconque désire participer
à notre action que l'acceptation du contenu du présent
Manifeste.
VIII
Nos membres : Le présent Manifeste constitue le fondement
simple et précis du Mouvement Emmaüs. Il doit être
adopté et appliqué par chaque groupe désirant en
être membre actif.
(c) Association Emmaüs 2001 - Mis à jour le
16/12/01
Liste des services et activités par direction
IS00 Adhérents de l'association
IS10 Assemblée Générale de l'association
IS20 Conseil d'administration de l'association IS30 Bureau de l'association
DG00 Délégation
générale
DG10 Service communication
DG20 Initiatives publiques
DG30 Animation de la vie associative
DG40 Relation mouvement Emmaüs
DG50 Relations partenaires associatifs DG60 Solidarité
internationale
DG70 Mission qualité
DG80 Activités projets et développement
DA00 Direction administrative et financière DA10
Service comptabilité
DA20 Service contrôle de gestion
DA30 Activité de gestion de la trésorerie DA40
Activité financière
DA50 Activité dons & legs, mécénat
DA60 Service patrimoine & travaux
DA70 Service informatique
DH00 Direction des ressources humaines DH10
Accueil siège
DH20 Service paie
DH30 Formation des salariés & autres acteurs DH40
Gestion des bénévoles
DH50 Institutions représentatives du personnel
DI00 Direction des interventions sociales et solidaires
DI10 Mission logement
DI20 Activité "Louez solidaire"
DI30 Mission emploi & cyberespace
DI40 Mission santé
DI50 Mission culture & citoyenneté
DI60 Atelier Formation de Base
DI70 Service accompagnement RMIstes DI80 Communauté de
services
0DT1 Direction des territoires en développement
1 84A Centre d'hébergement Prost
199B Espace d'accueil "Emmaüs rencontre PStG" 199D Centre
d'accueil "La Halte d'Esteville" 200C Résidence "Jean Jaurès"
203D Appartements en diffus Noisy le Grand
207A Centre d'hébergement Herbilly "Foyer Lataste" 207E
Maraude Aéroport de Roissy
207N Maison relais Blois
208E Maison relais Courvilliers
0DT2 Direction du territoire Paris Ouest / 92
193A Centre d'hébergement Pereire
201B Maison relais Taitbout
203C Maison relais Cartier "Michel Lebfevre" 204A Centre
d'hébergement Trinité
206B Espace d'accueil "Dimey"
206D Centre d'hébergement Clichy la Garenne
207K Maison relais "Cour Saint Pierre"
208D Centre d'hébergement "Stadium - La Chapelle"
0DT3 Direction du territoire Paris Centre
194B Chambres et appartements en diffus à Paris
198A Accueil de jour "L'Agora"
198C Espace hôtelier et veille sociale
199A Maraude Paris centre
204B Centre d'hébergement Perray Vaucluse "Beaucis"
206C Centre d'hébergement Perray Vaucluse "Flandre"
207J Accueil de nuit "Montesquieu"
207L Maison relais Buci
0DT4 Direction du territoire Paris 10/11 187A
Centre d'hébergement Valmy
194A Accueil de jour "La Maison dans la rue Bichat" 199E
Hôtel social "Buisson Saint Louis"
200A Centre d'hébergement Louvel Tessier 201A Centre
d'hébergement Lancry
207M Maison relais "Sampaix"
208A Maraude Paris nord
208C Espace d'accueil "Le Kiosque"
0DT5 Direction du territoire Paris Est 176A
Centre d'hébergement Quai de la Marne 190A Centre d'hébergement
Flandre
195A Hôtel social "Les Marronniers"
195B Maison relais "Le Bua"
196C Centre d'hébergement Laumière "But's"
200B Centre d'hébergement Pyrénées
207H Centre d'hébergement Crimée
207I Centre d'hébergement Pyrénées "La
Poste" 0DT6 Direction du territoire Paris Sud
186A Centre d'hébergement en hôtel "SARAH" 192A
Centre d'hébergement Sainte Anne
197A Centre d'hébergement Aude "Georges Dunand"
197B Centre d'hébergement Malmaisons
198B Accueil de jour "La maison du 13"
198D Hôtel social "Poirier de Narçay" 203A Accueil
de jour "ESI Familles"
207F Centre d'hébergement Arago
208B Centre d'hébergement "L'Observatoire" 0DT7
Direction du territoire Val de Marne
195C Espace d'accueil "Maison La Habette"
196A Accueil de jour "Boutique Solidarité
Créteil"
196B Centre d'hébergement Vincennes "André Bercher"
199C Centre d'hébergement Créteil "Le Stendhal"
206A Accueil de jour Familles de Créteil
207B Accueil de jour Ivry "L'Etape Ivryenne"
207C Centre d'hébergement Ivry
207D Appartements en diffus Ivry
Source : ASSOCIATION EMMAÜS, Rapport du conseil
d'administration, AG du 13 mai 2008.
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