3.2.1.3- Relation entre la
situation sanitaire des élevages et les fréquences des
microorganismes
La différence d'infection enregistrée au niveau
des élevages ayant une même situation sanitaire pourrait
s'expliquer par le nombre d'animaux autopsiés. En effet, un seul animal
provenant de l'élevage [4] et [27] a été autopsié
contre 30 pour l'élevage [8] et 25 pour l'élevage [6]. Toutefois,
le niveau d'infection relativement plus élevé dans
l'élevage [6] pourrait s'expliquer par les conditions d'élevage
et d'hygiène plus précaires. La fréquence importante de
bactérie pathogène au CeCuRI malgré les conditions
d'élevage jugées satisfaisantes pourrait être dû au
nombre relativement élevé de personnes qui accèdent aux
locaux d'élevage.
3.2.1.4- Relation entre les
principaux signes recensés chez le lapin (malade ou mort) et les
principaux microorganismes identifiés.
Les principaux signes identifiés dans cette
étude sont la diarrhée et le ballonnement de l'abdomen.
Les principaux microorganismes sont Escherichia
coli, suivi de Clostridium spp et d'Enterobacter spp.
Ces résultats sont en accord avec ceux des travaux de
BOUCHER et NOUAILLE (2002) qui ont signalé chez les lapins
diarrhéiques un déséquilibre de la flore intestinale
entraînant la multiplication de colibacilles dont Escherichia
coli.
Ces mêmes auteurs ont imputé le ballonnement
d'abdomen à la multiplication d'une bactérie anaérobie
stricte : Clostridium perfringens. Le genre Enterobacter
étant aussi un colibacille, sa présence importante pourrait
entraîner des troubles digestifs.
Notons aussi que CAMGUILHEM (1985) a isolé chez les
lapins diarrhéiques provenant d'un élevage, plusieurs souches
d'Escherichia coli appartenant toutes au sérogroupe 0103. La
présence de la diarrhée pourrait faire suspecter la
présence de coccidies comme l'ont montré les travaux de BOUCHER
et NOUAILE (2002). Mais en 1982, LICOIS et al cités par
CAMGUILHEM ont réalisé une infection expérimentale per
os à partir d'une souche d'Escherichia coli appartenant au
sérogroupe 0103 qui provoque à la dose de 104
bactéries par animal, une diarrhée mortelle sur 100% des lapins
de six semaines d'une souche indemne de coccidiose. Toutefois, étant
donné que ce travail ne s'est pas intéressé à la
coccidiose, certains cas de diarrhée peuvent être dus à des
coccidies.
3.2.1.5- Fréquence des
lésions et des microorganismes en fonction de l'âge
Les lapins en engraissement sont plus infectés par
Escherichia coli et Clostridium spp que ceux sous
mères. Ils ont aussi plus les lésions du foie, du caecum, des
reins et des intestins que ceux sous mères.
Ces résultats sont en accord avec ceux de
BOUCHEUR et NOUAILLE (2002) ; DJAGO et KPODEKON (2000) qui ont
signalé chez le lapin un stress causé par le sevrage et le
changement du régime alimentaire. Ceci se traduit par un
déséquilibre de la flore caecale et favorise la multiplication
des colibacilles entraînant une diarrhée très liquide. Les
mêmes auteurs ont souligné que l'entérotoxémie
causée par Clostridium perfringens attaque plus les
lapins en engraissement et entraîne une accumulation de gaz dans le
caecum de ceux-ci. Au cours de cette même maladie, le foie est
dégénéré, les reins et les intestins
congestionnés.
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