WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Objectifs et méthodes du flux tendu au niveau de la production et du financement

( Télécharger le fichier original )
par Laetitia LEVEILLE ESTIVAL
Fondation Universitaire Mercure - Master Management des entreprises 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2 - La gestion des files d'attente et des causes de rupture des flux :

a - La méthode de la théorie des contraintes :

La méthode de la théorie des contraintes est une méthode de gestion industrielle qui est basée sur la distinction dans un processus de fabrication des postes dits « goulet » et de ceux dits « non-goulets ». Cette méthode est apparue à la fin des années 70 aux Etats Unis. Cette méthode, inventée à la base par Monsieur Eliyahu M.Goldratt appelée OPT (Optimized Production Technology) a évolué ensuite vers la méthode MPC pour Management par les contraintes et a été largement développée grâce à des logiciels spécialisés dans l'optimisation de la production.

Dans un processus de fabrication, une contrainte est un élément qui limite la performance d'une entreprise par rapport à ses objectifs soit par le fait d'un manque de capacité soit par le fait d'un manque de flexibilité.

La théorie des contraintes est une méthodologie qui s'appuie sur l'amélioration des performances des contraintes du processus pour améliorer le processus de fabrication entier. Elle part du principe que ce sont les postes « goulets » qui limitent la productivité et donc les performances du système de production de l'entreprise.

Un goulet d'étranglement est une ressource dont la capacité est généralement juste égale ou inférieure aux besoins du processus de fabrication.

Un poste « non goulet » est une ressource dont la capacité est généralement supérieure aux réels besoins du processus de fabrication, provoquant une « surcapacité ».

Dans un processus de fabrication, on peut généralement trouver cinq principaux types de configuration d'enchaînement de postes.

· Un poste goulet alimentant un poste non goulet

· Un poste non goulet alimentant un poste goulet

· Un poste non goulet alimentant un poste non goulet

· Un poste goulet alimentant un autre poste goulet

· Deux postes, l'un goulet et l'autre non goulet alimentant un poste goulet

Laetitia LEVEILLE Page 24 sur 33 ID : 662

A l'intérieur d'un processus de fabrication, il y principalement deux types de contraintes, les contraintes d'interaction et d'interdépendances et les contraintes aléatoires

· Lorsqu'un poste goulet alimente un poste non goulet, la sortie du poste non goulet ne pouvant être limitée par le poste goulet, elle ne pourra excéder la capacité du poste goulet. Il faudra alors assurer le débit maximal de la part du poste goulet et faire en sorte qu'aucun stock ne stagne derrière lui.

· Si, au contraire, un poste non goulet alimente un poste goulet, il y aura inévitablement un stock qui apparaitra en amont du poste goulet si les ressources sont utilisées pleinement.

· Les autres sources de contraintes sont l'ensemble des problèmes liés à la synchronisation des opérations du processus de fabrication. C'est l'objet de la méthode de la théorie de contraintes. Il s'agit de maîtriser le séquençage des étapes du processus permettant une optimisation des délais de réalisation et de tendre le plus possible ce processus. (Produire dans les délais et quantité requis). Une mauvaise gestion des dépendances entre les phases du processus déstabilise l'ensemble du système productif. L'objet de la méthode développée par Goldratt est donc de chercher en permanence à équilibrer les capacités des ressources entre les différents postes de travail afin de fluidifier le processus.

· Les fluctuations statistiques et aléas sont constitués de l'ensemble des contraintes imprévisibles et difficilement maîtrisables mais inévitables. Il peut s'agir de fluctuations de performances, de pannes, d'arrêts imprévus, de manque d'approvisionnement, d'absences temporaires de ressources, de problèmes de qualité,... La réduction de ces problèmes est l'objet de l'application des méthodes précédemment évoquées et notamment de la démarche d'amélioration continue Kaizen.

Outre les contraintes de capacités, précédemment décrites, l'entreprise subit d'autres contraintes plus difficiles à appréhender qui sont principalement les contraintes :

· Du marché qui impose les contraintes principales à l'entreprise en termes de prix donc inévitablement de coût, de qualité et de caractéristiques du produit et enfin de délais acceptables entre la commande et la livraison.

· Des approvisionnements dont la production de l'entreprise est inévitablement dépendante. Une rupture d'approvisionnement, un retard de livraison ou une livraison non conforme affecte directement le processus de production de l'entreprise. En fonction de la rareté des matières nécessaires, les fournisseurs ont plus ou moins le pouvoir de contraindre l'entreprise à des conditions qui peuvent lui nuire en termes de délai d'approvisionnement ou de coût ce qui impliquera à l'entreprise d'anticiper ses besoins et peut nuire à un fonctionnement en flux tendus. Enfin, au niveau des approvisionnements, il peut s'agir également d'une contrainte interne, en effet, si les approvisionnements sont mal gérés, un défaut de produit, une mauvaise planification ou une disparition de produit peut bloquer l'ensemble du processus de fabrication de l'usine.

· Les contraintes logistiques qui sont particulièrement importantes dans le cas d'entreprise multi-sites dont le processus de fabrication implique de nombreuses manutentions et du transport. La logistique devient alors une contrainte importante à maîtriser par l'entreprise si elle veut pouvoir répondre aux demandes et respecter les contraintes du marché en termes de délai et de prix.

Laetitia LEVEILLE Page 25 sur 33 ID : 662

· Le type de management doit permettre à l'entreprise de motiver son personnel pour inciter la productivité et l'amélioration continue du processus, et doit s'organiser pour minimiser les coûts (une meilleure gestion des achats, la fabrication en lots économiques) afin d'assurer sa marge.

· L'adaptation au changement et les comportements qui jouent un rôle essentiel dans l'amélioration de l'entreprise. En fonction des comportements à la fois du personnel dirigeant et du reste du personnel, l'entreprise pourra s'adapter et accepter plus ou moins facilement les changements nécessaires à son amélioration.

· Enfin, les ressources humaines. Il s'agit de la contrainte la plus aléatoire de l'entreprise qui sera le paramètre le plus difficile à maîtriser. Des ressources humaines dépendront la flexibilité et l'amélioration des performances de l'entreprise.

Eliyahu a mis en place un système d'indicateurs via la méthode de la théorie des contraintes permettant d'évaluer le profit de l'entreprise selon trois critères :

· Le produit des ventes soustrait des coûts d'approvisionnements des produits vendus

· Les stocks ou les capitaux immobilisés incluant (matières, en-cours, produits finis, ...) valorisés à leur prix d'achat.

· Les dépenses de fonctionnement c'est-à-dire l'ensemble des dépenses nécessaires à la transformation des matières premières en produits finis excluant les achats.

L'optimisation des performances de l'entreprise devant conduire à augmenter le produit des ventes tout en réduisant à la fois les stocks et les dépenses de fonctionnement.

Une fois les contraintes identifiées et les performances de l'entreprise évaluées, il s'agit alors de mettre en oeuvre la méthode de management par les contraintes afin d'améliorer ses performances. Cette méthode repose principalement sur l'équilibrage des charges entre les différentes ressources de l'entreprise. Elle se met en oeuvre de la manière suivante :

· Phase d'analyse :

o Repérage des principales faiblesses (délais, trésorerie, TRS,...)

o Classement du type de production (selon trois types V, A, T) :

y' V : il s'agit des industries de première ou deuxième transformation dont le nombre de produits finis (références) est largement supérieur aux différents types de matières premières. (métallurgie, agroalimentaire, pétrochimie, ...)

y' A : Il s'agit au contraire d'industrie dont la gamme de produits finis est limitée par rapport au nombre de matières premières achetées.

y' T : Il correspond à une évolution du type A qui a conduit à multiplier les

références et différenciations de produits à cause des demandes du marché.

o Rechercher les principales causes des problèmes observés (politiques
d'entreprise, règles de gestion,...)

o Accepter de changer l'ensemble des règles qui nuisent aux performances de

l'entreprise

o Rechercher des solutions qui permettraient de diminuer l'influence des

contraintes

o Fixer les paramètres permettant une synchronisation optimale des étapes du

processus (tailles de lots, dimensionnements des stocks,...)

o Déterminer le mode de gestion des commandes le mieux adapté aux produits et à

l'organisation de l'entreprise.

Laetitia LEVEILLE Page 26 sur 33 ID : 662

· Phase d'actions :

o Synchroniser l'activité : la synchronisation s'effectue via trois méthodes selon la logique suivante pour permettre de limiter les effets des postes « goulets »:

I « Tambour » : lorsque le programme « maître » donne le rythme et que les postes « goulets » sont saturés

I « Tampon » : lorsque un stock tampon assure la protection des postes « goulets » pour les affranchir d'aléas ou d'éventuels retards et permettre le respect des délais.

I « Corde » : lorsque les matières sont lancées en fabrication qu'uniquement en fonction du programme « maître ».

o Suivre l'évolution des stocks

o Engager un processus d'amélioration continue

o Réajuster les tailles de lots et de stocks si nécessaire

o Identifier les postes non goulets mais en limite de capacité pour les renforcer si possible à moindre investissement

Si l'ensemble de ces actions ne conduisent pas aux objectifs escomptés, on peut mettre en oeuvre une phase additionnelle plus coûteuse mais permettant d'atteindre des gains importants.

· Phase d'actions supplémentaire qui consiste à:

o Etudier les profils de charge de chaque ressource (pannes, aléas, réglages, ...)

o Evaluer les coûts de stockage et des excédants de capacité et en déduire les investissements qui permettraient de les réduire

o Estimer l'évolution de la demande à long terme (marché) pour les produits actuels et futurs et en déduire les évolutions des besoins de l'entreprise en termes de capacité et de flexibilité

o Déterminer les contraintes requérant des investissements

o Fixer la stratégie de l'entreprise en fonction de l'évaluation de différents scénarios o Orienter les investissements et les méthodes d'amélioration continue en fonction des objectifs fixés dans la stratégie

o Estimer les opportunités de réorganisation.

Cette même logique de gestion des contraintes a ensuite été appliquée dans la gestion de projets. La philosophie de cette méthode reposant toujours sur 9 principes généraux :

· L'équilibre du flux plutôt que des capacités

· Le niveau d'utilisation d'un poste « non-goulet » n'est pas déterminé par ses propres capacités mais par les autres contraintes du système

· L'utilisation et le plein emploi d'une ressource ne sont pas synonymes

· Une heure perdue dans un poste « goulet » est une heure perdue pour tout le système

· Une heure gagnée sur un poste « non-goulet » n'est pas une heure gagnée pour le système de production

· Les postes « goulets » déterminent à la fois le débit de sortie et les niveaux de stock

· Souvent le lot de transfert ne doit pas être égal au lot de fabrication

· Les lots de fabrications doivent être variables et non fixes

· L'établissement des programmes de production en tenant compte de l'ensemble des contraintes simultanément.

· Les délais de fabrication sont les résultats d'un programme qui subi des contraintes et ne peuvent donc pas être prédéterminés.

Laetitia LEVEILLE Page 27 sur 33 ID : 662

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo